Pierre Cosentino, co-fondateur Oovatu : "C'est maintenant qu'il faut aller en Thaïlande ! Les plages de Ko Phi Phi, de Phuket n'attendent que les voyageurs sans les problèmes liés au sur-tourisme." - DR
TourMaG.com - Le tourisme est un secteur résilient mais la crise du coronavirus atteint un nouveau seuil. Quelle est votre analyse ?
Pierre Cosentino : Nous traversons la plus grande crise que notre métier ait jamais connu depuis 30 ans.
La guerre du Golfe, le 11 septembre 2001, le SRAS, le chikungunya, le volcan islandais, le printemps arabe et j'en passe... Notre métier est assez résilient, pour autant le coronavirus pourrait potentiellement empêcher les voyageurs et la France de bouger.
Nous connaissons cette incertitude : est-ce que nous allons pouvoir continuer à nous déplacer ?
Globalement tout le monde est touché et tous les secteurs : le transport aérien, le business travel, le loisir. Tout le monde est sur le même bateau.
TourMaG.com - Vous estimez que cette crise est plus forte que les attentats du 11 septembre 2001 ?
Pierre Cosentino : Les attentats du 11 septembre 2001 ont généré de la peur, c'est indéniable. Certains avions ont été bloqués pendant quelques jours, surtout aux Etats-Unis. Mais il y a eu un rebond dans les semaines qui ont suivi.
Avec le coronavirus, il y a aussi de la peur mais c'est celle du confinement.
Pierre Cosentino : Nous traversons la plus grande crise que notre métier ait jamais connu depuis 30 ans.
La guerre du Golfe, le 11 septembre 2001, le SRAS, le chikungunya, le volcan islandais, le printemps arabe et j'en passe... Notre métier est assez résilient, pour autant le coronavirus pourrait potentiellement empêcher les voyageurs et la France de bouger.
Nous connaissons cette incertitude : est-ce que nous allons pouvoir continuer à nous déplacer ?
Globalement tout le monde est touché et tous les secteurs : le transport aérien, le business travel, le loisir. Tout le monde est sur le même bateau.
TourMaG.com - Vous estimez que cette crise est plus forte que les attentats du 11 septembre 2001 ?
Pierre Cosentino : Les attentats du 11 septembre 2001 ont généré de la peur, c'est indéniable. Certains avions ont été bloqués pendant quelques jours, surtout aux Etats-Unis. Mais il y a eu un rebond dans les semaines qui ont suivi.
Avec le coronavirus, il y a aussi de la peur mais c'est celle du confinement.
Plan d'économie et formation
Autres articles
TourMaG.com - Comment anticiper cette crise au sein de votre entreprise ?
Pierre Cosentino : Cette crise va avoir un coût pour tout le monde. Chez Nautil, nous avons décidé de réagir en mettant en place un plan d'économies qui nous permettra de baisser de 15% les charges sur deux mois.
Dans le même temps, nous avons confirmé le maintien de l'emploi dans l'entreprise, dont les personnes embauchées en début d'année qui étaient en période d'essai. Nous avons prévu structurellement de pouvoir assurer les perspectives de croissance. Nous ne fermons pas tous les robinets.
Il faut que les entreprises agissent en ce sens. Nous constatons une chute des demandes que ce soit dans le business travel et le loisir.
Nous profitons ainsi de cette période durant laquelle nous avons moins de demandes pour former nos équipes. Nous avons prévu 3 éductours. Habituellement ces opérations sont organisées pendant la saison plus creuse, en mai ou juin.
Nous avons également mis en place, il y a une quinzaine de jours, des facilités commerciales pour inciter les clients à réserver. Tous les clients qui souhaitent partir cet été, à partir du 1er juillet, ont la possibilité d'annuler sans frais jusqu'au 30 avril 2020. C'est le moment pour eux de réserver et nous voulons les rassurer.
Pierre Cosentino : Cette crise va avoir un coût pour tout le monde. Chez Nautil, nous avons décidé de réagir en mettant en place un plan d'économies qui nous permettra de baisser de 15% les charges sur deux mois.
Dans le même temps, nous avons confirmé le maintien de l'emploi dans l'entreprise, dont les personnes embauchées en début d'année qui étaient en période d'essai. Nous avons prévu structurellement de pouvoir assurer les perspectives de croissance. Nous ne fermons pas tous les robinets.
Il faut que les entreprises agissent en ce sens. Nous constatons une chute des demandes que ce soit dans le business travel et le loisir.
Nous profitons ainsi de cette période durant laquelle nous avons moins de demandes pour former nos équipes. Nous avons prévu 3 éductours. Habituellement ces opérations sont organisées pendant la saison plus creuse, en mai ou juin.
Nous avons également mis en place, il y a une quinzaine de jours, des facilités commerciales pour inciter les clients à réserver. Tous les clients qui souhaitent partir cet été, à partir du 1er juillet, ont la possibilité d'annuler sans frais jusqu'au 30 avril 2020. C'est le moment pour eux de réserver et nous voulons les rassurer.
"Il faut que la profession soit soudée"
TourMaG.com - Quid des annulations chez Oovatu ?
Pierre Cosentino : Les annulations directement liées au CODIV-19 sont relativement faibles sur février. En départs, cela représente 1% de notre chiffre d'affaires.
Nous appliquons les recommandations du SETO et des Entreprises du Voyage pour le report sans frais. Je rejoins la parole des deux syndicats mais aussi de Laurent Abitbol. Il faut que la profession soit soudée et forte sur ce point.
Toute notre profession va être durement impactée, personne ne va en sortir plus fort. Mais nous nous préparons à rebondir. Nous travaillons à la sortie de crise que, personnellement, je vois d'ici fin avril, voire début mai. En attendant, nous sommes prêts à affronter cet ouragan.
