Les excursions proposées par les navires de croisière font l'objet d'une multitude de contraintes : il ne suffit pas de faire appel à tel ou tel réceptif local, encore faut-il qu'il puisse respecter la totalité des règles. Photo JdL
Les excursions vendues à bord des navires de croisière paraissent souvent chères, qu'elles soient proposées lors de la réservation ou bien à bord auprès des passagers.
Les choses sont un peu plus compliquées.
Ici comme ailleurs, l'anarchie est la règle du marché.
Attention, pas l'anarchie sympa, celle qui rimait vraiment avec liberté et qui a fait vibrer une bonne partie de ma génération dans sa jeunesse, non, mais l'anarchie du business, celle qui dit "Les règles on s'en fout" afin, simplement, de se fournir une belle excuse pour mettre en place sinon la loi du plus fort, du moins celle du plus rusé.
Les excursions proposées par les navires de croisière font l'objet d'une multitude de contraintes : il ne suffit pas de faire appel à tel ou tel réceptif local, encore faut-il qu'il puisse respecter la totalité des règles fort nombreuses imposées, à juste titre, par la sécurité des ports et des navires.
L'accès des autocars dans les ports fait l'objet de nombreux contrôles avec nécessité de fournir de multiples informations qui vont des plaques minéralogiques des cars aux identités des chauffeurs à remettre à plusieurs administrations : il faut y ajouter les diverses taxes, demandes d'accréditations etc.
Les choses sont un peu plus compliquées.
Ici comme ailleurs, l'anarchie est la règle du marché.
Attention, pas l'anarchie sympa, celle qui rimait vraiment avec liberté et qui a fait vibrer une bonne partie de ma génération dans sa jeunesse, non, mais l'anarchie du business, celle qui dit "Les règles on s'en fout" afin, simplement, de se fournir une belle excuse pour mettre en place sinon la loi du plus fort, du moins celle du plus rusé.
Les excursions proposées par les navires de croisière font l'objet d'une multitude de contraintes : il ne suffit pas de faire appel à tel ou tel réceptif local, encore faut-il qu'il puisse respecter la totalité des règles fort nombreuses imposées, à juste titre, par la sécurité des ports et des navires.
L'accès des autocars dans les ports fait l'objet de nombreux contrôles avec nécessité de fournir de multiples informations qui vont des plaques minéralogiques des cars aux identités des chauffeurs à remettre à plusieurs administrations : il faut y ajouter les diverses taxes, demandes d'accréditations etc.
Et là comme partout, il y a… les "pirates"
Inutile de préciser le temps et l'énergie dépensés dans ces formalités sensées permettre aux réceptifs spécialisés de pouvoir exercer leur activité.
Ca ne vous rappelle rien ? Eh oui, bien sûr, c'est une activité réglementée, comme toutes les professions liées à la vente de voyage.
Et là comme partout, il y a… les "pirates", ainsi que les surnomment les agences "agréées".
Ce sont les agences ou organisations de toutes sortes qui d'une manière ou d'une autre, proposent aux passagers des excursions similaires mais moins chères, sans passer par les compagnies de croisière.
Quitte à se rendre par ses propres moyens en ville pour retrouver les autocars, bien que dans certaines escales et certains pays, les accès aux ports leurs soient semble-t-il assez facilement ouverts. Quitte aussi à passer beaucoup de temps sur Internet avant le départ, pour choisir et réserver ses excursions.
Ca ne vous rappelle rien ? Eh oui, bien sûr, c'est une activité réglementée, comme toutes les professions liées à la vente de voyage.
Et là comme partout, il y a… les "pirates", ainsi que les surnomment les agences "agréées".
Ce sont les agences ou organisations de toutes sortes qui d'une manière ou d'une autre, proposent aux passagers des excursions similaires mais moins chères, sans passer par les compagnies de croisière.
Quitte à se rendre par ses propres moyens en ville pour retrouver les autocars, bien que dans certaines escales et certains pays, les accès aux ports leurs soient semble-t-il assez facilement ouverts. Quitte aussi à passer beaucoup de temps sur Internet avant le départ, pour choisir et réserver ses excursions.
Les Français sont encore peu touchés par le phénomène
Les passagers français sont encore peu sollicités : nous ne sommes que le cinquième pays d'Europe en nombre de croisiéristes, et ce sont d'abord les passagers espagnols, italiens et anglais qui sont approchés par ces agences qui vendent essentiellement voire uniquement sur le Web.
Elles ont créé des sites spécialisés sur les excursions pour les croisiéristes, dans toutes les escales, adaptées aux itinéraires de presque toutes les compagnies.
