Les conseils d'une avocate en droit du tourisme sur les pièges à éviter dans la vente de voyages sur les réseaux sociaux -Depositphotos @bigtunaonline
C'est l'histoire d'un escroc qui s'est un peu trop inspiré du logo de Snapchat sur lequel il sévissait.
Comme le révèlent nos confrères du Parisien, l'entrepreneur qui sévit sous le nom de l'entreprise Valbuenux Voyages ou Valbuenux Travel (selon les comptes sur les réseaux) a totalement ghosté ses clients, tout en prenant leur argent.
Présent sur le célèbre réseau social au petit fantôme, Mathieu Melek s'est auto-promulgué agent de voyages.
Grâce à des vidéos d'influenceurs, dont une de Jaymax (1,4 million d'abonnés), il fait partir ses followers à des prix défiant toute concurrence. Les affaires décollent, les voyageurs... presque.
Faisant pleinement confiance à Valbuenux Voyages, non seulement en raison des vidéos des célébrités, mais aussi par ce que des personnes de son entourage sont parties avec ladite société, une jeune femme réserve un séjour pour un total de 2 420 euros.
Tout se passe sur les réseaux sociaux, les traces écrites seraient minces, voire inexistantes.
Comme le révèlent nos confrères du Parisien, l'entrepreneur qui sévit sous le nom de l'entreprise Valbuenux Voyages ou Valbuenux Travel (selon les comptes sur les réseaux) a totalement ghosté ses clients, tout en prenant leur argent.
Présent sur le célèbre réseau social au petit fantôme, Mathieu Melek s'est auto-promulgué agent de voyages.
Grâce à des vidéos d'influenceurs, dont une de Jaymax (1,4 million d'abonnés), il fait partir ses followers à des prix défiant toute concurrence. Les affaires décollent, les voyageurs... presque.
Faisant pleinement confiance à Valbuenux Voyages, non seulement en raison des vidéos des célébrités, mais aussi par ce que des personnes de son entourage sont parties avec ladite société, une jeune femme réserve un séjour pour un total de 2 420 euros.
Tout se passe sur les réseaux sociaux, les traces écrites seraient minces, voire inexistantes.
Snapchat, Instagram, Facebook : Comment vérifier la fiabilité d’un agent de voyages ?
Cet été et à quelques jours du départ pour Hurghada en Egypte, la cliente s'inquiète de ne pas avoir de nouvelles de son "agent de voyages". Elle tente d'appeler sur le numéro par lequel, elle a effectué sa réservation.
"A notre grande surprise, c'est une femme qui répond. Elle nous informe que ce n'est plus le numéro de l'agence et que plusieurs personnes sont dans le même cas que nous," précise une cliente lésée sur Twitter.
Celle-ci récupère alors les contacts téléphoniques des autres voyageurs arnaqués et crée un groupe sur Whatsapp.
D'après l'article du Parisien, plusieurs dizaines de voyageurs ont été escroqués pour des sommes "exorbitantes". Depuis le fameux Mathieu Melek n'a plus donné de nouvelles.
Au-delà, du simple bouche-à-oreille virtuel et des publicités des influenceurs, c'est aussi parce que Valbuenux Voyages est une société "officielle et déclarée" que ces personnes lui faisaient totalement confiance.
Pourtant, comme de nombreuses autres professions être agent de voyages ne se décrète pas, la réglementation est même très stricte.
"Tout vendeur a l’obligation d’afficher un certain nombre d’informations appelées « mentions légales » en ligne," précise Chloé Rezlan, avocate en droit du tourisme, droit commercial et des assurances.
Sans aller plus loin, aucune information officielle ne figurait sur son profil Snapchat ou encore Instagram. Ce dernier existe toujours, alors que le 1er a été supprimé et son site internet est désactivé.
En premier lieu, vous devez systématiquement pouvoir identifier la dénomination sociale de la société ou le numéro de SIREN de l’entrepreneur individuel.
Une information importante, car elle permet "de vérifier d'une part l’existence juridique du vendeur et d'autre part vérifier si l'entreprise est autorisée à vendre des voyages en étant immatriculée au registre des opérateurs de voyages et de séjours."
"A notre grande surprise, c'est une femme qui répond. Elle nous informe que ce n'est plus le numéro de l'agence et que plusieurs personnes sont dans le même cas que nous," précise une cliente lésée sur Twitter.
Celle-ci récupère alors les contacts téléphoniques des autres voyageurs arnaqués et crée un groupe sur Whatsapp.
D'après l'article du Parisien, plusieurs dizaines de voyageurs ont été escroqués pour des sommes "exorbitantes". Depuis le fameux Mathieu Melek n'a plus donné de nouvelles.
