
Impact environnemental : et si on débattait de la croisière de bonne foi ? - Depositphotos.com Auteur mblach
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Sous une pluie battante, le Regal Princess (Carnival) a lancé la saison à Brest, lundi 14 avril. Pas de quoi décourager les croisiéristes : 80 % d’entre eux ont mis pied à terre pour explorer la cité du Ponant et les trésors du Finistère. L’office de tourisme, lui, n’a rien laissé au hasard, mobilisant tout l’écosystème local pour maximiser les retombées. "Une aubaine pour les commerçants", titre Le Télégramme, qui évalue à 75 euros la dépense moyenne par passager.
Mais ces récits positifs restent l’exception. À Saint-Nazaire, l’envoyée spéciale du Monde, venue couvrir le départ du MSC World America, évoque d’emblée "un navire à l’impact environnemental important".
À Rouen, Actu 76 s’interroge : "Un paquebot de luxe amarré en pleine ZFE : quelle pollution génère-t-il ?"
Trop visibles, trop assimilées à un tourisme jugé superflu, les croisières servent volontiers de punching-ball médiatique. Les ONG comme Transport & Environment (T&E) ou WWF apportent des chiffres solides.
Mais leurs mises en garde semblent, bien souvent, conduire à une sentence déjà rendue.
Un tournant mondial… peu salué

Un progrès ? Oui, mais jugé insuffisant, voire nocif, par T&E. L’ONG redoute une ruée vers les biocarburants, notamment à base d’huile de palme ou de soja, dont l’impact environnemental, du fait de la déforestation, serait "pire que celui du fioul lourd".
Ces critiques doivent être entendues. Mais elles ne doivent pas verrouiller le débat. Les croisières attirent chaque année des centaines de milliers de voyageurs.
Et les armateurs, qu’on le veuille ou non, ont commencé leur transition. Hurtigruten vise la neutralité carbone dès 2030 avec son ambitieux "Projet Zéro", misant sur l’hydrogène et l’électrique. Idem pour Ponant avec son projet Swap2Zero.
Le chantier Fincantieri construit déjà les premiers navires à propulsion hydrogène.
Une transition qui demande du temps
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La décarbonation ne se décrète pas. Elle implique de concilier sûreté, performance énergétique, infrastructures portuaires, logistique, rentabilité… et adhésion des passagers.
Cela demande du temps, des choix réalistes, et un peu de pédagogie. "La croisière sera bientôt montrée en exemple", aime régulièrement à affirmer Patrick Pourbaix, DG de MSC Croisières France.
Encore faudrait-il qu’on accepte de lui accorder un minimum de crédit. À ce titre, le silence de la CLIA après l’annonce de l’OMI surprend : prompte à dégainer contre les menaces d’interdiction, l’organisation aurait eu ici l’occasion de nourrir un vrai débat.
Dommage : l'association a bien des arguments solide pour nourrir un dialogue qui gagnerait à être dépassionné.
Cela demande du temps, des choix réalistes, et un peu de pédagogie. "La croisière sera bientôt montrée en exemple", aime régulièrement à affirmer Patrick Pourbaix, DG de MSC Croisières France.
Encore faudrait-il qu’on accepte de lui accorder un minimum de crédit. À ce titre, le silence de la CLIA après l’annonce de l’OMI surprend : prompte à dégainer contre les menaces d’interdiction, l’organisation aurait eu ici l’occasion de nourrir un vrai débat.
Dommage : l'association a bien des arguments solide pour nourrir un dialogue qui gagnerait à être dépassionné.