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Business Travel : quelles perspectives en 2025 ?

CDS : le Grand Live du Voyage d'Affaires en partenariat avec IFTM


Face à une inflation persistante, aux enjeux RSE et à un contexte économique et politique global incertain, quelles sont les perspectives pour le business travel ? C’est la question à laquelle des observateurs avisés ont tenté de répondre lors du Grand Live du Voyage d'Affaires organisé par CDS Groupe en partenariat avec l’IFTM.


Rédigé par le Jeudi 23 Janvier 2025

Quelles perspectives pour le voyage d’affaires en 2025 ? Les consultants du marché ont partagé leurs points de vue, jeudi 16 janvier 2025, à l’occasion du Grand Live du Voyages d’affaires organisé par CDS Groupe en partenariat avec IFTM. @capture d’écran
Quelles perspectives pour le voyage d’affaires en 2025 ? Les consultants du marché ont partagé leurs points de vue, jeudi 16 janvier 2025, à l’occasion du Grand Live du Voyages d’affaires organisé par CDS Groupe en partenariat avec IFTM. @capture d’écran
Ralentissement économique en France et en Allemagne, situation politique interne instable, élection de Donald Trump… Quel est l’impact de ce contexte sur le voyage d’affaires ?

Pour Amélie Berruex, partner chez Odyssey by Axys, « cela accentue l'incertitude. D'un côté, on va demander aux travel managers ou aux acheteurs de prévoir des budgets pour l'année, mais il est de plus en plus complexe de planifier.

Cela veut aussi dire que par mesure de précaution l'entreprise va peut-être s’orienter sur la réduction des coûts et freiner davantage encore sur tout ce qui peut être considéré comme un coût à court terme pour l'entreprise. »
Incluant les déplacements professionnels.

Selon Aurélie Duprez, fondatrice du cabinet Areka Consulting l'impact le plus direct sera la réduction de la taille des équipes dédiées au travel dans les entreprises.

« Cela a commencé avec le Covid et c'est un vrai challenge quand ils doivent faire face à des gros projets tels qu'un changement d'agence ou un déploiement. Ce n'est pas évident avec moins de ressources. »

L'élection du très conservateur Donald Trump sera-t-elle bénéfique ou non pour le voyage d’affaires ?

« L’impact sera assez concret sur l'événement majeur de notre industrie qui est la consolidation Amex GBT/CWT. On peut imaginer que l’administration Trump pro-business ne se mettra pas en travers du succès de deux champions américains », répond Aurélie Duprez.

Lire aussi : Amex GBT s’offre CWT !

2025 sera une année qui va être « challenging », mais aussi « pleine d'opportunités pour les travel managers » selon Sabah Kahoul, directrice générale du cabinet Business Travel Purchase et présidente de la ASTM (antenne Suisse de l’AFTM).

« L'idée pour les travel managers est vraiment de rassurer leur hiérarchie, de donner de la visibilité sur l'évolution de la dépense, d'aller vers de la bonne pratique en termes de réduction de coûts et puis surtout de communiquer en interne, d’être vigilants sur les coûts, d’essayer de définir le ROI du voyage d'affaires. 25% des voyages d'affaires seraient inutiles », expose t-elle.

Business travel : l’inflation, principale inquiétude en 2025

L’inflation reste une grosse préoccupation en 2025. « Cela rend difficile toute planification et nécessite pour les équipes beaucoup plus d'agilité. Maintenant, le monitoring et les suivis des KPIs ne sont pas à envoyer une fois par semestre à la direction. Nous avons besoin de beaucoup plus d’informations en temps réel pour éviter tout d'un coup d’arrêter de voyager pendant un mois parce qu'il faut réduire le budget », expose Amélie Berruex.

Les déplacements étant une source d'économie assez facile et immédiate, le risque est également que la gestion des coûts pousse à des choix moins vertueux, car moins chers.

Malgré tout, pour Christophe Roth, directeur des services consulting du cabinet EPSA, si « cette vigilance est toujours présente sur le sujet de l'inflation, il est derrière nous. Les acheteurs ont repris la main dans les négociations. »

L’avis d’Aurélie Duprez diverge : « Les discussions sont encore assez tendues. Je suis assez surprise quand je lis dans les publications des prévisions de 0 à 2 % (ndlr : d'inflation) pour 2025. Je pense qu'on va plutôt être autour de 5 % pour l'air et l'hôtel.

