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Au Canada, revisiter l’histoire avec les Peuples autochtones 🔑

A expérimenter sans hésiter lors d'un voyage au Canada


A l'heure où le tourisme responsable a le vent en poupe, les peuples autochtones du Canada saisissent l'opportunité et multiplient les propositions pour faire connaître leur histoire, leur culture. Et leur relation à la terre et à la nature bien plus respectueuse que celle du monde "moderne".


Rédigé par le Mardi 7 Novembre 2023

Chemise à carreaux et tresses noires, Tracey Klettl accueille en souriant ses visiteurs dans son ranch nommé « Painted Warriors », c’est à dire « Guerriers peints » en français.

Ce ranch se trouve dans le Comté de Mountain View, à une heure trente de voiture au nord de Calgary, la capitale de la province canadienne de l’Alberta. Autrement dit entre les contreforts des célèbres Rocky Moutains (les « montagnes Rocheuses ») et les grandes plaines de l’Ouest qui n’en finissent pas.

« Par chance, dit d’emblée Tracey, il a plu, ici, au printemps. Cet été, nous n’avons donc pas souffert des incendies ». Si les Français ont souvent entendu parler des grandes plaines de l’Ouest canadien –et aussi américain-, jusqu’à l’été dernier, la plupart ignoraient tout de l’Alberta.

Ils ont découvert l’existence de cette province canadienne parce que les incendies géants qui y ont ravagé quelque 3,5 millions d'hectares de forêts, envoyant leurs fumées jusqu’à New-York, à l’autre bout du continent américain, ont fait la « une » des journaux télévisés du monde entier…

En ce début d’automne, quelques nuages au-dessus des Montagnes rocheuses confirment que tous les feux ne sont pas éteints, mais le ciel est grand bleu entre Calgary et Edmonton. Les vastes forêts de peupliers virent au jaune d’or et, comme d’habitude, dans les champs de céréales à perte de vue, les moissons se terminent à peine. « Ici, observe Tracey, la belle saison est très courte. Il peut neiger dès la mi-octobre ».

En tous cas, dans les bois de « Painted Warriors », le temps reste idéal pour faire du glamping dans les tentes rigides semblables à celles des trappeurs d’autrefois - le confort en plus- aménagées par Tracey Klettl et son compagnon Tim Mearns. Une cabane en dur, bien isolée, attend ceux qui veulent tenter l’aventure l’hiver.


Peuples autochtones : un séduisant cocktail

Peuples autochtones : discussion autour d'un feu de bois, à "Painted Warriors". Au centre, Tracey Klettl (Photo PB).
Peuples autochtones : discussion autour d'un feu de bois, à "Painted Warriors". Au centre, Tracey Klettl (Photo PB).
Dans ce cadre bucolique, Tracey et Tim proposent un séduisant cocktail de vie en plein air et d’initiation à la culture des peuples autochtones qui habitent le Canada depuis des temps immémoriaux, donc bien avant l’arrivée des colons européens au XVIIe siècle.

Tous deux sont des descendants de ces « Premières Nations ». Tracey est originaire de la région qui constitue aujourd'hui le parc national Jasper, à l’ouest de l’Alberta. Tim, lui, vient du Saskatchewan, la province qui jouxte d’un côté l’Alberta et de l’autre, le Manitoba,la troisième des provinces canadiennes dites « des Prairies ».

Très fiers de leur héritage ojibway, cri, michel et mohawk, tous deux en connaissent les us et coutumes et ils s’efforcent de les partager. On ne s’ennuie donc pas une minute à « Painted Warriors » !

En leur compagnie, on essaie, par exemple, d’allumer du feu dans une poignée d’herbe sèche
où l’on a, au préalable, glissé quelques gouttes de résine prélevée sur un pin : pour réussir, il suffit de faire jaillir des étincelles en frottant deux tiges de métal l’une contre l’autre.

Après s’être régalé de grillades cuites au feu de bois, comme les autochtones jadis, l’heure vient de monter à cheval. Une fois sellées, les bêtes sont dirigées vers un manège couvert où Tracey et Tim, cavaliers émérites et moniteurs en équitation, ne sont pas avares d’explications sur la manière de monter à cheval, de se familiariser avec l‘animal, de le diriger en tirant sur la bride.