En tapant "excursions pour croisières" sur Google, vous ne tarderez pas à tomber sur des forums vous proposant de bonnes affaires ici ou là. Mais si vous êtes Espagnol et que vous tapez la même chose dans la langue de Cervantes, vous allez être surpris par l'abondance de propositions.
Encore mieux, tapez "cheap cruise excursions", vous aurez l'embarras du choix.
Elles ont créé des sites spécialisés sur les excursions pour les croisiéristes, dans toutes les escales, adaptées aux itinéraires de presque toutes les compagnies.
En tapant "excursions pour croisières" sur Google, vous ne tarderez pas à tomber sur des forums vous proposant de bonnes affaires ici ou là. Mais si vous êtes Espagnol et que vous tapez la même chose dans la langue de Cervantes, vous allez être surpris par l'abondance de propositions.
Encore mieux, tapez "cheap cruise excursions", vous aurez l'embarras du choix.
Les agences réceptives spécialisées au bord de la crise de nerfs
Sur le marché français, les agences réceptives spécialisées dans la croisière sont au bord de la crise de nerfs. Et les compagnies de croisières voient leurs ventes d'excursion stagner ou diminuer.
Il faut dire que certaines compagnies ont parfois un peu "chargé la barque". Le revenu sur les excursions a pendant longtemps constitué une part très importante des ventes à bord, et les marges appliquées sur les prix fournis par leurs partenaires réceptifs feraient rêver n'importe quel voyagiste.
Résultat ? Une baisse des ventes, et un boulevard ouvert aux agences vendant en direct leurs excursions moins chères sur Internet.
Alors, vraiment des pirates ? Peut-être simplement des réceptifs qui sont passés à une nouvelle forme de distribution, plus directe.
Bref, un nouvel avatar de la "désintermédiation" sur laquelle Jean-François Rial s'est parfaitement exprimé dans TourMaG.com il y a quelques jours.
La roue tourne : certains réceptifs avaient bénéficié durant longtemps d'un système assez rigide où seules les agences réceptives "agréées" avaient droit à une part du marché.
Il faut dire que certaines compagnies ont parfois un peu "chargé la barque". Le revenu sur les excursions a pendant longtemps constitué une part très importante des ventes à bord, et les marges appliquées sur les prix fournis par leurs partenaires réceptifs feraient rêver n'importe quel voyagiste.
Résultat ? Une baisse des ventes, et un boulevard ouvert aux agences vendant en direct leurs excursions moins chères sur Internet.
Alors, vraiment des pirates ? Peut-être simplement des réceptifs qui sont passés à une nouvelle forme de distribution, plus directe.
Bref, un nouvel avatar de la "désintermédiation" sur laquelle Jean-François Rial s'est parfaitement exprimé dans TourMaG.com il y a quelques jours.
La roue tourne : certains réceptifs avaient bénéficié durant longtemps d'un système assez rigide où seules les agences réceptives "agréées" avaient droit à une part du marché.
C'est la guerre qui couve
Mais aujourd'hui, s'il existe de vrais pirates, ceux-ci sont une minorité : la plupart des excursions de croisière vendues sur le Web sont le fait d'agences de voyages tout à fait en règle et qui ne font que saisir une opportunité – le développement constant du marché de la croisière – en utilisant les nouveaux moyens de commercialisation et les nouvelles technologies.
On ne reviendra pas en arrière. Mais le client y gagne-t-il vraiment ? Pas sûr. Les prix plus bas (mais qui ne tarderont pas, un jour ou l'autre, à augmenter) compensent-ils les nombreux inconvénients ?
Autocars souvent plus éloignés du débarquement, pas de contact entre l'agence locale et le bateau, absence de responsabilité de la compagnie de croisière…
Mais là où plus rien ne va, c'est lorsqu'à certaines escales, on voit les cars de ces compagnies bénéficier, par accord ou en force, des mêmes accès, des mêmes parkings, des mêmes droits que ceux des compagnies agréées qui, elles, payent les taxes exigées.
Alors, c'est la guerre qui couve. Et c'est le foutoir autour des ports.
Lorsque deux navires arrivent ensemble et que 8000 passagers débarquent, il n'est pas difficile d'imaginer l'ambiance sur les parkings.
On ne reviendra pas en arrière. Mais le client y gagne-t-il vraiment ? Pas sûr. Les prix plus bas (mais qui ne tarderont pas, un jour ou l'autre, à augmenter) compensent-ils les nombreux inconvénients ?
