La crise générée par le coronavirus pourrait bien avoir des conséquences importantes sur l'industrie tourisitque - crédit photo : Depositphotos @alphaspirit
Pour une fois, le Vieux-Port de Marseille affichait un visage grisonnant, la pluie tombée la veille mouillait les pavés et les badauds étaient rares.
La sinistrose ambiante ne s'est pas arrêtée aux portes des agences de voyages, bien au contraire.
Pour une fois, l'Olympique de Marseille n'y est pour rien. La raison est à chercher plus haut, dans la mal aimée Capitale, qui se voit s'attirer les regards accusateurs des professionnels du tourisme.
"Le gouvernement par cette décision prend des mesures sans saisir la réelle portée et les conséquences qu'elle aura derrière," peste une responsable d'agence ayant préféré garder l'anonymat.
"Nous sommes dans le dur. Depuis ce matin nous recevons beaucoup d'appels," A mesure que les portes se referment ou s'ouvrent, le discours sera le même.
Dimanche aprés-midi, le Quai d'Orsay indiquait qu'il était préférable de différer les déplacements à l’étranger, dans la mesure du possible. Une telle communication ne pouvait provoquer qu'une tempête.
"Il y a énormément d'inquiétudes de la part des clients. Je ne vais pas vous le cacher, depuis ce matin les appels ne concernent que le coronavirus. Nous sommes arrivés à un tel point, qu'une personne m'a appelé pour savoir s'il y avait un risque à survoler un pays ayant un foyer," rigole jaune, un autre gérant.
Après la Chine, la Corée du Sud, dorénavant toutes les destinations asiatiques sont atones, les voyageurs s'en détournent, mais pas seulement. Le Covid-19 est non seulement une excuse pour ne pas partir, mais il provoque un effondrement de la demande.
Face à une nouvelle crise qui s'annonce, l'ensemble des personnes interrogées ont préféré conserver l'anonymat, un peu plus au nord, l'ambiance n'est guère plus réjouissante.
La sinistrose ambiante ne s'est pas arrêtée aux portes des agences de voyages, bien au contraire.
Pour une fois, l'Olympique de Marseille n'y est pour rien. La raison est à chercher plus haut, dans la mal aimée Capitale, qui se voit s'attirer les regards accusateurs des professionnels du tourisme.
"Le gouvernement par cette décision prend des mesures sans saisir la réelle portée et les conséquences qu'elle aura derrière," peste une responsable d'agence ayant préféré garder l'anonymat.
"Nous sommes dans le dur. Depuis ce matin nous recevons beaucoup d'appels," A mesure que les portes se referment ou s'ouvrent, le discours sera le même.
Dimanche aprés-midi, le Quai d'Orsay indiquait qu'il était préférable de différer les déplacements à l’étranger, dans la mesure du possible. Une telle communication ne pouvait provoquer qu'une tempête.
"Il y a énormément d'inquiétudes de la part des clients. Je ne vais pas vous le cacher, depuis ce matin les appels ne concernent que le coronavirus. Nous sommes arrivés à un tel point, qu'une personne m'a appelé pour savoir s'il y avait un risque à survoler un pays ayant un foyer," rigole jaune, un autre gérant.
Après la Chine, la Corée du Sud, dorénavant toutes les destinations asiatiques sont atones, les voyageurs s'en détournent, mais pas seulement. Le Covid-19 est non seulement une excuse pour ne pas partir, mais il provoque un effondrement de la demande.
Face à une nouvelle crise qui s'annonce, l'ensemble des personnes interrogées ont préféré conserver l'anonymat, un peu plus au nord, l'ambiance n'est guère plus réjouissante.
"Nous faisons face à une crise inhabituelle..."
"Nous faisons face à une crise inhabituelle, quelque chose que nous n'avons jamais eu. Nous avons peur (des conséquences, ndlr)" peste Laurent Baillieul, directeur général de Norest voyages.
Il faut dire que l'année avait bien commencé un peu partout, avec des mois de janvier et février sous les meilleurs auspices, puis le coronavirus a freiné la progression. La récente communication devrait elle annihiler toute ambition pour les semaines à venir.
"C'est le calme plat," témoigne Jean-Marc Gameiro, directeur général Tourexcel.
"Au niveau du voyage d'affaires, c'est n'importe quoi, les commandes se cassent littéralement la figure." Si à Paris l'ambiance est à l'inquiétude, à deux cents kilomètres de là, ce n'est pas nécessairement mieux.
