Comme les tuk-tuk, le tourisme en Thaïlande est à l'arrêt, les réservations s'effondrent face à l'hystérie médiatique du coronavirus - DR : Depositphotos @boonsom
Il y a trois semaines, le Dr Anne Sénéquier, co-directrice de l'observatoire de la santé à l'IRIS et chargée de mission à Action contre la Faim, tentait de calmer le jeu sur TourMaG.com, face à la montée de l'angoisse du coronavirus.
"Il n'y a pas de contre-indication à voyager !"
Mais entre les chaînes d'information en continu et les réseaux sociaux, la panique autour de la maladie se répand encore plus vite sur le web et l'amalgame est généralisé à l'ensemble de l'Asie.
"C'est la panique chez les journalistes, hors presse touristique, ils passent des informations non vérifiées. Cette vague de communication négative crée de la peur chez les clients, sauf qu'à destination tout se passe bien" peste Fabrice Zurawski, le directeur de Siam Panoramic en France.
Et le son de cloche est le même quelque soit le professionnel interrogé et qu'importe la destination asiatique. L'énervement est plus ou moins palpable.
"Les médias ont surfé sur cette psychose collective, sauf qu'il n'y aucune restriction au voyage autre que la Chine," confie Guillaume Linton, le PDG d'Asia.
"Il n'y a pas de contre-indication à voyager !"
Mais entre les chaînes d'information en continu et les réseaux sociaux, la panique autour de la maladie se répand encore plus vite sur le web et l'amalgame est généralisé à l'ensemble de l'Asie.
"C'est la panique chez les journalistes, hors presse touristique, ils passent des informations non vérifiées. Cette vague de communication négative crée de la peur chez les clients, sauf qu'à destination tout se passe bien" peste Fabrice Zurawski, le directeur de Siam Panoramic en France.
Et le son de cloche est le même quelque soit le professionnel interrogé et qu'importe la destination asiatique. L'énervement est plus ou moins palpable.
"Les médias ont surfé sur cette psychose collective, sauf qu'il n'y aucune restriction au voyage autre que la Chine," confie Guillaume Linton, le PDG d'Asia.
Les réservations sur la Thaïlande dégringolent...
L'économie de la peur multiplie des vues pour certains, mais rend fébrile toute une industrie qui se relève à peine du séisme Thomas Cook.
Déjà affaiblis, les professionnels enregistrent des ventes en berne, sur toutes les destinations asiatiques, les touristes français faisant l'amalgame entre le Vietnam et la Chine... alors que la France ou les USA ne sont pas exempts du virus.
"En Haute-Savoie, il y a six cas enregistrés et pourtant je ne vois pas beaucoup de séjours annulés. Après le long-courrier est largement plus impacté par ce genre d'événement," déplore Jérémy Grasset, directeur de Shanti Travel.
Avec seulement 35 cas, aucun décès contrairement à la France, pour 69 millions d'habitants, soit 0,00005% de la population infectée, la propagation du virus en Thaïlande est plus que contenue.
Malgré cette mise en perspective, les coups de téléphone se font moins nombreux dans les bureaux de Climats du Monde, du moins pour réserver des séjours.
"Nous avons peu d'annulations, bien que nous soyons le premier tour-opérateur sur la destination, par contre nous avons une baisse des réservations de 30% sur toutes les destinations de la région," confie Christine Crispin, présidente de Climats du Monde.
Pour Asia, la mission actuelle se résume à rassurer les clients en leur montrant le peu de risques encourus en se rendant dans les temples ou les plages de Thaïlande.
"Depuis fin janvier, nous enregistrons une baisse de 50% des commandes sur la Thaïlande et le Vietnam. Nous sommes dans des peurs irrationnelles, sauf qu'en dehors de la Chine, il y a seulement 634 cas d'infections recensés, soit moins de 1% du nombre total", analyse Guillaume Linton.
Si des destinations tirent leur épingle du jeu, comme la Corée du Sud, l'Indonésie ou les pays du Pacifique, les conséquences du ralentissement des réservations pourraient fortement compromettre la saison.
