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Grèce : Balade hellénique à trois temps

Embarquement immédiat


Athènes, vibrante capitale méditerranéenne dominée par le marbre de son Antiquité. Spetses, une île aristocratique du golfe Saronique. Enfin l’Argolide, le « pouce » du Péloponnèse, où palpitent les oliviers sous un ciel d’éternité. Cette escapade est placée sous le signe de l’art de vivre inimitable de la Grèce. Embarquement immédiat.


Rédigé par Adèle Dunois le Jeudi 29 Septembre 2016

© fotolia
© fotolia
Vue d’avion, Athènes ressemble à une gigantesque tache de béton blanc sale s’étirant entre des montagnes pelées. Une vision initiale qui ne rend pas justice à cette Méditerranéenne pleine de vie.

Certes, son urbanisme est désordonné, congestionné, mais la nature résiste vaillamment au chaos ambiant.

Partout, des cyprès élancés, des figuiers et des orangers chargés de fruits. Des fleurs aussi, bouquets de bougainvillées et buissons de chèvrefeuille qui embaument l’air. Et des chats efflanqués se prélassant au soleil.

Athènes est une bonne vivante, accueillante et chaleureuse. La preuve au grand marché central, abrité sous des halles néoclassiques éclairées de centaines de loupiotes.

On y parle fort, on s’y invective mais on se précipite pour offrir pistaches et amandes au voyageur de passage. « C’est typique d’Athènes, confie notre guide, Miranda Fatourinas. Nous râlons beaucoup,encore plus depuis cette crise qui n’en finit pas, mais nous n’oublions pas nos valeurs d’hospitalité ».

Alentour, des boutiques lilliputiennes présentent artistiquement du pastrami arménien, des dizaines de sortes d’olives et de fromages, des épices et de gros bidons d’huile d’olive.

Nous goûtons aux uns et prenons en photo les autres, dans un méli-mélo d’expériences sensorielles qui mettent dans l’ambiance orientale de ce coin cosmopolite.

Un peu plus bas, voilà Plaka, un village dans la ville au charme intemporel avec ses ruelles bordées de maisons blanches ou ocre, ses volées d’escaliers et ses terrasses sous la treille. Nous y dénichons Vrettos, une très vieille distillerie d’ouzo, qui extrait d’énormes barriques cette boisson anisée : « Yamas » !

L’esprit de la Grèce antique

Depuis l’embellissement effectué pour accueillir les Jeux Olympiques de 2004, une longue promenade relie les sites archéologiques, du cimetière du Céramique à la porte d’Hadrien.

Elle passe devant le musée de l’Acropole, écrin de béton et de verre qui impose sa postmodernité à la vieille Athènes.

Un parterre transparent permet d’admirer le quartier antique dégagé lors de sa construction et, au troisième étage, une fenêtre judicieusement orientée invite à embrasser d’un même regard la frise des Grandes Panathénées (la partie qui n’est pas au British Museum) et le Parthénon.

En point d’orgue, les Cariatides du temple de l’Erechthéion, transportées ici pour les protéger de la pollution. Nous y déjeunons tardivement dans un cadre 100 % design avant de gravir le rocher sacré, accompagnés par le chant strident des cigales.

Passé les Propylées, nous approchons enfin du fameux Parthénon.

Construit à l’instigation de Périclès entre 447 et 438 avant J.C., l’édifice en marbre blanc illustre la beauté idéale du style classique. L’émotion est au rendez-vous devant cette merveille universelle aux proportions parfaites, contemporaine des tragédies de Sophocle qui étaient mises en scène dans un théâtre de l’Agora en contrebas et de la naissance de la démocratie.

La Grèce est le berceau de notre civilisation et c’est toujours Athènes qui en incarne le mieux l’esprit.

Le Parthénon en toile de fond

Le Parthénon © fotolia : Figurnyi
Le Parthénon © fotolia : Figurnyi
À quelques pas, le Grande-Bretagne trône place Syntagma. Le palace mythique incarne un autre chapitre de l’histoire grecque, celui de la renaissance d’Athènes à l’aube des temps modernes.

Négligée durant les quatre siècles d’occupation ottomane – la bourgade ne comptait que quelques milliers d’habitants au début du XIXe siècle –, elle commença à attirer des Grecs fortunés de la diaspora après la guerre d’indépendance. L’un d’eux construisit un palais en face de celui du roi Othon, aujourd’hui le Parlement, dans le style alors en vogue à Londres.

