H. Novelli a présenté son plan de soutien aux professionnels, devant un parterre de journalistes et de caméras rarement vu autour du secrétaire d’État en charge du Tourisme.
Hervé Novelli a réuni, lundi 26 avril, les représentants des agences de voyages, des tour-opérateurs et quelques grands acteurs du tourisme.
Étaient présents au ministère de l’Économie : Georges Colson (SNAV), René-Marc Chikli (Ceto), Denis Wathier (Thomas Cook) parmi d’autres.
Au terme de cette réunion, H. Novelli a présenté son plan de soutien aux professionnels, devant un parterre de journalistes et de caméras rarement vu autour du secrétaire d’État en charge du Tourisme.
Après s’être intéressés aux "naufragés des airs", tous les objectifs se fixent à présent sur les répercussions économiques de l’éruption du volcan islandais, et sur la façon dont le gouvernement va gérer la situation.
Étaient présents au ministère de l’Économie : Georges Colson (SNAV), René-Marc Chikli (Ceto), Denis Wathier (Thomas Cook) parmi d’autres.
Au terme de cette réunion, H. Novelli a présenté son plan de soutien aux professionnels, devant un parterre de journalistes et de caméras rarement vu autour du secrétaire d’État en charge du Tourisme.
Après s’être intéressés aux "naufragés des airs", tous les objectifs se fixent à présent sur les répercussions économiques de l’éruption du volcan islandais, et sur la façon dont le gouvernement va gérer la situation.
260 millions de pertes, dont 40 millions pour les agences
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Le secrétaire d’État a clarifié les pertes des professionnels : « Les compagnies aériennes françaises mettent en avant 188 millions d’euros de pertes, les TO : 31 millions, et les agences de voyages : 40 millions. Soit un coût de 260 millions d’euros ».
La première décision prise concerne les consommateurs : « J’ai décidé de nommer un Médiateur pour traiter l’ensemble des réclamations : Thierry Baudier, ancien Dg de Maison de la France.
Une cellule de médiation sera installée dès demain à l’Institut national de la consommation et disposera dans les heures à venir d’un numéro Vert.
Thierry Baudier aura pour délicate mission de traiter les tensions entre consommateurs et opérateurs (compagnies, TO et agences) et d’établir une jurisprudence qui permettra de gérer à l’avenir les situations aussi brutales que celle que nous venons de vivre », précise Hervé Novelli.
La première décision prise concerne les consommateurs : « J’ai décidé de nommer un Médiateur pour traiter l’ensemble des réclamations : Thierry Baudier, ancien Dg de Maison de la France.
Une cellule de médiation sera installée dès demain à l’Institut national de la consommation et disposera dans les heures à venir d’un numéro Vert.
Thierry Baudier aura pour délicate mission de traiter les tensions entre consommateurs et opérateurs (compagnies, TO et agences) et d’établir une jurisprudence qui permettra de gérer à l’avenir les situations aussi brutales que celle que nous venons de vivre », précise Hervé Novelli.
Traiter les tensions entre consommateurs et opérateurs
D’autres décisions concernent directement les professionnels : « J’ai saisi l’Oséo, le Médiateur du crédit et celui de la sous-traitance qui examineront les demandes des entreprises qui ont des difficultés de trésorerie résultant de la crise.
Le secrétaire d’État à l’Emploi, Laurent Wauquiez, est saisi du sujet "indemnisation du chômage partiel" qui sera possible. Les entreprises devront démontrer que les heures perdues ont été non travaillées et correspondent au régime du chômage partiel.
L’indemnisation sera celle du droit commun, c’est-à-dire 3,84 euros de l’heure, à laquelle s’ajoute l’indemnité interprofessionnelle (3,31 euros). Au total, elle sera de 7,15 euros de l’heure, soit 80% du SMIC horaire brut.
En accord avec le ministre du Budget, je confirme l’activation des mécanismes d’étalement des charges sociales et fiscales pour les entreprises affectées par l’éruption ».
Le secrétaire d’État à l’Emploi, Laurent Wauquiez, est saisi du sujet "indemnisation du chômage partiel" qui sera possible. Les entreprises devront démontrer que les heures perdues ont été non travaillées et correspondent au régime du chômage partiel.
L’indemnisation sera celle du droit commun, c’est-à-dire 3,84 euros de l’heure, à laquelle s’ajoute l’indemnité interprofessionnelle (3,31 euros). Au total, elle sera de 7,15 euros de l’heure, soit 80% du SMIC horaire brut.
En accord avec le ministre du Budget, je confirme l’activation des mécanismes d’étalement des charges sociales et fiscales pour les entreprises affectées par l’éruption ».
L’indemnisation du chômage partiel est accordée
Le dernier point concerne les aides directes qui pourraient être octroyées : « Des discussions se tiennent aujourd’hui au niveau communautaire.
C’est à ce niveau que les dispositions encadrant ces aides devront être prises ou pas. À l’heure actuelle, ce n’est pas le cas.
Mercredi, j’aurai une discussion avec l’ensemble des ministres du Tourisme et le vice-Président de la Commission européenne.
C’est à l’issue de celle-ci que nous pourrons apprécier les uns et les autres les effets de la crise que nous avons traversée », conclut Hervé Novelli.
C’est à ce niveau que les dispositions encadrant ces aides devront être prises ou pas. À l’heure actuelle, ce n’est pas le cas.