S'essayer au tir à l'arc

Tracey Klettl qui a gagné des concours nationaux de tir à l'arc excelle dans cette discipline (Photo PB)
Tracey Klettl qui a gagné des concours nationaux de tir à l'arc excelle dans cette discipline (Photo PB)
Un peu plus tard, souvent pour la première fois de leur vie, les visiteurs sont invités à tirer à l’arc.

Tracey a, tout comme Tim, déjà gagné des championnats nationaux. Et tous deux sont également des moniteurs en tir à l’arc. Ils savent donc mieux que quiconque expliquer la (bonne) manière de placer ses pieds dans l’axe de ses hanches, de mettre l’arc à l’épaule, de glisser la flèche dans l’encoche adéquate, de bander la corde qui doit être au niveau du menton, enfin, de viser le centre de la cible.

Après plusieurs essais sur un pré, viennent des exercices dans les bois, cette fois sur des cibles animalières en plastique. Quelques essais plus tard, le novice, un peu aguerri, réussit à planter la flèche dans la périphérie de la cible, sinon dans son milieu… Hourrah !

« Question de technique et d’entraînement », expliquent Tim et Tracey, prompts à rappeler que, jadis, les peuples autochtones du Canada se procuraient une bonne partie de la nourriture en chassant avec arc et flèches.

Après toutes ces activités, le jour, déjà, décline. Il est alors temps de refaire du feu et de préparer le dîner, toujours en plein air. Quitte à s’interrompre au milieu du repas, pour filer avec Tim et son pick -up, guetter à la lisière d’un champ l’apparition d’un grizzli.

Malheureusement, ce soir-là, le claquement d’un coup de fusil met fin à l’espoir d’en voir un. Même le wapiti sorti prudemment du bois pour brouter les chaumes frais, a disparu d’un bond.

Malgré cette déconvenue, la promesse de Tracey et Tim est tenue : tous deux veulent en effet « faire redécouvrir la nature autrement » à ceux qui passent du temps à « Painted Warriors », les aider à « se reconnecter à la terre », leur faire « acquérir une nouvelle façon de voir : le plein air, notre culture et vous-même. C'est le cadeau que nous promettons », disent-ils.

Canada : changer les mentalités

Les vastes plaines de l'Alberta se prêtent bien à l'élevage bovin (Photo PB)
Les vastes plaines de l'Alberta se prêtent bien à l'élevage bovin (Photo PB)
« Painted Warriors » n‘est pas un cas isolé. Depuis quelques années, les propositions les plus diverses d’accueil touristique par des membres des Premières nations se multiplient, relayées par l’Association ITA (Indigenous Tourism Alberta) en Alberta mais aussi, au niveau national, par l’ITAC (Association touristique autochtone du Canada) et, désormais, par l’Office de tourisme du Canada.

Ce mouvement s’inscrit dans celui, plus profond, plus vaste, d’une meilleure reconnaissance par le Canada des « peuples autochtones » (ils étaient 1,8 million en 2021, soit 5 % de la population totale) (1). Non seulement, en 1982, la Constitution a confirmé leurs droits, mais elle a reconnu, parmi eux, trois groupes distincts : les Inuits, les Métis et les « Premières Nations ».

Ces Premières Nations comptent quelque 630 communautés différentes au Canada - 46 en Alberta. Si elles possèdent souvent leurs propres coutumes et langues, elles ont en commun une relation à la « Terre mère » qui tranche avec celle qui a sous-tendu la colonisation du Canada par les Européens et la Couronne britannique.

Pour les peuples autochtones, le lien perdu avec la nature est à l'origine des maux dont souffrent aujourd'hui les humains et la Terre : crises, mésentente, afflictions, maladies, dérèglements et désordres en tous genres. A leurs yeux, la nature n’est pas faite pour être « dominée », « privatisée » et « exploitée », elle doit au contraire être « respectée ». En d’autres termes, les humains « doivent prélever juste ce dont ils ont besoin pour vivre ».

Ce n’est probablement pas une mince gageure pour les peuples autochtones de l’Alberta de faire partager ces valeurs. Ils vivent en effet dans une province qui pratique l’élevage bovin et la culture des céréales et des oléagineux dans d’immenses exploitations agricoles conventionnelles. Et qui fournit 80 % de la production canadienne de pétrole, ce qui lui vaut le sobriquet de « Oilberta ». D'ailleurs, malgré les feux de forêt dévastateurs de l’été dernier, conséquences du réchauffement climatique, la course à « l’or noir » ne semble pas prête d’y ralentir…

« Le tourisme autochtone contribue beaucoup à changer les mentalités des Canadiens », assurent néanmoins d’une même voix Tracey Klettl et Tim Mearns.

