Jean-Pierre Mas, Co-PDT d'AS Voyages, et R. Vainopoulos, PDT de Tourcom, n'ont pas exactement la même vision des dangers que représente la puissance des industriels du tourisme nord-européens.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le point de vue de Richard Soubielle, le directeur de Travelplan France, récemment exposé dans nos colonnes, suscite des réactions singulièrement divergentes. (lire)
Du côté des objections, le président de Tourcom, Richard Vainopoulos, estime que la maison mère de Travelplan et de Richard Soubielle arrive sur le marché français, et que son implantation n’est pas aussi facile que ça.
« Globalia est un groupe industriel, comme Thomas Cook et TUI, » souligne-t-il. « Il aura donc les mêmes orientations stratégiques. »
Rappelant que la vente directe des TO aux mutuelles, aux CE ou aux associations, est une spécificité française, il rappelle que : « Hors de France, le modèle des TO est bien plus respectueux de la distribution. »
Du côté des objections, le président de Tourcom, Richard Vainopoulos, estime que la maison mère de Travelplan et de Richard Soubielle arrive sur le marché français, et que son implantation n’est pas aussi facile que ça.
« Globalia est un groupe industriel, comme Thomas Cook et TUI, » souligne-t-il. « Il aura donc les mêmes orientations stratégiques. »
Rappelant que la vente directe des TO aux mutuelles, aux CE ou aux associations, est une spécificité française, il rappelle que : « Hors de France, le modèle des TO est bien plus respectueux de la distribution. »
R. Vainopoulos : Globalia aura les mêmes orientations que les industriels du Nord
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Une exception française, selon lui, qui coûte cher aux TO, diminue leur notoriété auprès des agences et rend leur fidélisation plus difficile.
Plus en profondeur, le Président de Tourcom, juge dépassé le combat pour la maîtrise des stocks : « Par les temps qui courent, les industriels doivent souvent rendre des stocks ; ce qui explique notamment l’activité VDM de Tourcom Réceptif car nous puisons directement dans ceux de nos correspondants. »
Pour Richard Vainopoulos, il s’agit avant tout d’un problème de produit : « Les TO n’ont pas les produits qu’il faut par rapport à la demande qui arrive en agence, » explique-t-il.
« En fait, leur offre c'est surtout d'être à la fois différente et complémentaire de celle des industriels. »
Plus en profondeur, le Président de Tourcom, juge dépassé le combat pour la maîtrise des stocks : « Par les temps qui courent, les industriels doivent souvent rendre des stocks ; ce qui explique notamment l’activité VDM de Tourcom Réceptif car nous puisons directement dans ceux de nos correspondants. »
Pour Richard Vainopoulos, il s’agit avant tout d’un problème de produit : « Les TO n’ont pas les produits qu’il faut par rapport à la demande qui arrive en agence, » explique-t-il.
« En fait, leur offre c'est surtout d'être à la fois différente et complémentaire de celle des industriels. »
R. Vainopoulos : "Le protectionnisme ne changera rien ; il faut faire évoluer les produits"
Sur l’hypothèse d’une alliance « sudiste », le Président de Tourcom est plus catégorique encore :
« D’abord, cela ne changera rien au rapport de force actuel, » tranche-t-il un brin provocateur, « Et puis le protectionnisme n’améliore jamais les choses, bien au contraire. Encore une fois, il faut faire évoluer les produits, et aussi les méthodes ou les moyens de distribution. »
A l’opposé de Richard Vainopoulos, Jean-Pierre Mas, le co-Président d’AS Voyages, se sent « en phase » avec Richard Soubielle quand celui-ci évoque la nécessité d’un « bloc Sud » pour résister aux industriels du « Nord » et, qui sait, conquérir sur eux des parts de marché.
« L’arrivée de Thomas Cook et de TUI en France n’a encore rien apporté de décisif, » précise-t-il. « En revanche, le marché français a plutôt montré une vraie capacité de résistance. »
« D’abord, cela ne changera rien au rapport de force actuel, » tranche-t-il un brin provocateur, « Et puis le protectionnisme n’améliore jamais les choses, bien au contraire. Encore une fois, il faut faire évoluer les produits, et aussi les méthodes ou les moyens de distribution. »
A l’opposé de Richard Vainopoulos, Jean-Pierre Mas, le co-Président d’AS Voyages, se sent « en phase » avec Richard Soubielle quand celui-ci évoque la nécessité d’un « bloc Sud » pour résister aux industriels du « Nord » et, qui sait, conquérir sur eux des parts de marché.
