La Corée du Nord est déjà "ouverte" au tourisme, sous contrôle étatique - Photo : domaine public (William Proby)
Ça paraît dingue et pourtant, le tourisme arrive à percer même dans le pays le plus fermé au monde.
Et s'il existe un marché, il existe des voyagistes pour leur répondre. Ainsi, Salaün Voyages propose un supplément pour ceux qui souhaiterait s'y rendre, en prolongement de son séjour Atlantique / Pacifique.
Après Vladivostok, les voyageurs ont la possibilité de pousser jusqu'à Pyongyang pour un séjour de 5 jours.
"Mais c'est évidemment très confidentiel, pas plus de 10 clients par an" explique Michel Salaün, PDG du groupe Salaün.
Des voyageurs avertis, qui ont "l'habitude des pays... de ce type" commente Audrey Quoico, de Phoenix Voyages, le réceptif officiel de la Corée du Nord, présent en France et à Séoul. "Des personnes qui sont déjà allées à Cuba il y a quelques années, ou en Colombie il y a 5 à 10 ans par exemple".
Et s'il existe un marché, il existe des voyagistes pour leur répondre. Ainsi, Salaün Voyages propose un supplément pour ceux qui souhaiterait s'y rendre, en prolongement de son séjour Atlantique / Pacifique.
Après Vladivostok, les voyageurs ont la possibilité de pousser jusqu'à Pyongyang pour un séjour de 5 jours.
"Mais c'est évidemment très confidentiel, pas plus de 10 clients par an" explique Michel Salaün, PDG du groupe Salaün.
Des voyageurs avertis, qui ont "l'habitude des pays... de ce type" commente Audrey Quoico, de Phoenix Voyages, le réceptif officiel de la Corée du Nord, présent en France et à Séoul. "Des personnes qui sont déjà allées à Cuba il y a quelques années, ou en Colombie il y a 5 à 10 ans par exemple".
Des voyageurs conscients des risques
Bref, des gens qui ne viennent pas passer ce qu'on a l'habitude d'appeler des vacances, mais partent à la découverte d'une partie du monde invisible des autres, et qui ont conscience des risques et des précautions à prendre, notamment en terme de liberté de parole.
"C'est un voyage qui se mûrit, ça ne se décide pas sur un coup de tête. On doit avoir une demande par mois et encore, il n'y a pas forcément de confirmation derrière. Il y a beaucoup de réflexion c'est très réfléchi" ajoute Audrey Quoico.
"Cela correspond à une dizaine de pax / an tout au plus, mais ils sont généralement contents de l'expérience : c'est un regard indique l'un des spécialistes de la destination chez Marco Vasco. Ils recherchent ce regard particulier sur un pays unique au monde, c'est une expérience"
Mais comme Kuoni cette année, Marco Vasco a arrêté l'année dernière de proposer la destination, "à cause du climat politique, qui s'est détérioré, avec de forts risques d'escalade entre Donald Trump et Kim Jong-un".
Une relation qui semblait s'être améliorée, mais qui s'est soudainement à nouveau assombrie. Suite à une passe d'arme entre les deux pays par media interposé, le président américain jeudi 24 mai 2018 a annulé sa rencontre avec son homologue de Corée du Nord lors du sommet de Singapour.
"C'est un voyage qui se mûrit, ça ne se décide pas sur un coup de tête. On doit avoir une demande par mois et encore, il n'y a pas forcément de confirmation derrière. Il y a beaucoup de réflexion c'est très réfléchi" ajoute Audrey Quoico.
"Cela correspond à une dizaine de pax / an tout au plus, mais ils sont généralement contents de l'expérience : c'est un regard indique l'un des spécialistes de la destination chez Marco Vasco. Ils recherchent ce regard particulier sur un pays unique au monde, c'est une expérience"
Mais comme Kuoni cette année, Marco Vasco a arrêté l'année dernière de proposer la destination, "à cause du climat politique, qui s'est détérioré, avec de forts risques d'escalade entre Donald Trump et Kim Jong-un".
Une relation qui semblait s'être améliorée, mais qui s'est soudainement à nouveau assombrie. Suite à une passe d'arme entre les deux pays par media interposé, le président américain jeudi 24 mai 2018 a annulé sa rencontre avec son homologue de Corée du Nord lors du sommet de Singapour.