En ce domaine, tous deux ont de l’expérience : avant de voler de leurs propres ailes en fondant « Painted Warriors », ils ont longtemps aidé Brenda Holder, la sœur de Tracey, à animer des camps pour enfants dans un autre coin de l’Alberta. Là aussi, il s’agissait de partager l’histoire et la culture autochtones que, pendant quatre siècles, le Canada et la Couronne britannique se sont employés à faire disparaître.

Pas seulement une opportunité économique

Selon Timl et Tracey, l'accueil touristique permet de tisser des ponts entre les cultures (Photo PB)
Selon Timl et Tracey, l'accueil touristique permet de tisser des ponts entre les cultures (Photo PB)
En effet, non contents de coloniser les terres ancestrales des peuples autochtones et de ne pas respecter les nombreux traités (notamment les traités 6, 7 et 8 sur le territoire de l’Alberta) qu’ils ont signés avec eux, les colons européens les ont massacrés avant de discriminer les survivants.

Ceux-ci ont été enfermés dans des Réserves, se sont vus interdire de pratiquer leurs religions et leurs cultures traditionnelles, ont été obligés de s’assimiler et aussi d’envoyer leur progéniture dans des « Residential Schools », des pensionnats tenus par des communautés religieuses chargées de les éduquer de force « à l’occidentale » et de « tuer l'Indien dans l'enfant ».

Ce n’est pas de l’histoire ancienne, puisque la dernière « Residential Schools » a fermé seulement à la fin des années 1990. Depuis, même s’ils restent victimes de racisme et de discrimination, même s’ils sont plus nombreux que les autres Canadiens à vivre sous le seuil de pauvreté, les Peuples autochtones ont entrepris de reconquérir leur identité.

« A ceux que nous accueillons, nous racontons notre histoire et notre vérité, sans filtre », confient d’une même voix Tracey Klettl et Tim Mearns. Dans leur bouche, pas d’agressivité malgré les innombrables blessures du passé. Le mot « réconciliation » revient sans cesse.

Bien sûr, insistent-ils, « l’accueil touristique est une opportunité économique, reconnaissent-ils, mais il n’est pas que cela. Il permet vraiment de construire des ponts entre les cultures et d’aboutir à une meilleure compréhension ».

Approche holistique

C’est également la passion de partager la culture et la spiritualité des peuples autochtones qui anime Carrie Armstrong –sa mère et celle de Tracey étaient cousines.

Au début de sa vie professionnelle, Carrie a travaillé dans l’industrie des cosmétiques. Puis, elle a repris des études pour pouvoir enseigner à l’Amiskwaciy Academy, l’école secondaire autochtone d’Edmonton.

C’est là que cette descendante d’une longue lignée de femmes médecins cries, a réalisé combien il était important de « mettre en valeur la beauté de sa culture ancestrale ».

Depuis, elle a créé « Mother Earth Essentials », une fabrique artisanale de cosmétiques bio à base des plantes des prairies utilisées jadis pour se soigner par les Autochtones. Ils sont vendus dans sa jolie boutique à Edmonton, et aussi en ligne.

Pour faire connaître l' approche holistique -empreinte de spiritualité- que les peuples autochtones ont de la personne et de sa santé, Carrie Armstrong a également publié un véritable best-seller sur les plantes, leurs propriétés et les « roues de la médecine » (des sortes de cercles de guérison). Ses connaissances, elle les a acquises avec sa grand-mère, d’autres « aînés » et aussi des médecins, mais pas avec sa mère ou sa tante qui, éduquées dans des « Residential Schools », avaient largement oublié les savoirs ancestraux…

« L’histoire est une série de nuances de gris »

Avant de partir en randonnée, Keith Diakin noue autour de la taille de ses clients la ceinture traditionnelle des Métis (Photo DR)
Avant de partir en randonnée, Keith Diakin noue autour de la taille de ses clients la ceinture traditionnelle des Métis (Photo DR)
La même volonté de partage anime Keith Diakin. Ce jour de fin septembre, ce guide de randonnée qui a fondé Talking Rock Tours, propose une belle randonnée dans le Parc national Elk Island autour du lac Moss.