Pour le réseau normand Périer Voyages, les commandes sont non seulement en berne depuis mi-février, mais en plus le téléphone n'arrête pas de sonner.
A l'autre bout du fil, au mieux les clients sont inquiets, au pire ils réclament un report ou annulation de leurs futurs séjours.
"Mon dieu, c'est un métier de fou. Nous faisons un travail de réassurance auprès de notre clientèle, les filles ne reçoivent que des appels sur le coronavirus en ce moment," explique Anne Sophie Lecarpentier, la directrice générale de Périer Voyages.
D'ores et déjà, il n'est même plus question de parler des destinations sinistrées, boudées par les voyageurs français, mais de s'interroger des conséquences sur l'industrie.
"Nous allons avoir un mois de mars difficile, mais qui va payer la casse ? Le gouvernement est-il prêt à payer les conséquences ?" questionne un Nicolas d'Hyèvres, patron de l'agence Géovisions, à la fois interloqué et combatif.
Il faut dire que l'année avait bien commencé un peu partout, avec des mois de janvier et février sous les meilleurs auspices, puis le coronavirus a freiné la progression. La récente communication devrait elle annihiler toute ambition pour les semaines à venir.
"C'est le calme plat," témoigne Jean-Marc Gameiro, directeur général Tourexcel.
"Au niveau du voyage d'affaires, c'est n'importe quoi, les commandes se cassent littéralement la figure." Si à Paris l'ambiance est à l'inquiétude, à deux cents kilomètres de là, ce n'est pas nécessairement mieux.
Pour le réseau normand Périer Voyages, les commandes sont non seulement en berne depuis mi-février, mais en plus le téléphone n'arrête pas de sonner.
A l'autre bout du fil, au mieux les clients sont inquiets, au pire ils réclament un report ou annulation de leurs futurs séjours.
"Mon dieu, c'est un métier de fou. Nous faisons un travail de réassurance auprès de notre clientèle, les filles ne reçoivent que des appels sur le coronavirus en ce moment," explique Anne Sophie Lecarpentier, la directrice générale de Périer Voyages.
D'ores et déjà, il n'est même plus question de parler des destinations sinistrées, boudées par les voyageurs français, mais de s'interroger des conséquences sur l'industrie.
"Nous allons avoir un mois de mars difficile, mais qui va payer la casse ? Le gouvernement est-il prêt à payer les conséquences ?" questionne un Nicolas d'Hyèvres, patron de l'agence Géovisions, à la fois interloqué et combatif.
"Soit on nous cache quelque chose (sur le coronavirus, ndlr) ..."
En effet, face à un gouvernement qui ne semble plus prendre le pouls de la population, ni même être à l'écoute des organes de représentations des professionnels, les acteurs paraissent dépassés par la tournure que prend la crise.
"Il faut relativiser, il y a 80 000 cas dans le monde dont 90% en Chine. Il est venu le temps de dédramatiser," souhaite le responsable de Géovisions.
D'un côté, le ministère des affaires étrangères recommande de limiter ses voyages à l'étranger, de l'autre les avions volent, les trains roulent, les métros circulent et même les quarantaines ne seraient plus obligatoires.
Un double discours qui passe mal.
"Soit on nous cache quelque chose (sur le coronavirus, ndlr), soit il y a une incohérence totale dans les communications et les décisions du gouvernement," s'interroge un Jean-Marc Gameiro remonté.
Il faut dire que le business travel est sans doute l'un des segments les plus touchés par la crise déclenchée par le coronavirus.
Face à la responsabilité accrue des entreprises, les responsables ne prennent pas de risques pour ne pas se retrouver au tribunal si jamais un de leurs collaborateurs tombe malade en revenant d'un séminaire ou autre voyage professionnel.
"L'urgence fait que le gouvernement communique, car nous sommes dans une dictature de la communication. Pour avoir le dernier mot, ils sur-réagissent," analyse Roch Guilabert, le patron de Prony Voyages.
D'autant que de l'autre côté de l'écran des rédactions s'en donnent à coeur joie, vivant grassement de l'économie de la peur, comme les chaînes d'information en continu.
"Je n'ai pas d'inquiétude sur notre business. Il faut dédramatiser et arrêter de regarder les informations en boucle," pour sortir la tête de l'essoreuse médiatique, conseille le nouveau président des EDV pour la région Hauts-de-France - Normandie.
