Les professionnels du tourisme en général et les agences de voyage en particulier en ont assez d'être les dindons d'une farce qui n'amuse plus personne...
Michael O'Learay, le sulfureux patron de Ryanair, avait prédit l'année dernière un "bain de sang" dans l'industrie du transport aérien. Eh bien nous y voilà ! Après Volare, la semaine dernière, c'est autour d'Air Bourbon de planter plusieurs centaines de passagers sur le tarmac, en France et à la Réunion. Inadmissible !
Des passagers qui vivent mal (on les comprend) d'avoir réglé rubis sur l'ongle une prestation et d'être obligés de "camper" dans un aéroport en attendant qu'on veuille bien les reprendre et de devoir remettre la main à la poche pour rentrer chez eux. Une fois à Paris, il leur faudra repayer encore pour regagner Lyon ou Marseille... Vous avez dit galère ?
Ils pourront toujours "repasser" pour le remboursement de leur billet...
Sans compter qu'ils pourront toujours "repasser" pour ce qui est du remboursement de leur billet. En effet, Air Bourbon vient de déposer officiellement son bilan et, compte tenu de son passif officiellement évalué à 3 millions d'euros, il est inutile d'en attendre quoi que ce soit.
Bien entendu, si Air Bourbon a déposé son bilan c'est la faute aux collectivités locales et territoriales qui n'ont pas subventionné la compagnie. Selon le Pdg, il lui manquait 496 000 euros pour assurer le vol de retour de la semaine dernière.
Mais alors, qu'a-t-il fait de l'argent des 24 000 billets vendus (24 millions d'euros) et réglés d'avance au cours des 6 derniers mois, selon l'estimation chiffrée de la Chambre de commerce de la Réunion ?
Pourquoi, selon certaines sources, les billets vendus ces dernières semaines étaient-ils directement encaissés en liquide ? Et pourquoi M. Lazarus ne rembourse-t-il pas directement les passagers qui dorment actuellement à même le sol dans la salle de l'Aéroport plutôt que de leur servir des jérémiades ?
Autant de questions qui restent aujourd'hui sans réponse. Mais on sait au moins une chose : l'argent de nos impôts est trop souvent utilisé pour engraisser les opportunistes de tout poil qui sous couvert de création d'entreprise et d'emplois ne visent qu'à se remplir les poches. Cela, c'est une certitude !
Qu'attend-t-on pour créer un organisme de garantie fiable ?
Nous avons déjà vécu cela avec Air Lib mais cela n'empêche que d'autres s'y essaient. Et ils auraient tort de se gêner : après tout, créer une compagnie aérienne est aujourd'hui relativement facile. On n'a même plus besoin d'avions et, pour peu qu'on ait quelques relations influentes dans le secteur, les portes s'ouvrent plus facilement encore.
Bref : le scénario se répète pour la énième fois et l'antienne est toujours la même :
- Pourquoi ne pas demander aux Compagnies aériennes lors de leur création une caution suffisante (et révisée annuellement) permettant de garantir les passagers en cas (maintenant fréquent) de banqueroute ?
- Pourquoi ne pas renforcer le contrôle financier en direction des nouveaux entrants ?
- Pourquoi ne pas créer une fois pour toutes un fonds de garantie paritaire, calqué sur celui géré par l'APS pour la Distribution, et qui permettrait d'en finir avec ces drames à répétition ?
Une chose est certaine : chaque fois qu'une nouvelle crise de ce type se produit, c'est un peu de la crédibilité des professionnels et des agences de voyage en particulier qui part en lambeaux. Des agences dont le rôle ingrat de mandataire se résume, face aux interrogations des clients dépouillés, à bredouiller : "Ce n'est pas moi c'est l'autre..."
Jean DA LUZ - redaction@tourmag.com
Michael O'Learay, le sulfureux patron de Ryanair, avait prédit l'année dernière un "bain de sang" dans l'industrie du transport aérien. Eh bien nous y voilà ! Après Volare, la semaine dernière, c'est autour d'Air Bourbon de planter plusieurs centaines de passagers sur le tarmac, en France et à la Réunion. Inadmissible !
Des passagers qui vivent mal (on les comprend) d'avoir réglé rubis sur l'ongle une prestation et d'être obligés de "camper" dans un aéroport en attendant qu'on veuille bien les reprendre et de devoir remettre la main à la poche pour rentrer chez eux. Une fois à Paris, il leur faudra repayer encore pour regagner Lyon ou Marseille... Vous avez dit galère ?
Ils pourront toujours "repasser" pour le remboursement de leur billet...
Sans compter qu'ils pourront toujours "repasser" pour ce qui est du remboursement de leur billet. En effet, Air Bourbon vient de déposer officiellement son bilan et, compte tenu de son passif officiellement évalué à 3 millions d'euros, il est inutile d'en attendre quoi que ce soit.
Bien entendu, si Air Bourbon a déposé son bilan c'est la faute aux collectivités locales et territoriales qui n'ont pas subventionné la compagnie. Selon le Pdg, il lui manquait 496 000 euros pour assurer le vol de retour de la semaine dernière.
Mais alors, qu'a-t-il fait de l'argent des 24 000 billets vendus (24 millions d'euros) et réglés d'avance au cours des 6 derniers mois, selon l'estimation chiffrée de la Chambre de commerce de la Réunion ?
Pourquoi, selon certaines sources, les billets vendus ces dernières semaines étaient-ils directement encaissés en liquide ? Et pourquoi M. Lazarus ne rembourse-t-il pas directement les passagers qui dorment actuellement à même le sol dans la salle de l'Aéroport plutôt que de leur servir des jérémiades ?
Autant de questions qui restent aujourd'hui sans réponse. Mais on sait au moins une chose : l'argent de nos impôts est trop souvent utilisé pour engraisser les opportunistes de tout poil qui sous couvert de création d'entreprise et d'emplois ne visent qu'à se remplir les poches. Cela, c'est une certitude !
Qu'attend-t-on pour créer un organisme de garantie fiable ?
Nous avons déjà vécu cela avec Air Lib mais cela n'empêche que d'autres s'y essaient. Et ils auraient tort de se gêner : après tout, créer une compagnie aérienne est aujourd'hui relativement facile. On n'a même plus besoin d'avions et, pour peu qu'on ait quelques relations influentes dans le secteur, les portes s'ouvrent plus facilement encore.
Bref : le scénario se répète pour la énième fois et l'antienne est toujours la même :
- Pourquoi ne pas demander aux Compagnies aériennes lors de leur création une caution suffisante (et révisée annuellement) permettant de garantir les passagers en cas (maintenant fréquent) de banqueroute ?
- Pourquoi ne pas renforcer le contrôle financier en direction des nouveaux entrants ?
- Pourquoi ne pas créer une fois pour toutes un fonds de garantie paritaire, calqué sur celui géré par l'APS pour la Distribution, et qui permettrait d'en finir avec ces drames à répétition ?
Une chose est certaine : chaque fois qu'une nouvelle crise de ce type se produit, c'est un peu de la crédibilité des professionnels et des agences de voyage en particulier qui part en lambeaux. Des agences dont le rôle ingrat de mandataire se résume, face aux interrogations des clients dépouillés, à bredouiller : "Ce n'est pas moi c'est l'autre..."
Jean DA LUZ - redaction@tourmag.com