Le dépôt de Nap Tourisme, situé à Lançon-de-Provence, fermera ses portes lundi 30 septembre. Mais les salariés présents sur le site ne recevront la nouvelle par courrier recommandé que lundi ou mardi. Étonnant, non ? - DR : A.B.
En redressement judiciaire depuis le 11 avril 2019, l'autocariste NAP a peu à peu recentré son activité pour tenter d'éponger les dettes colossales qui minent le groupe depuis deux ans.
Exit les lignes régulières, scolaires et la navette entre la gare de Marseille Saint-Charles et l'aéroport Marseille-Provence (L91).
Il faut dire qu'à elles seules, cette dernière et les lignes 15, 16 et 17 au départ du dépôt de Lançon-de-Provence (pour ceux qui connaissent) lui faisait perdre 820 000 € par an.
Une audience est d'ailleurs prévue au tribunal de commerce de Marseille, lundi 30 septembre prochain, afin de décider si la période d’observation est prolongée de six mois ou si le groupe est soit redressée, soit liquidé.
D'ici là, une vingtaine de salariés (conducteurs, contrôleur, agent d'exploitation, agent de qualité) continuent à se rendre chaque jour sur leur lieu de travail, au dépôt d'autocars de Lançon-de-Provence (l'autre dépôt se situant à Aubagne, au même endroit que le siège social).
Chaque jour, ils composent le code d'accès qui leur permet d'accéder au parking du dépôt. Un parking résolument... vide ! Hormis un car incendié, plus aucun bus n'est stationné.
Un peu plus au fond cependant, quelques bus sont immobilisés. « Nous avons entendu dire qu'ils avaient été saisis, mais nous n'en sommes pas certains », nous explique un salarié du site. Ambiance !
Exit les lignes régulières, scolaires et la navette entre la gare de Marseille Saint-Charles et l'aéroport Marseille-Provence (L91).
Il faut dire qu'à elles seules, cette dernière et les lignes 15, 16 et 17 au départ du dépôt de Lançon-de-Provence (pour ceux qui connaissent) lui faisait perdre 820 000 € par an.
Une audience est d'ailleurs prévue au tribunal de commerce de Marseille, lundi 30 septembre prochain, afin de décider si la période d’observation est prolongée de six mois ou si le groupe est soit redressée, soit liquidé.
D'ici là, une vingtaine de salariés (conducteurs, contrôleur, agent d'exploitation, agent de qualité) continuent à se rendre chaque jour sur leur lieu de travail, au dépôt d'autocars de Lançon-de-Provence (l'autre dépôt se situant à Aubagne, au même endroit que le siège social).
Chaque jour, ils composent le code d'accès qui leur permet d'accéder au parking du dépôt. Un parking résolument... vide ! Hormis un car incendié, plus aucun bus n'est stationné.
Un peu plus au fond cependant, quelques bus sont immobilisés. « Nous avons entendu dire qu'ils avaient été saisis, mais nous n'en sommes pas certains », nous explique un salarié du site. Ambiance !
Un dépôt fantôme
Sur le site, qui comptait une cinquantaine de salariés il y a encore quelques mois, ils ne sont plus que 25 environ à se répartir sur la journée. « Ceux du matin et ceux du soir, nous explique-t-on. Depuis la reprise des lignes par la concurrence, et la vente d'une partie des cars, nous avons été mis à dispo ».
Comprenez : depuis le 8 juillet et la fin de toutes les activités, ces salariés se rendent tous les jours sur leur lieu de travail... pour tuer le temps.
« Notre chef de centre s'est volatilisé, nous n'avons plus aucune nouvelle, son second nous demande de nettoyer le dépôt, de soulever des objets lourds, alors que ça n'est pas notre job », se désespère un conducteur.
Ces salariés ont fait le choix de ne pas suivre le repreneur des lignes. « Depuis le mois d'avril, les lignes régulières 15, 16 et 17 ainsi que les scolaires 5015 et 5017 ont été reprises par le groupe Suma. En juillet, c'est Trans Azur qui a repris la L6 et les lignes agglo, explique cet autre salarié. J'ai des collègues qui ont perdu jusqu'à 400 € sur leur salaire en partant avec les lignes ».
Ils n'ont pas, non plus, accepté le transfert vers le dépôt d'Aubagne, où les conditions de travail diffèrent totalement.
A Lançon, 90% du trafic se composait de lignes régulières, avec une amplitude horaire de 7 heures par jour. A Aubagne, le dépôt exploite aussi du transport péri-scolaire, des navettes estivales, des croisiéristes ainsi que des demandes de transports secs, avec une amplitude horaire journalière pouvant aller jusqu'à 12 heures.
