Louée soit la femme, l’avenir de la location de la voiture... de l'homme

André Gallin, le président du CNPA, le syndicat des loueurs de véhicules courte durée, a le sourire.

Non seulement les résultats de sa branche professionnelle sont encourageants, mais en plus ils « surfent » sur une tendance lourde qui traverse en profondeur le comportement des clients.

Pour les résultats, c’est simple. Sur 2010 et le début 2011, il constate une hausse du nombre de contrats et de jours de location pour les véhicules particuliers.

Au dernier trimestre 2010, par exemple, le nombre de contrats affichait 2 % de croissance, tandis qu’au premier trimestre 2011, on passait à + 1%.

Même logique haussière pour la durée de location, avec + 7,5 % au dernier trimestre 2010 et + 1 % au début 2011 : 7,5 jours contre 6,9 en 2009, pour les véhicules particuliers, tandis que l’utilitaire passe de 1,9 jours à 2…

Dans les aéroports, les chiffres étaient encore plus réjouissants : + 10 % au dernier trimestre 2010 et + 8 % pour l’entame 2011…

Bien sûr quelques segments sont à la traine. La location de véhicules utilitaires par exemple, qui, après avoir remonté de 7,5 % au denier trimestre 2010, a pris de plein fouet les intempéries du début de l’année 2011 et chute de – 3 %.

Autre point noir, le nombre de contrats enregistrés en agences qui chute de 3,5 % en ce début 2011…

Mais ces résultats n’épuisent pas l’optimisme d’André Gallin.

Fort d’une étude réalisée par voie postale auprès de 13 000 personnes, il ressort de façon très claire que le marché de la location courte durée reste dynamique.

En 2010, 10,3M de locations ont été réalisées par les français, en France ou à l’étranger, contre 9, 5 en 2009.

Si l’on ne tient compte que des locations de Français en France, cela représente tout de même 8,2 M, contre 7,6 l’année précédente.

Ce qui compte également aux yeux d’André Gallin, c’est que le comportement et le profil des clients sont en train d’évoluer dans le bon sens pour les adhérents du CNPA. D’abord, le nombre de clients continue d’augmenter.

8,7 % des français de 18 ans et plus, soit près de 4 M, ont effectué une location contre 8, 5 % en 2009.
De plus, ils ont effectué 2,6 locations dans l’année contre 2,5 en 2009.
Ensuite, les locataires rajeunissent.

26 % d’entre eux ont entre 25 et 34 ans, alors que cette tranche d’âge ne pèsent que 16 % de la population totale et représentent 36 % des nouveaux locataires, contre 12 % sur 2009…

« Notre clientèle se renouvelle d’un quart tous les ans » souligne André Gallin, en précisant que les femmes, en particulier celles de – de 35 ans, constituent le premier vivier des nouveaux locataires, avec 59% du recrutement 2010.

Mais ce qui compte le plus pour l’avenir du marché, c’est que les locations s’effectuent de plus en plus sans trajet préalable (73 % contre 71 en 2009) et qu’elles s’affirment toujours davantage comme des locations de proximité (59 % contre 56 % en 2009).

« Nos clients abandonnent la voiture "signe de réussite sociale" pour la voiture « d’usage » : quand je veux, comme je veux », conclue André Gallin, qui précise que les gros clients louent désormais leur véhicule pour 4 week-end et 1 semaine de vacances.

« Il y a la pression environnementale ou le coût d’une voiture à l’année, mais aussi un désir de flexibilité, qu’on retrouve d’ailleurs dans les entreprises, avec la location de longue durée, où les clients exigent de changer de voiture pour le week-end… »

Une aubaine, si l’on y pense, pour les agences de voyage.

Car si leur client prend l’habitude de louer, il le fera de plus en plus naturellement dans le cadre de ses vacances.

Bien mieux formées qu’auparavant, leurs vendeurs ont retrouvé le temps de s’occuper de leurs clients depuis l’arrivée d’Internet. Ils disposent aussi de packages qui facilitent la prescription…

Et puis si ce sont les femmes qui choisissent la destination des vacances de la famille, ce sont elles également qui louent de plus en plus facilement un véhicule…

Pour les agences, qui pèsent environ 7 % des locations, voilà de quoi faire monter sensiblement leur part de marché.