Le centre des congrès du Manège à Chambéry a fait salle comble mardi 21 juin pour assister à la restitution d’un travail, exemplaire à plus d’un titre, initié par l’Agence Savoie Mont-Blanc.
Dès les premiers effets du confinement sanitaire, l’Agence a lancé cette « démarche ouverte et collaborative pour modéliser les évolutions du modèle touristique des territoires de Savoie et Haute-Savoie ».
Nombre de professionnels et d’institutions se sont persuadés que le tourisme post-Covid serait différent de « celui d’avant ». Mais en quoi le serait-il vraiment ? Et comment les attentes et le nouvel environnement peuvent-ils trouver une réponse sur le territoire savoyard ?
Plutôt qu’un travail universitaire ou des contributions disparates de bonne volonté, l’Agence Savoie Mont-Blanc a opté pour un travail de longue haleine et une rencontre effective sur le terrain avec les acteurs, les élus, les experts.
Pour Vincent Rolland, président de l’Agence, et Michaël Ruysschaert, son directeur général, la crise n’a jamais fait qu’accélérer certains comportements déjà perceptibles, renforcés en montagne par le constat d’un réchauffement climatique (très) préoccupant.
D’où une urgence évidente pour faire face à une série de défis pour garantir la pérennité des activités touristiques.
Dès les premiers effets du confinement sanitaire, l’Agence a lancé cette « démarche ouverte et collaborative pour modéliser les évolutions du modèle touristique des territoires de Savoie et Haute-Savoie ».
Nombre de professionnels et d’institutions se sont persuadés que le tourisme post-Covid serait différent de « celui d’avant ». Mais en quoi le serait-il vraiment ? Et comment les attentes et le nouvel environnement peuvent-ils trouver une réponse sur le territoire savoyard ?
Plutôt qu’un travail universitaire ou des contributions disparates de bonne volonté, l’Agence Savoie Mont-Blanc a opté pour un travail de longue haleine et une rencontre effective sur le terrain avec les acteurs, les élus, les experts.
Pour Vincent Rolland, président de l’Agence, et Michaël Ruysschaert, son directeur général, la crise n’a jamais fait qu’accélérer certains comportements déjà perceptibles, renforcés en montagne par le constat d’un réchauffement climatique (très) préoccupant.
D’où une urgence évidente pour faire face à une série de défis pour garantir la pérennité des activités touristiques.
104 pages de réflexion et de propositions autour de trois axes majeurs
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Le Livre Blanc (à télécharger en bas d'article) reprend tout le travail de réflexion émanant des ateliers autour de trois axes majeurs pour Savoie Mont-Blanc :
- une destination d’avenir
- un territoire à vivre et à partager
- un territoire pionnier de la transition.
Les tables-rondes et interventions, menées à la baguette pendant cette demi-journée de restitution, sont revenues sur ces différents thèmes avec des initiatives déjà mises en place qui méritent d’être étendues et des pistes de travail à explorer.
Chaque intervenant s’est fait l’écho d’un chapitre du Livre Blanc sans pouvoir rentrer dans le détail. Il faut retenir un certain nombre de priorités qui sont apparues comme des évidences ou des nécessités.
Être une destination d’avenir implique de conforter la position leader des deux départements pour les vacances d’hiver, autour du ski alpin, certes, mais aussi des autres pratiques qui peuvent séduire de nouvelles clientèles. C’est aussi favoriser l’activité multi-saison, développer les ailes de saison autour de trois thèmes encore trop inexploités : la culture, la nature et la gastronomie.
Une destination d’avenir pense aussi à sa clientèle stratégique, les jeunes adolescents et adultes, dont une grande partie s’est détournée de la montagne (jugée un peu ringarde) et qu’il faut reconquérir à travers leurs passions, leurs outils de communication, leurs pratiques des vacances en groupes.
- une destination d’avenir
- un territoire à vivre et à partager
- un territoire pionnier de la transition.
Les tables-rondes et interventions, menées à la baguette pendant cette demi-journée de restitution, sont revenues sur ces différents thèmes avec des initiatives déjà mises en place qui méritent d’être étendues et des pistes de travail à explorer.
Chaque intervenant s’est fait l’écho d’un chapitre du Livre Blanc sans pouvoir rentrer dans le détail. Il faut retenir un certain nombre de priorités qui sont apparues comme des évidences ou des nécessités.