"Attention, il ne faut pas oublier que la Thaïlande n'est pas une destination estivale. Si l'été 2020 est d'ores et déjà compromis, nous observons une explosion des réservations pour la saison 2020/21," note Christine Crispin.
Déjà affaiblis, les professionnels enregistrent des ventes en berne, sur toutes les destinations asiatiques, les touristes français faisant l'amalgame entre le Vietnam et la Chine... alors que la France ou les USA ne sont pas exempts du virus.
"En Haute-Savoie, il y a six cas enregistrés et pourtant je ne vois pas beaucoup de séjours annulés. Après le long-courrier est largement plus impacté par ce genre d'événement," déplore Jérémy Grasset, directeur de Shanti Travel.
Avec seulement 35 cas, aucun décès contrairement à la France, pour 69 millions d'habitants, soit 0,00005% de la population infectée, la propagation du virus en Thaïlande est plus que contenue.
Malgré cette mise en perspective, les coups de téléphone se font moins nombreux dans les bureaux de Climats du Monde, du moins pour réserver des séjours.
"Nous avons peu d'annulations, bien que nous soyons le premier tour-opérateur sur la destination, par contre nous avons une baisse des réservations de 30% sur toutes les destinations de la région," confie Christine Crispin, présidente de Climats du Monde.
Pour Asia, la mission actuelle se résume à rassurer les clients en leur montrant le peu de risques encourus en se rendant dans les temples ou les plages de Thaïlande.
"Depuis fin janvier, nous enregistrons une baisse de 50% des commandes sur la Thaïlande et le Vietnam. Nous sommes dans des peurs irrationnelles, sauf qu'en dehors de la Chine, il y a seulement 634 cas d'infections recensés, soit moins de 1% du nombre total", analyse Guillaume Linton.
Si des destinations tirent leur épingle du jeu, comme la Corée du Sud, l'Indonésie ou les pays du Pacifique, les conséquences du ralentissement des réservations pourraient fortement compromettre la saison.
"Attention, il ne faut pas oublier que la Thaïlande n'est pas une destination estivale. Si l'été 2020 est d'ores et déjà compromis, nous observons une explosion des réservations pour la saison 2020/21," note Christine Crispin.
Réceptifs Thaïlande : les annulations s'accumulent à vitesse grand V
Avant de regarder si loin, il est des acteurs qui accusent le coup.
Les réceptifs notent, eux, un accroissement vertigineux des annulations, alors que le marché chinois est totalement atone, la population ayant eu interdiction de se déplacer à l'étranger pour contenir l'épidémie.
"Nous avons des annulations en masse sur des peurs incontrôlables. Ce qu'il se passe, au regard des chiffres et de la faible mortalité du virus, est totalement irrationnel," se désole Edouard George, le président du réceptif Phoenix Voyages.
A l'image des tour-opérateurs, le réceptif se doit d'être convaincant, mais surtout former les agences de voyages qui font face à des clients se rendant en agence avec la ferme intention d'annuler.
Rien que cette semaine, le spécialiste de la Thaïlande a dû enregistrer 900 annulations quasiment que sur le MICE, une activité nettement plus sensible aux problématiques de sécurité.
"Le coronavirus est aussi l'occasion pour ceux qui ont peur de voyager d'annuler, c'est le prétexte parfait. Ainsi, nous avons une forte chute dans la prise de décision et donc dans la concrétisation des dossiers," observe Jérémy Grasset, directeur de Shanti Travel.
Sauf que si les voyages en Chine peuvent être reportés sans frais, ce n'est pas le cas ailleurs, le coronavirus n'est pas une excuse valide pour les prestataires touristiques à destination.
"Le problème que nous avons en plus de la contre-publicité, est que pour les hôteliers et les compagnies aériennes le virus n'est pas une cause suffisante pour annuler. Ainsi, les gens annulent mais nous devons aussi les facturer," rapporte Claude Domont, le directeur de Siam Panoramic.
Un double effet malvenu qui complexifie la tâche de chacun, avec d'un côté des clients qui ont peur et de l'autre des professionnels qui doivent facturer.