Au-delà, du simple bouche-à-oreille virtuel et des publicités des influenceurs, c'est aussi parce que Valbuenux Voyages est une société "officielle et déclarée" que ces personnes lui faisaient totalement confiance.
Pourtant, comme de nombreuses autres professions être agent de voyages ne se décrète pas, la réglementation est même très stricte.
"Tout vendeur a l’obligation d’afficher un certain nombre d’informations appelées « mentions légales » en ligne," précise Chloé Rezlan, avocate en droit du tourisme, droit commercial et des assurances.
Sans aller plus loin, aucune information officielle ne figurait sur son profil Snapchat ou encore Instagram. Ce dernier existe toujours, alors que le 1er a été supprimé et son site internet est désactivé.
En premier lieu, vous devez systématiquement pouvoir identifier la dénomination sociale de la société ou le numéro de SIREN de l’entrepreneur individuel.
Une information importante, car elle permet "de vérifier d'une part l’existence juridique du vendeur et d'autre part vérifier si l'entreprise est autorisée à vendre des voyages en étant immatriculée au registre des opérateurs de voyages et de séjours."
Réseaux sociaux : une agence de voyages doit être immatriculée !
Pour vérifier cela, rien de plus simple, surtout pour des personnes qui passent des heures sur internet.
Il suffit de renseigner la dénomination sociale (le nom de l'entreprise) et/ou le SIREN de l’opérateur sur la page d’Atout France (cliquez ici pour y accéder).
Seuls les professionnels enregistrés sur ce registre sont autorisés à vous vendre des séjours. Les autres ne sont pas des agents de voyages officiels, une distinction importante en cas de problème lors de votre voyage ou défaillance de l'entreprise.
Pour Valbuenux Travel, cette vérification aurait pu mettre la puce à l'oreille des potentiels voyageurs et clients.
En effet, l'entreprise ne possède pas d'immatriculation auprès d'Atout France, l'opérateur de l'Etat français chargé du développement touristique et du registre des opérateurs de voyage.
L'immatriculation est renouvelable tous les 3 ans.
Pour obtenir cette immatriculation indispensable pour exercer, le professionnel doit justifier l'obtention d'une garantie financière "affectée au remboursement des fonds reçus au titre des engagements qu'il a contractés à l'égard de sa clientèle," précise le site Je suis Entrepreneur..
Ce n'est pas tout, il doit aussi bénéficier d'une assurance responsabilité civile professionnelle.
D'après les termes de l’article R.211-2 du Code du tourisme,. les agences de voyages ou tour-opérateurs immatriculés doivent mentionner, outre les mentions légales habituelles : le nom ou la raison sociale et la forme juridique de l'entreprise ou de l'organisme, leur numéro d'immatriculation, le nom et l'adresse de leur garant financier et de leur assureur dans leur correspondance et les documents contractuels.
"Ces informations doivent figurer sur leurs sites internet et leurs contrats," poursuit Chloé Rezlan.
Sur les documents non-contractuels ou publicitaires doivent figurer le nom et l'adresse de l'entreprise ou de l'organisme et son numéro d'immatriculation.
Il suffit de renseigner la dénomination sociale (le nom de l'entreprise) et/ou le SIREN de l’opérateur sur la page d’Atout France (cliquez ici pour y accéder).
Seuls les professionnels enregistrés sur ce registre sont autorisés à vous vendre des séjours. Les autres ne sont pas des agents de voyages officiels, une distinction importante en cas de problème lors de votre voyage ou défaillance de l'entreprise.
Pour Valbuenux Travel, cette vérification aurait pu mettre la puce à l'oreille des potentiels voyageurs et clients.
En effet, l'entreprise ne possède pas d'immatriculation auprès d'Atout France, l'opérateur de l'Etat français chargé du développement touristique et du registre des opérateurs de voyage.
L'immatriculation est renouvelable tous les 3 ans.
Pour obtenir cette immatriculation indispensable pour exercer, le professionnel doit justifier l'obtention d'une garantie financière "affectée au remboursement des fonds reçus au titre des engagements qu'il a contractés à l'égard de sa clientèle," précise le site Je suis Entrepreneur..
Ce n'est pas tout, il doit aussi bénéficier d'une assurance responsabilité civile professionnelle.
D'après les termes de l’article R.211-2 du Code du tourisme,. les agences de voyages ou tour-opérateurs immatriculés doivent mentionner, outre les mentions légales habituelles : le nom ou la raison sociale et la forme juridique de l'entreprise ou de l'organisme, leur numéro d'immatriculation, le nom et l'adresse de leur garant financier et de leur assureur dans leur correspondance et les documents contractuels.
"Ces informations doivent figurer sur leurs sites internet et leurs contrats," poursuit Chloé Rezlan.
Sur les documents non-contractuels ou publicitaires doivent figurer le nom et l'adresse de l'entreprise ou de l'organisme et son numéro d'immatriculation.
