"Il est temps que cette course au gigantisme prenne fin" est l'une des premières remarques qui nous a été formulée. Un analyste financier belge précise « Si la fusion entre Thomas Cook et My Travel aura peu d’influence en dehors de la Grande-Bretagne Bretagne, des pays Scandinaves et du Canada, il n’en est rien en ce qui concerne le mariage TUI / First Choice.
En France, par exemple, cela pourrait signifier que TUI absorberait Marmara. La question est également de savoir si les agences Havas et NF ne pourraient pas disposer d’un accès prioritaire aux produits de Marmara au détriment des agences indépendantes.
Mais pour la Belgique, rien ne change. Malgré la disparition de Marmara du marché local, Thomas Cook et TUI (Jetair) contrôlent déjà le marché local du tourisme organisé avec près de 90 % de part de marché ».
Par contre en Grande-Bretagne Bretagne, la donne changerait complètement puisqu’il s’agirait de la fusion en deux blocs des quatre premiers opérateurs (Thomson - TUI et First Choice d’un côté, My Travel et Thomas Cook de l’autre). Fusion qui ferait que ces deux groupes deviendraient dominant dans ce pays.
Les autorités européennes de la concurrence sont face à un scénario inhabituel
En France, par exemple, cela pourrait signifier que TUI absorberait Marmara. La question est également de savoir si les agences Havas et NF ne pourraient pas disposer d’un accès prioritaire aux produits de Marmara au détriment des agences indépendantes.
Mais pour la Belgique, rien ne change. Malgré la disparition de Marmara du marché local, Thomas Cook et TUI (Jetair) contrôlent déjà le marché local du tourisme organisé avec près de 90 % de part de marché ».
Par contre en Grande-Bretagne Bretagne, la donne changerait complètement puisqu’il s’agirait de la fusion en deux blocs des quatre premiers opérateurs (Thomson - TUI et First Choice d’un côté, My Travel et Thomas Cook de l’autre). Fusion qui ferait que ces deux groupes deviendraient dominant dans ce pays.
Les autorités européennes de la concurrence sont face à un scénario inhabituel
C’est d’ailleurs ce que Neil Baylis, compétition law partner, K&L Gates, un très important cabinet d’avocats anglo-saxon n’hésite pas à déclarer à nos confrères britanniques d'e-tid.com : « Les autorités européennes de la concurrence sont face à un scénario inhabituel. Elles auront à étudier deux fusions dans le même secteur et dans le même temps ».
Et de considérer que la Commission devrait analyser ces deux opérations en même temps tout en soulignant la naissance d’un duopole dans le Royaume Unis.
Reuters, quant à elle, souligne d’une part l’inquiétude de certains observateurs financiers. « Pour les analystes financiers, le rapprochement TUI-First Choice renforce l'incertitude réglementaire pesant sur l'ensemble du secteur ». et de citer Mark Reed de Kepler : « On peut se demander si les autorités de régulation autoriseront les quatre plus grands acteurs à n'être plus que trois (NDLR : pour la seule fusion de TC et My Travel laissant TUI et FC indépendante). Et la question de savoir si elles laisseront (le secteur) revenir à deux grands acteurs, est donc encore plus justifiée. »
Par contre Martina Noss, analyste de NordLB Bank, a déclaré à Reuters « C'est une très bonne opération et les actionnaires (de TUI) seront satisfaits car elle rendra la division de tourisme plus transparente une fois cotée. »
La nouvelle direction du groupe
Le fait que le siège social du nouvel ensemble TUI / First Choice qui prendra le nom de TUI travel PLC soit basé à Londres est généralement mal perçu. Le Figaro qui a repris le quotidien La Tribune : « Le nouvel ensemble serait dirigé par Peter Long, président du groupe britannique », donne le commentaire d’un bon connaisseur du dossier : « Ce serait un camouflet pour l'actuel président de TUI, Michael Frenzel, dont les choix stratégiques, notamment dans le transport maritime, ne se sont pas révélés judicieux »
Tandis qu’en Belgique notre confrère Travel Magazine souligne, en poussant une sorte de cocorico : « Il va sans dire que la fusion de ces deux grandes entreprises ne restera pas sans conséquence pour l’industrie voyagiste en Europe de l’Ouest attendu que le directeur de TUI West-Europa n’est autre que le Belge Bart Brackx, directeur de Jetair. (…)
La marque solide (sic) Marmara, surtout en France, occupera une place importante dans la nouvelle structure. TUI dispose en France des marques tour operating Nouvelles Frontières et TUI France, mais Bart Brackx, directeur de TUI West-Europa (Benelux, France et Maroc) obtient en l’occurrence une marque de T.O. bien ancrée sous sa houlette.