Et pourtant. "La Thaïlande a l'un des meilleurs systèmes de santé au monde, 6e sur 195 pays selon l'index GHS, , il n'y a aucune raison objective actuellement d'éviter de voyager en Thaïlande" explique Jean-Baptiste Richard, le directeur général d'EXO Travel Thaïlande.
Si la fatigue est plus que palpable chez les professionnels, elle serait encore pire à destination. Alors que les Chinois ne peuvent plus sortir de leurs frontières, les sites touristiques sont vides, les restaurants ne voient plus passer un touriste et les animations sont désertées.
"Le problème n'est pas seulement le tourisme, mais c'est toute l'économie du pays qui est touchée," clame René-Marc Chikli.
Avec une activité qui représente environ 12% des richesses du pays, le gouvernement thaïlandais vient même de revoir ses prévisions de croissance économique à la baisse.
Les réceptifs notent, eux, un accroissement vertigineux des annulations, alors que le marché chinois est totalement atone, la population ayant eu interdiction de se déplacer à l'étranger pour contenir l'épidémie.
"Nous avons des annulations en masse sur des peurs incontrôlables. Ce qu'il se passe, au regard des chiffres et de la faible mortalité du virus, est totalement irrationnel," se désole Edouard George, le président du réceptif Phoenix Voyages.
A l'image des tour-opérateurs, le réceptif se doit d'être convaincant, mais surtout former les agences de voyages qui font face à des clients se rendant en agence avec la ferme intention d'annuler.
Rien que cette semaine, le spécialiste de la Thaïlande a dû enregistrer 900 annulations quasiment que sur le MICE, une activité nettement plus sensible aux problématiques de sécurité.
"Le coronavirus est aussi l'occasion pour ceux qui ont peur de voyager d'annuler, c'est le prétexte parfait. Ainsi, nous avons une forte chute dans la prise de décision et donc dans la concrétisation des dossiers," observe Jérémy Grasset, directeur de Shanti Travel.
Sauf que si les voyages en Chine peuvent être reportés sans frais, ce n'est pas le cas ailleurs, le coronavirus n'est pas une excuse valide pour les prestataires touristiques à destination.
"Le problème que nous avons en plus de la contre-publicité, est que pour les hôteliers et les compagnies aériennes le virus n'est pas une cause suffisante pour annuler. Ainsi, les gens annulent mais nous devons aussi les facturer," rapporte Claude Domont, le directeur de Siam Panoramic.
Un double effet malvenu qui complexifie la tâche de chacun, avec d'un côté des clients qui ont peur et de l'autre des professionnels qui doivent facturer.
Et pourtant. "La Thaïlande a l'un des meilleurs systèmes de santé au monde, 6e sur 195 pays selon l'index GHS, , il n'y a aucune raison objective actuellement d'éviter de voyager en Thaïlande" explique Jean-Baptiste Richard, le directeur général d'EXO Travel Thaïlande.
Si la fatigue est plus que palpable chez les professionnels, elle serait encore pire à destination. Alors que les Chinois ne peuvent plus sortir de leurs frontières, les sites touristiques sont vides, les restaurants ne voient plus passer un touriste et les animations sont désertées.
"Le problème n'est pas seulement le tourisme, mais c'est toute l'économie du pays qui est touchée," clame René-Marc Chikli.
Avec une activité qui représente environ 12% des richesses du pays, le gouvernement thaïlandais vient même de revoir ses prévisions de croissance économique à la baisse.
"Profitez de la Thaïlande, c'est le meilleur moment pour y aller"
Alors que l'Office de tourisme de Thaïlande s'attendait à accueillir près de 11 millions de touristes de l'Empire du milieu, les attentes ont été ramenées à 2 millions.
"Pour la population locale c'est dramatique, il n'y a plus personne dans les rues. Et dans des pays comme le Vietnam ou la Thaïlande, quand vous ne travaillez pas pendant 8 mois, c'est autant de temps sans argent," témoigne Edouard George.
Face à la difficulté de sortir la tête de la machine à laver médiatique, les professionnels espèrent que les signaux montrant une propagation du virus à la baisse, se confirment rapidement.
