Promovac-Karavel devient le partenaire exclusif de Fnac Voyages

Rachetée par François Pinault, le père, en 1994, la Fnac (Fédération nationale d'achats des cadres) fait aujourd'hui figure de boulet pour Artemis, holding de la dynastie d'hommes d'affaires français.

La maison-mère, qui détient 40,8% du capital du groupe, cherche à se délester de cet actif devenu embarrassant depuis plusieurs mois.

Mais, face au manque d'intérêt des acheteurs, les propriétaires ont changé de stratégie.

Ils ont annoncé, le 17 avril 2013, que la Fnac sera introduite à la Bourse de Paris à compter du 20 juin 2013. Une opération qui prendra la forme d'un « spin-off » (cession, Ndlr).

Par conséquent, aucune levée de fonds ni vente d'actions n'aura lieu, explique LeMonde.fr.

Le groupe de François-Henri Pinault, le fils, a choisi de distribuer des actions de cette nouvelle entreprise cotée à ses propres actionnaires. Cela ne lui permettra pas de gagner de l'argent mais lui évitera d'en perdre.

Et il pourra ainsi recentrer ses activités autour du luxe, du sport et de l'habillement de plein air.

Ce qu'on sait moins, c'est que la Fnac, ce n'est pas seulement de la distribution de biens culturels ou, depuis peu, d'électroménager et de jeux pour enfants. La société compte également depuis plusieurs années un réseau d'agence de voyages.

Une section intégrée au sein du pôle spectacles en guise de service supplémentaire et souvent oubliée par les campagnes de communication du groupe.

Si bien que de nombreux fidèles de l'enseigne découvrent encore aujourd'hui son existence.

Un ancien dirigeant du réseau de points de vente confie d'ailleurs que "la Fnac cherche à se débarrasser de Fnac Voyages qui n'est pas son cœur de métier."

Dans un contexte de chute de la rentabilité pour l'enseigne, l'idée peut en effet paraître opportune. D'après des sources proches du dossier, le groupe Promovacances-Karavel se serait porté acquéreur des 11 points de vente Voyages Fnac (4 à Paris, 2 en Île de France et 5 en province).

Une hypothèse que dément catégoriquement Elodie Perthuisot, directrice de Fnac Voyages. "SI nous avons contracté avec Karavel c'est justement dans une optique de développement du département voyages. Nous venons d'ouvrir une nouvelle agence à Saint Lazare et avons d'autres projets...

Lastminute, notre précédent fournisseur, ne nous permettait pas d'avoir une politique multicanal cohérente. En effet, il nous était impossible de vendre le même produit en ligne et dans les agences physiques.

Avec Karavel nous allons disposer des produits et des synergies nécessaires pour pouvoir valoriser nos conseils et faire en sorte que le client puisse trouver sur internet ou dans nos points de vente les mêmes produits...""

Depuis fin avril le groupe Karavel assure en effet le traitement des ventes de la rubrique « Voyages » du site Fnac.com, comme le stipulent les mentions légales du portail.

Jusqu'ici le réseau de distribution touristique de la Fnac n'avait jamais été valorisé. Ses points de vente ne sont pas visibles depuis la rue et, même dans les magasins, il est parfois bien compliqué de les trouver.

Des éléments qui devraient changer avec la nouvelle donne si l'on en croit Elodie Perthuisot qui table sur les produits de Karavel pour proposer une offre plus cohérente et mieux adaptée aux spécificités de la clientèle Fnac.

Franck Heirman, directeur de la Qualité chez le voyagiste en ligne et responsable du dossier réfute, lui aussi, une quelconque "transaction capitalistique".

Le deal consisterait dans le reversement d'un montant ("confidentiel", bien sûr) sur les ventes réalisées par l'intermédiaire du Distributeur. Karavel dément par ailleurs le versement d'un "pas de porte".

"Nous ne reprenons pas les agences Fnac. Elles restent maître chez elles et gardent leur enseigne. Le personnel ne bouge pas. Nous devenons seulement le partenaire privilégié de la Fnac pour la partie voyages en ligne et physique et mettons à la disposition des clients l'ensemble de notre production."

Difficile d'en savoir davantage sur les intentions de Karavel. Qu'il s'agisse des détails de la transaction, de la suite qui sera donnée à ce partenariat et/ou surtout de sa durée de celui-ci, Karavel brandit le panneau "confidentiel".

On peut penser aussi que le Groupe de François-Henri Pinault veuille valoriser ses actifs en vue d'une cession ultérieure. Karavel comme tous les pureplayers est à la recherche de valeur ajoutée et de différenciation.

Le développement d'un réseau de points de vente ayant pignon sur rue c'en est une, et de taille...