Aviation d’affaires : moins d’émissions, plus d’actions politiques ?

L’EBAA France (European Business Aviation Association) exhorte François Bayrou, nouveau Premier Ministre, à reconnaître l’importance de l’aviation d’affaires pour l’économie et les territoires français.

Alors que ce secteur représente 36 000 emplois directs et joue un rôle majeur dans la connectivité régionale et les missions sanitaires, il demeure souvent critiqué.

L’EBAA plaide pour une taxation équitable et un accompagnement politique fort afin de poursuivre sa transition écologique et préserver ses bénéfices économiques.

L’aviation d’affaires, bien que représentant seulement 10 % du trafic aérien français et 2 % des émissions nationales, constitue un levier économique et territorial essentiel. Elle assure la connectivité de zones souvent délaissées par les lignes commerciales, facilitant l’accès aux marchés locaux pour les entreprises et investisseurs. Ce rôle a été souligné lors des débats parlementaires sur le Projet de loi de Finances 2025.

Outre son impact économique, l’aviation d’affaires joue un rôle crucial dans le transport médical. Elle contribue au transfert de plus de 1 000 organes par an en France, ainsi qu’au transport de patients et d’équipements médicaux. Selon l’EBAA, ces missions démontrent la valeur ajoutée de ce secteur pour la santé publique, bien qu’il reste largement méconnu. L’association insiste sur la nécessité de préserver ces bénéfices en évitant des politiques fiscales excessives qui menaceraient la filière.

L’EBAA France met en avant les progrès réalisés par l’aviation d’affaires en matière de décarbonation. Les avions de dernière génération consomment 25 % de carburant en moins que leurs prédécesseurs, tandis que près de 70 % des opérateurs utilisent des Carburants d’Aviation Durables (CAD) lorsque disponibles. L’objectif fixé par le secteur est une réduction de 50 % des émissions de CO2 d’ici 2050 par rapport à 2005.

Pour accélérer cette transition, l’association appelle le gouvernement à renforcer la production de CAD en France et à soutenir financièrement les innovations technologiques, notamment dans les moteurs hybrides et électriques.

Charles Aguettant, président de l’EBAA, souligne que « la transition écologique du secteur de l’aviation d’affaires est déjà bien engagée, mais elle ne pourra aller plus loin sans une volonté politique forte. La nouvelle donne politique actuelle doit être transformée en opportunité pour renforcer nos ambitions climatiques et accompagner un secteur qui joue un rôle essentiel dans le développement économique de nos entreprises et de nos territoires français. »

L’EBAA souhaite une régulation harmonisée au niveau européen afin de garantir un cadre favorable à ces avancées et éviter des mesures fiscales jugées contre-productives.