Tout le monde réclame une communication positive, autour de destinations qui ne sont pour rien dans l'hystérie collective. Et pour cela, réceptifs comme tour-opérateurs attendent un geste de l'Office du tourisme.
Guillaume Linton est optimiste : "par chance, nous avons un bureau en France qui est très actif, donc d'ici quelques semaines, il faudra relancer la communication autour de la destination. Je ne doute pas que l'OT de Thaïlande le fera."
Et si le prochain test sera le salon ITB qui se déroulera en mars 2020 à Berlin (et après le DITEX les 18/19 mars à Marseille toutes proportions gardées, bien sûr...), il n'en reste pas moins que l'épidémie, si elle en reste là sera une occasion pour les voyageurs les plus malins.
Alors que les hôteliers n'arrivent plus à remplir, les stocks devraient jouer en faveur des clients.
"Profitez de la Thaïlande, c'est le meilleur moment pour y aller, vous avez de la place partout. Les sites au Nord, comme les plages au Sud, habituellement bondés, sont plus accueillants que jamais," souligne le patron d'Asia.
En attendant, du côté de Shanti Travel, on se veut philosophe. Travaillant dans une industrie habituée à être ballottée par les événements politiques, climatiques, sanitaires, Jérémy Grasset remarque : "nous attendons tout simplement le prochaine événement qui reléguera le coronavirus loin dans les médias.
Je trouve dommage que l'on ne parle pas des choses positives, vous savez qu'aujourd'hui est peut-être né le futur président américain de 2086," plaisante le directeur de Shanti Travel.
Si nul ne sait qui sera le président des USA en 2086, une chose est sûre, ce jeudi 20 février, le nombre de nouveaux cas a été divisé par 3 par rapport à la veille.
"La patience est la mère de toutes les vertus..." aurait pu dire Confucius (?).
"Pour la population locale c'est dramatique, il n'y a plus personne dans les rues. Et dans des pays comme le Vietnam ou la Thaïlande, quand vous ne travaillez pas pendant 8 mois, c'est autant de temps sans argent," témoigne Edouard George.
Face à la difficulté de sortir la tête de la machine à laver médiatique, les professionnels espèrent que les signaux montrant une propagation du virus à la baisse, se confirment rapidement.
Tout le monde réclame une communication positive, autour de destinations qui ne sont pour rien dans l'hystérie collective. Et pour cela, réceptifs comme tour-opérateurs attendent un geste de l'Office du tourisme.
Guillaume Linton est optimiste : "par chance, nous avons un bureau en France qui est très actif, donc d'ici quelques semaines, il faudra relancer la communication autour de la destination. Je ne doute pas que l'OT de Thaïlande le fera."
Et si le prochain test sera le salon ITB qui se déroulera en mars 2020 à Berlin (et après le DITEX les 18/19 mars à Marseille toutes proportions gardées, bien sûr...), il n'en reste pas moins que l'épidémie, si elle en reste là sera une occasion pour les voyageurs les plus malins.
Alors que les hôteliers n'arrivent plus à remplir, les stocks devraient jouer en faveur des clients.
"Profitez de la Thaïlande, c'est le meilleur moment pour y aller, vous avez de la place partout. Les sites au Nord, comme les plages au Sud, habituellement bondés, sont plus accueillants que jamais," souligne le patron d'Asia.
En attendant, du côté de Shanti Travel, on se veut philosophe. Travaillant dans une industrie habituée à être ballottée par les événements politiques, climatiques, sanitaires, Jérémy Grasset remarque : "nous attendons tout simplement le prochaine événement qui reléguera le coronavirus loin dans les médias.
Je trouve dommage que l'on ne parle pas des choses positives, vous savez qu'aujourd'hui est peut-être né le futur président américain de 2086," plaisante le directeur de Shanti Travel.
Si nul ne sait qui sera le président des USA en 2086, une chose est sûre, ce jeudi 20 février, le nombre de nouveaux cas a été divisé par 3 par rapport à la veille.
"La patience est la mère de toutes les vertus..." aurait pu dire Confucius (?).