Air Seychelles revient à Paris avec l'aide d'Etihad

Après deux ans et demi d'absence, un avion d'Air Seychelles s'est posé mercredi 2 juillet sur le tarmac de l'aéroport Charles de Gaulle.

Un retour orchestré en grande partie par son principal actionnaire : Etihad Airways.

"Le soutien de notre partenaire a été crucial afin de revenir en Europe plus tôt que prévu" avoue d'ailleurs Joël Morgan, le ministre de l'intérieur et des transports et président du conseil d'Air Seychelles.

En janvier 2012, la compagnie d'Abu Dhabi a investi 45 millions de dollars en échange d'une prise de participation de 40% au sein de l'opérateur seychellois. Elle doit en assurer le management pendant cinq ans.

Depuis lors, Air Seychelles a remonté la pente et vient de clôturer une seconde année successive de rentabilité. Son bénéfice net a grimpé de 171 % pour atteindre 3 millions de dollars US (2,17 millions d'euros).

Son revenu global est en progression de 107 % par rapport à 2012 pour 88,7 millions $US (64 millions d'euros). Elle a transporté 352 474 passagers soit 195 857 sur le réseau international (+100 %) et 156 617 sur les lignes domestiques (+9 %).

Son vol sur Paris est le seul pour l'instant programmé en Europe.

"Nous sommes revenus avec un produit amélioré, de nouveaux services et une flotte rajeunie" se réjouit Manoj Papa, le CEO.

La ligne Paris-Mahé est opérée avec un Airbus A 330-200 qui appartient à Etihad et qui fera une escale d'une heure trente à Abu Dhabi. Le tronçon entre Paris et l'émirat est déjà à la vente sur le site d'Etihad.

"Nous utilisons donc les droits de trafic d'Etihad car ce n'est pas un vol direct " précise Joël Morgan, le ministre des transports.

La compagnie du Golfe utilise désormais la totalité des 18 droits de trafic dont elle dispose sur le territoire français.

Ce nouveau vol de nuit partira de Charles de Gaulle les mardi et jeudi à 20h35, avant de revenir les mercredi et vendredi à 21h50. Soit un total de 1016 sièges par semaine.

L'appareil est équipé de 18 fauteuils en classe affaires (inclinables à 180°) et de 236 sièges en économie.

Ce calendrier a été conçu pour offrir un accès au réseau de 18 connexions vers d'autres destinations de l'Océan Indien.

La compagnie est d'ailleurs en discussion avec Air France pour rétablir le code-share qu'elle avait avant l'arrêt de ses vols. "Nous sommes en contact, mais les négociations s'avèrent compliquées" avoue Joël Morgan.

Elle a également engagé Christine Ozouf, une ancienne de Jet Airways et United, pour développer les relations avec les agences de voyages et inciter les tour-opérateurs à prendre des engagements sur la ligne.

Cette nouvelle liaison devrait booster la fréquentation des Français sur place, qui étaient 35 765 à s'y rendre l'an passé, soit une augmentation de 11%.

La future compagnie privée Seychelles Airlines vient de déposer une demande d'autorisation auprès de l'aviation civile locale afin d'opérer des vols dès l'automne prochain. Mais le projet est loin d'être abouti.

"Il ne pourront pas utiliser le nom "Seychelles" car il est protégé" explique Joël Morgan, le ministre de l'intérieur et des transports.

"Nous devons également analyser avec attention leur business modèle afin de juger de sa solidité. Car imaginez l'impact sur l'image de notre pays si cette compagnie ne tenait pas la route".

Si ce nouvel opérateur obtenait toutes les autorisations nécessaires pour un vol direct sans escale entre l'archipel et l'Europe, il viendrait concurrencer de plein fouet la ligne d'Air Seychelles, qui doit faire un stop à Abu Dhabi.