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Tunisie : le report de l'open sky déclenche la colère des hôteliers

''Les Européens ne sont pas venus, à commencer par la France...''


La Fédération Tunisienne de l'Hôtellerie a vivement réagi la semaine dernière à l'annonce du report de l'accès du ciel tunisien aux compagnies low cost. Cette ouverture à l'Europe programmée pour fin 2011, les hôteliers l'attendaient, entre autres initiatives, pour relancer leur activité qui, avec une chute de trafic de l'ordre de 50 %, traverse, certainement, la plus importante crise de son histoire.


Rédigé par le Lundi 29 Août 2011

Les hôteliers tunisiens espéraient une embellie de la situation durant les mois de juillet et août, leur très haute saison,  grâce à une confiance en partie retrouvée auprès des marchés émetteurs. Espoir déçu pour cause de pénurie de stocks aériens !  - DR
Les hôteliers tunisiens espéraient une embellie de la situation durant les mois de juillet et août, leur très haute saison, grâce à une confiance en partie retrouvée auprès des marchés émetteurs. Espoir déçu pour cause de pénurie de stocks aériens ! - DR
Ils espéraient une embellie de la situation durant les mois de juillet et août, leur très haute saison, grâce à une confiance en partie retrouvée auprès des marchés émetteurs.

Espoir déçu pour cause de pénurie de stocks aériens !

Durant les huit premiers mois de l'année, la chute du trafic a oscillé autour des 50 % en dépit des promotions consenties.

Autant dire que les résultats enregistrés au cours de la saison qui s'achève sont bien en-deçà des prévisions.

Beaucoup doivent aujourd'hui faire face à de graves problèmes de trésorerie. Quant aux perspectives de l'arrière saison et de 2012, elles n'ont rien de rassurant en raison d'une visibilité très faible voire négative.

En Tunisie, les pros de l'hôtellerie considèrent par ailleurs la non programmation des chaînes de vols charters par les tour-opérateurs comme un signe fort de leur manque d'engagement sur la destination Tunisie.

« Protéger Tunisair n'est pas une raison valable !»

Jalel Bouricha : " Nous nous élevons contre le report de l'Open Sky annoncé par notre ministre du Transport pour soi-disant protéger la compagnie Tunisair. Ce n'est pas une raison valable ! Notre secteur doit être prioritaire. Il est beaucoup plus  important en terme d'emplois et de volumes d'affaires" - DR
Jalel Bouricha : " Nous nous élevons contre le report de l'Open Sky annoncé par notre ministre du Transport pour soi-disant protéger la compagnie Tunisair. Ce n'est pas une raison valable ! Notre secteur doit être prioritaire. Il est beaucoup plus important en terme d'emplois et de volumes d'affaires" - DR
Pour Jalel Bouricha, PDG du groupe Yadis et président de la fédération hôtelière du sud (incluant Djerba et Zarzis), le gouvernement de transition ne considère pas à sa juste valeur l'industrie du tourisme en général, les hôteliers en particulier.

« Nous nous élevons contre le report de l'Open Sky annoncé par notre ministre du Transport pour soi-disant protéger la compagnie Tunisair.

Ce n'est pas une raison valable ! Notre secteur doit être prioritaire. Il est beaucoup plus important en terme d'emplois et de volumes d'affaires.

Nous avons demandé que commencent les négociations bilatérales avec l'Europe pour aboutir à une date. Rien n'est fait !
 ».

Au-delà de l'aérien, ce chef d'entreprise demande à ce que soient mis en oeuvre d'autres grands chantiers encore dans les cartons.

Parmi eux les grandes lignes d'un programme de formation, la promotion des régions, la diversification des produits, l'alternative au balnéaire... la priorité étant d'apporter des réponses aux problèmes sociaux qui, non encore résolus, entachent l'image du pays et inquiètent investisseurs et marchés émetteurs.

Il s'insurge aussi de l'attitude de certains partenaires européens. « Nous sommes toujours à la merci des tour-opérateurs qui continuent leur pression et veulent encore négocier sur les prix.

Tout en maintenant les emplois nous avons tous fait, dans un objectif de relance, des efforts sur les prix. Cela n'a rien changé à la situation.

