IATA impose, à partir du 18 avril 2017, le paiement bimensuel du BSP, et s'apprête à modifier en profondeur les critères d'accréditation des agences © DR
L'échéance est fixée par le calendrier interne de l'Association internationale du transport aérien (IATA) au 18 avril 2017.
A partir de cette date, les 1 340 distributeurs de voyages agréés par le Billing and settlement plan (BSP) en France devront verser deux fois par mois les montants des billets d'avions encaissés, une révolution dans la gestion des trésoreries des agences de l'Hexagone.
"Doubler notre fréquence de paiement signifie tout simplement une fragilisation de nos situations", explique le gérant d'une agence de voyages d'affaires.
La décision avait été actée lors de la 39e conférence IATA des agences, en septembre 2016.
"Depuis des décennies, le règlement du BSP a lieu tous les mois, écrit Julie Troussicot, directrice générale d'AirPlus France, dans un livre blanc publié sur le sujet par sa société.
"Pour les agences de voyages, ce changement de fréquence constitue un vrai bouleversement. Il est source d'une vive inquiétude car la gestion de la trésorerie pour un distributeur est un exercice périlleux et vital", décrypte-t-elle.
A partir de cette date, les 1 340 distributeurs de voyages agréés par le Billing and settlement plan (BSP) en France devront verser deux fois par mois les montants des billets d'avions encaissés, une révolution dans la gestion des trésoreries des agences de l'Hexagone.
"Doubler notre fréquence de paiement signifie tout simplement une fragilisation de nos situations", explique le gérant d'une agence de voyages d'affaires.
La décision avait été actée lors de la 39e conférence IATA des agences, en septembre 2016.
"Depuis des décennies, le règlement du BSP a lieu tous les mois, écrit Julie Troussicot, directrice générale d'AirPlus France, dans un livre blanc publié sur le sujet par sa société.
"Pour les agences de voyages, ce changement de fréquence constitue un vrai bouleversement. Il est source d'une vive inquiétude car la gestion de la trésorerie pour un distributeur est un exercice périlleux et vital", décrypte-t-elle.
Les Entreprises du Voyage veulent contrer IATA
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Les agences s'adaptent en effet comme elles le peuvent.
Chez Havas Voyages, par exemple, on a resserré les modalités de paiement depuis plusieurs années, en imposant un délai de 15 jours aux clients entreprises et 90% de tous les clients payent maintenant à moins de 30 jours.
Mais si les plus gros réseaux avec des trésoreries solides ne rencontrent pas de difficultés à s'adapter, ce sera sans doute beaucoup moins indolore pour la majorité des agences françaises.
Du côté des Entreprises du Voyage, on se refuse à parler d'échec, bien que Jean-Pierre Mas, son président, avait lors de son dernier congrès indiqué vouloir repousser l'échéance imposée par IATA.
"Bien sur, on le sait depuis un an, on a eu le temps de conseiller les agences, en particulier les agences de voyages d'affaires", explique le secrétaire général des Entreprises du Voyage, Jean-Marc Rozé. "Nous privilégions la communication avec les clients".
Mais si le syndicat des agents de voyages prend acte de la modification, il ne croit pas que le bras de fer soit terminé pour autant.
"Ce n'est pas parce qu'IATA a pris une décision qu'elle est gravée dans le marbre", lance Jean-Marc Rozé, rappelant que par le passé, le SNAV avait déjà fait revenir l'association du transport aérien sur ses décisions (comme en 2011 au sujet des ratios de liquidités).
"Nous continuons à chercher des pistes d'actions pour contrer cette décision", ajoute-t-il, évoquant notamment le droit national.
Chez Havas Voyages, par exemple, on a resserré les modalités de paiement depuis plusieurs années, en imposant un délai de 15 jours aux clients entreprises et 90% de tous les clients payent maintenant à moins de 30 jours.
Mais si les plus gros réseaux avec des trésoreries solides ne rencontrent pas de difficultés à s'adapter, ce sera sans doute beaucoup moins indolore pour la majorité des agences françaises.
Du côté des Entreprises du Voyage, on se refuse à parler d'échec, bien que Jean-Pierre Mas, son président, avait lors de son dernier congrès indiqué vouloir repousser l'échéance imposée par IATA.
"Bien sur, on le sait depuis un an, on a eu le temps de conseiller les agences, en particulier les agences de voyages d'affaires", explique le secrétaire général des Entreprises du Voyage, Jean-Marc Rozé. "Nous privilégions la communication avec les clients".
