Le Conseil de Défense de la Montagne demande une réouverture au plus tard le 30 janvier 2021 - Crédit photo : Dépositphotos @pressmaster
Le 7 janvier 2021, la Montagne accouchait d'une souris.
Comme nous vous l'annoncions, la veille, le gouvernement a arbitré sur une non-réouverture immédiate des remontées mécaniques, avec une clause de revoyure pour le 20 janvier 2021.
Une décision qui a été "mal vécue, c'est insupportable" lâche agacée Pascale Jallet, la secrétaire générale du SNRT (Syndicat National des résidences de Tourisme).
Alors que les acteurs avaient redonné rendez-vous aux skieurs en ce début d'année, le Premier ministre a douché les espoirs d'une ouverte immédiate des pistes de ski.
Et les conséquences d'une telle décision n'ont pas tardé à se faire ressentir.
"Dès le lendemain, nous avons eu quasiment 700 appels à la centrale de réservation pour annuler et poser des questions. Nous avons besoin de visibilité, car la montagne va bientôt être en dépôt de bilan," résume Bruno Clément, directeur général adjoint de mmv.
Un constat qui est similaire pour ses concurrents, et les récentes déclarations du secrétaire d'Etat en charge du tourisme n'y ont rien changé. Les clients annulent massivement.
Lire : Vacances au ski : "Vous pourrez annuler sans frais au dernier moment", selon Jean-Baptiste Lemoyne
"Nous avons des annulations à hauteur de 80% des séjours, et la vague se propage très rapidement sur les vacances de février.
Actuellement, cela ressemble quelque peu à une station fantôme, avec seulement 5 à 10% des effectifs mobilisés pour l'entretien du domaine, " rapporte Thomas Saison, le directeur marketing et commercial de La Plagne.
Comme nous vous l'annoncions, la veille, le gouvernement a arbitré sur une non-réouverture immédiate des remontées mécaniques, avec une clause de revoyure pour le 20 janvier 2021.
Une décision qui a été "mal vécue, c'est insupportable" lâche agacée Pascale Jallet, la secrétaire générale du SNRT (Syndicat National des résidences de Tourisme).
Alors que les acteurs avaient redonné rendez-vous aux skieurs en ce début d'année, le Premier ministre a douché les espoirs d'une ouverte immédiate des pistes de ski.
Et les conséquences d'une telle décision n'ont pas tardé à se faire ressentir.
"Dès le lendemain, nous avons eu quasiment 700 appels à la centrale de réservation pour annuler et poser des questions. Nous avons besoin de visibilité, car la montagne va bientôt être en dépôt de bilan," résume Bruno Clément, directeur général adjoint de mmv.
Un constat qui est similaire pour ses concurrents, et les récentes déclarations du secrétaire d'Etat en charge du tourisme n'y ont rien changé. Les clients annulent massivement.
Lire : Vacances au ski : "Vous pourrez annuler sans frais au dernier moment", selon Jean-Baptiste Lemoyne
"Nous avons des annulations à hauteur de 80% des séjours, et la vague se propage très rapidement sur les vacances de février.
Actuellement, cela ressemble quelque peu à une station fantôme, avec seulement 5 à 10% des effectifs mobilisés pour l'entretien du domaine, " rapporte Thomas Saison, le directeur marketing et commercial de La Plagne.
La montagne bypasse J.B.Lemoyne et demande rendez-vous à Jean Castex
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Pour rassurer les clients, l'ensemble de la profession a mis en place un système de réservation ultra-flexible. Ce travail pourrait bien ne servir à rien.
"Nous sommes tous mobilisés sur un sauvetage des vacances de février 2021, mais je vous dis cela avec une demi-conviction au regard de la situation sanitaire.
Il parait difficile d'appuyer sur le frein en janvier pour laisser partir des centaines de milliers de personnes pour les stations en février," analyse le responsable de la station alpine.
Si nul ne se fait d'illusions pour les prochaines semaines, le manque à gagner des dernières vacances est déjà chiffré, la montagne française a d'ores et déjà perdu près de 1,7 milliard d'euros.