Agences de voyages : est-il possible d'exercer seulement sur les réseaux sociaux ?
Autant de conditions indispensables qui font dire à l'avocate en droit du tourisme, que l'exercice de la profession d'agent de voyages ne peut que difficilement se faire uniquement sur les réseaux sociaux.
"Il n’y a pas d’interdiction de commercialiser les séjours sur les réseaux sociaux. Il est donc tout à fait possible de présenter les séjours vendus par le professionnel sur un réseau social tels qu’Instagram, Facebook, Snapchat ou encore Tiktok.
Il est difficile, voire impossible, pour un professionnel de respecter l’ensemble de ses obligations en commercialisant uniquement par ce biais en raison notamment de son obligation de délivrer des informations précontractuelles sur un support durable," rappelle Chloé Rezlan.
Ainsi, les informations propres au voyage ne peuvent pas être seulement délivrées en vidéo ou oralement, mais cela doit être fait par écrit (physique ou digital).
Si ces informations ne figurent pas sur les réseaux sociaux ou le site internet, n’hésitez pas à les demander au vendeur potentiel.
Le vendeur doit ainsi vous transmettre, "avant la réservation, un certain nombre d’informations" sur les caractéristiques principales du voyage listées à l’article R.211-4 du Code du tourisme (dates, itinéraires, prix total, modalités de paiement, conditions applicables en matière de passeports et de visas, informations sur les assurances obligatoires…).
Et les obligations ne s'arrêtent pas là, car les agents de voyages doivent également informer le voyageur sur ses droits essentiels au titre de la directive européenne (UE) 2015/2302.
A lire : "La casquette de juriste est devenue fondamentale pour les pros du tourisme"
Cette dernière traite sur les éventuels frais de résolution, la possibilité de modifier le contrat, ou encore sur l’aide fournie en cas de difficulté… Maintenant pour les personnes victimes d'une arnaque, l'avocate en droit du tourisme donne quelques conseils.
"Les clients victimes de telles pratiques peuvent demander réparation devant le juge, soit en déposant plainte pour escroquerie, soit en demandant la réparation de leur préjudice directement devant le juge civil.
Il peut également être intéressant de signaler l’opérateur à la DGCCRF pour essayer de stopper ces pratiques."
Vous l'aurez compris, sur les réseaux sociaux ou dans les boutiques, les professionnels du tourisme ne sont pas que des commerciaux, des super négociateurs, mais aussi des personnes qui doivent respecter une lourde réglementation.
N'est pas agent de voyages qui veut !
"Il n’y a pas d’interdiction de commercialiser les séjours sur les réseaux sociaux. Il est donc tout à fait possible de présenter les séjours vendus par le professionnel sur un réseau social tels qu’Instagram, Facebook, Snapchat ou encore Tiktok.
Il est difficile, voire impossible, pour un professionnel de respecter l’ensemble de ses obligations en commercialisant uniquement par ce biais en raison notamment de son obligation de délivrer des informations précontractuelles sur un support durable," rappelle Chloé Rezlan.
Ainsi, les informations propres au voyage ne peuvent pas être seulement délivrées en vidéo ou oralement, mais cela doit être fait par écrit (physique ou digital).
Si ces informations ne figurent pas sur les réseaux sociaux ou le site internet, n’hésitez pas à les demander au vendeur potentiel.
Le vendeur doit ainsi vous transmettre, "avant la réservation, un certain nombre d’informations" sur les caractéristiques principales du voyage listées à l’article R.211-4 du Code du tourisme (dates, itinéraires, prix total, modalités de paiement, conditions applicables en matière de passeports et de visas, informations sur les assurances obligatoires…).
Et les obligations ne s'arrêtent pas là, car les agents de voyages doivent également informer le voyageur sur ses droits essentiels au titre de la directive européenne (UE) 2015/2302.
A lire : "La casquette de juriste est devenue fondamentale pour les pros du tourisme"
Cette dernière traite sur les éventuels frais de résolution, la possibilité de modifier le contrat, ou encore sur l’aide fournie en cas de difficulté… Maintenant pour les personnes victimes d'une arnaque, l'avocate en droit du tourisme donne quelques conseils.
"Les clients victimes de telles pratiques peuvent demander réparation devant le juge, soit en déposant plainte pour escroquerie, soit en demandant la réparation de leur préjudice directement devant le juge civil.
Il peut également être intéressant de signaler l’opérateur à la DGCCRF pour essayer de stopper ces pratiques."
Vous l'aurez compris, sur les réseaux sociaux ou dans les boutiques, les professionnels du tourisme ne sont pas que des commerciaux, des super négociateurs, mais aussi des personnes qui doivent respecter une lourde réglementation.
N'est pas agent de voyages qui veut !