easyJet holidays : l'offensive d'easyJet sur les vacances

Oui, le COO d’EasyJet Holidays Matt Callaghan est confiant pour l’avenir de cette nouvelle offensive du géant du low-cost.

Une offensive consistant à vendre en complément de billets d’avions, des séjours de vacances. Où ? Depuis le Royaume-Uni, terrain d’expérimentation de la formule, ce sont 5000 hôtels, situés sur une centaine de destinations disséminées dans 500 resorts qui ont été programmés avec succès. Taux de satisfaction de la clientèle en 2023 ? Elle a dépassé largement les 80%.

Certes, EasyJet est une compagnie aérienne dont la notoriété outre-Manche est immense et dépasse souvent celle des compagnies nationales.

A lire aussi : Tour-opérateur : easyJet holidays débarque en France

Outre, sa notoriété, ses performances sont tout aussi spectaculaires : dés 2023, après deux années de pandémie, elle a vendu un total de 96 millions de sièges, soit une progression de 14% par rapport à l’année précédente.

C’est dire à quel point, la compagnie à bas coûts lancée par Stelios Hajiloanou en 1995, soit 5 ans après Ryanair, avait eu le nez creux en proposant une alternative économique aux vols charters et aux vols réguliers.

En moins de 30 ans, elle permettait à la « Génération EasyJet » de décoller, d’écumer les capitales européennes et les destinations urbaines les plus prisées des touristes et celles du bassin méditerranéen.

Elle permettait aussi à de nombreux jeunes et moins jeunes de s’offrir plusieurs escapades par an, donc de changer leurs comportements de voyages.

Elle permettait enfin à une concurrence particulièrement virulente de déployer massivement les ailes du low-cost et d’en développer la fiabilité.

Car, aujourd’hui, malgré les inconvénients, notamment en termes de dessertes d’aéroports secondaires, il est clair que le système low-cost est devenu d’autant plus crédible que, bien géré, il survit financièrement et fait des bénéfices enviables, à la barbe des compagnies traditionnelles.

La diversification de l’offre aérienne en offre de vacances ne pouvait qu’aller de soi. D’autant que c’est dans cet immense réservoir de clientèles aériennes qu’elle peut puiser ses clients.

Sur le marché anglais, EasyJet Holidays a conquis 4% de ses clients via le site de la compagnie aérienne sur lequel elle assure une bonne partie de sa publicité grâce à des bandeaux promotionnels et du marketing direct sur un tracking de clients très précis lui permettant de proposer une offre adaptée à leurs profils.

Déversés sur toutes les destinations européennes et méditerranéennes habituelles mais aussi sur Paris, une destination largement privilégiée par la compagnie, ces clients auraient atteint le nombre de 2 millions l’an dernier.

Quant aux Français, ils pourront s’envoler depuis 16 aéroports vers 100 destinations, et séjourner dans environ 3000 hôtels dont des hôtels corses.

Selon Matt Callaghan : « on ne pouvait pas espérer conquérir le marché français en faisant l’impasse sur la Corse ». Une vingtaine d’établissements sont d’ores et déjà programmés, et d’autres sont en négociations, sur 3 destinations : Bastia, Calvi, Porto-Vecchio.

En tête du hit-parade des destinations les plus achetées par les Britanniques, rien d’original.

Palma, Marrakech, Rome, Tenerife et Lanzarote arrivent en tête et pourraient en faire autant sur le marché français. Globalement, c’est cependant sur la conversion en séjours balnéaires des city-breaks que la compagnie mise. Un objectif d’autant plus pertinent que Matt Callaghan met en avant sa passion pour la cause environnementale et la durabilité du tourisme proposé par le groupe.

Reposant sur trois piliers : économique, environnemental et social, la démarche de la low-cost est d’autant plus valorisée que sa clientèle se dit y être très attachée et souligne d’ores et déjà des prises de position éloquentes comme celles concernant la cause animale.

Non, EasyJet Holidays n’aura pas de partenaires parmi les centres aquatiques et autres spectacles d’animaux et ne vendra pas leurs prestations ! Et c’est une bonne chose. Oui, EasyJet Holidays recrutera en priorité des locaux pour faire tourner son entreprise. Un autre bon point !

Tout aussi importantes, cinq qualités spécifiques de l’offre sont également mises en avant. Et, non des moindres : la qualité d’abord et le prix ensuite, qui doit continuer d’être attractif tout en se combinant avec une offre haut de gamme.

A cause de l’image « cheap » de la compagnie aérienne, le voyagiste propose des 4 et 5 étoiles et toutes sortes d’hébergement de très bon standing ainsi que des spas, du golf, des sites exclusifs, de petites unités pour prouver ses nouvelles ambitions.

Autre atout : le forfait comprend résolument : l’aérien, les bagages à hauteur de 23 kg, le transfert et le séjour en pension complète, bed & breakfast ou demi-pension.

Selon les désirs du vacancier auquel, encore une nouveauté notoire, l’on donne toute latitude pour construire son voyage en direct à ses dates, selon ses goûts et son budget.
Il pourra ensuite poursuivre sa démarche en direct et au besoin modifier son voyage à sa guise.

Avec un autre « grand plus » : le client peut aussi annuler sans frais, ou très peu, jusqu’à 4 semaines avant le départ. Un privilège particulièrement appréciable, et pour l’opérateur et pour sa clientèle qui, autre avantage notoire, n’a qu’à verser un dépôt de 75 euros lors de son achat puis peut régler le solde peu à peu à son rythme. Pourvu que ce soit 4 semaines avant le départ !

Considérée par Matt Callaghan comme un « plus » majeur, cette formule devrait attirer une clientèle de classes moyennes, obligées de maîtriser son budget vacances.

Déployée comme nous l’avons dit d’abord au Royaume-Uni puis en France, l’offre d’EasyJet Holidays devra par la suite tenter de conquérir le marché allemand et suisse.

Deux marchés que le voyagiste étudie avant de lancer son offensive et de partir plus tard à l’assaut d’autres marchés européens où sa force de frappe sera de plus en plus élevée.

En effet, pour le moment, pas de concurrence en vue. Ryanair ne semble pas se remettre sur les rangs. Quant à la « Collection d’Air France », elle est bien trompeuse puisque c’est Perfecstay qui en est le voyagiste.

Le pionnier du low-cost a donc les mains à peu près libres pour installer sa marque et ses prestations mais aussi donner des idées à d’autres géants soucieux de diversifier leur business.

Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.

Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.

Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com