"Il faut relativiser, il y a 80 000 cas dans le monde dont 90% en Chine. Il est venu le temps de dédramatiser," souhaite le responsable de Géovisions.
D'un côté, le ministère des affaires étrangères recommande de limiter ses voyages à l'étranger, de l'autre les avions volent, les trains roulent, les métros circulent et même les quarantaines ne seraient plus obligatoires.
Un double discours qui passe mal.
"Soit on nous cache quelque chose (sur le coronavirus, ndlr), soit il y a une incohérence totale dans les communications et les décisions du gouvernement," s'interroge un Jean-Marc Gameiro remonté.
Il faut dire que le business travel est sans doute l'un des segments les plus touchés par la crise déclenchée par le coronavirus.
Face à la responsabilité accrue des entreprises, les responsables ne prennent pas de risques pour ne pas se retrouver au tribunal si jamais un de leurs collaborateurs tombe malade en revenant d'un séminaire ou autre voyage professionnel.
"L'urgence fait que le gouvernement communique, car nous sommes dans une dictature de la communication. Pour avoir le dernier mot, ils sur-réagissent," analyse Roch Guilabert, le patron de Prony Voyages.
D'autant que de l'autre côté de l'écran des rédactions s'en donnent à coeur joie, vivant grassement de l'économie de la peur, comme les chaînes d'information en continu.
"Je n'ai pas d'inquiétude sur notre business. Il faut dédramatiser et arrêter de regarder les informations en boucle," pour sortir la tête de l'essoreuse médiatique, conseille le nouveau président des EDV pour la région Hauts-de-France - Normandie.
Une industrie trop fragilisée ?
Et alors que les professionnels se retrouvent à "gérer une psychose, à défaut d'une crise sanitaire," les batailles des dernières semaines pourraient faire mal à plusieurs acteurs du tourisme, déjà malmenés par les actualités récentes.
Après les Gilets Jaunes, Aigle Azur, XL Airways, Thomas Cook... Les mois se suivent et se ressemblent, jusqu'à mettre à terre l'industrie ?
Tout le monde se veut positif, sur un report des commandes un peu plus tard dans l'année, voire un été légèrement escamoté ou encore une année difficile, mais il est fort à parier que la casse devrait se poursuivre.
"A la limite nous ferons un exercice à 0, les petits passeront le cap. La situation risque d'être compliquée pour les gros acteurs du business travel, car ses entreprises ont des charges importantes. " prédit Roch Guilabert.
Comme le Covid-19 qui tue malheureusement les personnes les plus fragiles, le virus emportera sans doute les entreprises n'ayant pu supporter les dernières péripéties.
"Il y aura des répercussions dramatiques, que ce soit parmi les agences ou les tour-opérateurs, nous allons perdre du monde. Le climat n'est pas très bon, si cela ne se calme pas d'ici fin avril la saison estivale sera compromise," explique l'administrateur des EDV Grand Est.
En attendant, tout le monde tourne les yeux vers le ciel, dans l'espoir d'un message divin détournant l'actualité de l'épidémie.
D'autant plus que face au discours alarmiste du gouvernement, les professionnels se retrouvent à devoir gérer des clients qui souhaitent annuler, sauf que la crainte n'est pas un motif valable.
Après les Gilets Jaunes, Aigle Azur, XL Airways, Thomas Cook... Les mois se suivent et se ressemblent, jusqu'à mettre à terre l'industrie ?
Tout le monde se veut positif, sur un report des commandes un peu plus tard dans l'année, voire un été légèrement escamoté ou encore une année difficile, mais il est fort à parier que la casse devrait se poursuivre.
"A la limite nous ferons un exercice à 0, les petits passeront le cap. La situation risque d'être compliquée pour les gros acteurs du business travel, car ses entreprises ont des charges importantes. " prédit Roch Guilabert.
Comme le Covid-19 qui tue malheureusement les personnes les plus fragiles, le virus emportera sans doute les entreprises n'ayant pu supporter les dernières péripéties.
"Il y aura des répercussions dramatiques, que ce soit parmi les agences ou les tour-opérateurs, nous allons perdre du monde. Le climat n'est pas très bon, si cela ne se calme pas d'ici fin avril la saison estivale sera compromise," explique l'administrateur des EDV Grand Est.
En attendant, tout le monde tourne les yeux vers le ciel, dans l'espoir d'un message divin détournant l'actualité de l'épidémie.