Autocars souvent plus éloignés du débarquement, pas de contact entre l'agence locale et le bateau, absence de responsabilité de la compagnie de croisière…
Mais là où plus rien ne va, c'est lorsqu'à certaines escales, on voit les cars de ces compagnies bénéficier, par accord ou en force, des mêmes accès, des mêmes parkings, des mêmes droits que ceux des compagnies agréées qui, elles, payent les taxes exigées.
Alors, c'est la guerre qui couve. Et c'est le foutoir autour des ports.
Lorsque deux navires arrivent ensemble et que 8000 passagers débarquent, il n'est pas difficile d'imaginer l'ambiance sur les parkings.
Un épiphénomène de la grande recomposition du secteur du tourisme
Les réceptifs de croisières ont toutes les raisons de s'indigner de cette situation anarchique. Mais ils ne s'en sortiront que si les compagnies de croisière, les ports, les villes et les agences se mettent ensemble autour d'une table et se mettent d'accord sur un minimum de règles d'organisation.
On en est loin. La mode est à la dérégulation, au "tout se vaut" et à "on fait ce qu'on veut".
Les "pirates" ne le sont qu'aux yeux des "corsaires" que sont pour eux les réceptifs de croisière traditionnels, on n'attend plus que les "forbans" pour mettre tout le monde d'accord.
Cette situation n'est qu'un épiphénomène de la grande recomposition du secteur du tourisme que nous vivons actuellement.
Agences distributrices, réceptifs, voyagistes, transporteurs, compagnies de croisières, toutes les anciennes structures, d'ailleurs bien usées, se délitent et finiront bien par se recomposer dans une forme nouvelle qui est loin, à l'heure actuelle, d'être encore définie.
Notre industrie est dans la tourmente, mais pas plus que les autres. Et partout, de nouvelles règles vont remplacer les anciennes.
Mais là, en ce moment, dans cet entre-deux anarchique, les temps sont durs. C'est vraiment le moment de se changer les idées et de s'offrir une belle croisière !
On en est loin. La mode est à la dérégulation, au "tout se vaut" et à "on fait ce qu'on veut".
Les "pirates" ne le sont qu'aux yeux des "corsaires" que sont pour eux les réceptifs de croisière traditionnels, on n'attend plus que les "forbans" pour mettre tout le monde d'accord.
Cette situation n'est qu'un épiphénomène de la grande recomposition du secteur du tourisme que nous vivons actuellement.
Agences distributrices, réceptifs, voyagistes, transporteurs, compagnies de croisières, toutes les anciennes structures, d'ailleurs bien usées, se délitent et finiront bien par se recomposer dans une forme nouvelle qui est loin, à l'heure actuelle, d'être encore définie.
Notre industrie est dans la tourmente, mais pas plus que les autres. Et partout, de nouvelles règles vont remplacer les anciennes.
Mais là, en ce moment, dans cet entre-deux anarchique, les temps sont durs. C'est vraiment le moment de se changer les idées et de s'offrir une belle croisière !
François Weill - DR
François Weill, ancien président de l'AFCC, a été PDG de Hurtigruten France. Il a effectué la plus grande partie de sa carrière dans l'industrie de la croisière.
Commercial chez Paquet, il a été l’agent général de plusieurs compagnies maritimes avant de fonder Scanditours, TO des pays nordiques. Racheté par Kuoni, François Weill devient à 46 ans consultant puis professeur associé à l’Université de Marne-la- Vallée dans le cadre d’un IUP Tourisme.
Il prend alors la tête d'Hurtigruten la compagnie de l’Express Côtier qui souhaite se relancer sur le marché français. Quelques centaines de milliers de pax plus tard, l'aventure se termine par une sucess story en janvier 2010. Auparavant, il a assumé la présidence de France Ferries et Croisières où il succède en 2007 à George Azouze, patron de Costa qui, à son tour, reprend le siège 3 ans plus tard.
François Weill, a un doctorat en philosophie et a repris ses activités de consultant.
Contact : fw@francoisweill.fr
Commercial chez Paquet, il a été l’agent général de plusieurs compagnies maritimes avant de fonder Scanditours, TO des pays nordiques. Racheté par Kuoni, François Weill devient à 46 ans consultant puis professeur associé à l’Université de Marne-la- Vallée dans le cadre d’un IUP Tourisme.
Il prend alors la tête d'Hurtigruten la compagnie de l’Express Côtier qui souhaite se relancer sur le marché français. Quelques centaines de milliers de pax plus tard, l'aventure se termine par une sucess story en janvier 2010. Auparavant, il a assumé la présidence de France Ferries et Croisières où il succède en 2007 à George Azouze, patron de Costa qui, à son tour, reprend le siège 3 ans plus tard.
François Weill, a un doctorat en philosophie et a repris ses activités de consultant.
Contact : fw@francoisweill.fr