Transformé en hôtel dès 1874, son luxe était époustouflant. C’est encore l’une des adresses les plus sélectes de la capitale, qui concentre désormais plus du tiers de la population du pays.

Installation dans des chambres à l’élégance rétro et direction le toit terrasse pour un cocktail avec vue sur l’Acropole tandis que la lumière dorée vire doucement au rouge corail. Un moment suspendu avant d’aller dîner à Thissio, qui regorge de demeures néoclassiques et de restaurants trendy.
Divine surprise, la terrasse perchée de Kuzina offre, elle aussi, une vue magique sur l’Acropole désormais illuminée. En prime : le sublime temple dorique d’Héphaïstéion.

Le Chef Aris Tsanaklides propose une fine cuisine grecque revisitée dans une succession de plats partagés selon la tradition locale.

Les plus sages reprennent ensuite le chemin de l’hôtel, les autres rallient Gazi, un quartier gentiment alternatif organisé autour d’une ancienne usine à gaz. La nuit est encore jeune...

Cap sur les îles du golfe Saronique

Hydra © DR
Hydra © DR
Le matin nous retrouve au Pirée, prêts à embarquer sur un hydroglisseur aux petits airs de catamaran.

À peine 1h30 de navigation et, tout à coup, un port en amphithéâtre se détache d’une montagne aride qu’on croyait sauvage. Hydra. « Esthétiquement parfaite », écrivait Henry Miller dans les années 1930.

L’île n’a guère changé : aucun véhicule à moteur, ni même de vélos, uniquement des ânes et des charrettes à bras et toujours cette atmosphère chic et bohème qui a séduit des générations d’artistes.

D’imposantes maisons d’armateurs se laissent admirer au détour de ruelles fleuries qui escaladent la colline avant de nous ramener vers le port pour un café accompagné de gâteaux au miel.

La pause est rapide car nous sommes attendus à Spetses, qui partage avec Hydra une riche tradition maritime. Cette fois, c’est un bateau rapide qui nous propulse sur les flots bleus, cheveux au vent.

Face au débarcadère, la silhouette gironde du Poseidonion Grand Hotel ne déparerait pas sur la Côte d’Azur.

L’histoire dira que c’était bien l’idée !

Dolce vita à Spetses

Spetses © fotolia
Spetses © fotolia
Nous enfourchons des quads qui filent bientôt à travers la garrigue.

Au détour d’un virage apparaît un grand potager : salades, courgettes, tomates, carottes et « vlita » (sorte d’épinard doux qui se mange cuit) sont sagement alignés en rangs serrés ; plus loin, un carré d’herbes aromatiques, des poules en liberté et des plantations d’Aloe vera.

La ferme « bio » du Poseidonion – qui permet au chef Stamatis Marmarinos d’être auto-suffisant en matière de légumes – est équipée de longues tablées, d’un four à bois et d’une rôtisserie.

Bonheur simple de déguster des spécialités élaborées à la minute, comme ce tzatziki dont les concombres étaient encore en terre il y a quelques minutes ou ces courgettes simplement grillées et arrosées d’un filet d’huile d’olive d’Ermioni, la meilleure de Grèce paraît-il ; le tout est accompagné d’un petit blanc frais du Péloponnèse en attendant l’agneau qui finit de rôtir sur sa broche.

Le temps d’un déjeuner champêtre, la vie pétille joyeusement au cœur de cette nature méditerranéenne qui nous transmet sa force tranquille.
L’été, les voitures sont carrément interdites à Spetses.

Le reste de l’année, elles sont à peine tolérées et tout le monde circule à deux roues, même le pope et le capitaine en grand uniforme. C’est donc à scooter que nous faisons le tour de l’île, 26 km d’une route de corniche ponctuée de criques sauvages.

Un bain, délicieusement rafraîchissant, rythme la balade.

Quelques pétarades plus tard, voilà le vieux port, niché au creux d’une baie échancrée où un minuscule chantier naval cohabite avec des tavernes s’étalant jusqu’à la mer.

