
Estrémadure est réputée aride et pauvre, coincée au sud-ouest du pays entre Madrid, l’Andalousie et le Portugal. Sa réalité est autre. - photo JFR
Son nom la dessert, Estrémadure… « extrême » et « dure ». Telle est encore l’image de cette région d'Espagne réputée aride et pauvre, coincée au sud-ouest du pays entre Madrid, l’Andalousie et le Portugal.
Sa réalité est autre. Plusieurs autoroutes la connectent facilement à la capitale espagnole, à Séville et à Lisbonne. La métropole portugaise est située à 2h30 de Badajoz, la grande ville (mais pas la plus jolie), d’Estrémadure, 154 000 habitants.
Si en été les paysages jaunissent et les températures s’envolent – mais pas plus qu’en Andalousie -, le reste du temps la région baigne dans un décor verdoyant grâce aux deux grands fleuves qui la traversent, le Tage et le Guadiana, et à la présence de plusieurs barrages. Voilà pour le portrait géographique d’une région encore rurale mais dont la pauvreté insigne qui était sienne dans les années 70-80 a disparu.
A lire aussi : Espagne : les Fallas de Valence n’ont jamais été aussi accessibles !
Sa réalité est autre. Plusieurs autoroutes la connectent facilement à la capitale espagnole, à Séville et à Lisbonne. La métropole portugaise est située à 2h30 de Badajoz, la grande ville (mais pas la plus jolie), d’Estrémadure, 154 000 habitants.
Si en été les paysages jaunissent et les températures s’envolent – mais pas plus qu’en Andalousie -, le reste du temps la région baigne dans un décor verdoyant grâce aux deux grands fleuves qui la traversent, le Tage et le Guadiana, et à la présence de plusieurs barrages. Voilà pour le portrait géographique d’une région encore rurale mais dont la pauvreté insigne qui était sienne dans les années 70-80 a disparu.
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Estrémadure : cerisiers de la vallée du Jerte
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On imagine des paysages brûlés par le soleil ibérique et on découvre au printemps… des montagnes enneigées et de vastes paysages herbeux plantés d’arbres. Surprise !
Près de Plasencia, une vallée incarne cette sève printanière : Jerte. Sertie entre les sierras de Gredos et de Béjar, aux sommets couverts de neige, son relief en auge s’allonge sur plusieurs kilomètres jusqu’au col de Tornavacas (1 275 m).
Surtout, plantés de plus d’un million et demi de cerisiers, les versants révèlent en avril un exceptionnel décor fleuri de blanc. Inutile d’aller au Japon, les cerisiers d’Estrémadure sont plus accessibles !
A l’image de Cabezuela de Jerte, les villages livrent de jolies ruelles bordées de maisons aux balcons en bois et des passages couverts. Sur les clochers d’églises, les cigognes font leur nid, une constante dans cette région qui abrite près de la moitié des échassiers du pays.
Près de Plasencia, une vallée incarne cette sève printanière : Jerte. Sertie entre les sierras de Gredos et de Béjar, aux sommets couverts de neige, son relief en auge s’allonge sur plusieurs kilomètres jusqu’au col de Tornavacas (1 275 m).
Surtout, plantés de plus d’un million et demi de cerisiers, les versants révèlent en avril un exceptionnel décor fleuri de blanc. Inutile d’aller au Japon, les cerisiers d’Estrémadure sont plus accessibles !
A l’image de Cabezuela de Jerte, les villages livrent de jolies ruelles bordées de maisons aux balcons en bois et des passages couverts. Sur les clochers d’églises, les cigognes font leur nid, une constante dans cette région qui abrite près de la moitié des échassiers du pays.
Parc national de Monfragüe et tourisme « ornitho »
Un autre territoire dévoile des paysages spectaculaires : la dehesa, dans le parc national de Monfragüe.
La dehesa ? D’immenses pâturages plantés, en mode clairsemé, de chênes verts et de chênes-lièges. De grands troupeaux de vaches, de moutons et de cochons s’y délectent d’herbe fraîche, contribuant à la qualité de la viande d’Estrémadure – dont le célèbre jamón ibérico. A l’instar de la région portugaise voisine de l’Alentejo, le liège des chênes est exploité pour fabriquer des bouchons.
Le parc de Monfragüe est aussi une des destinations majeures du tourisme ornithologique en Europe.
Traversé par le Tage, il abrite cigognes noires, vautours fauves et noirs, aigles impériaux… et plus de 400 espèces d’oiseaux différentes. Un hot spot pour naturalistes.
La dehesa ? D’immenses pâturages plantés, en mode clairsemé, de chênes verts et de chênes-lièges. De grands troupeaux de vaches, de moutons et de cochons s’y délectent d’herbe fraîche, contribuant à la qualité de la viande d’Estrémadure – dont le célèbre jamón ibérico. A l’instar de la région portugaise voisine de l’Alentejo, le liège des chênes est exploité pour fabriquer des bouchons.
Le parc de Monfragüe est aussi une des destinations majeures du tourisme ornithologique en Europe.
Traversé par le Tage, il abrite cigognes noires, vautours fauves et noirs, aigles impériaux… et plus de 400 espèces d’oiseaux différentes. Un hot spot pour naturalistes.
Francisco Pizarro à Trujillo

Sait-on que la petite ville de Trujillo a vu naître Francisco Pizarro, conquérant du Pérou et fondateur de Lima ? - Depositphotos.com photooiasson
Le tourisme de nature se double d’un patrimoine d’autant plus surprenant que la région est méconnue. Sait-on que la petite ville de Trujillo a vu naître Francisco Pizarro, conquérant du Pérou et fondateur de Lima ?
