Le visiteur découvre un centre-ville de grès rose et d’ardoises, le ventricule vif et serré d’une cité au caractère plus auvergnat que méridional - DR
Rodez est une ville haute, qui s’aperçoit de loin. On ne fait hélas souvent qu’y passer, à l’occasion d’une « diagonale » routière dans le Sud de la France, vers le Périgord ou la Méditerranée.
C’est un tort de ne pas grimper en son cœur.
Au sommet des pentes abruptes du « piton », le visiteur découvre un centre-ville de grès rose et d’ardoises, le ventricule vif et serré d’une cité au caractère plus auvergnat que méridional.
L’ex-Segodunum, fondée 2 300 ans avant J.C. par les Ruthènes (on dit Ruthénois pour désigner les habitants, surtout pas « Rodéziens » !), a construit, comme beaucoup de villes-centres en France, sa fortune grâce aux chanoines et aux marchands, rayonnant sur le Rouergue et au-delà.
Gens d’église et commerçants l’ont façonné, clivé même, entre les quartiers « ennemis », celui de la Cité, au nord, dirigé par les évêques, et celui du Bourg, au sud, aux mains des comtes de Rodez.
Au plus fort des luttes de pouvoir, aux 13-14ème s., un mur coupait même la cité en deux, à hauteur du carrefour Saint-Etienne.
Sur ce qui est désormais un agréable croisement piéton, la porte du Pas, seul accès alors possible, était fermée et gardée la nuit…
C’est un tort de ne pas grimper en son cœur.
Au sommet des pentes abruptes du « piton », le visiteur découvre un centre-ville de grès rose et d’ardoises, le ventricule vif et serré d’une cité au caractère plus auvergnat que méridional.
L’ex-Segodunum, fondée 2 300 ans avant J.C. par les Ruthènes (on dit Ruthénois pour désigner les habitants, surtout pas « Rodéziens » !), a construit, comme beaucoup de villes-centres en France, sa fortune grâce aux chanoines et aux marchands, rayonnant sur le Rouergue et au-delà.
Gens d’église et commerçants l’ont façonné, clivé même, entre les quartiers « ennemis », celui de la Cité, au nord, dirigé par les évêques, et celui du Bourg, au sud, aux mains des comtes de Rodez.
Au plus fort des luttes de pouvoir, aux 13-14ème s., un mur coupait même la cité en deux, à hauteur du carrefour Saint-Etienne.
Sur ce qui est désormais un agréable croisement piéton, la porte du Pas, seul accès alors possible, était fermée et gardée la nuit…
La cathédrale, le totem de Rodez
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Cette géographie se comprend du haut de la cathédrale, le totem de Rodez.
L’édifice en grès friable de style gothique méridional n’a certes pas l’allure guerrière de son alter ego albigeois.
Mais ses dimensions, 107 m de long sur 35 m de large, sont éminemment respectables.
La cathédrale possède aussi sept splendides vitraux contemporains, de l’artiste Stéphane Belzère, et offre l’insigne privilège de pouvoir monter sur ses « planètes ». Soit, pour dire mieux, ses toits-terrasses.
De là-haut, entre les solides arcs-boutants couleur saumon, l’écheveau de la ville se déploie : le quartier des Chanoines (secteur tranquille de l’Embergue), au nord, avec le carré parfait du Palais épiscopal, les toits gris luisants des hôtels particuliers de Lauro, de Bonald, de France, de Séguret… ; le quartier du Bourg et de l’Olmet, au sud et à l’est, et sa ribambelle de rues piétonnes et placettes commerçantes, troussées de belles demeures à tourelles ou à puits de banquiers, régisseurs, consuls, magistrats.
Telles les maisons de Benoît, de Guitard, de l’Annonciation, la maison Trouillet, celle dite d’Armagnac (16ème s.), l’une des plus séduisantes, avec ses lucarnes et ses fenêtres à meneaux.
Sans oublier le vaste hôtel Lenormand d’Ayssènes (18ème s.), aujourd’hui Préfecture. Là où exerça Jean Moulin, préfet de l’Aveyron deux ans durant, juste avant la seconde guerre mondiale.
L’édifice en grès friable de style gothique méridional n’a certes pas l’allure guerrière de son alter ego albigeois.
