"Actuellement, Selectour est inexistant, voire même un nain sur internet, il faut investir sur ce canal" J-P Lorente (Bleu Voyages) - DR
TourMaG.com - Pouvez-vous revenir sur cette convention exceptionnelle pour Bleu Voyages ?
Jean-Pierre Lorente : Cette convention a permis de rassembler 180 collaborateurs sur 275 salariés autour d'un week-end marqué sous le signe des festivités en raison de notre 50e anniversaire.
Habituellement, il a lieu tous les deux ans, mais cette année la consonance était particulière avec un grand lot de surprises de la part des partenaires qui ont soutenu l'opération tout en restant dans une ambiance amicale et décontractée.
TourMaG.com - Où en êtes-vous de vos résultats de l'année en cours ?
Jean-Pierre Lorente : Je ne vais pas être très original, avec les 3e premiers mois de l'année très positifs sur tous les marchés, les suivant ont été plus chaotiques avec les événements que l'on connaît. Nous avons perdu toute l'avance que l'on a engrangé.
Nous avons constaté des envolés spectaculaires dans l'activité loisir, mais aussi une affluence incroyable dans les agences. Une situation qui ne nous était pas arrivée depuis longtemps.
Sauf qu'à fin mai 2018, nous avons perdu tout le bénéfice de ces mois exceptionnels. Résultat : nous allons être tout juste positifs.
Jean-Pierre Lorente : Cette convention a permis de rassembler 180 collaborateurs sur 275 salariés autour d'un week-end marqué sous le signe des festivités en raison de notre 50e anniversaire.
Habituellement, il a lieu tous les deux ans, mais cette année la consonance était particulière avec un grand lot de surprises de la part des partenaires qui ont soutenu l'opération tout en restant dans une ambiance amicale et décontractée.
TourMaG.com - Où en êtes-vous de vos résultats de l'année en cours ?
Jean-Pierre Lorente : Je ne vais pas être très original, avec les 3e premiers mois de l'année très positifs sur tous les marchés, les suivant ont été plus chaotiques avec les événements que l'on connaît. Nous avons perdu toute l'avance que l'on a engrangé.
Nous avons constaté des envolés spectaculaires dans l'activité loisir, mais aussi une affluence incroyable dans les agences. Une situation qui ne nous était pas arrivée depuis longtemps.
Sauf qu'à fin mai 2018, nous avons perdu tout le bénéfice de ces mois exceptionnels. Résultat : nous allons être tout juste positifs.
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TourMaG.com - Les événements malencontreux que vous abordez ce sont les grèves ?
Jean-Pierre Lorente : Bien évidemment, les grèves multiples et variées ont impacté notre activité, d'autant que nous sommes très actifs sur le corporate.
Les mois d'avril et mai ont été vraiment mauvais. Nous espérons que juin rattrape nos pertes. C'est un mois charnière pour nous. Une fois passé la saison est terminée et nous passons à l'automne.
Je ne pense pas que les gens ont abandonné l'idée de voyages, ils ont juste reporté leurs vacances et je les comprends. Personne n'a envie de se retrouver bloqué dans un aéroport.
TourMaG.com - Y-a-il eu un changement des modes de déplacement de vos clients ?
Jean-Pierre Lorente : C'est évident, il y a un nombre important de reports, quand il n'y a aucune obligation de faire un voyage à Paris, les gens s'adaptent, ils utilisent les visioconférences, des conf-call...
Je me pose la question d'une durabilité de cette tendance. En fait les sociétés n'ont pas moins fait de business, les affaires sont conclues, mais sans le contact humain.
Après je pense que d'ici quelques mois, les gens vont revenir au précédent système, car la rencontre et l'interaction restent importantes même en interne dans les entreprises.
En attendant, j'estime de 20 ou 30% la quantité des voyages reportés avec ces grèves.
Jean-Pierre Lorente : Bien évidemment, les grèves multiples et variées ont impacté notre activité, d'autant que nous sommes très actifs sur le corporate.