Il y a des régions dont la croissance est quand même encore assez dynamique, c'est le cas pour l'Europe. Et puis il y a des coûts opérationnels qui comptent aussi pour les fournisseurs, et donc il faut qu'ils retrouvent un certain niveau de profitabilité. »

La RSE sur la sellette

Tendance forte du voyage d’affaires, la RSE est aujourd’hui menacée. L'Allemagne fait du forcing auprès de la Commission européenne pour reporter la CSRD d'au moins deux ans.

Pour François-Xavier Izenic, animateur de cette table ronde, il y a « une sorte de ras-le-bol des entreprises », qui ne veulent plus être « enquiquinées avec les normes ».

L'élection de Trump est également un indicateur négatif dans la lutte contre le réchauffement climatique.

« Quand les équipes en lien avec le travel ne sont pas impliquées, les chiffres peuvent ne pas vouloir dire grand-chose. Comme il n'y a pas vraiment de consensus sur toutes les méthodes de calcul, on peut faire quelque chose de très macro, qui ne sert pas vraiment à piloter un plan d'action derrière, mais juste à cocher la case, regrette Amélie Berruex. On passe à côté de l'objectif, qui est de mettre les entreprises en mouvement pour faire mieux. »

« Quand hier, il y avait des initiatives lancées un peu à l'aveugle : plus de véhicules électriques, plus le train…, aujourd'hui, grâce à la CSRD, on est dans quelque chose d’un peu plus concret. C'est une bonne nouvelle », pour Aurélie Duprez.

Les objectifs de réduction des émissions carbone à horizon 2030 sont toujours d’actualité. Certains groupes ont même fait des annonces publiques.

« Ces objectifs descendent sur l'acheteur et le Travel Manager qui doivent identifier les leviers, mettre des chiffres derrière et permettre à l'entreprise d’arbitrer. Le levier le plus impactant est la réduction du nombre de voyages », poursuit la fondatrice d’Areka Consulting.

Selon une enquête de la GBTA, la maturité des programmes voyage en matière de durabilité était encore très faible, de 1,3 en moyenne sur une échelle de 1 à 5.

« Il faut un empowerment. Si au niveau plus haut de la société, il n'y a pas un directeur général qui ancre ça dans les objectifs de la société, le travel manager tout seul ne peut pas s'en sortir », commente Sabah Kahoul.

Lire aussi : RSE : qu'est-ce que la directive CSRD ?

2025, marquera-t-elle la fin de la saga NDC ?

Autre sujet attendu en 2025 : la fin du déploiement de NDC.

« L'attente des acheteurs et des travel managers est que les tarifs NDC soient disponibles dans tous les outils, sur tous les types de vol, quelle que soit la version de l'outil et quelle que soit la compagnie aérienne. C'est la priorité technologique pour 2025, beaucoup plus que l'IA », affirme Aurélie Duprez.

L’IA reste un allié de taille dans le voyage d’affaire, « ultra applicable à notre secteur où il y a des données à volonté. La complexité, c'est d'arriver à les collecter », pour Christophe Roth, directeur des services consulting du cabinet EPSA.

« Je suis assez déçue de ce que la technologie dans le business travel peut offrir en matière d'IA. On aimerait un chat GPT du booking, où le voyageur puisse de façon conversationnelle réserver son voyage en ligne en respectant la politique voyage », regrette Aurélie Duprez, qui recommande de suivre Skylink, un acteur américain créé par deux anciens de McKinsey, et accompagnés par les anciens patrons de BCD et CWT.

Pour Sabah Kahoul, DG du cabinet Business Travel Purchase : « Le travel devient de plus en plus techno. Dans les trois derniers appels d'offres que j'ai conduits, j'ai clairement eu des guidelines de clients qui veulent du end-to-end, c’est-à-dire le travel et l’expense dans un même outil. Ils veulent de l'intelligence artificielle, réserver on the go sur leur téléphone via des outils qui s'intègrent avec leurs outils software. »

« Les TMC traditionnels, les gros mastodontes du voyage d'affaires, ont du souci à se faire. Elles sont extrêmement challengées sur la techno », conclut-elle.


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