Pour Oxfam, les carburants durables ne sont pas une solution pour l'aérien - Crédit photo : Depositphotos @denayunedp
Au début d'année, nos confrères du Point titraient "Le carburant durable : pas d'autre choix pour les compagnies aériennes".
Alors que le secteur affiche une grande vitalité, il ne peut plus cacher son impact sur le réchauffement climatique. Imaginez un peu que le tourisme représente au minimum 11% des émissions de CO² de la France, en 2022.
Le plus grand pollueur de l'industrie n'est autre que le transport et dans cette branche, l'aérien est surreprésenté.
"Il pèse en France 6% des arrivées pour 44% des émissions des transports, alors que la voiture représente 79% des arrivées pour 53% des émissions," comme nous vous le dévoilions dans un précédent article.
Et alors que l'ADEME rappelle que notre industrie va devoir baisser ses émissions de 35 à 50% d'ici 2030, donc demain, l'avion parait bien gros dans le ciel tourmenté du tourisme.
Malheureusement, le SAF ou carburant durable d'aviation, n'est pas la solution à tous les maux, loin de là.
Alors que le secteur affiche une grande vitalité, il ne peut plus cacher son impact sur le réchauffement climatique. Imaginez un peu que le tourisme représente au minimum 11% des émissions de CO² de la France, en 2022.
Le plus grand pollueur de l'industrie n'est autre que le transport et dans cette branche, l'aérien est surreprésenté.
"Il pèse en France 6% des arrivées pour 44% des émissions des transports, alors que la voiture représente 79% des arrivées pour 53% des émissions," comme nous vous le dévoilions dans un précédent article.
Et alors que l'ADEME rappelle que notre industrie va devoir baisser ses émissions de 35 à 50% d'ici 2030, donc demain, l'avion parait bien gros dans le ciel tourmenté du tourisme.
Malheureusement, le SAF ou carburant durable d'aviation, n'est pas la solution à tous les maux, loin de là.
SAF : "une menace majeure pour la sécurité alimentaire"
Autres articles
"La question de la décarbonation de l'aérien n'est pas simple. Cela dit, une chose me paraît sûre : les solutions techniques que prônent avionneurs et compagnies aériennes, ne sont pas à l'échelle des nécessités temporelles.
Il reste donc des mesures de taxation et de quota," nous confiait Remy Knafou, géographe et professeur émérite à l'Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne.
Une affirmation qui rejoint une étude réalisée par Oxfam.
L'association estime que les carburants durables vantés comme la solution miracle par l'aérien, ne l'est pas du tout, elle représente "une menace majeure pour la sécurité alimentaire."
Du fait des surfaces agricoles dédiées à ces nouvelles productions, la disponibilité des denrées baisse, alors que leurs prix augmentent. A noter malgré tout qu'en France, le SAF utilisé dans biens des cas n'est autre que la réutilisation de l'huile de friture.
A lire : Biokérosène : "le sujet n'est pas de concurrencer le prix du pétrole !"
Ce qui n'est pas une réponse pérenne et quantitative au problème. D'ailleurs elle s'est imposée au fil du temps, dans le paysage médiatique et politique, car la filière a mis en place un puissant lobbying.
L’industrie des agrocarburants aurait dépensé entre 14,5 et 19,5 millions d’euros, mais aussi engagé 399 lobbyistes pour influencer les politiques de l’UE en 2015, d'après Oxfam.
Il reste donc des mesures de taxation et de quota," nous confiait Remy Knafou, géographe et professeur émérite à l'Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne.
Une affirmation qui rejoint une étude réalisée par Oxfam.
L'association estime que les carburants durables vantés comme la solution miracle par l'aérien, ne l'est pas du tout, elle représente "une menace majeure pour la sécurité alimentaire."
Du fait des surfaces agricoles dédiées à ces nouvelles productions, la disponibilité des denrées baisse, alors que leurs prix augmentent. A noter malgré tout qu'en France, le SAF utilisé dans biens des cas n'est autre que la réutilisation de l'huile de friture.
