Hier j’avais assisté sans comprendre au démantèlement des bordages d’un charmant bateau de pêche, tout bleu et blanc - Photo DR
Il pleut ce matin sur le port. Désert. Ou presque.
Hier j’avais assisté sans comprendre au démantèlement des bordages d’un charmant bateau de pêche, tout bleu et blanc, de ceux qui emplissent les cartes postales des estivants.
N’en restait qu’un plat-bord qui me semblait trop proche des flots pour avoir la moindre chance de reprendre un jour la mer.
Ce matin, un tractopelle m’a éclairée.
Ce qui restait du joli bateau d’avant-hier était destiné à être fracassé.
Tiré hors de son élément liquide par un robot de métal, sous les yeux attristés d’une famille.
"Pourquoi ?" ai-je demandé.
Hier j’avais assisté sans comprendre au démantèlement des bordages d’un charmant bateau de pêche, tout bleu et blanc, de ceux qui emplissent les cartes postales des estivants.
N’en restait qu’un plat-bord qui me semblait trop proche des flots pour avoir la moindre chance de reprendre un jour la mer.
Ce matin, un tractopelle m’a éclairée.
Ce qui restait du joli bateau d’avant-hier était destiné à être fracassé.
Tiré hors de son élément liquide par un robot de métal, sous les yeux attristés d’une famille.
"Pourquoi ?" ai-je demandé.
Notre monde est-il devenu fou ?
"Pour 30 000 euros" fut une réponse suffisamment claire pour que je n’insiste pas.
C’est ici le prix d’une petite maison.
Ainsi va la loi européenne.
Ainsi disparaissent les pêcheurs locaux.
Ainsi augmente le prix des poissons qui pourraient nourrir les locaux et que ne peuvent plus s’offrir que les, encore, riches touristes.
Notre monde est-il devenu fou ?
Pas plus sans doute qu’à l’époque où l’amant de Médée la crétoise, Jason, partit à la conquête de la Toison d’Or sur le bateau Argos.
Époque féale où les bateaux avaient leur mot à dire dans les légendes humaines.
Aujourd’hui, on les broie dans des mâchoires d’acier pour satisfaire des dieux bancaires virtuels.
Ce séjour immobile me fait décidément dériver.
C’est ici le prix d’une petite maison.
Ainsi va la loi européenne.
Ainsi disparaissent les pêcheurs locaux.
Ainsi augmente le prix des poissons qui pourraient nourrir les locaux et que ne peuvent plus s’offrir que les, encore, riches touristes.
Notre monde est-il devenu fou ?
Pas plus sans doute qu’à l’époque où l’amant de Médée la crétoise, Jason, partit à la conquête de la Toison d’Or sur le bateau Argos.
Époque féale où les bateaux avaient leur mot à dire dans les légendes humaines.
Aujourd’hui, on les broie dans des mâchoires d’acier pour satisfaire des dieux bancaires virtuels.
Ce séjour immobile me fait décidément dériver.
Le mot du jour, Argos, parce que, en grec, le nom du bateau de Jason veut aussi dire "lent", et que, finalement, il me ramène à mon premier sujet.
Retrouvez le feuilleton-voyage « Les alinéas d'Aline au pays d'Icare... »
Lire et télécharger le catalogue des évasions d'Héliades Grèce
Lire et télécharger le catalogue des évasions d'Héliades Grèce
Autres articles
-
Héliades présente : Ma Crète romanesque est-elle condamnée ?
-
Héliades présente : austérité, restrictions et... système D !
-
Héliades présente : Pour les exilés anglophones, la magie crétoise est passée...
-
Héliades présente : mais que font les banquiers en Crète ?!
-
Héliades présente : Mon village, c’est Clochemerle... en Crète !