Outgoing : ''miser sur la valeur ajoutée, une marque forte et l'imaginaire''

Quelles seront les grandes tendances du marché de l’Outgoing en France ? Comment va évoluer l’industrie touristique ? Que nous réserve le futur ?

Dans la boule de crystal de Jürgen Bachmann, du CETO, quelques éléments de réponse sur les 5 prochaines années, présentés lors des Rendez-vous de la Stratégie organisé au salon le Monde à Paris (MAP).

D’un point de vue général, "le marché hexagonal devrait connaître une croissance soutenue et durable, calquée sur la progression globale moyenne (4% par an)." explique J. Bachmann.

Cependant, quelques interrogations subsistent. « Nous avons quelques nuages qui se profilent à l’horizon ». Au cœur des préoccupations : la baisse du pouvoir d’achat notamment des seniors, la problématique de la législation sur le plan européen qui s’applique aux tour-opérateurs en terme de responsabilité, et l’écologie avec la hausse du prix du pétrole ou le réchauffement climatique.

Si la France suit sur les grandes lignes les autres pays européens, elle possède pourtant quelques spécificités.

Tout d’abord les vacances en Club seraient prédites à un bel avenir. i|« Le produit club propose un environnement sécurisé qui permet de proposer un produit francophone, en ligne avec l’attente des clients » explique J. Bachmann. Les circuits ne sont pas en reste « Beaucoup plus qu’ailleurs en Europe, les voyages itinérants sont appréciés. »

Les vacances à composer « soi-même » sont également au cœur des attentes, avec des formes plus dynamiques et axées sur Internet. Enfin dernière particularité : la clientèle « Groupes » qui permet aux producteurs de mieux maîtriser l’arrière saison.

Autre enseignement : la croissance va s’installer en région, avec des départs plus nombreux de province. Quant aux destinations, podium reste inchangé. Sur les 5 prochaines années, l’Europe avec le bassin Méditerranéen et le Maghreb, l’Amérique avec les Caraïbes et enfin l’Asie devraient être, dans l’ordre, le tiercé gagnant !

Du côté du client, « Le consommateur va nous demander un plus grand niveau de service, avec des exigences sur le rapport qualité/prix et la sécurité. D’une part, il voudra des produits faciles à utiliser et d’autre part il va aussi nous demander de vivre des expériences fortes. Un voyage se raconte, se vit. C’est un partage d’émotion ».

Autre volet incontournable, celui de la distribution. Cette dernière sera résolument multi-canal avec deux particularités : performance et proximité. Parallèlement, « la distribution rassemblera deux autres dimensions, elle sera ‘multi accès’ avec bien sûr l’agence de voyage classique, mais aussi, Internet, les bornes d’accès, et tout ce qui touche à la mobilité. Enfin elle proposera de multiples contacts avec le développement des réseaux sociaux, ou par exemple de Second Life... »

Enfin dernier point abordé : le produit avec trois aspects essentiels. D’une part la valeur ajoutée : « Nous devons apporter une valeur ajoutée par rapport à l’hôtelier qui vend en direct ou aux produits low cost. Nous allons avoir une place prépondérante ». explique J. Bachmann.

D’autre part le « Branding » sera une problématique essentielle : « ceux qui n’auront pas de marque ou qui ne mettront pas en avant leur savoir faire, n’auront pas de futur. Les ‘’mi-figue, mi-raisin’’ devront se positionner » souligne J. Bachmann. Enfin, il faudra que le producteur soit capable de créer de l’imaginaire autour des produits et de la destination.

A noter : aujourd’hui vendredi le CETO dévoilera une étude sur les « Nouvelles attentes des voyageurs »