L'Egypte, Madagascar, le Sénégal, le Mexique, Saint-Domingue, le Cambodge, l'Inde et le Népal, voire la Roumanie et l'Albanie, tous touchés par le tourisme sexuel, pourraient aussi signer les mêmes conventions avec la France, selon le rapport réalisé par un groupe de travail présidé par l'actrice Carole Bouquet."
Ces conventions prévoiraient le développement d'un volet de coopération judiciaire, juridique et policière pour la répression des infractions à caractère sexuel impliquant des mineurs commises par des ressortissants français", détaille le rapport, qui contient douze propositions.
Pour lutter contre la pauvreté, cause majeure de la prostitution infantile, la convention prévoirait également "l'appui d'entreprises françaises volontaires sur place, voire de leurs sous-traitants, pour accueillir en apprentissage les enfants âgés d'au moins 14 ans", avec une perspective d'emploi.
Pour le reste, le rapport suggère de "sensibiliser et informer les ressortissants français s'expatriant ou voyageant à l'étranger", de "renforcer l'effectivité des procédures répressives" ou de "faire de la stratégie engagée par la France un programme européen de lutte contre l'exploitation sexuelle des enfants".
2 à 3 millions d'enfants victimes du tourisme sexuel
Selon les estimations, deux à trois millions d'enfants sont victimes du tourisme sexuel dans le monde. Les "touristes" viennent principalement des pays développés (Europe, Etats-Unis, Australie, Japon, Corée).
Le rapport souligne les progrès enregistrés dans la lutte contre le fléau (conférence de Stockholm en 1996 et Yokohama en 2001, engagement des professionnels du tourisme, législation permettant de poursuivre dans son pays un ressortissant pour des délits sexuels sur des mineurs commis à l'étranger).
"Les condamnations sont pourtant très rares (environ cinq procès depuis 1994", souligne cependant le rapport remis à la ministre de la Famille Marie-José ROG et au ministre délégué au tourisme, Léon Bertrand. Le rapport a été élaboré à la demande des deux ministères par un groupe de travail (médecins, juristes, ONG, professionnels du tourisme..), sous la conduite de Carole Bouquet, présidente de l'association La Voix de l'Enfant.
Le touriste sexuel intéressé par des enfants peut être "Monsieur tout le monde", avoir des allures de "bon père de famille" et succomber à la "tentation" alors qu'il n'a aucun antécédent pédophile dans son pays, selon le rapport remis jeudi au gouvernement français.
A la différence des "pédophiles exclusifs", "les touristes sexuels occasionnels n'organisent pas leur déplacement dans l'intention d'abuser des enfants.
"Monsieur tout le monde" concerné
Ce sont des individus qui une fois sur place se laissent tenter et passent à l'acte", analyse le groupe de travail présidé par l'atrice Carole Bouquet, qui ajoute: "Contrairement à ce que l'on a tendance à croire, ils sont nombreux".
"Le contexte du voyage et le dépaysement jouent beaucoup. Les individus se laissent aller à des agissements qu'ils savent répréhensibles dans leur pays où ils sont soumis à des codes de comportements sociaux", ajoute le rapport, en citant un psychiatre au contact d'adultes pédophiles, Bernard Cordier.
Pour expliquer leur passage à l'acte, ils avancent souvent des arguments du type: "dans ces pays, la maturité sexuelle se fait plus tôt", "c'est permis là-bas" ou encore "ils ont besoin de notre aide matérielle pour vivre". Le docteur Cordier insiste "sur l'effet positif de la loi qui selon lui a un réel impact sur l'attitude des pédophiles. Ses patients en parlent souvent.
Certains disent même qu'ils n'auraient pas commis de tels actes s'ils avaient su à quoi ils s'exposaient et auraient commencé une thérapie plus tôt". La loi autorise en France la poursuite de ressortissants français coupables de pédophilie à l'étranger. Par ailleurs, le même praticien constate que ses patients affichent de graves lacunes en matière d'éducation sexuelle.
Ces conventions prévoiraient le développement d'un volet de coopération judiciaire, juridique et policière pour la répression des infractions à caractère sexuel impliquant des mineurs commises par des ressortissants français", détaille le rapport, qui contient douze propositions.
Pour lutter contre la pauvreté, cause majeure de la prostitution infantile, la convention prévoirait également "l'appui d'entreprises françaises volontaires sur place, voire de leurs sous-traitants, pour accueillir en apprentissage les enfants âgés d'au moins 14 ans", avec une perspective d'emploi.
Pour le reste, le rapport suggère de "sensibiliser et informer les ressortissants français s'expatriant ou voyageant à l'étranger", de "renforcer l'effectivité des procédures répressives" ou de "faire de la stratégie engagée par la France un programme européen de lutte contre l'exploitation sexuelle des enfants".
2 à 3 millions d'enfants victimes du tourisme sexuel
Selon les estimations, deux à trois millions d'enfants sont victimes du tourisme sexuel dans le monde. Les "touristes" viennent principalement des pays développés (Europe, Etats-Unis, Australie, Japon, Corée).
Le rapport souligne les progrès enregistrés dans la lutte contre le fléau (conférence de Stockholm en 1996 et Yokohama en 2001, engagement des professionnels du tourisme, législation permettant de poursuivre dans son pays un ressortissant pour des délits sexuels sur des mineurs commis à l'étranger).
"Les condamnations sont pourtant très rares (environ cinq procès depuis 1994", souligne cependant le rapport remis à la ministre de la Famille Marie-José ROG et au ministre délégué au tourisme, Léon Bertrand. Le rapport a été élaboré à la demande des deux ministères par un groupe de travail (médecins, juristes, ONG, professionnels du tourisme..), sous la conduite de Carole Bouquet, présidente de l'association La Voix de l'Enfant.