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Ce qui n'est pas une réponse pérenne et quantitative au problème. D'ailleurs elle s'est imposée au fil du temps, dans le paysage médiatique et politique, car la filière a mis en place un puissant lobbying.
L’industrie des agrocarburants aurait dépensé entre 14,5 et 19,5 millions d’euros, mais aussi engagé 399 lobbyistes pour influencer les politiques de l’UE en 2015, d'après Oxfam.
Carburant durable : "Ils émettent plus encore de GES que les combustibles fossiles"
A cela doit s'ajouter le lobby de l'aérien poussant les pouvoirs publics à déployer des efforts pour approvisionner des avions en SAF.
"En 2021, les pays européens ont consommé 26 millions de tonnes de cultures, soit 10% de la production annuelle de l’Union européenne, qui entrent directement en concurrence avec l’alimentation humaine sous forme d’agrocarburants.
En 2022, à l’échelle planétaire, les cultures consacrées à la production d’agrocarburants auraient pu répondre aux besoins énergétiques minimaux de base de 1,6 milliard de personnes si elles avaient été utilisées pour la consommation humaine," affirme l'association.
Les SAF seraient aussi polluants que les carburants fossiles.
A lire : Global Bioenergies : Une révolution pour l'aérien ?
Selon Oxfam, les changements d'affectation des sols entraineraient un impact considérable sur le climat.
Au lieu de transformer ces terres qui représenteraient déjà la taille de l'Irlande, il suffirait seulement de convertir 2,5% de cette surface pour produire à l'aide de panneaux solaires autant d'énergie.
"Le biodiésel produit à partir d’huiles végétales, comme l’huile de palme, de soja ou de colza, émet plus encore de GES que les combustibles fossiles.
En 2022, on estime que le biodiésel a été à l’origine de 17 % d’émissions de plus que celles imputables au diésel fossile, alors même qu’il était présenté comme une solution climatique," affirme l'association en se basant sur des écrits scientifiques.
Une autre affirmation qui démontre que le carburant durable n'est qu'un leurre.
Pour Oxfam, il convient d'abandonner les agrocarburants obtenus à partir de cultures qui peuvent mettre en péril la sécurité alimentaire. Retrouvez le rapport de 88 pages à télécharger ci-dessous.
"En 2021, les pays européens ont consommé 26 millions de tonnes de cultures, soit 10% de la production annuelle de l’Union européenne, qui entrent directement en concurrence avec l’alimentation humaine sous forme d’agrocarburants.
En 2022, à l’échelle planétaire, les cultures consacrées à la production d’agrocarburants auraient pu répondre aux besoins énergétiques minimaux de base de 1,6 milliard de personnes si elles avaient été utilisées pour la consommation humaine," affirme l'association.
Les SAF seraient aussi polluants que les carburants fossiles.
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Selon Oxfam, les changements d'affectation des sols entraineraient un impact considérable sur le climat.
Au lieu de transformer ces terres qui représenteraient déjà la taille de l'Irlande, il suffirait seulement de convertir 2,5% de cette surface pour produire à l'aide de panneaux solaires autant d'énergie.
"Le biodiésel produit à partir d’huiles végétales, comme l’huile de palme, de soja ou de colza, émet plus encore de GES que les combustibles fossiles.
En 2022, on estime que le biodiésel a été à l’origine de 17 % d’émissions de plus que celles imputables au diésel fossile, alors même qu’il était présenté comme une solution climatique," affirme l'association en se basant sur des écrits scientifiques.
Une autre affirmation qui démontre que le carburant durable n'est qu'un leurre.
Pour Oxfam, il convient d'abandonner les agrocarburants obtenus à partir de cultures qui peuvent mettre en péril la sécurité alimentaire. Retrouvez le rapport de 88 pages à télécharger ci-dessous.