Anis Meghirbi (à gauche), Directeur des Ventes et du Marketing, avec Rym Ben Fadhel Belajouza, Directrice générale de Seabel Hotels Tunisia - Photo P.C.
TourMaG.com – Pour commencer, pouvez-vous présenter le groupe Seabel Hotels Tunisia ?
Anis Meghirbi : "C'est un groupe qui compte trois hôtels en Tunisie. Deux à Djerba : le Rym Beach, 352 chambres, et l'Alladin, 318 chambres. Notre troisième établissement est situé dans la station de Port el Kantaoui, à côté de Sousse : le Seabel Alhambra Beach Golf and Spa, 316 chambres.
Nous affichons un taux d'occupation annuel moyen qui dépasse 75 %. Ce qui est tout à fait honorable."
TourMaG.com – De quelles nationalités sont vos clients ?
A.M. : "Nous sommes très tournés vers l'Europe Occidentale et, à un degré moindre, l'Europe du Nord.
Il faut savoir que le Seabel Alhambra est implanté juste à côté du parcours de golf de 36 trous de Port el Kantaoui. Ce qui nous permet d'attirer une clientèle golfique en provenance des pays scandinaves en saison hivernale."
TourMaG.com – Et comment se porte le marché français ?
A.M. : "Il est en net recul malheureusement.
C'est un marché important pour l'ensemble de la destination. En 2010, nous avions accueilli 1,4 million de visiteurs français. Depuis 2011, ce chiffre recule chaque année.
Cette année, après l'attentat du Bardo, nous voyons que les chiffres continuent de baisser. Et, je pense qu'il sera très compliqué de renouer avec les volumes de 2010."
TourMaG.com – La clientèle senior est-elle plus fidèle ?
A.M. : "Oui, contrairement aux familles dont les réservations marquent le pas, les seniors restent fidèles cette année.
Ils nous avaient déjà soutenus après la révolution en 2011 alors que la diplomatie et les tour-opérateurs français leur demandaient de rentrer.
C'est intéressant pour nous car, non seulement ils viennent plus nombreux mais, en plus, ils restent plus longtemps. C'est un segment de clientèle que nous souhaitons vraiment entretenir."
Anis Meghirbi : "C'est un groupe qui compte trois hôtels en Tunisie. Deux à Djerba : le Rym Beach, 352 chambres, et l'Alladin, 318 chambres. Notre troisième établissement est situé dans la station de Port el Kantaoui, à côté de Sousse : le Seabel Alhambra Beach Golf and Spa, 316 chambres.
Nous affichons un taux d'occupation annuel moyen qui dépasse 75 %. Ce qui est tout à fait honorable."
TourMaG.com – De quelles nationalités sont vos clients ?
A.M. : "Nous sommes très tournés vers l'Europe Occidentale et, à un degré moindre, l'Europe du Nord.
Il faut savoir que le Seabel Alhambra est implanté juste à côté du parcours de golf de 36 trous de Port el Kantaoui. Ce qui nous permet d'attirer une clientèle golfique en provenance des pays scandinaves en saison hivernale."
TourMaG.com – Et comment se porte le marché français ?
A.M. : "Il est en net recul malheureusement.
C'est un marché important pour l'ensemble de la destination. En 2010, nous avions accueilli 1,4 million de visiteurs français. Depuis 2011, ce chiffre recule chaque année.
Cette année, après l'attentat du Bardo, nous voyons que les chiffres continuent de baisser. Et, je pense qu'il sera très compliqué de renouer avec les volumes de 2010."
TourMaG.com – La clientèle senior est-elle plus fidèle ?
A.M. : "Oui, contrairement aux familles dont les réservations marquent le pas, les seniors restent fidèles cette année.
Ils nous avaient déjà soutenus après la révolution en 2011 alors que la diplomatie et les tour-opérateurs français leur demandaient de rentrer.
C'est intéressant pour nous car, non seulement ils viennent plus nombreux mais, en plus, ils restent plus longtemps. C'est un segment de clientèle que nous souhaitons vraiment entretenir."
"Regagner la confiance des agents de voyages"
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TourMaG.com – Pour Seabel Hotels, la diminution globale du marché français concerne-t-elle autant les touristes qui passent par un tour-opérateur que ceux qui réservent en direct ?
