Travel Europe a un passif de 25,9 millions d'euros pour 3 millions d'actifs - Depositphotos @filmfoto
C'est un tremblement de terre dont la France ne ressent que les répliques, tant l'épicentre est situé loin de chez nous.
Alors que les téléphones ont sonné et que les discussions allaient bon train dans l’industrie touristique française à propos du cas de Visit Europe, en Autriche, les médias ont largement abordé le placement en redressement judiciaire de Travel Europe.
A lire : Travel Europe placé en redressement judiciaire, quelles conséquences ?
Les titres y sont nombreux et font ressortir une situation financière plus que délicate.
D'un côté, l'un des journaux parle d'un solde restant dû de 32 millions d'euros, soit l'ensemble des dettes à régler, tandis qu'un autre évoque un passif de 28 millions d'euros, avec seulement 5,3 millions d'euros garantis.
Selon Creditreform, l'association de protection des créanciers, privilégiée par l'Etat (autrichien) que nous avons contacté, le passif en valeur de liquidation s'élève à 22,974 millions d'euros.
En ce qui concerne les comptes, les dettes dépasseraient les 25 millions d'euros. Mais à ce montant doivent être retranchés les 3,021 millions d'euros d'actifs.
IlToutefois, cette somme est démentie par la Direction du TO qui l'estime plutôt à 15 millions d'euros (au niveau comptable).
Un trou inquiétant qui s'explique par les crises successives qu'a connu le secteur touristique depuis maintenant 5 ans. Des choix d'investissement stratégiques ont aussi aggravé la situation. Le segment croisière, par exemple, a pas mal pris l'eau...
Alors que les téléphones ont sonné et que les discussions allaient bon train dans l’industrie touristique française à propos du cas de Visit Europe, en Autriche, les médias ont largement abordé le placement en redressement judiciaire de Travel Europe.
A lire : Travel Europe placé en redressement judiciaire, quelles conséquences ?
Les titres y sont nombreux et font ressortir une situation financière plus que délicate.
D'un côté, l'un des journaux parle d'un solde restant dû de 32 millions d'euros, soit l'ensemble des dettes à régler, tandis qu'un autre évoque un passif de 28 millions d'euros, avec seulement 5,3 millions d'euros garantis.
Selon Creditreform, l'association de protection des créanciers, privilégiée par l'Etat (autrichien) que nous avons contacté, le passif en valeur de liquidation s'élève à 22,974 millions d'euros.
En ce qui concerne les comptes, les dettes dépasseraient les 25 millions d'euros. Mais à ce montant doivent être retranchés les 3,021 millions d'euros d'actifs.
IlToutefois, cette somme est démentie par la Direction du TO qui l'estime plutôt à 15 millions d'euros (au niveau comptable).
Un trou inquiétant qui s'explique par les crises successives qu'a connu le secteur touristique depuis maintenant 5 ans. Des choix d'investissement stratégiques ont aussi aggravé la situation. Le segment croisière, par exemple, a pas mal pris l'eau...
Travel Europe : une activité réduite de moitié par rapport à 2019
C'est du moins ainsi que la direction du géant autrichien du tourisme justifie le placement en redressement demandé vendredi 3 janvier 2025.
Concrètement, "les causes de l'insolvabilité résident dans le fait que les crises multiples de ces dernières années, le Covid-19, la guerre en Ukraine et l'inflation ont durement touché le secteur des voyages," explique l'entreprise.
Durant 3 ans, elle a reçu 10,7 millions d'euros d'aides pour lui permettre de tenir le cap, selon le Portail (autrichien) pour la transparence.
En effet, le Groupe affiche des comptes dans le rouge depuis 2017, dont une perte de 8,323 millions d'euros en 2021.
Voilà qui explique que le dernier exercice bénéficiaire remonte à... 2020 (bénéfice de 1,353 million d'euros).
Alors qu'en France, les professionnels ont retrouvé des volumes similaires à ceux prépandémiques dès 2023, la reprise a été plus que délicate pour ce spécialiste du Portugal et de la Croatie.
Avant la crise sanitaire, le tour-opérateur pesait 95,1 millions d'euros de ventes, contre 45 millions en 2023, selon le site Top Tirol.
Dans un pays comprenant un peu plus de 9 millions d'habitants, le séisme est considérable.