Dans l’état actuel des choses, on ignore encore ce qu’il adviendra de Bosphorus/Marmara Normalement, le bureau dirigé par Jos Lecossois, qui en détient la licence, devrait fermer ses portes fin mars. Pour l’instant, la société emploie quatre collaborateurs qui n’ont pas encore reçu leur démission (sic) »
Mais l’avis le plus négatif en ce qui concerne la direction du groupe TUI nous vient d’Allemagne où le très sérieux quotidien financier allemand Handelsblatt analyse le rapprochement TUI First Choice comme étant « La dernière chance de Frenzel ».
Et les consuméristes ?
Autant le dire de suite, les associations de consommateurs vont suivre ce dossier de très près. Logique, car pour les consuméristes l’existence de monopoles ou de duopoles est toujours considéré comme nuisible pour les consommateurs.
En Belgique, Hans De Coninck, expert tourisme de Test Achats, nous a expliqué que les décisions qui seront prises par les conseils de la concurrence britanniques et l’avis de la Commission Européenne va être soigneusement analysé.
« Si l’avis est négatif et que ces fusions ou l’une d’entre elles sont refusées, nous allons intégrer ce jugement dans la plainte que nous menons actuellement en Belgique à l’encontre du duopole de fait Jetair (TUI) / Thomas Cook qui disposent ensemble d’une part de marché de 90 % du tourisme organisé dans le royaume. »
Mais l’avis le plus négatif provient des défenseurs du tourisme éthique. Marie-Paule Eskenazi, directrice de Tourisme Autrement, une ONG belge se battant pour un tourisme équitable et respectueux des populations des destinations : « Ce type d’opération financière va accentuer la pression sur les populations des pays d’accueil. Les conditions de travail de celles-ci deviendront encore plus inéquitables.
Perte d’autonomie économiques (par exemple: les hôteliers locaux devront se plier aux diktats des acheteurs de ces groupes), perte d’identité (ex : la gastronomie locale devra disparaître au profit de la cuisine dite internationale), nivellement culturel par le bas (ex .:le folklore se transformera en spectacle dénaturé) et pour les touristes un appauvrissement et une banalisation totale de l’offre pour des raisons uniquement financières ».
Et de considérer que la Commission devrait analyser ces deux opérations en même temps tout en soulignant la naissance d’un duopole dans le Royaume Unis.
Reuters, quant à elle, souligne d’une part l’inquiétude de certains observateurs financiers. « Pour les analystes financiers, le rapprochement TUI-First Choice renforce l'incertitude réglementaire pesant sur l'ensemble du secteur ». et de citer Mark Reed de Kepler : « On peut se demander si les autorités de régulation autoriseront les quatre plus grands acteurs à n'être plus que trois (NDLR : pour la seule fusion de TC et My Travel laissant TUI et FC indépendante). Et la question de savoir si elles laisseront (le secteur) revenir à deux grands acteurs, est donc encore plus justifiée. »
Par contre Martina Noss, analyste de NordLB Bank, a déclaré à Reuters « C'est une très bonne opération et les actionnaires (de TUI) seront satisfaits car elle rendra la division de tourisme plus transparente une fois cotée. »
La nouvelle direction du groupe
Le fait que le siège social du nouvel ensemble TUI / First Choice qui prendra le nom de TUI travel PLC soit basé à Londres est généralement mal perçu. Le Figaro qui a repris le quotidien La Tribune : « Le nouvel ensemble serait dirigé par Peter Long, président du groupe britannique », donne le commentaire d’un bon connaisseur du dossier : « Ce serait un camouflet pour l'actuel président de TUI, Michael Frenzel, dont les choix stratégiques, notamment dans le transport maritime, ne se sont pas révélés judicieux »
Tandis qu’en Belgique notre confrère Travel Magazine souligne, en poussant une sorte de cocorico : « Il va sans dire que la fusion de ces deux grandes entreprises ne restera pas sans conséquence pour l’industrie voyagiste en Europe de l’Ouest attendu que le directeur de TUI West-Europa n’est autre que le Belge Bart Brackx, directeur de Jetair. (…)
La marque solide (sic) Marmara, surtout en France, occupera une place importante dans la nouvelle structure. TUI dispose en France des marques tour operating Nouvelles Frontières et TUI France, mais Bart Brackx, directeur de TUI West-Europa (Benelux, France et Maroc) obtient en l’occurrence une marque de T.O. bien ancrée sous sa houlette.