La lettre de Trump à la Une du NYT pic.twitter.com/SDBl4Kl7jC
— Philippe Corbé (@PhilippeCorbe) 25 mai 2018
La promesse d'un début de commencement d'ouverture ?
Et pourtant, tout avait si bien commencé !
Vendredi 27 avril 2018, les présidents de la Corée du Nord Kim Jong-un et de la Corée du sud Moon Jae-in se retrouvaient à la frontière et franchissaient chacun la frontière le séparant de son voisin.
Pyongyang avait même annoncé que le pays allait démanteler son seul site nucléaire connu, Punggye-R (à la frontière de la Chine), sous les yeux d'une trentaine de journalistes étrangers, invités pour l'occasion.
Une destruction symbolique qui ne prouve rien d'un renoncement possible du pays quant à l'arme nucléaire, et que la Corée du Sud souhaite faire vérifier (voire, authentifier) mais qui a le mérite d'exister.
Suite à ses rapprochements et réchauffements diplomatiques, les professionnels n'ont pourtant pas sauté au plafond.
"Bien sur, on espère, on verra. Nous aimerions pouvoir y retourner d'ici la fin de l'année, mais on reste très prudents" indique-t-on chez Marco Vasco
"Vu de Séoul, les gens ont beaucoup d'espoir, même s'ils sont conscients que c'est très timide" ajoute Audrey Quoico. "Les relations se détendent un peu mais une ouverture n'est pas d'actualité. N'oublions pas qu'il y a 15 ans, le père de Kim Jong-un a lui aussi initié une ouverture avant de changer de direction du jour au lendemain. On reste entre espoir et doute".
Kang Suk Mok, président de l'Office du Tourisme de Corée ne dit pas autre chose : "Notre siège aimerait envisager des combinés Corée du Nord, Corée du Sud. Mais à ce jour, il est trop tôt pour en parler. Tout comme il est trop tôt pour parler d'un rapprochement entre les deux pays."
Vendredi 27 avril 2018, les présidents de la Corée du Nord Kim Jong-un et de la Corée du sud Moon Jae-in se retrouvaient à la frontière et franchissaient chacun la frontière le séparant de son voisin.
Pyongyang avait même annoncé que le pays allait démanteler son seul site nucléaire connu, Punggye-R (à la frontière de la Chine), sous les yeux d'une trentaine de journalistes étrangers, invités pour l'occasion.
Une destruction symbolique qui ne prouve rien d'un renoncement possible du pays quant à l'arme nucléaire, et que la Corée du Sud souhaite faire vérifier (voire, authentifier) mais qui a le mérite d'exister.
Suite à ses rapprochements et réchauffements diplomatiques, les professionnels n'ont pourtant pas sauté au plafond.
"Bien sur, on espère, on verra. Nous aimerions pouvoir y retourner d'ici la fin de l'année, mais on reste très prudents" indique-t-on chez Marco Vasco
"Vu de Séoul, les gens ont beaucoup d'espoir, même s'ils sont conscients que c'est très timide" ajoute Audrey Quoico. "Les relations se détendent un peu mais une ouverture n'est pas d'actualité. N'oublions pas qu'il y a 15 ans, le père de Kim Jong-un a lui aussi initié une ouverture avant de changer de direction du jour au lendemain. On reste entre espoir et doute".
Kang Suk Mok, président de l'Office du Tourisme de Corée ne dit pas autre chose : "Notre siège aimerait envisager des combinés Corée du Nord, Corée du Sud. Mais à ce jour, il est trop tôt pour en parler. Tout comme il est trop tôt pour parler d'un rapprochement entre les deux pays."
Une ouverture par le rail ?
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Tant que la situation n'évolue pas, il reste deux solutions aux voyageurs curieux de voir la Corée du Nord : la regarder côté Sud, ou accepter les conditions côté Nord.
Les tour-opérateurs doivent passer par une agence étatique, qui organise le voyage. "Il y a peu de latitude explique Michel Salaün, c'est très encadré. On ne peut pas sortir et tout est très cadré, avec plusieurs guides mais on ne s'attend pas à autre chose".