« Vous imaginez le temps de trajet quotidien entre notre domicile et le travail ?, s'insurge à un autre salarié. Et puis, il faut voir les conditions d'accompagnement que l'on nous propose... ».
Comprenez : depuis le 8 juillet et la fin de toutes les activités, ces salariés se rendent tous les jours sur leur lieu de travail... pour tuer le temps.
« Notre chef de centre s'est volatilisé, nous n'avons plus aucune nouvelle, son second nous demande de nettoyer le dépôt, de soulever des objets lourds, alors que ça n'est pas notre job », se désespère un conducteur.
Ces salariés ont fait le choix de ne pas suivre le repreneur des lignes. « Depuis le mois d'avril, les lignes régulières 15, 16 et 17 ainsi que les scolaires 5015 et 5017 ont été reprises par le groupe Suma. En juillet, c'est Trans Azur qui a repris la L6 et les lignes agglo, explique cet autre salarié. J'ai des collègues qui ont perdu jusqu'à 400 € sur leur salaire en partant avec les lignes ».
Ils n'ont pas, non plus, accepté le transfert vers le dépôt d'Aubagne, où les conditions de travail diffèrent totalement.
A Lançon, 90% du trafic se composait de lignes régulières, avec une amplitude horaire de 7 heures par jour. A Aubagne, le dépôt exploite aussi du transport péri-scolaire, des navettes estivales, des croisiéristes ainsi que des demandes de transports secs, avec une amplitude horaire journalière pouvant aller jusqu'à 12 heures.
« Vous imaginez le temps de trajet quotidien entre notre domicile et le travail ?, s'insurge à un autre salarié. Et puis, il faut voir les conditions d'accompagnement que l'on nous propose... ».
Des salariés dans l'attente
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Il y a quelques jours, ces employés de NAP à Lançon ont entendu dire que le dépôt allait fermer le 30 septembre au soir. « Apparemment, M. De Abreu, ex-dirigeant de NAP et propriétaire du site, reprend possession des lieux », commente un autre salarié.
Se sentant abandonnés face à l'absence de communication depuis le siège d'Aubagne, ils ont fini par contacter eux-mêmes les ressources humaines.
Verdict : le site fermera bien ses portes le 30 au soir.
« Le courrier officiel partira en recommandé lundi ou mardi, car il faut attendre que le CSE se réunisse vendredi », nous explique ce même salarié.
Le courrier pour leur dire de rester chez eux pourrait donc arriver... après la fermeture du dépôt ! Étonnant, non ? Désespérant, plutôt ?
Car malgré les mesures de la direction pour tenter de redresser la société et la difficulté à mettre en place des actions lorsqu'on se trouve sous le coup d'un redressement judiciaire, les salariés, eux, ont été oubliés, disons-le. « Hormis une visite du nouveau directeur général, Sébastien Santini, personne n'est venu nous voir, pas même les syndicats », se désole un salarié.
Aujourd'hui, le dépôt a été vidé, les derniers cars et véhicules de service sont déplacés vers Aubagne.
La seule demande des salariés avant leur licenciement économique, qui devrait intervenir courant novembre : « pourvu qu'ils nous laissent la télé jusqu'à lundi ! ».
Se sentant abandonnés face à l'absence de communication depuis le siège d'Aubagne, ils ont fini par contacter eux-mêmes les ressources humaines.
Verdict : le site fermera bien ses portes le 30 au soir.
« Le courrier officiel partira en recommandé lundi ou mardi, car il faut attendre que le CSE se réunisse vendredi », nous explique ce même salarié.
Le courrier pour leur dire de rester chez eux pourrait donc arriver... après la fermeture du dépôt ! Étonnant, non ? Désespérant, plutôt ?
Car malgré les mesures de la direction pour tenter de redresser la société et la difficulté à mettre en place des actions lorsqu'on se trouve sous le coup d'un redressement judiciaire, les salariés, eux, ont été oubliés, disons-le. « Hormis une visite du nouveau directeur général, Sébastien Santini, personne n'est venu nous voir, pas même les syndicats », se désole un salarié.
Aujourd'hui, le dépôt a été vidé, les derniers cars et véhicules de service sont déplacés vers Aubagne.
La seule demande des salariés avant leur licenciement économique, qui devrait intervenir courant novembre : « pourvu qu'ils nous laissent la télé jusqu'à lundi ! ».