Si la cession n'est pas encore actée, sur les quais marseillais, les travaux de peinture - en rouge - de la coque du navire mixte Jean Nicoli, ont débuté le 23 mars dernier - DR : Corsica Linea
Quelques mois après sa reprise par Patrick Rocca, l'ex-SNCM, désormais Maritima Ferries, est en cours de cession au groupement Corsica Maritima, a confirmé Patrick Rocca en comité d'entreprise, le 22 mars 2016.
Il s'agirait d'une cession à 100% du capital de sa holding, MCM - détenue à 49% par lui-même et à 51% par la SAS Rocca - au consortium Corsica Maritima Holding.
Un projet qui ne fait pas l'unanimité parmi les syndicats (CGT, SAMMM, CFDT, CFE - CGC), à l'exception du Syndicat des travailleurs corses (STC).
"Nous avons émis un avis défavorable, mais nous ne sommes pas fermés pour autant", précise Pierre Maupoint de Vandeul, représentant CFE - CGC.
Pour l'instant, nous restons en question et attendons de voir ce que va faire Patrick Rocca. Nous allons rester dans le dialogue et juger sur les actes".
Il s'agirait d'une cession à 100% du capital de sa holding, MCM - détenue à 49% par lui-même et à 51% par la SAS Rocca - au consortium Corsica Maritima Holding.
Un projet qui ne fait pas l'unanimité parmi les syndicats (CGT, SAMMM, CFDT, CFE - CGC), à l'exception du Syndicat des travailleurs corses (STC).
"Nous avons émis un avis défavorable, mais nous ne sommes pas fermés pour autant", précise Pierre Maupoint de Vandeul, représentant CFE - CGC.
Pour l'instant, nous restons en question et attendons de voir ce que va faire Patrick Rocca. Nous allons rester dans le dialogue et juger sur les actes".
Maritima Ferries va disparaitre au profit de Corsica Linea
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Pour autant, le projet présenté par Patrick Rocca suscite de nombreuses interrogations de la part des syndicats. A commencer par la cession de l'intégralité des parts de MCM.
A ce sujet, l'intersyndicale rappelle, dans une motion déposée au CE, que le jugement rendu par le tribunal de commerce de Marseille, le 25 novembre dernier, prévoit une "évolution du capital de MCM (...) pour 49% des parts de M. Rocca avec des entrepreneurs insulaires, sous la holding Rocca SAS."
Mais, en aucun cas, "un transfert complet de propriété de MCM à CM Holding".
Cette prise de contrôle totale entraînerait la disparition de la marque Maritima Ferries au profit de Corsica Linea.
Un vrai paradoxe pour l'intersyndicale, étant donné que "Corsica Linea est signataire, avec la direction de la CMN (Mériodionale, ndlr) et la Collectivité Territoriale de Corse (CTC) d'un protocole d’accord en vue de la création d’une compagnie maritime régionale à partir de MCM".
Un projet contraire à la feuille de route présentée par Patrick Rocca au moment de la reprise de la SNCM.
A ce sujet, l'intersyndicale rappelle, dans une motion déposée au CE, que le jugement rendu par le tribunal de commerce de Marseille, le 25 novembre dernier, prévoit une "évolution du capital de MCM (...) pour 49% des parts de M. Rocca avec des entrepreneurs insulaires, sous la holding Rocca SAS."
Mais, en aucun cas, "un transfert complet de propriété de MCM à CM Holding".
Cette prise de contrôle totale entraînerait la disparition de la marque Maritima Ferries au profit de Corsica Linea.
Un vrai paradoxe pour l'intersyndicale, étant donné que "Corsica Linea est signataire, avec la direction de la CMN (Mériodionale, ndlr) et la Collectivité Territoriale de Corse (CTC) d'un protocole d’accord en vue de la création d’une compagnie maritime régionale à partir de MCM".
Un projet contraire à la feuille de route présentée par Patrick Rocca au moment de la reprise de la SNCM.
Deux compagnies que tout oppose
En effet, d'un côté, il y a Maritima Ferries, une compagnie qui, sous la même holding et sous pavillon français, assure un trafic de passagers et de fret vers la Corse et le Maghreb, et prévoit, dans son plan économique, de s'appuyer sur une délégation de service public (DSP).
De l'autre, il y a Corsica Maritima, une société qui a affrété 2 navires battant pavillon danois (le Stena Carrier), puis portugais (le Corsica Linea Dui) et qui souhaite le transfert du siège social à Ajaccio, alors que le jugement du tribunal de commerce de Marseille, attend de Patrick Rocca qu'il "s'engage à maintenir de manière pérenne le siège social de la société nouvelle à Marseille".
Si transfert il y a, aucune donnée n'a filtré "sur les conséquences en terme d'emplois pour les services à terre," précise la CFE - CGC dans une note interne.
Il "entraînerait dans les 6 mois la sortie du champ de compétence du Tribunal de Commerce de Marseille. Se poserait alors la question de la surveillance de l’exécution du plan censée se faire sur 2 ans ?", s'interroge le syndicat.
Autre différence entre les plans de Maritima Ferries et ceux de Corsica Linea : cette dernière privilégierait à la DSP la mise en place d'"un modèle économique et social « low cost »", selon l'intersyndicale, c'est-à-dire financé par des aides sociales, comme c'est le cas pour Corsica Ferries.
D'ailleurs "Corsica Linea et Corsica Maritima ont déposé des contributions et des propositions à l’Office des Transports de Corse avec Corsica Ferries" en ce sens, soulignent les syndicats.
La suppression de la DSP signerait la fin du partenariat avec la CMN (Méridionale). Pour rappel, MCM assume actuellement une mission de sub-délégation pour la CMN.