Mercredi, j’aurai une discussion avec l’ensemble des ministres du Tourisme et le vice-Président de la Commission européenne.
C’est à l’issue de celle-ci que nous pourrons apprécier les uns et les autres les effets de la crise que nous avons traversée », conclut Hervé Novelli.
L'''indemnisation du chômage partiel'' sera possible en démontrant que les heures perdues ont été non travaillées et correspondent au régime du chômage partiel. L’indemnisation sera celle du droit commun.
Georges Colson : "On a oublié les réceptifs français !"
Georges Colson, Président du SNAV, paraissait plutôt satisfait de ces premières mesures, tout en déplorant : « On a oublié les réceptifs français qui, eux aussi, ont été lourdement impactés par l’éruption et l’absence de touristes sur notre territoire ».
Pour sa part, René-Marc Chikli affichait sa « satisfaction concernant les mesures en faveur de la trésorerie des entreprises et la nomination d’un Médiateur. Mais l’incertitude demeure avec l’Europe. Sans son aval, il n’y aura pas d’aides directes ».
Reste que, malgré la bonne volonté affichée par le gouvernement, les professionnels du tourisme vont devoir se frotter aux épineuses tracasseries administratives s’ils veulent bénéficier des mesures annoncées.
Le Médiateur aura-t-il les moyens de traiter tous les litiges, sachant que 150.000 Français ont été touchés par le nuage de cendres pendant leurs déplacements et/ou leurs séjours, et que des milliers d’autres ont été contraints d’annuler ou de reporter leurs vacances ?
Dans quel délai les dossiers seront-ils traités ? Et à partir de quels cadres juridiques le seront-ils, sachant que les associations de consommateurs et les avocats des professionnels n’en tirent pas les mêmes conclusions, comme nous l’avons vu dernièrement sur TourMaG (1).
Pour sa part, René-Marc Chikli affichait sa « satisfaction concernant les mesures en faveur de la trésorerie des entreprises et la nomination d’un Médiateur. Mais l’incertitude demeure avec l’Europe. Sans son aval, il n’y aura pas d’aides directes ».
Reste que, malgré la bonne volonté affichée par le gouvernement, les professionnels du tourisme vont devoir se frotter aux épineuses tracasseries administratives s’ils veulent bénéficier des mesures annoncées.
Le Médiateur aura-t-il les moyens de traiter tous les litiges, sachant que 150.000 Français ont été touchés par le nuage de cendres pendant leurs déplacements et/ou leurs séjours, et que des milliers d’autres ont été contraints d’annuler ou de reporter leurs vacances ?
Dans quel délai les dossiers seront-ils traités ? Et à partir de quels cadres juridiques le seront-ils, sachant que les associations de consommateurs et les avocats des professionnels n’en tirent pas les mêmes conclusions, comme nous l’avons vu dernièrement sur TourMaG (1).
Les aides directes seraient la solution la plus simple
L’indemnisation à posteriori du chômage partiel apparaît, elle aussi, d’une extrême complexité dans sa mise en œuvre.
Tout autant que l’étalement des charges sociales et fiscales qui ne pourra se faire qu’au cas par cas. La mesure pourrait concerner des centaines d’entreprises, ce qui ne va pas manquer d’engorger plus encore les administrations concernées.
Enfin, la Commission européenne permettra-t-elle aux états membres de soutenir financièrement, et directement, les professionnels impactés par l’éruption ? (2)
Plutôt que d’accorder des mesures compensatoires (indemnisation du chômage partiel) et autres "facilités de paiements" (étalement des charges sociales et fiscales), des "usines à gaz" qui en décourageront plus d’un, c’est cette dernière mesure, les aides directes, qui paraît la plus simple (sous réserve que l'Europe donne son accord).
Une efficacité démontrée lors de la crise financière pour sauver le secteur bancaire.
Mais cette efficacité et cette simplicité ont un coût immédiat alors que la complexité présente un énorme avantage : diluer les problèmes dans les arcanes administratives françaises et européennes, où personne risque de s’y retrouver.
Le nuage de contestations en tous genres n'est pas prêt de se disperser...
(1) Passagers bloqués : force majeure ou pas, il va bien falloir crever l'abcès !
(2) M. de Blust : ''Si on aide l'aérien, il faut aussi aider les TO et les agences...''
Tout autant que l’étalement des charges sociales et fiscales qui ne pourra se faire qu’au cas par cas. La mesure pourrait concerner des centaines d’entreprises, ce qui ne va pas manquer d’engorger plus encore les administrations concernées.
Enfin, la Commission européenne permettra-t-elle aux états membres de soutenir financièrement, et directement, les professionnels impactés par l’éruption ? (2)
Plutôt que d’accorder des mesures compensatoires (indemnisation du chômage partiel) et autres "facilités de paiements" (étalement des charges sociales et fiscales), des "usines à gaz" qui en décourageront plus d’un, c’est cette dernière mesure, les aides directes, qui paraît la plus simple (sous réserve que l'Europe donne son accord).
Une efficacité démontrée lors de la crise financière pour sauver le secteur bancaire.
Mais cette efficacité et cette simplicité ont un coût immédiat alors que la complexité présente un énorme avantage : diluer les problèmes dans les arcanes administratives françaises et européennes, où personne risque de s’y retrouver.
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