Véronique et Johnny Antony, propriétaires de "Couleur Méditerranée", une maison d'hôtes ouverte en 2014 . Ici, devant leur piscine sur les hauts de Tabarka - Photo : M.S.
TourMaG.com - Quelles sont les raisons qui vous amenés à ouvrir une maison d’hôtes en Tunisie ?
Johnny Antony : Durant 12 ans, nous étions propriétaires d’une maison d’hôtes située dans les Gorges de l’Aveyron. Elle était sélectionnée « Prestige », avec 5 chambres et piscine intérieure.
Tenir et diriger une telle maison est un métier relationnel qui nous passionne ma femme et moi.
En 2009 nous avons souhaité changer d’environnement. La Tunisie était à cette époque la grande destination moyen-courrier du marché français. Avec le projet d’acheter un terrain et de construire, nous sommes venus prospecter.
TourMaG.com - Et pourquoi ce choix de Tabarka, la station la plus enclavée du pays ?
J.A. : Nous cherchions un endroit « nature », un peu à l’écart des grands centres touristiques. Nous sommes allés dans le Cap Bon, dans les îles Kerkennah au large de Sfax, et puis nous avons découvert cette région, le nord-ouest tunisien.
Ici nous avons découvert 250 kilomètres de côte sauvage entre Tabarka et Bizerte. Où trouver ça en Méditerranée ? Cela nous a fait rêver.
Nous avons aussi tablé sur les activités potentielles, la plongée sous-marine, le golf qui est en pleine réhabilitation. Le plus beau parcours du pays, avec 4 trous en bord de mer, figurera dans les meilleurs golfs de Méditerranée.
Mes clients européens golfeurs attendent sa réouverture. Il y a ici un extraordinaire potentiel touristique encore inexploité.
Johnny Antony : Durant 12 ans, nous étions propriétaires d’une maison d’hôtes située dans les Gorges de l’Aveyron. Elle était sélectionnée « Prestige », avec 5 chambres et piscine intérieure.
Tenir et diriger une telle maison est un métier relationnel qui nous passionne ma femme et moi.
En 2009 nous avons souhaité changer d’environnement. La Tunisie était à cette époque la grande destination moyen-courrier du marché français. Avec le projet d’acheter un terrain et de construire, nous sommes venus prospecter.
TourMaG.com - Et pourquoi ce choix de Tabarka, la station la plus enclavée du pays ?
J.A. : Nous cherchions un endroit « nature », un peu à l’écart des grands centres touristiques. Nous sommes allés dans le Cap Bon, dans les îles Kerkennah au large de Sfax, et puis nous avons découvert cette région, le nord-ouest tunisien.
Ici nous avons découvert 250 kilomètres de côte sauvage entre Tabarka et Bizerte. Où trouver ça en Méditerranée ? Cela nous a fait rêver.
Nous avons aussi tablé sur les activités potentielles, la plongée sous-marine, le golf qui est en pleine réhabilitation. Le plus beau parcours du pays, avec 4 trous en bord de mer, figurera dans les meilleurs golfs de Méditerranée.
Mes clients européens golfeurs attendent sa réouverture. Il y a ici un extraordinaire potentiel touristique encore inexploité.
"Il nous a manqué un interlocuteur dédié, reconnu par l’Etat"
TourMaG.com - Quel est le mode d’emploi pour ouvrir une maison d’hôtes en Tunisie ?
J.A. : Nous avons acheté le terrain en 2009, mais sommes réellement devenus propriétaires en 2011.
En pleine Révolution, les formalités administratives ont été bloquées. Tout cela a pris du temps.
Nous nous sommes ensuite rendus compte que, en dépit de leur souhait de développer un tourisme « alternatif », les autorités tunisiennes n’étaient pas encore structurées pour cela.
Nos interlocuteurs ne connaissaient pas la charte très stricte d’une maison d’hôtes : 5 chambres, 15 clients au maximum et ce sont les propriétaires qui accueillent en personne, font le check-in et le check-out, servent le petit-déjeuner.
L’administration, de son côté, voulait nous imposer un maître-nageur, 2 gardiens, ce qui n’était pas approprié. « Franco-français », les premiers dans la région, nous avons un peu essuyé les plâtres.