Les Européens ne sont pas venus, à commencer par la France qui est notre premier marché».

Bilans négatifs pour un secteur qui fait directement vivre 400 000 foyers

Habib Bouslama : "[Nous sommes un secteur sinistré. Au Gouvernement de transition nous  avons demandé de l'aide en matière de fiscalité, de crédits bancaires, de charges sociales etc. La première décision est de différer l'ouverture du ciel !" - DR
Habib Bouslama : "[Nous sommes un secteur sinistré. Au Gouvernement de transition nous avons demandé de l'aide en matière de fiscalité, de crédits bancaires, de charges sociales etc. La première décision est de différer l'ouverture du ciel !" - DR
Habib Bouslama, PDG du complexe hôtelier et  thalasso Nahrawess et président de la Fédération hôtelière du Cap Bon (incluant Hammamet et Nabeul) enfonce le clou sans détour.

« Nous sommes un secteur sinistré. Au Gouvernement de transition nous avons demandé de l'aide en matière de fiscalité, de crédits bancaires, de charges sociales etc. La première décision est de différer l'ouverture du ciel !

L'ouverture du ciel pouvait atténuer les effets de la crise. Tunisair comme tout le monde a subi les effets de la crie en début d'année mais elle a pu se rattraper en haute saison en raison des annulations de charters et en pratiquant des prix forts.

Où vont les priorités ? Sauver Tunisair ou tout un secteur d'activité qui fait vivre directement 400 000 foyers en Tunisie auxquels s'ajoutent les activités annexes, l'artisanat,, l'agriculture, la pêche, les autocaristes, les guides, les restaurants, les petits métiers de rue, les taxis... tous sont en crise ! »

En dépit de toutes les promotions consenties pour relancer les marchés, les huit premiers de l'année se traduisent par une chute de trafic de 50 % en moyenne.

En matière de recettes la chute est encore plus importante, puisque nous avons baissé nos prix. Nos revenus nets d'exploitation diminués de plus de la moitié entraînent nos entreprises vers des bilans négatifs.
 »

"Aucun des 104 partis politiques déclarés n'a cherché à nous rencontrer"

Et ne pas croire que les hôteliers, surtout ceux du Cap Bon ont compensé la chute des marchés européens avec les marchés de proximité.

« On a tellement médiatisé l'insécurité que même nos voisins algériens ont annulé et reporté leurs vacances en Tunisie ! ».

Mais ce qui irrite le plus aujourd'hui le chef d'entreprise Habib Bouslama c'est le manque de considération du politique pour l'industrie du tourisme. Il rejoint en cela bon nombre de pros du tourisme français.

« Sur les 104 partis politiques qui se présentent à l'élection de l'Assemblée Constituante du 23 octobre prochain, aucun n'a demandé à nous rencontrer, aucun n'a sollicité des conseils, aucun n'a dévoilé un plan de développement touristique.

Nous aurions aimé que cette élite politique qui veut conduire le pays s'intéresse de plus près à son premier pourvoyeur d'emplois.

A mon avis la Tunisie n'a pas d'autres choix. Le tourisme est un passage obligé pour développer l'emploi et la croissance. »

Positivons tout de même : l'arrêt des combats en Libye devrait alléger certaines tensions à l'intérieur du pays et apporter un message sécuritaire sur les marchés hôteliers.

Quant aux hôteliers tunisiens, ils retroussent leurs manches prêts à relancer leur activité mais pas à n'importe quel prix. Beaucoup seront présents Top Résa. Ils en attendent des retours importants et positifs.

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Commentaires

1.Posté par Karim Turki le 29/08/2011 12:54 | Alerter
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Ceci est une honte! Le gouvernement de transition agit exactement comment les gouvernements de Ben Ali ( je vise en particulier le ministre des transports et le ministre du tourisme). Tunisair est un boulet, au lieu de trouver une solution pour que Tunisair puisse concurrencer les compagnies Low Cost (C'est à dire ouvrir sa propre filiale de compagnie low cost par exemple "free tunisia"), vous ne faites que repousser l'inéluctable! C'est vraiment grave. Grave pour le Tourisme Tunisien que vous voulez manifestement réduire à néant, et encore plus grave pour le consommateur tunisien à qui on empèche de voyage à des prix très attractifs. Au lieu de prendre pour exemple le Maroc qui a su ouvrir son ciel aux compagnies low cost depuis des années et où Royal Air Maroc est resté la compagnie n°1 en Afrique, vous écoutez des gens qui n'ont rien compris et qui veulent seulement continuer à voler les caisses de Tunisair! Honte à vous!

