Un pêcheur vient de s’installer devant moi. Le bonnet de travers et la ligne pleine de nœuds. Le léger tremblement de ses membres, sans doute inversement proportionnel avec la puissance du raki local, rend la pose des mini plombs et de l’hameçon aussi périlleuse que problématique...
Toujours pressée de régler mes consommations à peine commandées (j’ai dû hériter de cette maladie dans un pub irlandais, ou d’un ancêtre américano-sicilien toujours sur le qui-vive), je me heurte ici, de la part des serveurs, à un mur de « méta » !
Plus tard ! On verra ! Pas d’urgence, regarde comme on est bien ici !
Pourquoi penser à partir à peine arrivée ? Jamais assez vite, toujours plus de visites...
Concentrer l’essentiel d’un pays en une courte semaine, emplir la boîte à souvenirs d’images qu’on ne regardera guère ensuite mais qui empêchent souvent de voir sur le moment, ainsi sont les circuits d’aujourd’hui – pour la plupart.
Un pêcheur vient de s’installer devant moi. Le bonnet de travers et la ligne pleine de nœuds.
Le léger tremblement de ses membres, sans doute inversement proportionnel avec la puissance du raki local, rend la pose des mini plombs et de l’hameçon aussi périlleuse que problématique.
Qu’importe ! Il a tout le temps, lui.
Je vais le contempler quelques heures, lui, ses sacs plastiques qui resteront vides, les mouettes, l’extravagante lumière sur les flots, et la course lente du soleil.
M’emplir moi aussi de ce paradoxe jusqu’alors étranger à la conceptrice de circuits que je fus jadis, la plénitude du « vide ».
Et je paierai mon café « méta », plus tard, peut-être. Je vis l’instant.
Le mot du jour : méta isos (plus tard, peut-être), qui abolit la durée chiffrée.
Retrouvez le feuilleton-voyage « Les alinéas d'Aline au pays d'Icare... »
Plus tard ! On verra ! Pas d’urgence, regarde comme on est bien ici !
Pourquoi penser à partir à peine arrivée ? Jamais assez vite, toujours plus de visites...
Concentrer l’essentiel d’un pays en une courte semaine, emplir la boîte à souvenirs d’images qu’on ne regardera guère ensuite mais qui empêchent souvent de voir sur le moment, ainsi sont les circuits d’aujourd’hui – pour la plupart.
Un pêcheur vient de s’installer devant moi. Le bonnet de travers et la ligne pleine de nœuds.
Le léger tremblement de ses membres, sans doute inversement proportionnel avec la puissance du raki local, rend la pose des mini plombs et de l’hameçon aussi périlleuse que problématique.
Qu’importe ! Il a tout le temps, lui.
Je vais le contempler quelques heures, lui, ses sacs plastiques qui resteront vides, les mouettes, l’extravagante lumière sur les flots, et la course lente du soleil.
M’emplir moi aussi de ce paradoxe jusqu’alors étranger à la conceptrice de circuits que je fus jadis, la plénitude du « vide ».
Et je paierai mon café « méta », plus tard, peut-être. Je vis l’instant.
Le mot du jour : méta isos (plus tard, peut-être), qui abolit la durée chiffrée.
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