Le touriste sexuel intéressé par des enfants peut être "Monsieur tout le monde", avoir des allures de "bon père de famille" et succomber à la "tentation" alors qu'il n'a aucun antécédent pédophile dans son pays, selon le rapport remis jeudi au gouvernement français.
A la différence des "pédophiles exclusifs", "les touristes sexuels occasionnels n'organisent pas leur déplacement dans l'intention d'abuser des enfants.
"Monsieur tout le monde" concerné
Ce sont des individus qui une fois sur place se laissent tenter et passent à l'acte", analyse le groupe de travail présidé par l'atrice Carole Bouquet, qui ajoute: "Contrairement à ce que l'on a tendance à croire, ils sont nombreux".
"Le contexte du voyage et le dépaysement jouent beaucoup. Les individus se laissent aller à des agissements qu'ils savent répréhensibles dans leur pays où ils sont soumis à des codes de comportements sociaux", ajoute le rapport, en citant un psychiatre au contact d'adultes pédophiles, Bernard Cordier.
Pour expliquer leur passage à l'acte, ils avancent souvent des arguments du type: "dans ces pays, la maturité sexuelle se fait plus tôt", "c'est permis là-bas" ou encore "ils ont besoin de notre aide matérielle pour vivre". Le docteur Cordier insiste "sur l'effet positif de la loi qui selon lui a un réel impact sur l'attitude des pédophiles. Ses patients en parlent souvent.
Certains disent même qu'ils n'auraient pas commis de tels actes s'ils avaient su à quoi ils s'exposaient et auraient commencé une thérapie plus tôt". La loi autorise en France la poursuite de ressortissants français coupables de pédophilie à l'étranger. Par ailleurs, le même praticien constate que ses patients affichent de graves lacunes en matière d'éducation sexuelle.
LES 12 PROPOSITIONS DU RAPPORT
Voici les douze propositions du rapport sur "la lutte contre le tourisme sexuel impliquant des enfants" remis jeudi à la ministre de Famille, Marie-Josée Roig, et au ministre délégué au Tourisme, Léon Bertrand:
1. Éduquer et former les élèves, les étudiants et les professionnels. Renforcer l'éducation à la sexualité dans le primaire et le secondaire.
2. Sensibiliser les expatriés et voyageurs français (avec par exemple l'obligation légale d'insérer dans les contrats de travail un rappel de la loi française relative aux infractions à caractère sexuel impliquant des enfants)
3. Communiquer sur le respect de l'enfant et le rappel de la loi (en valorisant les sanctions pénales encourues)
4. Création d'une marque repère "tourisme respectueux des enfants" pour permettre aux consommateurs de repérer les opérateurs qui respectent la norme.
5. Développer des coopérations juridiques et policières avec les pays qui luttent contre le tourisme sexuel (aide au signalement).
6. Peine complémentaire d'interdiction de sortie du territoire national pour les personnes condamnées par la justice française, inscrire au casier
judiciaire et/ou au fichier des délinquants sexuels les ressortissants français condamnés à l'étranger.
7. Conditionner l'aide au développement de la France à un plan pluriannuel d'actions contre l'exploitation sexuelle des enfants.
8. Proposer à quelques pays volontaires d'entrer dans des conventions bilatérales pour les aider à lutter contre le tourisme sexuel et
l'exploitation des enfants (Brésil, Maroc, Cambodge, Sénégal, Saint-Domingue, Roumanie...)
9. Lancer une campagne européenne, avec déclaration solennelle des chefs d'Etat européens, réseau européen d'associations...
10. Aider les nouveaux pays de l'Union européenne (Hongrie, Slovénie, Lituanie) avec une assistance technique et juridique.
11. Comité de veille chargé de mobiliser les médias.
12. Lutter contre l'offre de tourisme sexuel sur internet.
1. Éduquer et former les élèves, les étudiants et les professionnels. Renforcer l'éducation à la sexualité dans le primaire et le secondaire.
2. Sensibiliser les expatriés et voyageurs français (avec par exemple l'obligation légale d'insérer dans les contrats de travail un rappel de la loi française relative aux infractions à caractère sexuel impliquant des enfants)
3. Communiquer sur le respect de l'enfant et le rappel de la loi (en valorisant les sanctions pénales encourues)
4. Création d'une marque repère "tourisme respectueux des enfants" pour permettre aux consommateurs de repérer les opérateurs qui respectent la norme.
5. Développer des coopérations juridiques et policières avec les pays qui luttent contre le tourisme sexuel (aide au signalement).
6. Peine complémentaire d'interdiction de sortie du territoire national pour les personnes condamnées par la justice française, inscrire au casier
judiciaire et/ou au fichier des délinquants sexuels les ressortissants français condamnés à l'étranger.
7. Conditionner l'aide au développement de la France à un plan pluriannuel d'actions contre l'exploitation sexuelle des enfants.
8. Proposer à quelques pays volontaires d'entrer dans des conventions bilatérales pour les aider à lutter contre le tourisme sexuel et
l'exploitation des enfants (Brésil, Maroc, Cambodge, Sénégal, Saint-Domingue, Roumanie...)
9. Lancer une campagne européenne, avec déclaration solennelle des chefs d'Etat européens, réseau européen d'associations...
10. Aider les nouveaux pays de l'Union européenne (Hongrie, Slovénie, Lituanie) avec une assistance technique et juridique.
11. Comité de veille chargé de mobiliser les médias.
12. Lutter contre l'offre de tourisme sexuel sur internet.