Dans l’état actuel des choses, on ignore encore ce qu’il adviendra de Bosphorus/Marmara Normalement, le bureau dirigé par Jos Lecossois, qui en détient la licence, devrait fermer ses portes fin mars. Pour l’instant, la société emploie quatre collaborateurs qui n’ont pas encore reçu leur démission (sic) »
Mais l’avis le plus négatif en ce qui concerne la direction du groupe TUI nous vient d’Allemagne où le très sérieux quotidien financier allemand Handelsblatt analyse le rapprochement TUI First Choice comme étant « La dernière chance de Frenzel ».
Et les consuméristes ?
Autant le dire de suite, les associations de consommateurs vont suivre ce dossier de très près. Logique, car pour les consuméristes l’existence de monopoles ou de duopoles est toujours considéré comme nuisible pour les consommateurs.
En Belgique, Hans De Coninck, expert tourisme de Test Achats, nous a expliqué que les décisions qui seront prises par les conseils de la concurrence britanniques et l’avis de la Commission Européenne va être soigneusement analysé.
« Si l’avis est négatif et que ces fusions ou l’une d’entre elles sont refusées, nous allons intégrer ce jugement dans la plainte que nous menons actuellement en Belgique à l’encontre du duopole de fait Jetair (TUI) / Thomas Cook qui disposent ensemble d’une part de marché de 90 % du tourisme organisé dans le royaume. »
Mais l’avis le plus négatif provient des défenseurs du tourisme éthique. Marie-Paule Eskenazi, directrice de Tourisme Autrement, une ONG belge se battant pour un tourisme équitable et respectueux des populations des destinations : « Ce type d’opération financière va accentuer la pression sur les populations des pays d’accueil. Les conditions de travail de celles-ci deviendront encore plus inéquitables.
Perte d’autonomie économiques (par exemple: les hôteliers locaux devront se plier aux diktats des acheteurs de ces groupes), perte d’identité (ex : la gastronomie locale devra disparaître au profit de la cuisine dite internationale), nivellement culturel par le bas (ex .:le folklore se transformera en spectacle dénaturé) et pour les touristes un appauvrissement et une banalisation totale de l’offre pour des raisons uniquement financières ».
Michael Frenzel (TUI) : ''Nous renforcerons notre présence en France''
Michael Frenzel, le Pdg du groupe TUI, au cours de la conférence de presse détaillant notamment le mariage entre son groupe et le numéro quatre européen du voyage, le britannique First Choice, hier lundi à Hambourg, a réaffirmé son intérêt pour le marché français. “Nous renforcerons notre présence en France” a-t-il indiqué.
TUI y contrôle déjà le groupe Nouvelles Frontières (NF, TUI, Havas Voyages et Corsairfly), First Choice détenant pour sa part les voyagistes Marmara, Aventuria et Tourinter. Avec près d'1million de clients pour Marmara et 1,6 million pour le groupe NF, les deux voyagistes pèsent lourds sur le marché touristique français.
Cette fusion aura sans doute des implications importantes dans le paysage touristique hexagonal. VdM
Michael Frenzel, le Pdg du groupe TUI, au cours de la conférence de presse détaillant notamment le mariage entre son groupe et le numéro quatre européen du voyage, le britannique First Choice, hier lundi à Hambourg, a réaffirmé son intérêt pour le marché français. “Nous renforcerons notre présence en France” a-t-il indiqué.
TUI y contrôle déjà le groupe Nouvelles Frontières (NF, TUI, Havas Voyages et Corsairfly), First Choice détenant pour sa part les voyagistes Marmara, Aventuria et Tourinter. Avec près d'1million de clients pour Marmara et 1,6 million pour le groupe NF, les deux voyagistes pèsent lourds sur le marché touristique français.
Cette fusion aura sans doute des implications importantes dans le paysage touristique hexagonal. VdM