Alors que les résidences de tourisme sont actuellement ouvertes pour seulement un tiers d'entre elles, les touristes n'y seraient actuellement que très peu nombreux.
"Janvier est toujours un mois calme, alors sans remontées et avec peu d'adresses ouvertes, le taux d'occupation est à un niveau epsilon.
Nous sommes entrés dans un travail de défense des acteurs et des demandes d'indemnisation," rappelle Pascale Jallet, la secrétaire générale du SNRT.
Et pour ce faire, le Conseil de défense de la montagne regroupant les principaux syndicats de secteur, a décidé de taper fort. Ainsi, Jean-Baptiste Lemoyne, l'interlocuteur privilégié des professionnels du tourisme, est mis de côté pour se rapprocher au plus près du pouvoir central.
"Avec tous les acteurs de la montagne, nous allons adresser une lettre au Premier ministre, afin qu'il apporte de la visibilité, mais aussi pour lui exposer les spécificités de la montagne," dévoile Bruno Clément.
Pour les professionnels, les aides actuelles ne suffisent pas.
"Nous sommes tous mobilisés sur un sauvetage des vacances de février 2021, mais je vous dis cela avec une demi-conviction au regard de la situation sanitaire.
Il parait difficile d'appuyer sur le frein en janvier pour laisser partir des centaines de milliers de personnes pour les stations en février," analyse le responsable de la station alpine.
Si nul ne se fait d'illusions pour les prochaines semaines, le manque à gagner des dernières vacances est déjà chiffré, la montagne française a d'ores et déjà perdu près de 1,7 milliard d'euros.
Alors que les résidences de tourisme sont actuellement ouvertes pour seulement un tiers d'entre elles, les touristes n'y seraient actuellement que très peu nombreux.
"Janvier est toujours un mois calme, alors sans remontées et avec peu d'adresses ouvertes, le taux d'occupation est à un niveau epsilon.
Nous sommes entrés dans un travail de défense des acteurs et des demandes d'indemnisation," rappelle Pascale Jallet, la secrétaire générale du SNRT.
Et pour ce faire, le Conseil de défense de la montagne regroupant les principaux syndicats de secteur, a décidé de taper fort. Ainsi, Jean-Baptiste Lemoyne, l'interlocuteur privilégié des professionnels du tourisme, est mis de côté pour se rapprocher au plus près du pouvoir central.
"Avec tous les acteurs de la montagne, nous allons adresser une lettre au Premier ministre, afin qu'il apporte de la visibilité, mais aussi pour lui exposer les spécificités de la montagne," dévoile Bruno Clément.
Pour les professionnels, les aides actuelles ne suffisent pas.
Une réouverture au plus tard le 30 janvier 2021 sinon...
Si le chômage partiel permet de préserver des défaillances à court terme et de maintenir sous respirateur artificiel, le Gouvernement doit aller plus loin.
"Nous avons fait les dossiers, pour la prise en charge des charges fixes à 70% des domaines skiables, pour l'instant nous n'avons pas reçu l'argent," confie Thomas Saison.
De plus, les 400 millions d'aides annoncées pour les stations de ski, ne seraient pas suffisantes.
En raison de l'extrême saisonnalité et des mesures restrictives prises par l'exécutif, les difficultés s'accumulent, sans que les dispositifs compensent totalement le manque à gagner.
"Le plafond du fonds de solidarité passé à 3 millions d'euros, c'est bien, mais il n'est pas adapté aux grandes entreprises. Nous demandons des solutions qui correspondent à nos besoins, comme promis, sinon ce sera très grave," analyse la secrétaire générale du SNRT.
Ainsi, le quoiqu'il en coûte cher au président de la République devra comporter des mesures de compensation des charges fixes, mais ce n'est pas tout.
"La saisonnalité doit être prise en compte. Il est impératif d'avoir des aides. La saison estivale, même si cela s'améliore, ne représente que 10% du chiffre d'affaires," confie le responsable de mmv.