« L’arrivée de Thomas Cook et de TUI en France n’a encore rien apporté de décisif, » précise-t-il. « En revanche, le marché français a plutôt montré une vraie capacité de résistance. »
J.-P. Mas : "Nous sommes trop dépendants de fournisseurs, qui sont aussi concurrents "
Comme le directeur de Travelplan, il voit aussi de nombreuses similitudes entre les marchés du Sud : « Tous les trois sont des petits marchés, et même si ce n’est pas l’essentiel, ils ont une culture, des méthodes de travail et des comportements de consommation très proches. »
D’un point de vue stratégique, Jean-Pierre Mas constate que ces trois pays réunis constituent un marché de taille comparable à ceux sur lesquels travaillent les opérateurs industriels du Nord :
« Des groupes tels que Globalia et Fram, qui sont significatifs sur leur marché domestique, disposent d’un savoir faire éprouvé et de réels moyens, dans la production et la distribution ; ils peuvent donc effectivement développer ensemble une puissante stratégie d’achats. »
À l’inverse du Président de Tourcom, le co-Président d’AS Voyages considère la maîtrise des stocks comme un élément capital : « Actuellement, nous sommes trop dépendants de certains de nos fournisseurs, notamment dans l’aérien, chez TUI, par exemple, » souligne-t-il, « Or ceux-ci peuvent être aussi nos concurrents les plus sérieux dans la distribution. »
D’un point de vue stratégique, Jean-Pierre Mas constate que ces trois pays réunis constituent un marché de taille comparable à ceux sur lesquels travaillent les opérateurs industriels du Nord :
« Des groupes tels que Globalia et Fram, qui sont significatifs sur leur marché domestique, disposent d’un savoir faire éprouvé et de réels moyens, dans la production et la distribution ; ils peuvent donc effectivement développer ensemble une puissante stratégie d’achats. »
À l’inverse du Président de Tourcom, le co-Président d’AS Voyages considère la maîtrise des stocks comme un élément capital : « Actuellement, nous sommes trop dépendants de certains de nos fournisseurs, notamment dans l’aérien, chez TUI, par exemple, » souligne-t-il, « Or ceux-ci peuvent être aussi nos concurrents les plus sérieux dans la distribution. »
J.-P. Mas : Les dangers d’une situation monopolistique
Pour Jean-Pierre Mas, les hôteliers, en Méditerranée notamment, devraient voir d’un bon œil la constitution d’un « Bloc du Sud ».
« Après les expériences tunisienne et espagnole, qui ont bien montré les dangers d’une situation quasi monopolistique, ils soutiendraient sans difficulté ce genre d’initiative. »
Plus largement encore, Jean-Pierre Mas acquiesce également Richard Soubielle quand il explique que les destinations elles-mêmes y trouveraient leur intérêt : « Elles aussi ont besoin d’une alternative aux industriels « nordistes », pour assurer à la fois un meilleur développement de leur offre et une répartition plus harmonieuse de leur tourisme au niveau national ».
Au passage, il y voit aussi un avantage pour les distributeurs et, surtout, pour les petits et moyens TO, spécialistes ou généralistes : « Pour eux, ce serait sûrement une ouverture sur un marché plus large. »
« Après les expériences tunisienne et espagnole, qui ont bien montré les dangers d’une situation quasi monopolistique, ils soutiendraient sans difficulté ce genre d’initiative. »
Plus largement encore, Jean-Pierre Mas acquiesce également Richard Soubielle quand il explique que les destinations elles-mêmes y trouveraient leur intérêt : « Elles aussi ont besoin d’une alternative aux industriels « nordistes », pour assurer à la fois un meilleur développement de leur offre et une répartition plus harmonieuse de leur tourisme au niveau national ».
Au passage, il y voit aussi un avantage pour les distributeurs et, surtout, pour les petits et moyens TO, spécialistes ou généralistes : « Pour eux, ce serait sûrement une ouverture sur un marché plus large. »
Un vrai débat de fond
Enfin, à la suite de Richard Soubielle, le co-Président d’AS Voyages pense que la profession devrait se pencher sérieusement sur la question : « Pour sortir des controverses stériles, ce type de projet a le mérite d’offrir une perspective, un véritable enjeu, et de suggérer un débat global, un vrai débat de fond pour le tourisme. »
Si l’on en juge par la réaction de nos deux interlocuteurs, un débat éventuel s’appuierait visiblement sur des positions très tranchées ; vu les enjeux qu’il recouvre, à l’approche des différents congrès de la distribution, cela promet peut-être beaucoup de passion dans les futurs échanges.
A LIRE AUSSI : Richard Soubielle : dans 5 ans, les Allemands et les Anglais, maîtres du marché européen ?
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