Exclusif - Fin de partie pour Travel Europe

b[Selon nos informations, Travel Europe n'aurait finalement pas trouvé "le partenaire solide" qu'il attendait pour l'aider à redresser sa situation financière.]b

Le groupe autrichien aurait informé ses salariés de la situation ce vendredi 24 janvier 2025, en début d'après-midi. L'entreprise emploie 116 salariés en Autriche.

Pour rappel, Travel Europe a été placé en redressement judiciaire auprès d'un tribunal compétent à Innsbruck, en Autriche le 6 janvier.

Creditreform, l'association de protection des créanciers, se montrait confiante quant à la réalisation du plan de sauvetage.

"Comme toujours en cas d'insolvabilité, la situation de l'entreprise doit être considérée comme préoccupante. Sur la base du dossier actuel, je pense toutefois qu'il y a de bonnes chances que le plan de redressement envisagé puisse être mis en œuvre.

L'établissement des liquidités nécessaires sera essentiel," nous confiait l'entreprise.

C'est sans doute sur cette étape que le redressement de Travel Europe a achoppé.

A l'évaluation réelle de la situation, les discussions avec un "acteur solide du secteur du voyage" n'auraient finalement pas abouti.

Le Groupe pourrait être bientôt déclaré en faillite.

Comme nous l'avions décrit dans un précédent article, la santé financière était délicate.

Selon Creditreform, l'association de protection des créanciers, privilégiée par l'Etat (autrichien) que nous avions contacté, le passif en valeur de liquidation s'élève à 22,974 millions d'euros.

De ce montant, 12,4 millions d'euros étaient en grande partie perdus,d'après l'Association alpine des créanciers (AKV).

Quant aux dettes, elles dépasseraient les 25 millions d'euros.

Toutefois, cette somme avait été démentie par la Direction du TO qui l'estime plutôt à 15 millions d'euros (au niveau comptable).

Le covid-19, l'inflation mais aussi la guerre en Ukraine ont mis à l'épreuve le groupe dirigé par Anton et Helmut Gschwentner, qui n'a pas réussi à redresser la barre.

Le géant autrichien possède son propre hôtel au Tyrol, une flotte de 17 véhicules, dont 12 appartiennent en propre.

Le TO jouit aussi d'une flotte de 3 navires de croisières.

De plus, il détient 100 % dans AWS Tourismus Beteiligungs GmbH (Vienne), MAKUL doo (Croatie) et Visit Europe, mais aussi 85 % de Rob Roy Tours Ltd (Écosse).

Malgré tout, les actifs semblaient assez faibles au bilan. Ils étaient évalués à 3,021 millions d'euros.

La chute de Travel Europe n'entraine pas automatiquement celle de Visit Europe.

La filiale est une entité entièrement autonome. Un peu à l'image de FTI, avec FTI Voyages. Visit Europe pourra-t-elle survivre à la faillite de Travel Europe ? C'est toute la question que se posent les salariés, ils sont plusieurs dizaines sur le territoire français.

Reste à voir si de possibles repreneurs se manifesteront.

"La filiale française n’est pas dans la même situation financière que la maison mère. Elle est saine." nous avait précisé Mumtaz Teker, le président de l’Association Professionnelle de Solidarité du Tourisme.

Un responsable qui anticipait de faibles dommages pour le garant, mais de plus lourdes conséquences sur l'image du secteur.