Anti-booking : le chatbot Zoé veut se déployer dans le monde en 2019

Il y a un peu plus de six mois, nous vous présentions Zoé, un chatbot féminin aux lèvres teintes de rouges dédié aux établissements hôteliers.

"A l'origine les responsables d'établissement que je rencontrais, se posait la question de la captation des réservations parties vers Booking. Comment faire pour attirer la clientèle, sans être débordé par les e-mails et la paperasse ?" explique Daniel Doppler, le fondateur de The Colossal Factory.

C'est ainsi que l'idée de créer une petite fenêtre conversationnelle sur le site internet même de l'hôtelier est apparue.

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Aujourd'hui, Zoé parle en tout huit langues dont néerlandais, portugais, tchèque, allemand.

Si en mai 2018, la start-up a généré de l'argent, à la fin de l'année les chiffres sont plus étoffés et les ambitions plus hautes. "Nous avons des clients en Suisse, Brésil, République Tchèque, Angleterre, Etats-Unis et dans plein d'autres pays," se félicite, Daniel Doppler, le fondateur de The Colossal Factory.

Alors que l'exercice se termine, les équipes sont désormais composées d'une vingtaine de personnes, dont un pôle commercial qui a été structuré. The Colossal Factory regarde 2019 avec appétit.

Avec plus de 220 clients à la fin de l'année 2018, la start-up se rapproche de son objectif fixé à 300. "C'est déjà énorme, cela implique beaucoup de travail, de suivi. Nous sommes toujours en plein perfectionnement du bot" explique, le créateur de la start-up.

Cette dernière a noué un partenariat avec Alcatel. Objectif : accompagner le client de bout en bout, du site internet à la chambre d'hôtel.

Une commande vocale Alcatel permettra par exemple à l'hôte de commander depuis son lit une salade césar par la voix. "Nous avons déjà des hôteliers qui nous appellent pour acheter le terminal, alors que la solution n'est pas encore sortie." Celle-ci sera livrée en février 2019.

Alors que le modèle économique était basé sur une mise à disposition payante du chatbot pour les hôteliers, le créateur est en pleine réflexion. "iDepuis, peu nous avons des remontées statistiques incroyables concernant la génération de contacts. En fait, les clients dans leur majorité, consultent d'abord les Booking et autres Expedia avant d'aller sur le site de l'hôtel.

Et une fois sur le site, on se rend compte que [Zoé capte une grande partie des visiteurs,]i raconte Daniel Doppler, le fondateur de The Colossal Factory.

Les contacts générés représentent selon certains établissements entre 30 et 60 000 euros par semaine. S'il est encore trop tôt pour changer le business modèle, la question d'une indexation sur la performance fait son bonhomme de chemin.

Les équipes travaillent aussi sur de nouvelles fonctionnalités. Actuellement Zoé répond aux questions propres à un hôtel. Bientôt elle pourra répondre aussi à "je veux un hôtel à côté de la mer".

Elle sera aussi en mesure de chercher dans l'ensemble d'un catalogue comprenant plusieurs établissements. "Nous avons déjà vendu la solution au groupe Louvre Hôtels." annonce Daniel Doppler.

Pendant que Zoé s'enrichit, grâce à l'IA, la start-up engrange des contrats et compte s'attaquer à d'autres marchés mais surtout continents. Après l'ouverture d'un bureau à Singapour en 2018, ce dernier accueillera bientôt une équipe opérationnelle. "Ce qui est fou dans notre aventure, c'est que nous sommes encore les seuls au monde à proposer cela.

Cet constat montre bien toute la difficulté à appréhender l'intelligence artificielle" analyse le créateur de la start-up. Et pourtant cette complexité n'arrête pas la marche en avant de The Colossal Factory, qui s'attend à une nouvelle levée de fonds de plusieurs millions d'euros, au milieu de l'année 2019.

"Cela nous permettra de sortir l'artillerie lourde et de développer Zoé à l'échelle mondiale. Il ne faut pas avoir peur de l'intelligence artificielle, elle existe pour nous aider" conclue Daniel Doppler.

L'exercice 2018 aura été celui de l'envol, et le prochain devrait être celui de la conquête.

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