Puis, c’est le centre du village, dominé par le campanile de sa cathédrale autour de laquelle se dressent de solides maisons fortifiées, avant de retrouver l’esplanade plantée de palmiers du Poseidonion, où une statue de « la » Bouboulina, comme l’appellent affectueusement les Grecs, toise l’horizon.

L’histoire en direct

Poseidonion ©Serge Detalle
Poseidonion ©Serge Detalle
Pavlos Demetzis-Bouboulis appartient à la sixième génération de la famille de l’héroïne. Il nous conte la vie romanesque de son illustre ancêtre avec l’enthousiasme des historiens amateurs.

Spetses a été aux premières loges de la guerre d’indépendance menée contre les Ottomans au début du XIXe siècle.

Avec Hydra, elle figurait alors parmi les îles les plus prospères de la région grâce à de puissants armateurs qui commerçaient jusqu’en Amérique, qui mirent leur fortune au service de la révolution. Parmi eux, Laskarina Bouboulina, originaire d’Hydra mais citoyenne de Spetses depuis le mariage de sa mère.

La révolte débuta dans les Balkans, initiée par des Grecs de la diaspora. Ils créent une organisation secrète, la Philiki Etairia – ou Société des Amis – qui recrute la Bouboulina, unique femme de la confrérie. Un beau jour de 1822, sa flotte repousse celle des Turcs devant Nauplie, marche décisive vers l’indépendance. Une légende était née.

Elle est soigneusement entretenue dans la maison familiale du XVIIe siècle aménagée en musée : magnifique plafond florentin en boiseries sculptées, meubles anciens et portraits originaux, la visite privée effectuée en compagnie du jeune héritier se révèle particulièrement émouvante.

Quelques décennies plus tard, un certain Sotirios Anargyros, revenu à Spetses après avoir fait fortune dans le tabac aux États-Unis, métamorphosa le visage de son île natale.

D’abord, il en racheta une partie pour la couvrir de pinèdes, nostalgie de la période antique où elle était connue sous le nom de Pityoussa, l’île aux pins.
Il créa aussi, sur le conseil de son ami Elefthéros Venizelos, une école pour garçons inspirée du collège britannique d’Eton et construisit le Poseidonion Grand Hotel sur le modèle du Negresco de Nice.

Le petit palace centenaire a été entièrement restauré, offrant à ses volumes Belle Époque une nouvelle modernité. Tout naturellement, il est redevenu l’épicentre de la vie mondaine de Spetses, accueillant sur ses terrasses tout ce que l’île compte de riches et célèbres, et ils sont nombreux.

Mais, attention, le « bling bling » n’est pas de mise, on vit incognito par ici ! « Dress code tout simple », confirme Maria Strati, l’élégante directrice de l’établissement.

Nous prenons l’apéritif en sa compagnie face à la mer tandis que les montagnes du Péloponnèse, qu’on croirait pouvoir toucher, se parent de teintes irréelles dans la lumière du soleil couchant.

Plus tard, nous déambulons dans des rues tapissées de galets blancs incrustés de pierre noire dessinant une ancre, un dauphin, une rose des vents... Elles nous conduisent jusqu’au restaurant Orloff, installé dans l’ancienne capitainerie du vieux port.

Une terrasse sur la mer, des poulpes grillés, des poissons fraîchement pêchés, la soirée s’étire doucement...

Elle s’achèvera en version plus rock au Spetsa, le bar de Costas : « Pas de vue mer, pas de wifi, juste de la hi-fi ». Et du whisky. Une institution.

Au royaume des dieux

Après une douce nuit et un copieux petit-déjeuner, nos voyageurs embarquent sur un bateau taxi en direction du petit port de Kostas, qui relie Spetses à l’Argolide en dix minutes de navigation.

De là, une petite route serpentant à travers des champs d’oliviers mène à l’Amanzoe. Aman signifie paix en sanscrit et Zoe vie en grec. Vivre en paix, la belle promesse !

Des colonnades qui se reflètent dans un long bassin, un environnement totalement vierge et une vue à 360° sur la mer Egée et les montagnes des autres « doigts » du Péloponnèse, l’arrivée est grandiose.

L’architecte américain Ed Tuttle s’est inspiré de la Grèce antique pour recréer une acropole des temps modernes au cœur de ce paysage d’éternité.

Fidèle à la philosophie d’Aman Resorts, le luxe est minimaliste (mais très abouti) et le service empressé sans jamais être pesant.

