Le réveil du Monténégro

Un concentré de Méditerranée sur la superficie de l’Île de France

Bâillonné comme ses voisins par le poids de conflits incessants, le Monténégro a retrouvé, en mai 2006, son ancienne indépendance et une tranquille autonomie.

Ses 293km de façade maritime, entre la Croatie et l’Albanie, recèlent sans doute les plus beaux rivages de Méditerranée, criques désertes bordées d’eaux lumineuses, anses protégées, gardées par des petits villages aux parfums de mimosa, et l’exceptionnel fjord de Kotor, avec son décor de carte postale semé de cités et de remparts vénitiens, une belle alternative à la désormais très fréquentée Dubrovnick de l’autre côté de la frontière.

Les charmes et le potentiel d’une destination qui se veut écologique

Le récent succès de la Croatie entraînera sans effort une clientèle balnéaire vers ces plages encore inexploitées. D’autant plus que les Monténégrins sont des gens très accueillants, aimant sortir, faire la fête, et bien manger - un label est accordé aux défenseurs de la « National Cuisine » - ce qui devrait satisfaire nos amateurs de plages joyeuses et sans prétention.

Mais le pays ne se limite pas à sa façade. Il recèle dans l’arrière-pays des beautés naturelles assez étonnantes comme le canyon de Tara, et des parcs de montagne où sont proposés de nombreux loisirs verts, rafting, randonnées, au départ d’écolodges. C’est une des fiertés du ministère du Tourisme, qui travaille pour le premier État, sans doute, à se définir dans sa constitution comme démocratique, social et... écologique.

La course aux investissements dans le respect du slogan écologique

Les infrastructures réceptives sont encore en nombre limité et certains services, comme l’aérien, devront vite s’étoffer. Côté hôtellerie, il semblerait que les chercheurs de trésors sont arrivés. Le groupe Aman vient de racheter Sveti Stephan, l’île des stars de l’après-guerre, et son vis-à-vis l’hôtel Milocer, résidence royale jusqu’en 1918, un ensemble exceptionnel aux portes de Budva. Deux ans de travaux sont prévus avant la réouverture d’un complexe très haut de gamme.

D’autres emplacements encore inexploités sont proposés aux investisseurs par le ministère. Son challenge étant de développer l’immobilier sans détruire le potentiel beauté du pays.

Une volonté d’accueillir les touristes français

En 2005, 5 000 touristes français seulement ont franchi la frontière, contre 140 000 allemands. Conscients que les atouts culturels et naturels du Monténégro - et le choix d’euroïser sa monnaie - sont pourtant adaptés aux goût de la clientèle française, le gouvernement s’oriente en ce moment vers une action de promotion spécifique au marché hexagonal. Nous devrions donc vite entendre plus parler de ce futur grand du tourisme.