2.Posté par Grira Sahara le 29/08/2011 13:17 | Alerter
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Spécialisés dans les séjours désert, nous sommes extrêmement déçus également de cette décision. Les vols Tozeur sont vraiment les parents pauvres !!!

3.Posté par Rodolphe Hagué le 29/08/2011 15:32 | Alerter
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Malgré les changements en cours pour le Gouvernement Tunisien, rien ne change au sujet de l'Open Sky.. Cette ouverture est sans cesse repoussée malheureusement et la destination continue à prendre du retard dans le developpement touristique.. Quel dommage!!
Cela n'aide pas les hôteliers ni leTourisme Tunisien en générale!!

4.Posté par Gipé le 29/08/2011 15:54 | Alerter
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Je comprends l'amertume voir même la colère des professionnels du tourisme tunisien qui attendent impatiemment une reprise significative de leur secteur. Comment espérer cette relance avec un tel report. Une fois encore le protectionnisme conduit comme toujours dans le mur !

5.Posté par roi claude le 29/08/2011 16:33 | Alerter
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encore
NO comment!!!!!!!!!!!!!!!!

6.Posté par Bill le 01/09/2011 15:20 | Alerter
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Incroyable effectivement ! On préfère condamner le tourisme et ses 400.00 emplois en ne laissant pas Easyjet et Ryanair deservir la Tunisie !

Les consommateurs sont avec vous et veulent aussi l'open sky !

7.Posté par DHAOUADI Mohamed le 21/09/2011 12:22 | Alerter
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Eh oui, il existe des Alfred KAHN en Tunisie...Des Gourous de la Déréglementation avec un Deregulation Act Tunisien dans leur "Mézoued".Il fallait bien trouver un bouc émissaire à leur échec ces hôteliers qui se sont remplis la panse à l'hombre de la Dictature. Noyés dans les dettes jusqu'au coup, gérant dans 50% des cas des baraques pour touristes, offrant des services minables, ils pensent faire porter le chapeau à l'aéropolitique et au retard occasionné à une Libéralisation à laquelle ils ne comprennent nada de nada !
Le marché Tunisien de l'aérien n'a rien de comparable à celui des États Unis ou de l'Espace Européen, et livrer le petit poisson aux gros requins fera pâtir.
Demandez-leur la manière dont l'Europe s'est investie dans le processus de Libéralisation (3 Paquets progressifs 1987 - 1997)) et consultez les sur les filets de sécurité in dispensable à la sauvegarde des intérêts nationaux suprêmes, dites leur que le Concept de Déréglementation US ou Libéralisation Européenne à pour objectif fondamental de servir les intérêts du Consommateur en premier lieu et qu'il constitue un vecteur de développement du Tourisme...Dites leur de regarder autour de vous chez des voisins qui ont "Ouvert " aveuglément leurs Cieux ?
En attendant une Libéralisation (et non une Ouverture des Cieux) ils feraient mieux de mettre de l'ordre dans leurs baraques, et de revoir leur infrastructure et les spécificités de leurs produits.

8.Posté par Karim Turki le 21/09/2011 15:47 | Alerter
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A monsieur Dhaouadi,
Si vous voulez trouver les coupables quant à la qualité du tourisme tunisien, c'est à l'état qu'il faut s'adresser et non aux hôteliers. Avec les taxes, et les intérêts qui doivent payés je peux vous dire que ce n'est pas eux qu'il faut plaindre, mais je pense que vous devez connaitre ça mieux que moi. Sachez également que 70% des hôtels tunisiens sont endettés, alors de là à dire qu'ils ont remplis leurs panse à l'ombre de la dictature vous êtes complètement dans le faux.
Quant à nos voisins, et bien regardez l'exemple marocain et renseignez vous un peu, vous verrez qu'ils s'en sortent parfaitement bien.
Savoir parler est une chose, comprendre ce que l'on dit en ai une autre...

