Chikungunya : une décrue de l'épidémie à la Réunion ?

Les Réunionnais se veulent optimistes. Les nouveaux cas ont culminé la première semaine de février (45.000) pour passer sous la barre des 30.000 la dernière semaine du même mois. La prudence reste toutefois de mise, d’autant que l’épidémie semble stabilisée à un haut niveau.

Léon Bertrand, ministre du Tourisme, a réuni hier la cellule de veille «tourisme» relative à la communication sur l’épidémie. Le Snav, le Ceto, Air France, Corsair et Air Austral ont partagé leurs informations avec les autorités compétentes.

« Fonds de compensation » : les TO spécialistes en bénéficieront

René-Marc Chikli, président du Ceto, s’est félicité à l’issue de la réunion de la décision d’aider les TO spécialistes de la région : ceux-ci bénéficieront aussi du « fonds de compensation » pour les entreprises touchées.

Maintenir les hôtels ouverts et la destination présente dans les brochures des TO sont deux mesures désormais acquises. Les professionnels sont optimistes sur un autre point : la reprise devrait être rapide lorsque l’épidémie aura été éradiquée.

Pour l’heure, les hôtels n’engrangent plus de nouvelles réservations. Les ventes des TO sur la destination sont très faibles. Air France espère maintenir un vol quotidien mais annonce des engagements en baisse de 18% sur son prévisionnel sur les trois prochains mois.

La situation des autres îles de l’océan Indien n’est pas comparable. L’île Maurice annonce même une hausse de 15% des arrivées le mois dernier par rapport à février 2005. Le directeur général de l'OMS, le Dr Lee Jong-wook, présent mardi sur place pour évaluer la situation, a estimé que «les risques et les problèmes liés au chikungunya ont été exagérés à l’île Maurice ».

Maurice : arrivées en hausse en février

D’après le ministère de la Santé mauricien, repris lundi par le quotidien local L’Express, 210 nouveaux cas ont été enregistrés pendant les 24 heures précédentes, contre plus de 500 cas sur une journée la semaine précédente. A la date du 1er mars, 2553 cas ont été notifiés, dont 1173 cas confirmés biologiquement (source OMS).

Les autorités sanitaires restent toutefois prudentes et attendent que la baisse se confirme dans les prochains jours. Après le passage du cyclone Diwa, les accumulations d’eau et de feuillages constituent en effet un nouveau danger.

Le ministère de la Santé de Mayotte annonce 2.162 cas début mars (pour 180.000 habitants). Aux Seychelles, 4.650 cas ont été notifiés officiellement par des médecins, mais le ministère de la Santé se félicitait ces derniers jours d’une troisième semaine consécutive de baisse.

Une dizaine de cas ont été signalés à Madagascar. L’Organisation mondiale de la Santé, estime dans un communiqué publié mardi, que l’épidémie continue de se propager dans l'Océan indien.