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Durable : un tourisme sans label est un produit "transparent" et "impalpable"

La chronique de Christian Orofino


Le tourisme de demain sera responsable et durable ou ne sera pas. Comme chaque mois, Christian Orofino, président de la commission technique du Tourisme Responsable au SNAV, partage ses convictions dans cette chronique consacrée au tourisme durable et responsable. Ce mois-ci il aborde la question du label, notion incontournable pour mettre en avant son savoir-faire.


Rédigé par Christian Orofino le Vendredi 29 Mars 2013

Un label garantirait à nos clients que les professionnels ont souscrit à des engagements pour respecter et valoriser les patrimoines culturels et écologiques des populations - DR : Fotolia
Un label garantirait à nos clients que les professionnels ont souscrit à des engagements pour respecter et valoriser les patrimoines culturels et écologiques des populations - DR : Fotolia
Tout d’abord, il faut s’entendre sur la définition du terme "produit touristique".

Un produit touristique est un produit destiné à la vente composé de 2 prestations au minimum : transport + hébergement + activités.

Ce qui caractérise la qualité d’un produit c’est une labellisation reconnue.

Or il n’existe aucun label concernant des produits touristiques tels que décrits plus haut.

Si l’hôtellerie, les plages, les sites possèdent des labels, au regard du produit touristique ce sont des prestations touristiques et non des produits packagés comme ceux que les TO fabriquent et que les agences vendent.

Le label fait partie intégrante de notre culture de consommation

Le dictionnaire Larousse nous donne la définition suivante du label : « Label : étiquette ou marque spéciale créée par un syndicat professionnel ou par un organisme public sur un produit destiné à la vente pour en certifier l’origine, la qualité, les conditions de fabrication ».

Pratiquement, toutes les activités économiques ont saisi l’opportunité d’un label : agriculture, boulangerie, textile, bâtiment, bois, papier, hôtellerie et même les placements bancaires…

Il existe peu de professions qui ont négligé cet étiquetage qualitatif de leurs produits à part les professions d’intermédiation du tourisme : à savoir les TO, les agences de voyages et les agences réceptives.

Ces labels ont été déclinés aussi en d’autres marques telles que Certifications, Normes, appellations contrôlées ou Brevets.

L’objectif qui a prévalu à la création de ces étiquettes est le même pour tous les produits labellisés : garantir aux consommateurs l’origine, la qualité, la traçabilité du produit qu’ils vont acheter.

Des tests ont été réalisés auprès de consommateurs qui avaient le choix entre deux produits similaires, l’un labellisé, l’autre non : les clients en majorité choisissent naturellement le produit labellisé qui est censé présenter pour eux plus de garanties que celui qui ne l’est pas.

On est pour ou contre un label mais cette marque distinctive fait partie intégrante de notre culture de consommation.

De plus un produit touristique peut-être d’origine française mais le plus souvent fabriqué avec des prestations étrangères.

Il est plus sécurisant pour nos clients de savoir que les professionnels qui ont construit et vendu ce produit ont souscrit à des engagements qui garantissent la qualité des matières premières étrangères utilisées dans la fabrication du produit touristique qu’ils vont réserver.

Notre profession peut être pratiquée par n’importe qui

Christian Orofino - DR
Christian Orofino - DR
Un secteur d’activité comme le tourisme, sans étiquetage qualitatif, rend "transparent" et "impalpable" notre savoir faire.

Cela peut signifier que notre profession peut être pratiquée par n’importe qui et surtout sans contrôle.

C’est un peu de toute façon ce qui se passe actuellement.

Nous assistons passivement à la déprofessionnalisation de notre secteur facilitée par les différents décrets et lois depuis quelques années et à l’arrivée de pseudo concurrents qui ne s’embarrassent pas toujours de règles déontologiques.

Un Label permettrait de faire le tri car nous savons tous ici que nous engageons dans notre pratique quotidienne la plus grande responsabilité qui existe : celle de la vie des femmes et des hommes qui nous ont confié un temps de leur existence.

Responsabilité qui est à mon sens bien plus grande que celle engagée pour la qualité d’un fromage ou d’un vin.

Une association pour un label sur les produits packagés

Dans la définition du label il y les termes « pour en certifier les conditions de fabrication »

Dans un label de produit touristique il faut aussi que la notion de « durable » intervient car si pour l’agroalimentaire, les conditions de fabrication concernent l’hygiène et la fiabilité des matériaux pour l’automobile, dans le tourisme les conditions de fabrication concernent le traitement de nos matières premières.

Et les matières premières que nous utilisons pour la fabrication de nos produits touristiques ne sont ni l’acier, ni le lait , ni le caoutchouc mais les hommes, leurs cultures , leurs plages , leurs forêts , leur sites etc...

Et le traitement de ces matières premières demande encore plus d’attention et de respect.

C’est en les respectant par des engagements contenus dans un label que nous prouverons à nos clients que nous entendons avoir un comportement durable. Le contraire d'un comportement éphémère.

Un produit sur lequel est apposé le label « Tourisme durable » indique que ce produit est non seulement conforme aux règles de sécurité, mais il garantit aussi son origine et sa qualité.

Enfin, dans la partie « conditions de fabrication », cela signifie que les professionnels du tourisme ont veillé au respect social, culturel, religieux et environnemental des territoires dans lesquels nous nous invitons.

Un label non pas sur une marque mais sur des produits

Alors qu’une déferlante médiatique remet en cause des produits de consommation alimentaires ne respectant pas les engagements contenus dans leur étiquetage, nos professions auraient tout intérêt à réfléchir sur la mise en place d’un label non pas sur une marque mais sur des produits.

Cette démarche qualitative permettrait, d’une part, de refaire parler de nos professions, TO et agences.

Des entités menacées si aucune nouvelle valeur ajoutée ne les relance commercialement.

D’autre part, elle garantirait à nos clients que les professionnels ont souscrit à des engagements pour respecter et valoriser les patrimoines culturels et écologiques des populations.

Ces valeurs font partie maintenant des exigences d’une grande majorité de consommateurs en les reprenant à notre compte dans un label nous prouvons que nos professions sont aussi attachés à ces valeurs .

Christian OROFINO
Président de TOURCONSEIL
Ex PDG et DG du TO VISIT FRANCE
Président de la commission Tourisme responsable du SNAV

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Tags : orofino
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Commentaires

1.Posté par Gatta Christian le 02/05/2013 11:30 | Alerter
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Bonjour.
Je vous invite à découvrir le fonds bluestar qui transforme les sites web du secteur du tourisme et de hôtellerie en outils de sauvegarde de la planète sur un sujet qui nous et chers à tous ma compensation carbone et le tourisme durable.
inscrivez vous donc et soyer acteurs.
Christian

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