Être une destination d’avenir implique de conforter la position leader des deux départements pour les vacances d’hiver, autour du ski alpin, certes, mais aussi des autres pratiques qui peuvent séduire de nouvelles clientèles. C’est aussi favoriser l’activité multi-saison, développer les ailes de saison autour de trois thèmes encore trop inexploités : la culture, la nature et la gastronomie.
Une destination d’avenir pense aussi à sa clientèle stratégique, les jeunes adolescents et adultes, dont une grande partie s’est détournée de la montagne (jugée un peu ringarde) et qu’il faut reconquérir à travers leurs passions, leurs outils de communication, leurs pratiques des vacances en groupes.
Trouver un équilibre entre les activités quotidiennes des populations locales et celles des visiteurs
Un chapitre important, et de plus en plus abordé dans les réflexions, est consacré au « vivre ensemble ». Cela passe par un équilibre entre les activités quotidiennes des habitants et la venue supplémentaire, parfois en masse, des adeptes de la montagne, des métropoles et des lacs alpins.
Les « locaux » sont les premiers consommateurs des équipements touristiques. Ils sont parfois les premiers à se plaindre des conséquences de leur sur fréquentation. La bonne nouvelle est qu’ils plutôt fiers d’être une destination plébiscitée allant jusqu’à vouloir participer à l’accueil des touristes dans cette volonté de partage.
Les discussions ont abordé d’inévitables questions de gouvernance des territoires, de partage d’informations et de données, de passerelles encore bancales entre vallées et plaines.
A la surprise des initiateurs de l’étude, la nécessité d’un lobbying professionnel, avec cabinets et avocats, se fait jour pour traiter des questions aussi vitales que des accès renforcés, le calendrier scolaire ou les aménagements de massifs.
Les « locaux » sont les premiers consommateurs des équipements touristiques. Ils sont parfois les premiers à se plaindre des conséquences de leur sur fréquentation. La bonne nouvelle est qu’ils plutôt fiers d’être une destination plébiscitée allant jusqu’à vouloir participer à l’accueil des touristes dans cette volonté de partage.
Les discussions ont abordé d’inévitables questions de gouvernance des territoires, de partage d’informations et de données, de passerelles encore bancales entre vallées et plaines.
A la surprise des initiateurs de l’étude, la nécessité d’un lobbying professionnel, avec cabinets et avocats, se fait jour pour traiter des questions aussi vitales que des accès renforcés, le calendrier scolaire ou les aménagements de massifs.
La transition écologique et responsable est une urgence absolue
Le troisième axe est celui qui semble être le plus révélateur des nouvelles tendances avec la prise en compte des évolutions climatiques, la responsabilité sociale et environnementale, le développement du lien social et d’un tourisme collaboratif.
Être un pionnier de la transition n’est pas une mince affaire quand 80 % des visiteurs utilisent leur voiture individuelle. Le défi de la « décarbonisation » est immense alors que le contexte climatique est déprimant pour la montagne.
Elle subit un réchauffement deux fois plus rapide que les territoires de plaine mettant en péril inexorable la survie des glaciers, l’alimentation des rivières et des lacs, la persistance de la neige à basse et moyenne altitude. C’est tout le modèle économique de l’hiver qui est sur le point de basculer si on n’y trouve pas de solutions pérennes.
Lire aussi : Tout savoir sur l’état mondial du tourisme de neige et de montagne
L’appel des élus de la montagne ne fait que relayer l’inquiétude des climatologues. Un silence gêné a suivi l’intervention glaçante de Luc Moreau, éminent glaciologue. S’il est déjà trop tard pour éviter les conséquences du réchauffement, il faudra agir pour préserver ce qui peut encore l’être dans les dix, vingt ans qui viennent.
Bref, l’Agence Savoie-Mont-Blanc a du pain sur la planche et a déjà commencé à en découper des tranches. Les campagnes de communication ont intégré certaines des recommandations pour gagner de nouvelles clientèles, pour faire vivre l’été, pour mettre en avant le patrimoine en plus des activités de pleine nature.
Être un pionnier de la transition n’est pas une mince affaire quand 80 % des visiteurs utilisent leur voiture individuelle. Le défi de la « décarbonisation » est immense alors que le contexte climatique est déprimant pour la montagne.