Mais ses dimensions, 107 m de long sur 35 m de large, sont éminemment respectables.
La cathédrale possède aussi sept splendides vitraux contemporains, de l’artiste Stéphane Belzère, et offre l’insigne privilège de pouvoir monter sur ses « planètes ». Soit, pour dire mieux, ses toits-terrasses.
De là-haut, entre les solides arcs-boutants couleur saumon, l’écheveau de la ville se déploie : le quartier des Chanoines (secteur tranquille de l’Embergue), au nord, avec le carré parfait du Palais épiscopal, les toits gris luisants des hôtels particuliers de Lauro, de Bonald, de France, de Séguret… ; le quartier du Bourg et de l’Olmet, au sud et à l’est, et sa ribambelle de rues piétonnes et placettes commerçantes, troussées de belles demeures à tourelles ou à puits de banquiers, régisseurs, consuls, magistrats.
Telles les maisons de Benoît, de Guitard, de l’Annonciation, la maison Trouillet, celle dite d’Armagnac (16ème s.), l’une des plus séduisantes, avec ses lucarnes et ses fenêtres à meneaux.
Sans oublier le vaste hôtel Lenormand d’Ayssènes (18ème s.), aujourd’hui Préfecture. Là où exerça Jean Moulin, préfet de l’Aveyron deux ans durant, juste avant la seconde guerre mondiale.
Au ras du macadam, un autre Rodez émerge…
Au ras du macadam, un autre Rodez émerge, toujours patrimonial mais plus vivant et contemporain.
Si les murs retrouvent leur patine et les rues se rénovent, il en est une qui se tient coi depuis des lustres : c’est Le Mazel, antique passage médiéval couvert où s’installaient jadis les bouchers.
Il reste encore trois étals, à découvrir avant d’aller investiguer les rues étroites et marchandes du Touat, Bosc, Neuve…, et les places de la Cité et du Bourg.
C’est alors qu’on découvre le surprenant potentiel culturel de cette ville.
Passons sur le bâtiment de verre des Archives Départementales, sur la nouvelle salle des fêtes ultra contemporaine et son revêtement en inox, sur la Chapelle Royale, hôte d’expositions et de concerts.
Parlons de la Médiathèque et de l’Ecole Nationale de Musique de l’Aveyron, édifice lumineux et design avec ses passerelles et parois de verre enchâssées au cœur de la ville.
Evoquons aussi la Galerie Sainte-Catherine, ancien réfectoire du Couvent des Jacobins, joliment transformé en espace d’expositions. Et constatons que l’offre muséale de Rodez est plutôt flatteuse, pour une ville de 25 000 habitants.
En écrivant cela, chacun pense au musée Soulages, vitrine ruthénoise. Mais le musée Fenaille, encore peu médiatisé hors d’Aveyron, vaut une longue visite.
C’est l’occasion de découvrir une fabuleuse collection de statues-menhirs (- 3 300 à – 2 200 ans avant J.C.) et son icône, « La Dame de Saint-Sernin ».
Le musée de peinture et de sculpture Denys-Puech, plus confidentiel, affiche pourtant une programmation ambitieuse, avec des expositions contemporaines d’artistes internationaux.
Ceux qui croyaient ne venir à Rodez que pour déguster l’aligot en seront pour leurs frais !
Si les murs retrouvent leur patine et les rues se rénovent, il en est une qui se tient coi depuis des lustres : c’est Le Mazel, antique passage médiéval couvert où s’installaient jadis les bouchers.
Il reste encore trois étals, à découvrir avant d’aller investiguer les rues étroites et marchandes du Touat, Bosc, Neuve…, et les places de la Cité et du Bourg.
C’est alors qu’on découvre le surprenant potentiel culturel de cette ville.
Passons sur le bâtiment de verre des Archives Départementales, sur la nouvelle salle des fêtes ultra contemporaine et son revêtement en inox, sur la Chapelle Royale, hôte d’expositions et de concerts.
Parlons de la Médiathèque et de l’Ecole Nationale de Musique de l’Aveyron, édifice lumineux et design avec ses passerelles et parois de verre enchâssées au cœur de la ville.
Evoquons aussi la Galerie Sainte-Catherine, ancien réfectoire du Couvent des Jacobins, joliment transformé en espace d’expositions. Et constatons que l’offre muséale de Rodez est plutôt flatteuse, pour une ville de 25 000 habitants.