9.Posté par DHAOUADI Mohamed le 21/09/2011 19:17 | Alerter
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Oui j'ai regardé autour de moi et vu la Compagnie Nationale d'un Pays voisin (colonne vertébrale du tourisme de son pays) dans de beaux draps :
« Après un plan social drastique prévoyant le départ de plus de 1500 employés sur deux ans, la compagnie XXX va entamer une sévère cure d’amaigrissement pour reprendre de la voilure face à une féroce concurrence low-cost. La XXX va vendre une dizaine d’appareils et rajeunir en même temps sa flotte….à un moment où les pertes financières quotidiennes sont estimées à plus de 20 millions de dirhams… la baisse (11%) du trafic » (extraits du site Maghreb Émergent »

Voila où en est notre voisin quelques années après son « Ciel Ouvert »…Mais demandez donc aux aéropoliticiens leur avis sur les modèles de Libéralisation sur des marchés aussi gargantuesques que sont les USA ou l'UE: Il a fallu quatre longues et pénibles années à ces 2 Blocs pour aboutir à un Accord Aérien Libéralisé, et les British clament au monde que Londres Heathrow est le nombril du monde...En 1975 lorsque les américains se sont saisis du dossier, PAN AM, TWA, les géants d'antan et les majeurs US ont secoué le monde... 'Alors pourquoi reprocher au Pavillon National Tunisien (et non pas Tunisair !) ses appréhensions devant l'impact dévastateur prévisible d'une éventuelle déréglementation, et de surcroit, faire porter le chapeau au transport aérien qui assure, disons le en passant , dans les conditions actuelles de régime Bermudien, le transport à 2 touristes et demi, sur 3 passagers.
Oui à la Libéralisation progressive, mais posons nous de manière responsable, la Tunisie est-elle économiquement, socialement, et structurellement apte à s'engager dans une "Blind Dérégulation" ? Meme les américains n'ont de l'open sky que le nom: essayez de leur demander de desservir 2 points à l'intérieur des États Unis, et vous imaginez la réponse.
L'exemple Européen est édifiant;: le processus par étape, assorti de filets de sécurité est la seule et unique solution, à mon très humble avis.

10.Posté par loustau le 20/11/2011 22:08 | Alerter
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Je crois qu'il faut comprendre qu'il faut du low coast en Tunisie ,il faut que le touriste puisse s'affranchir des voyagistes et venir vraiment vous visiter aller de ville en ville , descendre dans des hotels librement . Si vous continuer a ne vendre que le soleil, la plage et le all inclusive alors que vous avez des trésors comme la population aimable, parlant assez Français pour ne pas dire très bien, des tas de sites a visiter, des paysages variés, un passé extraordinaire, vous finirez isolés. Je vous dis cela car pour les prix, le soleil et la plage , les européens sont allés Espagne (bon marché) Croatie, Monténégro et sud de l'Italie plus Turquie.Ce tourisme qui vous a été bati par des gros groupes ne permet pas de rencontrer la population et de laisser assez de devises dans le pays.Je vais quelquefois a Budapest France Hongrie 130 euros a deux aller et retour et toutes nos devises sont parties dans les restaurants et des hotels et des cadeaux, on a dépensé plus que si on avait du all inclusive dont vous ne voyez pas la couleur sauf les emplois et mal payés.Appelez a nouveau au secours, ils vont couler le pays et ne pas sauver Tunisair . Cordialement

11.Posté par Tarak KLAA le 21/02/2012 13:57 | Alerter
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MESSAGE IMPORTANT :

Je viens de mettre en ligne sur internet une petition intitulée "POUR L'OPEN SKY EN TUNISIE".
Il faut aller sur le site "petition publique.fr".
Il faut aller dans la rubrique "politique et gouvernement".
Je compte sur vous pour la signer massivement.
Je compte sur 'tourmag' pour passer le message.
Merci à tous.

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