Les mois d'avril et mai ont été vraiment mauvais. Nous espérons que juin rattrape nos pertes. C'est un mois charnière pour nous. Une fois passé la saison est terminée et nous passons à l'automne.
Je ne pense pas que les gens ont abandonné l'idée de voyages, ils ont juste reporté leurs vacances et je les comprends. Personne n'a envie de se retrouver bloqué dans un aéroport.
TourMaG.com - Y-a-il eu un changement des modes de déplacement de vos clients ?
Jean-Pierre Lorente : C'est évident, il y a un nombre important de reports, quand il n'y a aucune obligation de faire un voyage à Paris, les gens s'adaptent, ils utilisent les visioconférences, des conf-call...
Je me pose la question d'une durabilité de cette tendance. En fait les sociétés n'ont pas moins fait de business, les affaires sont conclues, mais sans le contact humain.
Après je pense que d'ici quelques mois, les gens vont revenir au précédent système, car la rencontre et l'interaction restent importantes même en interne dans les entreprises.
En attendant, j'estime de 20 ou 30% la quantité des voyages reportés avec ces grèves.
"Cette convention a permis de rassembler 180 collaborateurs sur 275 salariés autour d'un week-end marqué sous le signe des festivités en raison de notre 50e anniversaire" Jean-Pierre Lorente (Bleu Voyages) - Crédit photo : Bleu Voyages
TourMaG.com - Avez-vous mis en place des systèmes de transport alternatif ?
Jean-Pierre Lorente : Ce n'est pas possible pour nous. Tous les modes de transport sont impactés. Dans l'aérien, Air France représente 50% de notre chiffre. A cela s'ajoute les grèves à la SNCF et lorsque les deux sont impactés, nous n'avons aucune alternative.
Il nous est impossible de demander à un client de louer une voiture pour qu'il se rende à Bordeaux ou Paris, et je ne vous parle pas du bus qui est totalement anecdotique.
Quand Air France fait grève, le tourisme tousse. Il nous tarde de tourner la page de cette saison estivale, et tous nos espoirs reposent sur l'automne.
TourMaG.com - Que pensez-vous du projet de Selectour et du GIE ?
Jean-Pierre Lorente : Je suis un partisan de la première heure de son organisation, et favorable à la continuité de Sunrise. Je le défendrais à ma manière, la transformation est une bonne chose d'autant plus avec une gouvernance rétrécie.
Concernant le GIE, nous avons encore beaucoup de choses à mutualiser avec le GIE achat. Nous avons la chance d'avoir un président à deux têtes avec d'un côté Selectour et de l'autre Havas.
Cette alliance fait notre force de frappe et nous différencie des autres distributeurs. Il est important d'avoir une centrale d'achat commune avec des marques différentes. C'est totalement étanche et ça le restera, avec d'un côté Havas et l'autre Selectour.
Jean-Pierre Lorente : Ce n'est pas possible pour nous. Tous les modes de transport sont impactés. Dans l'aérien, Air France représente 50% de notre chiffre. A cela s'ajoute les grèves à la SNCF et lorsque les deux sont impactés, nous n'avons aucune alternative.
Il nous est impossible de demander à un client de louer une voiture pour qu'il se rende à Bordeaux ou Paris, et je ne vous parle pas du bus qui est totalement anecdotique.
Quand Air France fait grève, le tourisme tousse. Il nous tarde de tourner la page de cette saison estivale, et tous nos espoirs reposent sur l'automne.
TourMaG.com - Que pensez-vous du projet de Selectour et du GIE ?
Jean-Pierre Lorente : Je suis un partisan de la première heure de son organisation, et favorable à la continuité de Sunrise. Je le défendrais à ma manière, la transformation est une bonne chose d'autant plus avec une gouvernance rétrécie.