Nous parlons d'une entreprise classée à la 388e place des plus grandes sociétés (familiales) de l'Autriche, rien que ça !
Concrètement, "les causes de l'insolvabilité résident dans le fait que les crises multiples de ces dernières années, le Covid-19, la guerre en Ukraine et l'inflation ont durement touché le secteur des voyages," explique l'entreprise.
Durant 3 ans, elle a reçu 10,7 millions d'euros d'aides pour lui permettre de tenir le cap, selon le Portail (autrichien) pour la transparence.
En effet, le Groupe affiche des comptes dans le rouge depuis 2017, dont une perte de 8,323 millions d'euros en 2021.
Voilà qui explique que le dernier exercice bénéficiaire remonte à... 2020 (bénéfice de 1,353 million d'euros).
Alors qu'en France, les professionnels ont retrouvé des volumes similaires à ceux prépandémiques dès 2023, la reprise a été plus que délicate pour ce spécialiste du Portugal et de la Croatie.
Avant la crise sanitaire, le tour-opérateur pesait 95,1 millions d'euros de ventes, contre 45 millions en 2023, selon le site Top Tirol.
Dans un pays comprenant un peu plus de 9 millions d'habitants, le séisme est considérable.
Nous parlons d'une entreprise classée à la 388e place des plus grandes sociétés (familiales) de l'Autriche, rien que ça !
Travel Europe : 23 millions d'actifs dont 12 millions irrécouvrables
Malgré des mesures pour rétablir la situation et des efforts de restructuration à l'amiable, à la fin de l'automne dernier, il est apparu que le redressement était inévitable.
D'autant que Travel Europe a reconnu à l'Association alpine des créanciers (AKV) que, si les liquidités sont de 23 millions d'euros, près de la moitié serait... irrécouvrable.
12,4 millions d'euros seraient en grande partie perdus.
Dans le patrimoine de l'entreprise, nous trouvons des parts dans de nombreuses sociétés.
Ainsi, elle détient 100 % dans AWS Tourismus Beteiligungs GmbH (Vienne), MAKUL doo (Croatie) et Visit Europe, mais aussi 85 % de Rob Roy Tours Ltd (Écosse).
A cela s'ajoute, une flotte de 17 véhicules, dont 12 appartiennent directement à Travel Europe.
Cependant, l'optimisme reste de mise au Tyrol.
"L'objectif de la procédure de redressement est de mener une restructuration visant à garantir la poursuite de l'activité et la sécurité de l'entreprise à long terme," affirme un responsable.
D'autant que Travel Europe a reconnu à l'Association alpine des créanciers (AKV) que, si les liquidités sont de 23 millions d'euros, près de la moitié serait... irrécouvrable.
12,4 millions d'euros seraient en grande partie perdus.
Dans le patrimoine de l'entreprise, nous trouvons des parts dans de nombreuses sociétés.
Ainsi, elle détient 100 % dans AWS Tourismus Beteiligungs GmbH (Vienne), MAKUL doo (Croatie) et Visit Europe, mais aussi 85 % de Rob Roy Tours Ltd (Écosse).
A cela s'ajoute, une flotte de 17 véhicules, dont 12 appartiennent directement à Travel Europe.
Cependant, l'optimisme reste de mise au Tyrol.
"L'objectif de la procédure de redressement est de mener une restructuration visant à garantir la poursuite de l'activité et la sécurité de l'entreprise à long terme," affirme un responsable.
Travel Europe : "de bonnes chances que le plan de redressement soit mis en oeuvre"
Les dirigeants sont pleinement engagés dans l'opération de sauvetage. Des discussions ont lieu avec un "acteur solide du secteur du voyage". Elles seraient même à un stade avancé.
Et contrairement à ce qu'ont pu écrire des confrères dans la presse autrichienne et ailleurs, les clients n'ont pas été touchés par l'insolvabilité du tour-opérateur.
Aucun ne figure dans la liste des créanciers et la caisse de garantie locale n'a pas été activée.
L'administrateur devrait se prononcer dans les prochains jours, sur la procédure de redressement envisagée.
Pour un directeur général de Creditreform, l'association de protection des créanciers, tout n'est pas perdu.
