Le transport aérien est-il la "vache à lait" et la variable d'ajustement budgétaire sous prétexte qu'il génère 2 à 3% des émissions gazeuses en France ? /crédit DepositPhoto
Quand la Commission européenne affirme que l’aviation est devenue un catalyseur de la croissance économique et que la performance élevée du secteur contribue à la santé économique de l’économie européenne, il semblerait, à l’annonce des dispositions inscrites dans le Projet de la Loi de finances 2025 appliquées au transport aérien, que nos gouvernants ont un tout autre point de vue en ce qui concerne ce secteur d’activité en France.
Nous pouvons comprendre qu’à un moment particulièrement critique pour les finances publiques de notre pays le gouvernement explore toutes les pistes pour réduire le déficit budgétaire.
Mais comme le déclare François Durovray, notre nouveau ministre des transports, est-il légitime d’imposer aux acteurs du transport aérien une facture fiscale supplémentaire de 1 milliard d’euros justifiée par la sempiternelle argumentation que notre activité génère 2 à 3% des émissions gazeuses en France ?
Peut-on rappeler, d’une part que ce ratio était déjà exactement le même il y a une vingtaine d’années quand dans le même temps le trafic n’a cessé de croitre diminuant de facto l’évolution de ce critère ?
Et que d’ autre part, comme l’affirmait il y a encore peu Elisabeth Borne, alors Première Ministre, que la fiscalité n’a pas fait avancer la transition écologique.
Nous pouvons comprendre qu’à un moment particulièrement critique pour les finances publiques de notre pays le gouvernement explore toutes les pistes pour réduire le déficit budgétaire.
Mais comme le déclare François Durovray, notre nouveau ministre des transports, est-il légitime d’imposer aux acteurs du transport aérien une facture fiscale supplémentaire de 1 milliard d’euros justifiée par la sempiternelle argumentation que notre activité génère 2 à 3% des émissions gazeuses en France ?
Peut-on rappeler, d’une part que ce ratio était déjà exactement le même il y a une vingtaine d’années quand dans le même temps le trafic n’a cessé de croitre diminuant de facto l’évolution de ce critère ?
Et que d’ autre part, comme l’affirmait il y a encore peu Elisabeth Borne, alors Première Ministre, que la fiscalité n’a pas fait avancer la transition écologique.
"La fiscalité n’a pas fait avancer la transition écologique..."
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Jean-Pierre Sauvage : "La décroissance ne peut avoir que des effets pernicieux"
Reprenant les déclarations de notre ministre des transports lors de la conférence de presse qu’il a tenue dernièrement à l’occasion d’une visite chez Airbus à Toulouse, est-ce que ce projet de taxation, équilibré à ses yeux, répond comme il le déclare aux enjeux industriels, commerciaux et environnementaux ?
Comme toutes les parties prenantes préoccupées par ce sujet, nous pouvons exprimer quelques doutes quant à l’adéquation de cette imposition avec l’objectif de performance économique, tel que le prône la Commission européenne.
A tout le moins nous prenons acte de la prise en compte par le ministre « de la légitimité des réactions du secteur et de les comprendre. »
Mais réduire, comme j’ai pu le lire, l’appréciation des conséquences de ces dispositions fiscales, à l’aune du prix d’un capuccino ou d’un café liégeois, semble être un raccourci peu compatible avec l’impact et le coût faramineux qu’elles représentent pour l’industrie du transport aérien et des activités s’y rattachant.
Plus qu’une nouvelle flambée des taxes entravant la compétitivité des acteurs du transport aérien, ces derniers peuvent-ils espérer un jour ne plus être une variable d’ajustement budgétaire mais considérés comme un vecteur essentiel du développement économique et touristique de notre pays ?
Jean-Pierre SAUVAGE
Président BAR France www.barfrance.fr
Comme toutes les parties prenantes préoccupées par ce sujet, nous pouvons exprimer quelques doutes quant à l’adéquation de cette imposition avec l’objectif de performance économique, tel que le prône la Commission européenne.
A tout le moins nous prenons acte de la prise en compte par le ministre « de la légitimité des réactions du secteur et de les comprendre. »
Mais réduire, comme j’ai pu le lire, l’appréciation des conséquences de ces dispositions fiscales, à l’aune du prix d’un capuccino ou d’un café liégeois, semble être un raccourci peu compatible avec l’impact et le coût faramineux qu’elles représentent pour l’industrie du transport aérien et des activités s’y rattachant.
Plus qu’une nouvelle flambée des taxes entravant la compétitivité des acteurs du transport aérien, ces derniers peuvent-ils espérer un jour ne plus être une variable d’ajustement budgétaire mais considérés comme un vecteur essentiel du développement économique et touristique de notre pays ?
Jean-Pierre SAUVAGE
Président BAR France www.barfrance.fr
Jean-Pierre Sauvage a effectué toute sa carrière dans le secteur du transport aérien.
Après ses fonctions comme Directeur général d'Iberia, il est depuis 2000 le président du BAR France (Board of airline representatives) qui représente près de 90 compagnies aériennes françaises et étrangères exerçant une activité en France.
Après ses fonctions comme Directeur général d'Iberia, il est depuis 2000 le président du BAR France (Board of airline representatives) qui représente près de 90 compagnies aériennes françaises et étrangères exerçant une activité en France.