A.M. : "Non. Même si les deux canaux sont en baisse, on constate que le recul de la vente direct est minime en comparaison de celui des tour-opérateurs.
Le SETO annonce de 60 à 70 % de baisse. Ce n'est pas le cas pour le vente directe.
Je pense que les agents de voyages en France sont frileux par rapport à la destination. Plus que leurs clients. C'est ce qui explique que les clients directs viennent plus."
TourMaG.com – Les agents de voyages français auraient donc tendance à décourager leurs clients de venir en Tunisie...
A.M. : "Je ne sais pas s'ils les découragent vraiment. Ils ont certainement de bonnes raisons et des arguments valables pour proposer d'autres destinations.
Tout ce que je peux dire, c'est que des clients nous ont contactés pour nous dire que leur agent de voyages les avait appelés après l'attentat du musée du Bardo pour changer de destination sans qu'ils en aient fait eux-mêmes la demande.
Récemment, j'ai rencontré plusieurs agents de voyages à Lyon qui m'ont dit qu'ils n'avaient pas confiance en la destination et préféraient envoyer leurs clients ailleurs."
TourMaG.com – Ce sont des choix qui s'expliquent par des motifs d'ordre sécuritaire ?
A.M. : "Certainement. Dans l'état actuel des choses, la sécurité est, selon moi, l'unique paramètre qui peut conduire des professionnels du tourisme français à se détourner de la Tunisie.
Même si, en l'occurrence, la Tunisie n'est pas plus dangereuse qu'une autre destination. C'est surtout une question de perception.
Nous devons regagner la confiance des agents de voyages français."
A.M. : "Non. Même si les deux canaux sont en baisse, on constate que le recul de la vente direct est minime en comparaison de celui des tour-opérateurs.
Le SETO annonce de 60 à 70 % de baisse. Ce n'est pas le cas pour le vente directe.
Je pense que les agents de voyages en France sont frileux par rapport à la destination. Plus que leurs clients. C'est ce qui explique que les clients directs viennent plus."
TourMaG.com – Les agents de voyages français auraient donc tendance à décourager leurs clients de venir en Tunisie...
A.M. : "Je ne sais pas s'ils les découragent vraiment. Ils ont certainement de bonnes raisons et des arguments valables pour proposer d'autres destinations.
Tout ce que je peux dire, c'est que des clients nous ont contactés pour nous dire que leur agent de voyages les avait appelés après l'attentat du musée du Bardo pour changer de destination sans qu'ils en aient fait eux-mêmes la demande.
Récemment, j'ai rencontré plusieurs agents de voyages à Lyon qui m'ont dit qu'ils n'avaient pas confiance en la destination et préféraient envoyer leurs clients ailleurs."
TourMaG.com – Ce sont des choix qui s'expliquent par des motifs d'ordre sécuritaire ?
A.M. : "Certainement. Dans l'état actuel des choses, la sécurité est, selon moi, l'unique paramètre qui peut conduire des professionnels du tourisme français à se détourner de la Tunisie.
Même si, en l'occurrence, la Tunisie n'est pas plus dangereuse qu'une autre destination. C'est surtout une question de perception.
Nous devons regagner la confiance des agents de voyages français."
Sans open sky, pas de salut
TourMaG.com – Selon, par quels moyens pourrez-vous reconquérir leur confiance ?
A.M. : "Il faut les faire venir en Tunisie en éductour. Cela nous permettra de leur montrer que, malgré tout ce qu'on peut voir à la télévision, la Tunisie est sûre.
On peut s'y promener et sortir n'importe quand et n'importe où dans toutes les villes de Tunisie sans problème.
Aujourd'hui, l'expérience tunisienne fait peur. Mais, en réalité, le tableau n'est pas aussi noir que ce qu'on dit.
La Tunisie, c'est un accueil incomparable, le soleil, la mer, mais aussi, et avant tout, la culture, l'histoire et de nombreux autres atouts."
TourMaG.com – Peut-être faut-il justement que les autorités tunisiennes fassent mieux connaître la diversité de la Tunisie...
A.M. : "C'est exactement ça. Nous devons trouver un angle différent de communication et de promotion de la destination. Il faut sortir du traditionnel package « Avion, transfert, hôtel All Inclusive ».