A ce jour, il est impossible de traverser la frontière entre les 2 Corées. Mais il existe deux possibilités d'entrer : par la Chine ou via Vladivostok, et une seule compagnie aérienne étrangère peut survoler le ciel de Corée du Nord : Air China. Sur place, la compagnie Air Koryo effectue les vols domestiques.
Si le climat semble s'être un peu refroidi, rien n'empêche les autorités d'imaginer des solutions d'ouverture des frontières à venir.
"Ce qui est évoqué en ce moment, c'est une ouverture de ligne ferroviaire pour traverser au niveau de l'Est, indique Kang Suk Mok La ligne existe déjà mais n'est plus utilisée. L'idée serait de rallier Vladivostok. Mais là encore, il ne s'agit pour le moment que d'un souhait de la part de la Corée du Sud.
Il faut attendre la rencontre entre Trump et Kim, qui va probablement faire bouger pas mal de choses." ajoutait-il alors que le sommet n'était pas encore annulé.
En attendant que ce jour n'arrive, il est aussi possible d'observer la Corée du Nord depuis la Corée du Sud. Aussi étrange que cela puisse paraître, de nombreux touristes se rendent près de la zone démilitarisée (DMZ), une bande d'à peine quelques kilomètres de large, et observent à la jumelle le pays le plus fermé au monde.
"En Corée, ils visitent quelques sites symboliques, tel que le lieu où a été signé l'armistice, les tunnels creusés par les Nord-Coréens pour infiltrer la Corée du Sud... décrit Kang Suk Mok Je n'ai pas de chiffres concernant le nombre de personnes qui s'y rendent chaque année, mais beaucoup de TO le proposent dans leur circuit. Beaucoup de nos visiteurs au bureau, qui se rendent en Corée sans agence, se renseignent sur ces circuits. Mais ils doivent obligatoirement passer par un agence locale pour s'y rendre."
Car, si l'idée d'un voyage dans le passé peut être attrayante, la réalité de la situation reste éminemment explosive.
Les tour-opérateurs doivent passer par une agence étatique, qui organise le voyage. "Il y a peu de latitude explique Michel Salaün, c'est très encadré. On ne peut pas sortir et tout est très cadré, avec plusieurs guides mais on ne s'attend pas à autre chose".
A ce jour, il est impossible de traverser la frontière entre les 2 Corées. Mais il existe deux possibilités d'entrer : par la Chine ou via Vladivostok, et une seule compagnie aérienne étrangère peut survoler le ciel de Corée du Nord : Air China. Sur place, la compagnie Air Koryo effectue les vols domestiques.
Si le climat semble s'être un peu refroidi, rien n'empêche les autorités d'imaginer des solutions d'ouverture des frontières à venir.
"Ce qui est évoqué en ce moment, c'est une ouverture de ligne ferroviaire pour traverser au niveau de l'Est, indique Kang Suk Mok La ligne existe déjà mais n'est plus utilisée. L'idée serait de rallier Vladivostok. Mais là encore, il ne s'agit pour le moment que d'un souhait de la part de la Corée du Sud.
Il faut attendre la rencontre entre Trump et Kim, qui va probablement faire bouger pas mal de choses." ajoutait-il alors que le sommet n'était pas encore annulé.
En attendant que ce jour n'arrive, il est aussi possible d'observer la Corée du Nord depuis la Corée du Sud. Aussi étrange que cela puisse paraître, de nombreux touristes se rendent près de la zone démilitarisée (DMZ), une bande d'à peine quelques kilomètres de large, et observent à la jumelle le pays le plus fermé au monde.
"En Corée, ils visitent quelques sites symboliques, tel que le lieu où a été signé l'armistice, les tunnels creusés par les Nord-Coréens pour infiltrer la Corée du Sud... décrit Kang Suk Mok Je n'ai pas de chiffres concernant le nombre de personnes qui s'y rendent chaque année, mais beaucoup de TO le proposent dans leur circuit. Beaucoup de nos visiteurs au bureau, qui se rendent en Corée sans agence, se renseignent sur ces circuits. Mais ils doivent obligatoirement passer par un agence locale pour s'y rendre."
Car, si l'idée d'un voyage dans le passé peut être attrayante, la réalité de la situation reste éminemment explosive.