Tous les jours cette crise nous coûte de l'argent. J'espère que cela ne fera pas trop de victimes. Les entreprises fragilisées ou qui manquent de cash, risquent de ne pas survivre.
Pierre Cosentino : Les annulations directement liées au CODIV-19 sont relativement faibles sur février. En départs, cela représente 1% de notre chiffre d'affaires.
Nous appliquons les recommandations du SETO et des Entreprises du Voyage pour le report sans frais. Je rejoins la parole des deux syndicats mais aussi de Laurent Abitbol. Il faut que la profession soit soudée et forte sur ce point.
Toute notre profession va être durement impactée, personne ne va en sortir plus fort. Mais nous nous préparons à rebondir. Nous travaillons à la sortie de crise que, personnellement, je vois d'ici fin avril, voire début mai. En attendant, nous sommes prêts à affronter cet ouragan.
Tous les jours cette crise nous coûte de l'argent. J'espère que cela ne fera pas trop de victimes. Les entreprises fragilisées ou qui manquent de cash, risquent de ne pas survivre.
"La clientèle est assez mature"
TourMaG.com - Quel est votre feeling par rapport à la clientèle ?
Pierre Cosentino : La clientèle est assez mature. Avec de la réassurance, les clients comprennent tout à fait nos positions et ne sont pas tombés dans la psychose.
Et puis, si la demande a chuté, il y a encore de la demande. Ce mardi 3 mars 2020, nous avons enregistré une centaine de cotations. C'est 20% de moins qu'un jour classique.
TourMaG.com - Faillite de compagnies aériennes, grèves, coronavirus... cela commence à faire beaucoup ! Comment vont vos équipes, gardent-elles le moral ?
Pierre Cosentino : Oui nos équipes sont fatiguées mais comme tout le monde. Les deux mois de grève en Île-de-France, notamment les perturbations sur le réseau RATP, ont éprouvé les collaborateurs.
Heureusement nos équipes sont formidables, elles soutiennent l'entreprise.
Dans un cas pareil, il ne faut surtout pas être dans le déni. La situation est stressante.
Comme je vous l'expliquais, nous avons rassuré les salariés sur le maintien de leur emploi, sur notre faculté à assumer nos pertes. Nous maintenons l'ouverture de notre bureau à Bordeaux dans quelques semaines. Et nous profitons de la période pour organiser des éductours...
En entreprise, lorsque vous prenez conscience des difficultés, vous avez déjà résolu 50% du problème.
Pierre Cosentino : La clientèle est assez mature. Avec de la réassurance, les clients comprennent tout à fait nos positions et ne sont pas tombés dans la psychose.
Et puis, si la demande a chuté, il y a encore de la demande. Ce mardi 3 mars 2020, nous avons enregistré une centaine de cotations. C'est 20% de moins qu'un jour classique.
TourMaG.com - Faillite de compagnies aériennes, grèves, coronavirus... cela commence à faire beaucoup ! Comment vont vos équipes, gardent-elles le moral ?
Pierre Cosentino : Oui nos équipes sont fatiguées mais comme tout le monde. Les deux mois de grève en Île-de-France, notamment les perturbations sur le réseau RATP, ont éprouvé les collaborateurs.
Heureusement nos équipes sont formidables, elles soutiennent l'entreprise.
Dans un cas pareil, il ne faut surtout pas être dans le déni. La situation est stressante.
Comme je vous l'expliquais, nous avons rassuré les salariés sur le maintien de leur emploi, sur notre faculté à assumer nos pertes. Nous maintenons l'ouverture de notre bureau à Bordeaux dans quelques semaines. Et nous profitons de la période pour organiser des éductours...
En entreprise, lorsque vous prenez conscience des difficultés, vous avez déjà résolu 50% du problème.
"Le risque de voyager n'est pas plus important que de ne pas voyager"
TourMaG.com - Quel message souhaitez-vous faire passer aux professionnels du tourisme qui nous lisent, mais aussi aux voyageurs ?
Pierre Cosentino : Le risque de voyager n'est pas plus important que celui de ne pas voyager. Il y a moins de risque à aller au Vietnam ou à visiter les temples d'Angkor que de prendre le métro ou le train.
Regardez à l’Île Maurice, il n'y a aucun cas de contamination ! Et la destination a pris des mesures pour rassurer les voyageurs. Idem sur la Thaïlande, les mesures prises sont faites pour rassurer les voyageurs.
C'est maintenant qu'il faut aller en Thaïlande ! Les plages de Ko Phi Phi, de Phuket, n'attendent que les voyageurs sans les problèmes liés au sur-tourisme. Profitons d'aller visiter tous ces pays et les autres et de bénéficier d'un moment exceptionnel.
En résumé, soyons prêts à affronter la situation qui évolue chaque jour et à envoyer nos clients dans les pays où il n'y a aucun danger.
Pierre Cosentino : Le risque de voyager n'est pas plus important que celui de ne pas voyager. Il y a moins de risque à aller au Vietnam ou à visiter les temples d'Angkor que de prendre le métro ou le train.
Regardez à l’Île Maurice, il n'y a aucun cas de contamination ! Et la destination a pris des mesures pour rassurer les voyageurs. Idem sur la Thaïlande, les mesures prises sont faites pour rassurer les voyageurs.
C'est maintenant qu'il faut aller en Thaïlande ! Les plages de Ko Phi Phi, de Phuket, n'attendent que les voyageurs sans les problèmes liés au sur-tourisme. Profitons d'aller visiter tous ces pays et les autres et de bénéficier d'un moment exceptionnel.
En résumé, soyons prêts à affronter la situation qui évolue chaque jour et à envoyer nos clients dans les pays où il n'y a aucun danger.