En écrivant cela, chacun pense au musée Soulages, vitrine ruthénoise. Mais le musée Fenaille, encore peu médiatisé hors d’Aveyron, vaut une longue visite.
C’est l’occasion de découvrir une fabuleuse collection de statues-menhirs (- 3 300 à – 2 200 ans avant J.C.) et son icône, « La Dame de Saint-Sernin ».
Le musée de peinture et de sculpture Denys-Puech, plus confidentiel, affiche pourtant une programmation ambitieuse, avec des expositions contemporaines d’artistes internationaux.
Ceux qui croyaient ne venir à Rodez que pour déguster l’aligot en seront pour leurs frais !
Infos pratiques
Office de Tourisme du Grand Rodez
10-12 Place de la Cité
12000 Rodez
Tél : 05.65.75.76.77
Fax : 05.65.68.78.15
Mail : infos@tourisme.myrodez.fr
tourisme.grand-rodez.com/
10-12 Place de la Cité
12000 Rodez
Tél : 05.65.75.76.77
Fax : 05.65.68.78.15
Mail : infos@tourisme.myrodez.fr
tourisme.grand-rodez.com/
Musée Soulages : le noir fait flash
Depuis mai 2014, les œuvres de Pierre Soulages sont accessibles au public, dans un espace muséal contemporain.
Après plusieurs mois de retard (sa livraison était prévue en juin 2013), le public a enfin pu découvrir les œuvres de ce peintre, né à Rodez en 1919 et connu dans le monde entier, expert de l’abstraction sur toile dans toute la palette des noirs.
« Le noir est antérieur à la lumière », a-t-il dit, dans une de ses phrases célèbres.
L’écrin qui a reçu ses pièces - 250 peintures et œuvres sur papier dont il a fait don à l’Agglomération du Grand Rodez, la reproduction de ses vitraux de Conques ainsi que des tableaux en dépôt issus des quelques 90 musées où il est exposé - est, lui, rouille-brun.
C’est la couleur de l’acier corten, matériau qui barde les gros cubes en porte à faux servant de salles d’expositions, reliés par des structures vitrées et une passerelle.
L’ensemble, de plus de 100 m de long avec 6 600 m² de surfaces, ouvert côté nord vers la ville basse, dégage une franche impression de figure géométrique, design et épurée.
C’est la signature du cabinet d’architectes catalan RCR, qui a été choisi parmi 98 candidats, dont Jean Nouvel et Paul Andreu, excusez du peu.
Pour ce musée considéré comme l’un des plus grands projets de ce type en France, les pouvoirs publics n’ont pas lésiné : 25 millions d’euros d’investissement, dont plus de la moitié supportée par l’agglomération du Grand Rodez.
C’est visiblement le prix à payer pour donner une aura hors frontières à la ville.
En prime, le musée accueille des expositions temporaires, de portée nationale et internationale.
Après plusieurs mois de retard (sa livraison était prévue en juin 2013), le public a enfin pu découvrir les œuvres de ce peintre, né à Rodez en 1919 et connu dans le monde entier, expert de l’abstraction sur toile dans toute la palette des noirs.
« Le noir est antérieur à la lumière », a-t-il dit, dans une de ses phrases célèbres.
L’écrin qui a reçu ses pièces - 250 peintures et œuvres sur papier dont il a fait don à l’Agglomération du Grand Rodez, la reproduction de ses vitraux de Conques ainsi que des tableaux en dépôt issus des quelques 90 musées où il est exposé - est, lui, rouille-brun.
C’est la couleur de l’acier corten, matériau qui barde les gros cubes en porte à faux servant de salles d’expositions, reliés par des structures vitrées et une passerelle.
L’ensemble, de plus de 100 m de long avec 6 600 m² de surfaces, ouvert côté nord vers la ville basse, dégage une franche impression de figure géométrique, design et épurée.
C’est la signature du cabinet d’architectes catalan RCR, qui a été choisi parmi 98 candidats, dont Jean Nouvel et Paul Andreu, excusez du peu.
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C’est visiblement le prix à payer pour donner une aura hors frontières à la ville.
En prime, le musée accueille des expositions temporaires, de portée nationale et internationale.
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