Cet arrêt "entraînerait des pertes financières [...] d’1,8 million d’euros avec la perte de 76 000 passagers et 50 000 mètres linaires de fret", aurait indiqué Patrick Rocca en CE selon les syndicats.
De l'autre, il y a Corsica Maritima, une société qui a affrété 2 navires battant pavillon danois (le Stena Carrier), puis portugais (le Corsica Linea Dui) et qui souhaite le transfert du siège social à Ajaccio, alors que le jugement du tribunal de commerce de Marseille, attend de Patrick Rocca qu'il "s'engage à maintenir de manière pérenne le siège social de la société nouvelle à Marseille".
Si transfert il y a, aucune donnée n'a filtré "sur les conséquences en terme d'emplois pour les services à terre," précise la CFE - CGC dans une note interne.
Il "entraînerait dans les 6 mois la sortie du champ de compétence du Tribunal de Commerce de Marseille. Se poserait alors la question de la surveillance de l’exécution du plan censée se faire sur 2 ans ?", s'interroge le syndicat.
Autre différence entre les plans de Maritima Ferries et ceux de Corsica Linea : cette dernière privilégierait à la DSP la mise en place d'"un modèle économique et social « low cost »", selon l'intersyndicale, c'est-à-dire financé par des aides sociales, comme c'est le cas pour Corsica Ferries.
D'ailleurs "Corsica Linea et Corsica Maritima ont déposé des contributions et des propositions à l’Office des Transports de Corse avec Corsica Ferries" en ce sens, soulignent les syndicats.
La suppression de la DSP signerait la fin du partenariat avec la CMN (Méridionale). Pour rappel, MCM assume actuellement une mission de sub-délégation pour la CMN.
Cet arrêt "entraînerait des pertes financières [...] d’1,8 million d’euros avec la perte de 76 000 passagers et 50 000 mètres linaires de fret", aurait indiqué Patrick Rocca en CE selon les syndicats.
Le retour de Berrebi sur le Maghreb ?
Sans parler des pertes accumulées par Corsica Maritima, en seulement deux mois d'exploitation déficitaire, de ses navires Stena Carrier et Corsica Linea Dui - soit environ 700K€ - en cas de fusion avec MCM.
Et les craintes des syndicats ne s'arrêtent pas là. Elles portent également sur le volet social : la cession permettrait-elle de financer un nouveau plan social ? Quid des acquis et des accords sociaux ?
Enfin, qu'adviendra-t-il de la desserte du Maghreb ? A ce sujet, l'intersyndicale souligne que, dans son plan, Corsica Linea, favorable à la création d’une compagnie maritime régionale, prévoit la séparation des entités, à savoir, pour la Corse, une société d’exploitation avec le personnel d’un côté, et de l’autre un certain nombre de navires en propriété exclusive de la CTC.
"De facto, cela entraînerait également la séparation du Réseau Maghreb avec d’immanquables conséquences désastreuses sur le plan industriel et de l’emploi", indiquent les syndicats.
Doit-on s'attendre à un retour de Daniel Berrebi, associé de Corsica Maritima sur Corsica Linea, sur le devant de la scène ?
Si la cession n'est pas encore actée, sur les quais marseillais, les travaux de peinture - en rouge - de la coque du navire mixte Jean Nicoli, ont débuté le 23 mars dernier.
Ce même jour, la direction de Maritima Ferries a officialisé l'adoption de la charte graphique de Corsica Linea, sans pour autant apposer son logo.
"Devons-nous en déduire que le processus juridique est définitivement lancé ?", s'interroge la CFE - CGC.
S'il a la possibilité de saisir le tribunal de commerce de Marseille, pour l'instant, le syndicat n'en fera rien.
Toutefois, l'intersyndicale n'exclut pas "une entente illicite entre opérateurs au détriment de MCM, de l’emploi et de l’intérêt général, aux seuls bénéfices d’intérêts particuliers".
Au-delà de la marque rouge de Corsica Linea, doit-on y voir l'ombre jaune de Corsica Ferries ?
Et les craintes des syndicats ne s'arrêtent pas là. Elles portent également sur le volet social : la cession permettrait-elle de financer un nouveau plan social ? Quid des acquis et des accords sociaux ?
Enfin, qu'adviendra-t-il de la desserte du Maghreb ? A ce sujet, l'intersyndicale souligne que, dans son plan, Corsica Linea, favorable à la création d’une compagnie maritime régionale, prévoit la séparation des entités, à savoir, pour la Corse, une société d’exploitation avec le personnel d’un côté, et de l’autre un certain nombre de navires en propriété exclusive de la CTC.
"De facto, cela entraînerait également la séparation du Réseau Maghreb avec d’immanquables conséquences désastreuses sur le plan industriel et de l’emploi", indiquent les syndicats.
Doit-on s'attendre à un retour de Daniel Berrebi, associé de Corsica Maritima sur Corsica Linea, sur le devant de la scène ?
Si la cession n'est pas encore actée, sur les quais marseillais, les travaux de peinture - en rouge - de la coque du navire mixte Jean Nicoli, ont débuté le 23 mars dernier.
Ce même jour, la direction de Maritima Ferries a officialisé l'adoption de la charte graphique de Corsica Linea, sans pour autant apposer son logo.
"Devons-nous en déduire que le processus juridique est définitivement lancé ?", s'interroge la CFE - CGC.
S'il a la possibilité de saisir le tribunal de commerce de Marseille, pour l'instant, le syndicat n'en fera rien.
Toutefois, l'intersyndicale n'exclut pas "une entente illicite entre opérateurs au détriment de MCM, de l’emploi et de l’intérêt général, aux seuls bénéfices d’intérêts particuliers".
Au-delà de la marque rouge de Corsica Linea, doit-on y voir l'ombre jaune de Corsica Ferries ?