L'entreprise a décidé de stopper les ventes jusqu'au 15 février 2021 pour ses hôtels et de ne prendre qu'à partir du 23 janvier pour ses résidences. Du côté de Pierre & Vacances, les adresses garderont portes closes jusqu'à la fin du mois de janvier 2021.
Et si les vacances de février n'ont pas lieu, cela signifiera-t-il la fin de la saison hivernale pour tous ? Il y a de fortes chances.
"Il restera alors en mars et avril à aller chercher un quart du chiffre d'affaires de la saison. Quels efforts devrons-nous fournir pour y parvenir?" questionne Thomas Saison.
Après un exercice presque blanc, il se peut que les professionnels fassent assez peu d'efforts. D'ailleurs le SNRT nous en dit plus sur les capacités du secteur à ouvrir à l'approche du printemps, une période où les Français rêvent de plages.
"Nous demandons une ouverture, non pas le 1er février, mais le 30 janvier 2021. Nous devons vraiment ouvrir à cette date, car après ce sera terminé pour nous, le 30 janvier est l'ultime limite," clame Pacale Jallet.
"Nous avons fait les dossiers, pour la prise en charge des charges fixes à 70% des domaines skiables, pour l'instant nous n'avons pas reçu l'argent," confie Thomas Saison.
De plus, les 400 millions d'aides annoncées pour les stations de ski, ne seraient pas suffisantes.
En raison de l'extrême saisonnalité et des mesures restrictives prises par l'exécutif, les difficultés s'accumulent, sans que les dispositifs compensent totalement le manque à gagner.
"Le plafond du fonds de solidarité passé à 3 millions d'euros, c'est bien, mais il n'est pas adapté aux grandes entreprises. Nous demandons des solutions qui correspondent à nos besoins, comme promis, sinon ce sera très grave," analyse la secrétaire générale du SNRT.
Ainsi, le quoiqu'il en coûte cher au président de la République devra comporter des mesures de compensation des charges fixes, mais ce n'est pas tout.
"La saisonnalité doit être prise en compte. Il est impératif d'avoir des aides. La saison estivale, même si cela s'améliore, ne représente que 10% du chiffre d'affaires," confie le responsable de mmv.
L'entreprise a décidé de stopper les ventes jusqu'au 15 février 2021 pour ses hôtels et de ne prendre qu'à partir du 23 janvier pour ses résidences. Du côté de Pierre & Vacances, les adresses garderont portes closes jusqu'à la fin du mois de janvier 2021.
Et si les vacances de février n'ont pas lieu, cela signifiera-t-il la fin de la saison hivernale pour tous ? Il y a de fortes chances.
"Il restera alors en mars et avril à aller chercher un quart du chiffre d'affaires de la saison. Quels efforts devrons-nous fournir pour y parvenir?" questionne Thomas Saison.
Après un exercice presque blanc, il se peut que les professionnels fassent assez peu d'efforts. D'ailleurs le SNRT nous en dit plus sur les capacités du secteur à ouvrir à l'approche du printemps, une période où les Français rêvent de plages.
"Nous demandons une ouverture, non pas le 1er février, mais le 30 janvier 2021. Nous devons vraiment ouvrir à cette date, car après ce sera terminé pour nous, le 30 janvier est l'ultime limite," clame Pacale Jallet.
Des risques pour l'avenir de la montagne
Il est temps pour les acteurs d'avoir de la visibilité, qu'elle soit positive ou négative, mais il convient d'arrêter avec le bricolage et de balloter les professionnels de date en date.
Cette épisode bien qu'inquiétant pour l'industrie démontre toutefois une chose : la montagne sans ski ça ne fonctionne pas.
"Les gens disent depuis un moment que le ski s'est fini.
Et bien sans le ski, la fréquentation est en baisse de 70% et les recettes de 80% par rapport à la même période de l'année dernière, nous confiait Alexandre Maulin, le président de Domaines Skiables de France.