Au programme : un déjeuner léger et un après-midi libre pour profiter de l’immense piscine, faire la sieste sur la terrasse très privative de sa villa, emprunter un vélo et descendre à la plage, s’inscrire à un cours de yoga ou de Pilates, s’offrir une escale au spa... En un mot : zen.

Idéal pour arriver parfaitement détendu à la soirée de gala. Le Beach Club s’est mis sur son trente-et-un pour l’occasion : coucher de soleil en technicolor et dégustation sous les étoiles d’une cuisine méditerranéenne élaborée avec des produits « bio » de la région, notre dernière soirée en terre hellène est enchanteresse.

Voilà aussi la lune qui se lève, énorme sur l’horizon, ajoutant encore à la magie du moment tandis qu’un DJ enflamme la piste de danse...

Épidaure, chef-d’œuvre absolu

Dans la lumière très pure du matin, nous quittons à regret l’Amanzoe et son équipe aux petits soins. Mais le voyage n’est pas terminé pour autant !

Épidaure est à moins d’une heure de route. Cadre bucolique et vieilles pierres romantiques, le site est sublime. Dessiné selon le nombre d’or, son théâtre est resté miraculeusement intact depuis le temps ancien où on y donnait des tragédies alors contemporaines et présente une acoustique exceptionnelle. Bien sûr, chacun souhaite la tester.

C’est d’ailleurs le seul « challenge » de ce périple : nous le savions depuis le début, un discours, la récitation d’un poème ou quelques phrases extraites d’un récit ayant trait à la Grèce seraient exigés dans ce dé-cor de toute éternité.

Stupéfaction générale quand le polyglotte du groupe choisit de déclamer quelques vers d’Homère en grec ancien ! Un autre nous émeut aux larmes avec un texte de Jacques Lacarrière, dont les cendres ont été dispersées au large de Spetses.

« Le centre du monde est partout où les yeux et la main de l’homme transforment l’histoire et la pierre en sourire », écrivait ce grand amoureux de la Grèce...

Nauplie, un petit air de Venise

© fotolia : Pierrealbert77
© fotolia : Pierrealbert77
Encore quelques virages dans un paysage de montagnes hérissées d’éoliennes et au pied desquelles ondulent d’immenses oliveraies et Nauplie s’annonce.

Cette paisible cité fut la première capitale de l’État grec, en 1828, et prononcer son nom – Nafplio en grec – suffit à faire surgir des étoiles dans les yeux des Grecs !
Des rues à l’italienne, des escaliers, des fontaines, des balcons croulant sous les bougainvillées, la ville est charmante, veillée par une citadelle construite par les Vénitiens au tournant du XVIIIe siècle ; en face, sur un îlot, un vieux fort, vénitien lui aussi.

Et, au détour d’une ruelle, la demeure néoclassique du restaurant 3 Sixty : décor design et cuisine fraîche mettant les produits de la mer à l’honneur, l’escale nous permet de profiter encore un peu de l’art de vivre à la grecque, en toute simplicité.

Puis, c’est la route du retour vers l’aéroport où nous attend notre vol pour Paris.

CARNET PRATIQUE

S’informer

Office National Hellénique du Tourisme
3, avenue de l’Opéra
75001 Paris Tel:0142606575 www.visitgreece.gr


Y aller

Quatre compagnies aériennes pro- posent des vols directs quotidiens entre Paris et Athènes : Aegean Airlines, Air France, easyJet et Transavia. Le temps de vol est de 3h10. Également des départs hebdomadaires des régions avec Aegean Airlines et Air France.


À savoir

Formalités : Carte nationale d’identité ou passeport en cours de validité.
Décalage horaire : + 1h
Climat : Méditerranéen ; le printemps
et l’automne sont les meilleures sai- sons pour des opérations MICE in- cluant des îles ; on peut organiser des opérations à Athènes toute l’année.
Langues : Le grec ; l’anglais est large- ment pratiqué dans le tourisme.
Monnaie : L’euro.


Notre sélection DMC

Optimum Greece (Carré Destinations)
Horizon DMC & Event (Echapévoo)
IMT Travel Services (Mice Connections)
Neilis
Pacific World
Goldair tourism (Michael Alouf International)
SB Mice
Héliades DMC
Yalos Tours

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