Elle subit un réchauffement deux fois plus rapide que les territoires de plaine mettant en péril inexorable la survie des glaciers, l’alimentation des rivières et des lacs, la persistance de la neige à basse et moyenne altitude. C’est tout le modèle économique de l’hiver qui est sur le point de basculer si on n’y trouve pas de solutions pérennes.
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Bref, l’Agence Savoie-Mont-Blanc a du pain sur la planche et a déjà commencé à en découper des tranches. Les campagnes de communication ont intégré certaines des recommandations pour gagner de nouvelles clientèles, pour faire vivre l’été, pour mettre en avant le patrimoine en plus des activités de pleine nature.
Les acteurs se mettent à l'ouvrage au sein du Collectif Montagne
Lionel Flasseur, directeur général du CRT Auvergne Rhône-Alpes apporte le financement du fonds Essentiem (©BC)
Si l’activité touristique hivernale pèse pour 5 milliards d’euros, dont la majorité grâce aux remontées mécaniques et à l’hébergement, la saison estivale avec ses 800 millions d’euros de chiffre d’affaires remonte la pente. Il y a là un potentiel à exploiter et l’Agence veut y contribuer en s’imposant comme le moteur de la transition touristique.
Les premières annonces ont été faites par son directeur général, Mickaël Ruysschaert : réorienter l’observatoire pour développer de nouveaux indicateurs du tourisme (retombées économiques, bilan carbone, flux financiers…) ; développer la pédagogie auprès des touristes en général et des jeunes populations en particulier ; mobiliser des financements au profit d’initiatives durables.
A ce titre, la Région Auvergne Rhône-Alpes apporte sa contribution via la création d’un nouveau véhicule financier, Essentiem, avec une première dotation de 400 000 euros alimentée par les institutions et des mécènes.
L’Agence a conscience qu’il ne faut pas laisser retomber la mobilisation qui a porté le Livre Blanc. « On n’aura rien gagné si c’est un énième rapport posé sur la pile des précédents », avertit le directeur général qui annonce donc la création d’un Collectif Montagne.
Animée par Savoie Mont-Blanc avec le soutien du cabinet Atémia, le Collectif Montagne se veut Participatif, Programmatique et Pluri-territorial. Il a pour mission d’entretenir la flamme et de creuser le sillon de la transformation.
Il s’adresse aux 12 000 Ambassadeurs engagés sur le territoire des deux départements, du secteur public et du privé, en leur proposant de traiter un thème majeur chaque année à travers une ou deux séances plénières et des ateliers décentralisés.
La restitution des travaux du Collectif permettra de mesurer si la feuille de route est bien suivie, d’alimenter la démarche prospective et de partager les éléments de veille à la manière d’un think tank. Le thème de travail de 2023 est en discussion.
Lire aussi : Savoie Mont Blanc part en campagne pour draguer les jeunes riders
Les premières annonces ont été faites par son directeur général, Mickaël Ruysschaert : réorienter l’observatoire pour développer de nouveaux indicateurs du tourisme (retombées économiques, bilan carbone, flux financiers…) ; développer la pédagogie auprès des touristes en général et des jeunes populations en particulier ; mobiliser des financements au profit d’initiatives durables.
A ce titre, la Région Auvergne Rhône-Alpes apporte sa contribution via la création d’un nouveau véhicule financier, Essentiem, avec une première dotation de 400 000 euros alimentée par les institutions et des mécènes.
L’Agence a conscience qu’il ne faut pas laisser retomber la mobilisation qui a porté le Livre Blanc. « On n’aura rien gagné si c’est un énième rapport posé sur la pile des précédents », avertit le directeur général qui annonce donc la création d’un Collectif Montagne.
Animée par Savoie Mont-Blanc avec le soutien du cabinet Atémia, le Collectif Montagne se veut Participatif, Programmatique et Pluri-territorial. Il a pour mission d’entretenir la flamme et de creuser le sillon de la transformation.
Il s’adresse aux 12 000 Ambassadeurs engagés sur le territoire des deux départements, du secteur public et du privé, en leur proposant de traiter un thème majeur chaque année à travers une ou deux séances plénières et des ateliers décentralisés.
La restitution des travaux du Collectif permettra de mesurer si la feuille de route est bien suivie, d’alimenter la démarche prospective et de partager les éléments de veille à la manière d’un think tank. Le thème de travail de 2023 est en discussion.
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