Mais si le syndicat des agents de voyages prend acte de la modification, il ne croit pas que le bras de fer soit terminé pour autant.
"Ce n'est pas parce qu'IATA a pris une décision qu'elle est gravée dans le marbre", lance Jean-Marc Rozé, rappelant que par le passé, le SNAV avait déjà fait revenir l'association du transport aérien sur ses décisions (comme en 2011 au sujet des ratios de liquidités).
"Nous continuons à chercher des pistes d'actions pour contrer cette décision", ajoute-t-il, évoquant notamment le droit national.
Pourquoi un tel changement ?
Chez IATA, on justifie cette décision radicale par les problèmes dus aux impayés. L'association souhaite par ce moyen se protéger et se prémunir des faillites d'agents de voyages, comme celle du site de réservation AirFastTickets en 2014, qui avait laissé une ardoise de 45 millions dans plusieurs pays européens.
D'après les chiffres transmis par le BSP France, le montant de ces impayés s'élevait à 3,8 millions d'euros en 2014, 5 millions en 2015... et 11 millions l'an passé, rien que sur le marché français.
Le but de la manœuvre : collecter plus vite les ventes. Contacté, le bureau de IATA France cherche à tempérer : "il ne s'agit pas d'une décision prise unilatéralement, mais plutôt d'un changement global de notre politique, cherchant à réduire les risques financiers au maximum", nous a-t-on expliqué.
Autre raison invoquée : un alignement avec les autres pays européens, la France étant l'un des derniers marchés à bénéficier du paiement mensuel au BSP.
Neuf pays ont en effet déjà imposé le règlement bi-mensuel (voir même hebdomadaire), dont l'Allemagne et le Royaume-Uni. Avec la France, seules Malte et l'Italie demeuraient encore en paiement mensuel.
Plus globalement, IATA s'engage dans une stratégie de durcissement des conditions BSP, devant lui permettre officiellement de lutter contre fraudes et impayés.
Une résolution qui entrera en vigueur en 2018 imposera une nouvelle assurance globale contre les risques d'insolvabilité, et deux nouvelles accréditations baptisées "eaysypay" et "pays multiples".
D'après les chiffres transmis par le BSP France, le montant de ces impayés s'élevait à 3,8 millions d'euros en 2014, 5 millions en 2015... et 11 millions l'an passé, rien que sur le marché français.
Le but de la manœuvre : collecter plus vite les ventes. Contacté, le bureau de IATA France cherche à tempérer : "il ne s'agit pas d'une décision prise unilatéralement, mais plutôt d'un changement global de notre politique, cherchant à réduire les risques financiers au maximum", nous a-t-on expliqué.
Autre raison invoquée : un alignement avec les autres pays européens, la France étant l'un des derniers marchés à bénéficier du paiement mensuel au BSP.
Neuf pays ont en effet déjà imposé le règlement bi-mensuel (voir même hebdomadaire), dont l'Allemagne et le Royaume-Uni. Avec la France, seules Malte et l'Italie demeuraient encore en paiement mensuel.
Plus globalement, IATA s'engage dans une stratégie de durcissement des conditions BSP, devant lui permettre officiellement de lutter contre fraudes et impayés.
Une résolution qui entrera en vigueur en 2018 imposera une nouvelle assurance globale contre les risques d'insolvabilité, et deux nouvelles accréditations baptisées "eaysypay" et "pays multiples".
Le BSP en chiffres
1 340 distributeurs agréés par le BSP en France, un chiffre en baisse d'après les Entreprises du Voyage
2 768 points de ventes agréés par le BSP en France
6,3 milliards d'euros : le volume d'affaires 2016 de billetterie aérienne généré par les agences et collecté par le BSP (+3% par rapport à 2015)
22 millions : le nombre de billets émis générés par les agences de voyages françaises en 2016 (+7,5%)
433 euros : le prix moyen de vente d'un billet d'avion en agence française.
2 768 points de ventes agréés par le BSP en France
6,3 milliards d'euros : le volume d'affaires 2016 de billetterie aérienne généré par les agences et collecté par le BSP (+3% par rapport à 2015)
22 millions : le nombre de billets émis générés par les agences de voyages françaises en 2016 (+7,5%)
433 euros : le prix moyen de vente d'un billet d'avion en agence française.