Concernant le GIE, nous avons encore beaucoup de choses à mutualiser avec le GIE achat. Nous avons la chance d'avoir un président à deux têtes avec d'un côté Selectour et de l'autre Havas.
Cette alliance fait notre force de frappe et nous différencie des autres distributeurs. Il est important d'avoir une centrale d'achat commune avec des marques différentes. C'est totalement étanche et ça le restera, avec d'un côté Havas et l'autre Selectour.
TourMaG.com - Vous fêtez votre anniversaire, quelle est votre stratégie de développement ?
Jean-Pierre Lorente : Nous allons continuer de rénover nos agences. Après d'un point de vue plus large, l'avenir et le positionnement de Selectour sera déterminant pour l'avenir de Bleu Voyages, à savoir notre rôle dans l'environnement d'une nouvelle coopérative.
Si le projet (Sunrise) est enterriné, et si la place des distributeurs plus importants comme Bleu Voyages soit particulière et que le modèle économique soit satisfaisant, sans être pénalisé, il n'y aucune raison que je ne continuons d'emprunter le même chemin.
Niveau acquisition, il peut y avoir des choses avant la fin de l'année.
TourMaG.com - Vous discutez avec un réseau d'agence ?
Jean-Pierre Lorente : Je ne m'interdis rien, tant que la communauté bancaire est derrière nous. Bleu Voyages ne sera pas bloquée dans son expansion.
Tous les clignotants sont au vert, ce qui nous permet d'être actifs. Il n'y a rien de signé pour le moment. Des dossiers sont à l'étude et pour tout vous dire, nous n'avons pas encore signé les lettres d'intention de confidentialité. Si achat il y a, cela se fera à la fin de l'année 2018 ou début 2019.
Jean-Pierre Lorente : Nous allons continuer de rénover nos agences. Après d'un point de vue plus large, l'avenir et le positionnement de Selectour sera déterminant pour l'avenir de Bleu Voyages, à savoir notre rôle dans l'environnement d'une nouvelle coopérative.
Si le projet (Sunrise) est enterriné, et si la place des distributeurs plus importants comme Bleu Voyages soit particulière et que le modèle économique soit satisfaisant, sans être pénalisé, il n'y aucune raison que je ne continuons d'emprunter le même chemin.
Niveau acquisition, il peut y avoir des choses avant la fin de l'année.
TourMaG.com - Vous discutez avec un réseau d'agence ?
Jean-Pierre Lorente : Je ne m'interdis rien, tant que la communauté bancaire est derrière nous. Bleu Voyages ne sera pas bloquée dans son expansion.
Tous les clignotants sont au vert, ce qui nous permet d'être actifs. Il n'y a rien de signé pour le moment. Des dossiers sont à l'étude et pour tout vous dire, nous n'avons pas encore signé les lettres d'intention de confidentialité. Si achat il y a, cela se fera à la fin de l'année 2018 ou début 2019.
TourMaG.com - Comment imaginez-vous Bleu Voyages dans 50 ans ?
Jean-Pierre Lorente : J'aimerais bien pourvoir dire que déjà dans les 10 prochaines années, que nous serons encore là.
Tirer des plans au-delà c'est utopique. J'aimerais pouvoir dire que nous allons continuer à offrir de la valeur-ajoutée à nos clients, avoir besoin d'un distributeur... Je n'en suis pas sûr.
Tout évolue trop vite, les signaux étaient très bon au début d'année, nous pouvions imaginer que notre métier n'était pas totalement mort, que nous aurions encore quelque chose à offrir à nos clients, que ces derniers avaient besoin d'une relation privilégiée... mais les derniers mois ont démontré le contraire.
Tous les métiers de services ont été parasités et torpillés par internet, que va-t-il se passer pour nous ? Je n'en sais rien.
TourMaG.com - Comment appréhendez vous internet ?
Jean-Pierre Lorente : Pour en revenir à Selectour, je pense que nous n'utilisons pas assez internet, nous n'avons pas mis assez de moyens au bon moment. Nous avons pas pris les options qu'il fallait sur le virage internet, et nous avons laissé ce marché aux pure-players.
