Yannick Faucon (EDV) : "j'aimerais que les adhérents prennent du recul sur eux-mêmes"

TourMaG.com - Pouvez-vous nous présenter la convention des EDV Rhône-Alpes Auvergne Centre Est qui approche ?

Yannick Faucon : Tout d'abord la convention se tiendra en Cappadoce, dans une région proche de chez nous, car nous essayons dorénavant de rester dans des destinations moyen-courriers.

Égoïstement j'organise les déplacements sur des destinations que je ne connais pas (rire), avec la collaboration du président de la convention, Philippe Le Fur de Keep Call. Nous voulons faire prendre conscience aux agents de voyages, qu'il existe des destinations merveilleuses à seulement quelques heures de vol.

La Cappadoce est une véritable expérience et une région qui propose des hôtels introuvables ailleurs.

Pour tout vous dire, tout est parti de l'aéroport d'Istanbul qui sera le point d'orgue du séjour. Nous avons cherché un lieu atypique, à savoir l'Anatolie Centrale, tout en étant pas mal desservi par l'aérien, ce qui facilite l'acheminement.

TourMaG.com - Que représente la région des EDV que vous présidez ?

Yannick Faucon : Je couvre une grande région qui va de l'Auvergne, Rhône-Alpes Bourgogne et une partie de la Franche-Comté. Cela représente 180 immatriculations, attention je ne dis pas agences, car un adhérent peut rassembler plusieurs points de vente.

La convention est l'occasion d'échanger sur notre profession et de se rencontrer. Je voudrais souligner, que pour ce nouvel événement, nous avons créé un site qui centralise toutes les informations dans un carnet de voyage, pour professionnaliser notre convention.

Et une fois de plus, nous faisons le plein avec 70 personnes qui seront du voyage.

TourMaG.com - Quelle sera la thématique de la convention ?

Yannick Faucon : Les séances de travail seront axées sur la formation, mieux former pour mieux vendre. Nous sommes partis du postulat qu'il y avait un décalage entre la formation des écoles et la réalité du terrain.

L'idée est d'amener des échanges entre les organismes de formation, ou sur les problèmes d'attractivités, car les jeunes ne sont plus séduits. Ils y viennent bien souvent par défaut et n'y restent pas.

Nous voulons échanger pour remédier à ces problèmes. De plus, une conférencière, Christine Morlet va avoir pour rôle de remettre en question les dirigeants.

Ces derniers cherchent toujours le mouton à 5 pattes, sauf qu'il n'existe pas, les millennials d'aujourd'hui ne sont pas les travailleurs des années 1970 ou 80.

La façon de travailler à évoluer, mais est-ce que nous nous sommes adaptés ? La conférencière prendra le contre-pied en donnant des billes pour s'adapter à cette nouvelle population et pour faire travailler tous les acteurs du tourisme.

TourMaG.com - Il y a aussi une ouverture vers les pratiques qui ont lieu ailleurs...

Yannick Faucon : En effet, Valérie Boned va apporter les actions et bonnes pratiques des EDV, mais pour illustrer et prendre de la hauteur, le syndicat Turc (TURSAB) expliquera sa vision.

TURSAB a une particularité propre puisqu'il est habilité à délivrer les immatriculations, nous allons essayer de mieux comprendre comment cette double casquette se conjugue.

Dans le même temps, Michel De Blust, secrétaire général de l'ECTAA donnera une vision plus générale de l'Europe.

TourMaG.com - Quel message vous souhaitez faire passer ?

Yannick Faucon : Au-delà de la destination, j'aimerais que les adhérents prennent du recul sur eux-mêmes, qu'ils apprennent à voir les postulants sous un autre angle.

Il faut casser les codes et changer ses habitudes, pour voir les jeunes différemment.

Dans le même temps, nous aimerions que les écoles prennent conscience que les besoins du terrain ont évolué sans qu'elles aient pris en compte cette évolution.

J'aimerais qu'il y ait des échanges entre les deux côtés pour travailler mieux ensemble, pour redonner envie de faire ces métiers du tourisme.

TourMaG.com - Il y a un autre sujet sur la formation des dirigeants ?

Yannick Faucon : En effet, c'est un peu un jeu de mots, un commissaire aux comptes va venir pour parler de la Loi Pacte, et traitera du sujet "mieux former pour mieux vendre...son agence".

Au sein des EDV, nous avons beaucoup de têtes blanches, il y a énormément d'interrogations sur la transmission et la filiation.

TourMaG.com - Pour changer de sujet, 2018 fut une année très chaotique pour le tourisme, 2019 est plus calme. Quelles sont selon vous les sujets ?

Yannick Faucon : Je ne vous rejoins pas sur ce point, 2019 n'est pas du tout plus calme, d'autres sujets sont arrivés et découlent de l'année précédente.

La polémique sur la question carbone et les déplacements en avion posent des questions sur notre profession. Nous devons rester vigilants et défendre les intérêts de notre secteur, tout en protégeant le monde qui nous entoure.

Il y a une véritable prise de conscience des problèmes environnementaux. En 2018, les problèmes étaient liés typiquement à notre métier, cette année ils sont sociétaux et mondiaux.

TourMaG.com - Vous arrivez à mi-mandat, quel bilan et perspective ?

Yannick Faucon : Il y a une dynamique portée par les présidents de région pour être plus proche des adhérents, pour arrêter le parisianisme, les agences en région ont droit à la parole.

Nous sommes les intermédiaires entre Paris et les directions régionales, nous sommes le relais.

Valérie Boned apporte par son dynamisme beaucoup de choses, tout comme Lucien Salemi lui aussi, nous mettons en place des comités des régions qui se déplacent partout.

Nous essayons d'être plus proches de nos adhérents.

TourMaG.com - Avez-vous des visées nationales ?

Yannick Faucon : Je suis au Conseil d'administration national déjà, cela me va bien, je ne me sens pas trop à l'étroit au niveau de la région.

Nous ne sommes pas encore en 2020, nous ne sommes qu'en 2019, le chemin est encore long et je verrais en temps voulu.