En Tunisie, chaque ville a des secrets et des atouts qui lui sont propres et qui ne demandent qu'à être découverts. Il faut le dire aux touristes.
Je pense qu'il est également important de développer la communication digitale. Elle permet d'améliorer la relation avec les clients et de gagner du temps."
TourMaG.com – Malgré tout, êtes-vous optimiste pour les saisons à venir ?
A.M. : "On ne peut dire qu'on est optimiste que si on voit de réels changements. Au niveau de la promotion et de la présentation de la destination pour en finir avec l'image d'une destination bas de gamme uniquement packagée par des tour-opérateurs.
La Tunisie c'est beaucoup plus que cela. Et tant qu'on ne le dira pas, je ne pourrai pas être plus optimiste.
Les Français ne le savent pas, mais il est tout à fait possible de venir à Tunis uniquement pour y passer un week-end. On peut y profiter de la mer, y faire la fête et découvrir la gastronomie dans d'excellents restaurants. Les jeunes et les moins jeunes peuvent y trouver leur compte."
TourMaG.com – Mais les billets d'avion sont encore beaucoup trop chers pour ça...
A.M. : "Oui, quand on voit les tarifs aériens, on comprend que les Français préfèrent des villes comme Lisbonne, Stockholm, Barcelone ou Madrid pour un court séjour.
Aujourd'hui, nous souffrons de cette situation. Et je ne pense pas qu'il s'agisse d'un problème de demande. Avec des prix plus abordables, les billets se vendraient.
Il est temps de privilégier les intérêts macro-économiques de tout un pays au lieu de vouloir, à tout prix, préserver une seule entreprise : Tunisair."
A.M. : "Il faut les faire venir en Tunisie en éductour. Cela nous permettra de leur montrer que, malgré tout ce qu'on peut voir à la télévision, la Tunisie est sûre.
On peut s'y promener et sortir n'importe quand et n'importe où dans toutes les villes de Tunisie sans problème.
Aujourd'hui, l'expérience tunisienne fait peur. Mais, en réalité, le tableau n'est pas aussi noir que ce qu'on dit.
La Tunisie, c'est un accueil incomparable, le soleil, la mer, mais aussi, et avant tout, la culture, l'histoire et de nombreux autres atouts."
TourMaG.com – Peut-être faut-il justement que les autorités tunisiennes fassent mieux connaître la diversité de la Tunisie...
A.M. : "C'est exactement ça. Nous devons trouver un angle différent de communication et de promotion de la destination. Il faut sortir du traditionnel package « Avion, transfert, hôtel All Inclusive ».
En Tunisie, chaque ville a des secrets et des atouts qui lui sont propres et qui ne demandent qu'à être découverts. Il faut le dire aux touristes.
Je pense qu'il est également important de développer la communication digitale. Elle permet d'améliorer la relation avec les clients et de gagner du temps."
TourMaG.com – Malgré tout, êtes-vous optimiste pour les saisons à venir ?
A.M. : "On ne peut dire qu'on est optimiste que si on voit de réels changements. Au niveau de la promotion et de la présentation de la destination pour en finir avec l'image d'une destination bas de gamme uniquement packagée par des tour-opérateurs.
La Tunisie c'est beaucoup plus que cela. Et tant qu'on ne le dira pas, je ne pourrai pas être plus optimiste.
Les Français ne le savent pas, mais il est tout à fait possible de venir à Tunis uniquement pour y passer un week-end. On peut y profiter de la mer, y faire la fête et découvrir la gastronomie dans d'excellents restaurants. Les jeunes et les moins jeunes peuvent y trouver leur compte."
TourMaG.com – Mais les billets d'avion sont encore beaucoup trop chers pour ça...
A.M. : "Oui, quand on voit les tarifs aériens, on comprend que les Français préfèrent des villes comme Lisbonne, Stockholm, Barcelone ou Madrid pour un court séjour.
Aujourd'hui, nous souffrons de cette situation. Et je ne pense pas qu'il s'agisse d'un problème de demande. Avec des prix plus abordables, les billets se vendraient.
Il est temps de privilégier les intérêts macro-économiques de tout un pays au lieu de vouloir, à tout prix, préserver une seule entreprise : Tunisair."