Nous n'avons pas fait assez de test, ni été assez ambitieux sur internet. Maintenant ce n'est pas à Bleu Voyages de se saisir de cette transition, c'est au réseau de le faire, pour devenir un acteur parmi tant d'autre. Peut-être que Selectour doit devenir un pure-player. Nous avons les moyens de le faire.
Nous avons privilégié les agences physiques, je ne sais pas si c'est trop tard. Il y a une réflexion à avoir sur le positionnement de Selectour, malgré son image de marque. Dans l'inconscient, Selectour signifie agence physique et non site en ligne.
TourMaG.com - Que demandez-vous ?
Jean-Pierre Lorente : Il est temps de mener des investissements importants sur ce canal, sur quatre ou cinq ans, il n'y a plus le choix de ne pas y aller.
Actuellement, nous sommes inexistants, voire même des nains sur internet. Je ne donnerais pas de chiffre, car ils sont ridicules pour un acteur du web. Nous devons faire beaucoup mieux. Je ne dis pas que tout est facile, loin de là, en face il y a du lourd avec les Booking, Expedia ou Lastminute.
Nous devons convaincre les adhérents que Selectour doit être une plateforme internet. C'est une porte d'entrée pour pousser les gens à se rendre en agences. Il est possible de se réinventer, sans mettre des milliards sur la table, à nous d'être intelligents.
Jean-Pierre Lorente : J'aimerais bien pourvoir dire que déjà dans les 10 prochaines années, que nous serons encore là.
Tirer des plans au-delà c'est utopique. J'aimerais pouvoir dire que nous allons continuer à offrir de la valeur-ajoutée à nos clients, avoir besoin d'un distributeur... Je n'en suis pas sûr.
Tout évolue trop vite, les signaux étaient très bon au début d'année, nous pouvions imaginer que notre métier n'était pas totalement mort, que nous aurions encore quelque chose à offrir à nos clients, que ces derniers avaient besoin d'une relation privilégiée... mais les derniers mois ont démontré le contraire.
Tous les métiers de services ont été parasités et torpillés par internet, que va-t-il se passer pour nous ? Je n'en sais rien.
TourMaG.com - Comment appréhendez vous internet ?
Jean-Pierre Lorente : Pour en revenir à Selectour, je pense que nous n'utilisons pas assez internet, nous n'avons pas mis assez de moyens au bon moment. Nous avons pas pris les options qu'il fallait sur le virage internet, et nous avons laissé ce marché aux pure-players.
Nous n'avons pas fait assez de test, ni été assez ambitieux sur internet. Maintenant ce n'est pas à Bleu Voyages de se saisir de cette transition, c'est au réseau de le faire, pour devenir un acteur parmi tant d'autre. Peut-être que Selectour doit devenir un pure-player. Nous avons les moyens de le faire.
Nous avons privilégié les agences physiques, je ne sais pas si c'est trop tard. Il y a une réflexion à avoir sur le positionnement de Selectour, malgré son image de marque. Dans l'inconscient, Selectour signifie agence physique et non site en ligne.
TourMaG.com - Que demandez-vous ?
Jean-Pierre Lorente : Il est temps de mener des investissements importants sur ce canal, sur quatre ou cinq ans, il n'y a plus le choix de ne pas y aller.
Actuellement, nous sommes inexistants, voire même des nains sur internet. Je ne donnerais pas de chiffre, car ils sont ridicules pour un acteur du web. Nous devons faire beaucoup mieux. Je ne dis pas que tout est facile, loin de là, en face il y a du lourd avec les Booking, Expedia ou Lastminute.
Nous devons convaincre les adhérents que Selectour doit être une plateforme internet. C'est une porte d'entrée pour pousser les gens à se rendre en agences. Il est possible de se réinventer, sans mettre des milliards sur la table, à nous d'être intelligents.