L’enrichissement des conquistadors issus de cette ville lui vaut une profusion de palacios Renaissance, d’alcazars et de couvents, dont beaucoup sont privés mais où certains ont été transformés en boutiques-hôtels et restaurants de charme.
Et quel plaisir de flâner le soir sur la plaza Mayor, entourée d’édifices nobles à arcades, autour de la statue équestre de Pizarro.
L’enrichissement des conquistadors issus de cette ville lui vaut une profusion de palacios Renaissance, d’alcazars et de couvents, dont beaucoup sont privés mais où certains ont été transformés en boutiques-hôtels et restaurants de charme.
Et quel plaisir de flâner le soir sur la plaza Mayor, entourée d’édifices nobles à arcades, autour de la statue équestre de Pizarro.
Plasencia et Zafra, profusion bâtisseuse
On s’attardera aussi à Plasencia, au nord, et à Zafra, au sud. Les deux débordent de palais et d’églises, de remparts et de forteresses, un élan bâtisseur hérité de leur melting-pot culturel, arabe, juif, chrétien… qui s’est entremêlé au fil des siècles.
Chacune possède aussi son agora centrale, plaza Mayor pour Trujillo, plazas Grande et Chica pour Zafra. Les deux places de la seconde sont reliées entre elles par des arcades à piliers de pierre, surmontées de demeures d’un blanc andalou – la patine du temps y crée une douce harmonie.
Chacune possède aussi son agora centrale, plaza Mayor pour Trujillo, plazas Grande et Chica pour Zafra. Les deux places de la seconde sont reliées entre elles par des arcades à piliers de pierre, surmontées de demeures d’un blanc andalou – la patine du temps y crée une douce harmonie.
Mérida, capitale romaine
Impossible, aussi, d’occulter Mérida. La capitale régionale au centre-ville très animé déborde de vestiges romains – une vraie surprise.
Ancienne capitale de la province de Lusitania, elle a conservé l’essentiel de ses monuments antiques, théâtre, amphithéâtre, hippodrome, pont romain (plus de 700 m de long, sur le fleuve Guadiana), temple de Diane, arc de Trajan… Une période parfaitement mise en scène dans le très beau musée national d’Art Romain.
Ancienne capitale de la province de Lusitania, elle a conservé l’essentiel de ses monuments antiques, théâtre, amphithéâtre, hippodrome, pont romain (plus de 700 m de long, sur le fleuve Guadiana), temple de Diane, arc de Trajan… Une période parfaitement mise en scène dans le très beau musée national d’Art Romain.
Profusion « archi » de Cáceres…

Eglises, palais moyenâgeux et Renaissance, monastères, tours médiévales, armoiries… Cáceres est à ne pas rater - Depositphotos.com Auteur phb.cz
Mais s’il est une ville à ne surtout pas rater dans la région, c’est Cáceres. Eglises, palais moyenâgeux et Renaissance, monastères, tours médiévales, armoiries…
Ceux que le patrimoine fait vibrer seront scotchés par la profusion architecturale de la ville, la plus riche en vestiges historiques d’Estrémadure. L’ensemble tient dans un entrelacs de ruelles tracées à l’intérieur de remparts surélevés de tours, dont l’origine remonte aux Arabes almohades, au 12ème s. – l’adobe dont est fait certains donjons y est encore visible. Reprise par les Chrétiens au 13ème s., Cáceres va alors s’enrichir grâce aux nobles, aux propriétaires terriens puis aux conquistadors qui, de retour d’expédition, édifient églises et palais.
Ceux que le patrimoine fait vibrer seront scotchés par la profusion architecturale de la ville, la plus riche en vestiges historiques d’Estrémadure. L’ensemble tient dans un entrelacs de ruelles tracées à l’intérieur de remparts surélevés de tours, dont l’origine remonte aux Arabes almohades, au 12ème s. – l’adobe dont est fait certains donjons y est encore visible. Reprise par les Chrétiens au 13ème s., Cáceres va alors s’enrichir grâce aux nobles, aux propriétaires terriens puis aux conquistadors qui, de retour d’expédition, édifient églises et palais.
… inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO
Influences maure et chrétienne s’unissent dans ce dédale où s’imbriquent styles roman, islamique, gothique du Nord et Renaissance. Cela vaut à la vieille ville d’être inscrite depuis 1986 au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Ce centre là est tout sauf figé. Quantité de restaurants tendance et d’hôtels occupent d’anciens palais. Hors remparts, on s’attardera sur l’immense plaza Mayor et ses terrasses de cafés.
Les fans d’art contemporain, eux, visiteront le musée Helga de Alvear, gratuit, où sont exposées notamment des œuvres de Goya (estampes), Vasarely, Paul Klee, Kandinsky, Miró, Buren, Tàpies, Ai Weiwei, Louise Bourgeois… Du nord au sud et de l’est à l’ouest, l’Estrémadure accumule les bonnes surprises, révélant avec éclat une région longtemps restée dans l’ombre.
Ce centre là est tout sauf figé. Quantité de restaurants tendance et d’hôtels occupent d’anciens palais. Hors remparts, on s’attardera sur l’immense plaza Mayor et ses terrasses de cafés.
Les fans d’art contemporain, eux, visiteront le musée Helga de Alvear, gratuit, où sont exposées notamment des œuvres de Goya (estampes), Vasarely, Paul Klee, Kandinsky, Miró, Buren, Tàpies, Ai Weiwei, Louise Bourgeois… Du nord au sud et de l’est à l’ouest, l’Estrémadure accumule les bonnes surprises, révélant avec éclat une région longtemps restée dans l’ombre.