Maison d’hôtes est un label que les clients européens connaissent bien. Il faut le respecter pour éviter tout risque de litige quand ils reviendront. La Tunisie devrait instaurer un référencement, les épis pourraient être remplacés par les jasmins correspondant à des prix.
En Tunisie, les services sont très cloisonnés. Il nous a manqué un interlocuteur dédié, reconnu par l’Etat et compétent. Ici, nous voyons beaucoup de compétences sans travail.
J.A. : Nous avons acheté le terrain en 2009, mais sommes réellement devenus propriétaires en 2011.
En pleine Révolution, les formalités administratives ont été bloquées. Tout cela a pris du temps.
Nous nous sommes ensuite rendus compte que, en dépit de leur souhait de développer un tourisme « alternatif », les autorités tunisiennes n’étaient pas encore structurées pour cela.
Nos interlocuteurs ne connaissaient pas la charte très stricte d’une maison d’hôtes : 5 chambres, 15 clients au maximum et ce sont les propriétaires qui accueillent en personne, font le check-in et le check-out, servent le petit-déjeuner.
L’administration, de son côté, voulait nous imposer un maître-nageur, 2 gardiens, ce qui n’était pas approprié. « Franco-français », les premiers dans la région, nous avons un peu essuyé les plâtres.
Maison d’hôtes est un label que les clients européens connaissent bien. Il faut le respecter pour éviter tout risque de litige quand ils reviendront. La Tunisie devrait instaurer un référencement, les épis pourraient être remplacés par les jasmins correspondant à des prix.
En Tunisie, les services sont très cloisonnés. Il nous a manqué un interlocuteur dédié, reconnu par l’Etat et compétent. Ici, nous voyons beaucoup de compétences sans travail.
TourMaG.com - Un premier bilan de cette saison 2016 ?
J.A. : Nous sommes ouverts du 15 mars au 15 octobre, donc la saison est loin d’être terminée. Nous avons refusé du monde durant les trois mois de haute saison et notre carnet de réservations est quasi complet pour l’arrière-saison.
La saison avait commencé avec quelques Européens venus d'Europe et elle s’est poursuivie avec le marché domestique et des Européens expatriés en Tunisie.
Nous travaillons par le biais de notre site et de nos pages Facebook. Nous expliquons, nous discutons beaucoup. Cela nous prend au moins 3 ou 4 heures par jour. A cela s’ajoute maintenant le « bouche à oreille ». En clair nous sommes très satisfaits.
TourMaG.com - Quid de l’instabilité politique et de l’insécurité qui ont fait fuir le marché français ?
J.A. : Nous n’avons jamais eu de problème pour nos clients et pour nous-mêmes. La sécurité est assurée par les autorités tunisiennes.
Il n'y a par ailleurs aucune animosité de la part de la population, qui espère le retour des touristes. Je suis optimiste et confiant quant au retour du marché français et plus largement des marchés européens.
Plus d’infos : www.couleur-mediterranee.com
J.A. : Nous sommes ouverts du 15 mars au 15 octobre, donc la saison est loin d’être terminée. Nous avons refusé du monde durant les trois mois de haute saison et notre carnet de réservations est quasi complet pour l’arrière-saison.
La saison avait commencé avec quelques Européens venus d'Europe et elle s’est poursuivie avec le marché domestique et des Européens expatriés en Tunisie.
Nous travaillons par le biais de notre site et de nos pages Facebook. Nous expliquons, nous discutons beaucoup. Cela nous prend au moins 3 ou 4 heures par jour. A cela s’ajoute maintenant le « bouche à oreille ». En clair nous sommes très satisfaits.
TourMaG.com - Quid de l’instabilité politique et de l’insécurité qui ont fait fuir le marché français ?
J.A. : Nous n’avons jamais eu de problème pour nos clients et pour nous-mêmes. La sécurité est assurée par les autorités tunisiennes.
Il n'y a par ailleurs aucune animosité de la part de la population, qui espère le retour des touristes. Je suis optimiste et confiant quant au retour du marché français et plus largement des marchés européens.
Plus d’infos : www.couleur-mediterranee.com