Ce constat est vrai pour une majorité de stations, notamment celles d'altitude qui n'ont pas vocation à se diversifier, car tourner uniquement vers cette discipline.
Toutefois, la crise pourrait bien avoir un effet bénéfique en accélérant la transformation de la montagne française, en faisant disparaître les stations généralistes.
"Quelque part, la covid-19 va beaucoup plus rapidement spécialiser les unes et les autres dans ce qu'elles savent faire.
Dans le monde d'après, il y a des villages qui ne proposeront plus de ski, car de basse altitude, puis il restera à côté un modèle autour de cette activité, pour les stations comme les nôtres," croit savoir Thomas Saison, le directeur marketing et commercial de La Plagne.
Une transformation salvatrice qu'il faudra faire à moindre coût, du fait du manque à gagner pour les villes dépendantes de l'or blanc, mais ce n'est pas tout.
A l'image de l'hôtellerie française qui doit apprendre à draguer la clientèle locale, les stations pourraient bien faire de même, en raison d'une distribution fortement touchée.
"Puis les décisions du gouvernement ont des effets sur des tour-opérateurs à l'étranger dont nous apprenons les difficultés et certains même déposent le bilan," déplore Bruno Clément, le directeur général adjoint de mmv.
Privé d'une partie de la distribution à l'étranger les montagnes françaises se préparent à des saisons légèrement plus difficiles et vont devoir se réinventer.
Ce n'est pas la nouvelle flexibilité des offres, avec une annulation possible au dernier moment, qui permettra de partir à la reconquête.
"Je ne pense pas que nous pourrons renouveler l'expérience toutes les saisons, les changements de décision intempestive changeraient en quelque sorte le modèle économique," analyse le responsable de La Plagne.
Pour le moment la montagne chercher à passer le monde actuel, avant de se projeter dans celui d'après.
Cette épisode bien qu'inquiétant pour l'industrie démontre toutefois une chose : la montagne sans ski ça ne fonctionne pas.
"Les gens disent depuis un moment que le ski s'est fini.
Et bien sans le ski, la fréquentation est en baisse de 70% et les recettes de 80% par rapport à la même période de l'année dernière, nous confiait Alexandre Maulin, le président de Domaines Skiables de France.
Ce constat est vrai pour une majorité de stations, notamment celles d'altitude qui n'ont pas vocation à se diversifier, car tourner uniquement vers cette discipline.
Toutefois, la crise pourrait bien avoir un effet bénéfique en accélérant la transformation de la montagne française, en faisant disparaître les stations généralistes.
"Quelque part, la covid-19 va beaucoup plus rapidement spécialiser les unes et les autres dans ce qu'elles savent faire.
Dans le monde d'après, il y a des villages qui ne proposeront plus de ski, car de basse altitude, puis il restera à côté un modèle autour de cette activité, pour les stations comme les nôtres," croit savoir Thomas Saison, le directeur marketing et commercial de La Plagne.
Une transformation salvatrice qu'il faudra faire à moindre coût, du fait du manque à gagner pour les villes dépendantes de l'or blanc, mais ce n'est pas tout.
A l'image de l'hôtellerie française qui doit apprendre à draguer la clientèle locale, les stations pourraient bien faire de même, en raison d'une distribution fortement touchée.
"Puis les décisions du gouvernement ont des effets sur des tour-opérateurs à l'étranger dont nous apprenons les difficultés et certains même déposent le bilan," déplore Bruno Clément, le directeur général adjoint de mmv.
Privé d'une partie de la distribution à l'étranger les montagnes françaises se préparent à des saisons légèrement plus difficiles et vont devoir se réinventer.
Ce n'est pas la nouvelle flexibilité des offres, avec une annulation possible au dernier moment, qui permettra de partir à la reconquête.
"Je ne pense pas que nous pourrons renouveler l'expérience toutes les saisons, les changements de décision intempestive changeraient en quelque sorte le modèle économique," analyse le responsable de La Plagne.
Pour le moment la montagne chercher à passer le monde actuel, avant de se projeter dans celui d'après.