Expert en géologie, il est incollable sur la manière dont la dernière glaciation a façonné le paysage local fait de collines sablonneuses et de dépressions remplies d’eau, sur la faune et la flore des prairies et des forêts alentours, et bien sûr les innombrables barrages construits par les castors qui tronçonnent l’énormes arbres avec leurs puissantes dents.

Cela n’empêche pas, bien au contraire, Keith Diakin de proposer à ses interlocuteurs de faire, tout en cheminant, « un pas en arrière pour comprendre la vraie histoire du Canada ».

« L’histoire n’est pas blanche ou noire, elle faite d’une série de nuances de gris. Celle du Canada est faite de métissages », explique ce blond aux yeux bleus qui se dit « très fier » de ses origines à la fois autochtones, françaises et ukrainiennes.

Avant d’entamer la randonnée, Keith Diakin propose d’ailleurs à ses interlocuteurs de nouer autour de leur taille un « Sash », une de ces larges ceintures de laine tissées « au doigt » avec des motifs fléchés de couleurs vives.

Ces ceintures sont devenues le symbole de la Nation Métis dont la Constitution canadienne a, après une longue bataille, confirmé, en 1982, l’existence et les droits, en même temps que ceux des Premières Nations et des Inuits.

En Alberta, les premiers métis sont nés dès le XVIIe siècle des unions entre les commerçants en fourrure et autres « coureurs des bois » d’origine française et des femmes autochtones. Les métissages ont continué jusqu'au XIXe siècle avec les colons anglais. Les Métis parlaient le mitchif, un mélange de créole franco-cri peu à peu remplacé par l'anglais.

Hommage à la culture métisse

Le centre culturel Métis Crossings'est équipé d'une dizaine de dômes à ciel ouvert pour les amateurs de nuit sous les étoiles (Photo PB)
Le centre culturel Métis Crossings'est équipé d'une dizaine de dômes à ciel ouvert pour les amateurs de nuit sous les étoiles (Photo PB)
C’est à leur culture, toujours bien vivante, qu’est tout entier dédié le Centre de rencontres et d’interprétation Métis Crossing.

Dirigé par Juanita Marois, ce Centre est installé à 120 km au nord d’Edmonton, près de la ville de Smoky Lake, sur la route appelée « Victoria Trail ». Une localisation judicieuse. Jadis, cette route faisait partie d’un réseau plus vaste, la piste Carlton reliant le Fort Garry de Winnipeg au Fort Edmonton, sur laquelle circulaient, d’abord à pied, ensuite avec des charrettes, les Métis qui s’étaient fait commerçants, guides, interprètes, etc.

C’est dans la dernière portion du trajet, près de la rivière Saskatchewan –sur une rive, vivaient les Premières nations, sur l’autre, des Métis-, que se trouvait le Fort Victoria, un important poste de traite de la Compagnie de la Baie d'Hudson, qui permettait aux uns et aux autres de commercer, souvent en faisant du troc.

La construction près de cet endroit de Métis Crossing est donc un bel hommage à l’importante présence métisse dans cette région. L’architecte métisse Tiffany Shaw-Collinge a d’ailleurs conçu des bâtiments contemporains en s’inspirant des savoir-faire traditionnels et des maisons de l’époque de la traite des fourrures du milieu des années 1800.

Au final, les vastes installations de Métis Crossing abritent un lodge de 40 chambres spacieuses avec vue sur la rivière Saskatchewan, des salles de réunion, des salles de cours, un petit musée, une cuisine, une grande salle de restaurant capable d’accueillir pour les dîners de galas de la communauté métisse locale et aussi, depuis peu, dans une prairie toute proche, une dizaine de dômes à ciel ouvert pour les amateurs de nuit sous les étoiles.

Construits avec des structures rigides, bien isolés, équipés d'une salle de bain, d'une cuisinette et d'une chambre, ces dômes permettent d’observer les aurores boréales, mais aussi les étoiles et les constellations. Les plus curieux s’offriront en sus une session d'interprétation du ciel nocturne pour apprendre comment les Métis se guident avec les étoiles.