"Comme toujours en cas d'insolvabilité, la situation de l'entreprise doit être considérée comme préoccupante. Sur la base du dossier actuel, je pense toutefois qu'il y a de bonnes chances que le plan de redressement envisagé puisse être mis en œuvre.
L'établissement des liquidités nécessaires sera essentiel," nous a-t-il précisé.
Pour ceux à qui Travel Europe doit de l'argent, le prochain point d'étape est fixé au 26 février 2025. A ce moment, une analyse et l'étude d'un rapport sur le redressement seront effectuées.
En France, la nouvelle a fait grand bruit.
Bien que les professionnels se montrent frileux au moment d'évoquer le cas de Visit Europe, il ne fait pas de doute que certains ont été surpris et choqués, notamment chez les autocaristes qui sont de grands revendeurs du TO.
Et contrairement à ce qu'ont pu écrire des confrères dans la presse autrichienne et ailleurs, les clients n'ont pas été touchés par l'insolvabilité du tour-opérateur.
Aucun ne figure dans la liste des créanciers et la caisse de garantie locale n'a pas été activée.
L'administrateur devrait se prononcer dans les prochains jours, sur la procédure de redressement envisagée.
Pour un directeur général de Creditreform, l'association de protection des créanciers, tout n'est pas perdu.
"Comme toujours en cas d'insolvabilité, la situation de l'entreprise doit être considérée comme préoccupante. Sur la base du dossier actuel, je pense toutefois qu'il y a de bonnes chances que le plan de redressement envisagé puisse être mis en œuvre.
L'établissement des liquidités nécessaires sera essentiel," nous a-t-il précisé.
Pour ceux à qui Travel Europe doit de l'argent, le prochain point d'étape est fixé au 26 février 2025. A ce moment, une analyse et l'étude d'un rapport sur le redressement seront effectuées.
En France, la nouvelle a fait grand bruit.
Bien que les professionnels se montrent frileux au moment d'évoquer le cas de Visit Europe, il ne fait pas de doute que certains ont été surpris et choqués, notamment chez les autocaristes qui sont de grands revendeurs du TO.
Visit Europe : l'ASPT suit le dossier, des ventes freinées en France ?
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La Direction craint une éventuelle désaffection des agences de voyages.
Mais, pour l’instant, aucune instruction de cesser les ventes dans les réseaux ne nous a été transmise, même si des renseignements ont été pris auprès de tour-opérateurs concurrents, au cas où cela tournerait mal. Le voyage a horreur du vide.
Du côté de l'APST, les équipes suivent de près l'évolution du dossier.
"Ils sont adhérents, via Visit Europe. Nous ne sommes pas inquiets
En cas de sinistre, ce ne seront pas de gros chiffres, puisque la société travaille essentiellement en BtoB. De plus, la filiale française n’est pas dans la même situation financière que la maison-mère.
Elle est saine.
Tout comme FTI, nous nous sentons concernés, surtout par rapport aux agences de voyages qui pourraient être impactées.
Les difficultés d'un producteur ne renvoient pas une bonne image de la profession, ce n'est jamais bon," nous a confié Mumtaz Teker, le président de l’Association Professionnelle de Solidarité du Tourisme.
Que ce soit pour Travel Europe et encore moins pour Visit Europe, les jeux ne sont pas encore faits !
Mais, pour l’instant, aucune instruction de cesser les ventes dans les réseaux ne nous a été transmise, même si des renseignements ont été pris auprès de tour-opérateurs concurrents, au cas où cela tournerait mal. Le voyage a horreur du vide.
Du côté de l'APST, les équipes suivent de près l'évolution du dossier.
"Ils sont adhérents, via Visit Europe. Nous ne sommes pas inquiets
En cas de sinistre, ce ne seront pas de gros chiffres, puisque la société travaille essentiellement en BtoB. De plus, la filiale française n’est pas dans la même situation financière que la maison-mère.
Elle est saine.
Tout comme FTI, nous nous sentons concernés, surtout par rapport aux agences de voyages qui pourraient être impactées.
Les difficultés d'un producteur ne renvoient pas une bonne image de la profession, ce n'est jamais bon," nous a confié Mumtaz Teker, le président de l’Association Professionnelle de Solidarité du Tourisme.
Que ce soit pour Travel Europe et encore moins pour Visit Europe, les jeux ne sont pas encore faits !