D'autant plus que face au discours alarmiste du gouvernement, les professionnels se retrouvent à devoir gérer des clients qui souhaitent annuler, sauf que la crainte n'est pas un motif valable.
Le coronavirus a tué, jusque-là, 241 666 fois moins que les moustiques
"Il serait possible de faire prévaloir dans le code du tourisme une situation exceptionnelle, mais il faut la concomitance, que cela ne nuise pas à l'exécution du séjour," explique Roch Guilabert.
Le patron de Prony Voyages enregistre des annulations importantes de groupes, dont la défection prochaine, "je m'y prépare", d'un congrès de 500 pharmaciens qui se tiendra à Madrid. L'organisateur se retrouvera à devoir payer la note, avec à la clé une valise de 700 000 euros.
Dans le cas présent, le coronavirus peut être perçu comme une circonstance exceptionnelle, toutefois il n'entrave pas le bon déroulement du séjour en Espagne.
Pour bien comprendre, "en Corée du Sud ou en Chine, tous les établissements touristiques sont fermés, comme les musées, les hôtels, etc. Dans ces conditions, l'exécution du forfait n'est pas possible, le client est protégé."
Et le son de cloche est le même partout, le Covid-19 n'est pas une raison suffisante pour annuler un voyage, sauf pour les pays déconseillés à savoir Chine, Corée du Sud, Singapour ainsi que les villes du Nord de l’Italie.
A défaut de voir les clients se ruer dans les agences pour réserver, un autre phénomène pourrait se produire : que des Etats ferment leurs frontières aux ressortissants français.
"Un groupe de Beauvais a annulé un voyage, tout en supportant les frais d'annulation.
La ville étant au cœur d'un foyer, non seulement ce n'est pas envisageable de partir, mais se pose la question de savoir si les compagnies accueilleraient des personnes de l'Oise ? " se questionne la responsable de Périer Voyages.
Dans cette sinistrose ambiante, les professionnels se montrent optimistes, attendant un réchauffement des températures, une nouvelle affaire politique, ou tout autre chose qui détournera les médias du cyclone "coronavirus".
"Que ce soit l'Asie du Sud-est ou nous agent de voyages, nous avons besoin de vous (les voyageurs, ndlr)" clame Nicolas d'Hyèvres.
En attendant, le coronavirus a tué jusqu'à maintenant huit fois moins que les chiens, 16 fois moins que les serpents et 241 666 fois moins que les moustiques.
Il faut savoir mesure garder...
Le patron de Prony Voyages enregistre des annulations importantes de groupes, dont la défection prochaine, "je m'y prépare", d'un congrès de 500 pharmaciens qui se tiendra à Madrid. L'organisateur se retrouvera à devoir payer la note, avec à la clé une valise de 700 000 euros.
Dans le cas présent, le coronavirus peut être perçu comme une circonstance exceptionnelle, toutefois il n'entrave pas le bon déroulement du séjour en Espagne.
Pour bien comprendre, "en Corée du Sud ou en Chine, tous les établissements touristiques sont fermés, comme les musées, les hôtels, etc. Dans ces conditions, l'exécution du forfait n'est pas possible, le client est protégé."
Et le son de cloche est le même partout, le Covid-19 n'est pas une raison suffisante pour annuler un voyage, sauf pour les pays déconseillés à savoir Chine, Corée du Sud, Singapour ainsi que les villes du Nord de l’Italie.
A défaut de voir les clients se ruer dans les agences pour réserver, un autre phénomène pourrait se produire : que des Etats ferment leurs frontières aux ressortissants français.
"Un groupe de Beauvais a annulé un voyage, tout en supportant les frais d'annulation.
La ville étant au cœur d'un foyer, non seulement ce n'est pas envisageable de partir, mais se pose la question de savoir si les compagnies accueilleraient des personnes de l'Oise ? " se questionne la responsable de Périer Voyages.
Dans cette sinistrose ambiante, les professionnels se montrent optimistes, attendant un réchauffement des températures, une nouvelle affaire politique, ou tout autre chose qui détournera les médias du cyclone "coronavirus".
"Que ce soit l'Asie du Sud-est ou nous agent de voyages, nous avons besoin de vous (les voyageurs, ndlr)" clame Nicolas d'Hyèvres.
En attendant, le coronavirus a tué jusqu'à maintenant huit fois moins que les chiens, 16 fois moins que les serpents et 241 666 fois moins que les moustiques.
Il faut savoir mesure garder...