Métis Crossing propose bien d’autres expériences à qui veut se familiariser avec l’histoire, la culture, l’art, l’artisanat traditionnels et la musique des métis. C’est, par exemple, un lieu idéal pour apprendre à taper des pieds au rythme du violon et d’une démonstration de gigue ou de danse à claquettes.

Les amateurs de nature y sont comblés aussi : lors des visites guidées organisées dans le vaste territoire qui dépend de Métis Crossing, il est également possible de voir, par exemples, d ‘énormes wapitis et des bisons bruns et aussi, suite à une hybridation soigneusement travaillée, blancs.

Une cuisine très sophistiquée

Au Grey Eagle Resort, le chef Brandor Daschnay revisite avec talents la cuisine traditionnelle es Autochtones (Photo PB)
Au Grey Eagle Resort, le chef Brandor Daschnay revisite avec talents la cuisine traditionnelle es Autochtones (Photo PB)
Avec ces balades, les visiteurs se retrouvent, une fois de plus, au coeur de l’histoire des Peuples autochtones dont le mode de vie dépendait étroitement des bisons : cet animal était leur nourriture de base, sa peau et sa laine leur servaient à se vêtir, à confectionner des tipis et ses bouses séchées, à se chauffer.

Au XVIIe siècle, 50 à 70 millions de bisons paissaient -et migraient -dans les grandes plaines herbeuses du continent nord-américain. A la fin du XIXe siècle, il en restait à peine quelques centaines. Ils avaient été massacrés par les colons européens pour affaiblir et forcer à la reddition les peuples autochtones qui gênaient la « conquête de l’Ouest ».

Depuis quelques années, au Canada –comme aux Etats-Unis-, les bisons sont de retour. A l’état sauvage. Mais aussi dans de grandes fermes où ils sont élevés pour leur viande. Longtemps considérée comme « rustique », la cuisine des Autochtones a désormais retrouvé ses lettres de noblesse.

Ainsi, à Edmonton, le chef Scott Jonathan Iserhoff a-t-il créé Pei Pei Chei Ow. Ainsi devenu traiteur, créatif et gourmand, il revisite avec talent les classiques de la cuisine autochtone et n’a pas son pareil pour faire des grillades avec du bois de feuillus, bien sec. « Le bois de résineux ne sert qu’à noircir la viande », regrette-t-il, non sans rappeller que « le feu, c’est aussi un esprit, une énergie ».

Ainsi, à Calgary, Brandor Daschnay, le chef du restaurant installé au sein du Grey Eagle Resort and Casino, sur le territoire de la nation Tsuut’ina, excelle-t-il dans des "assemblages très sophistiqués" à base de saumon Kuterra, de bœuf braisé au genièvre, de pattes de faisan confites et bien sûr de viande de bison. Accommodée de diverses manières, en sauce ou en saucisson, cette viande est aussi servie à qui le demande au petit-déjeuner, en effiloché, avec des œufs au plat et des baies. Savoureux.

Si on trouve désormais le bison sur de bonnes tables, le retour de cet animal sur le territoire du Canada a aussi une portée symbolique forte. C’est le cas à Métis Crossing, en Alberta comme dans la province voisine du Saskatchewan, près de la ville de Saskatoon.

Alberta : le retour très symbolique des bisons

Le retour des bisons, tout un symbole ! (Photo PB)
Le retour des bisons, tout un symbole ! (Photo PB)
Près de Saskatoon, dans la maison du Parc du patrimoine Wanuskewin où une exposition permanente raconte, superbes photos et objets à l'appui, l’histoire des peuples autochtones installés dans la région depuis plus de 6400 ans, sont organisés des conférences, des événements et proposées diverses balades-découvertes. Parmi celles-ci, les plantes sauvages et les bisons tiennent la vedette.

En effet, deux anciens précipices à bisons utilisés jadis par les Autochtones ont été découverts à proximité. Surtout, après 150 ans d’absence, le bison est de retour dans ce parc : un petit troupeau a été introduit en 2019. Et, depuis, des bébés bisons y sont nés.

Ce retour, jugé indispensable pour préserver les éco-systèmes des prairies en voie de disparition, est aussi le symbole de la revitalisation de la culture des peuples autochtones que les touristes en visite au Canada ont désormais, pourvu qu’ils soient un peu curieux, de nombreuses occasions d’expérimenter.

PAULA BOYER Publié par Paula Boyer Responsable rubrique LuxuryTravelMaG - TourMaG.com
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