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I. TO : quel est le chemin de la performance ?

L’avenir des TO passe par la technologie


A l’initiative du Seto, une conférence s’est déroulée au salon IFTM-Top Résa sur le thème « Tourisme et Technologie ». L’objectif était de mesurer le chemin à parcourir pour améliorer les systèmes d’information des TO, et par voie de conséquence, ceux de la distribution. Cette réflexion arrive à point nommé, au moment où la désintermédiation ‘’émiette’’ une partie de la clientèle des producteurs.


Rédigé par Rémi Bain Thouverez le Jeudi 9 Octobre 2014

©  Fotolia.com
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« L’objectif est d’améliorer l’accès au contenu, de valoriser les produits, de donner plus de place aux conseils et aux recommandations », nous engage René-Marc Chikli, le président du Seto.

Plus facile à dire qu’à faire ? Sans doute et c’est pour cette raison qu’il a invité des représentants d’autres pays pour un échange d'expériences.

On appréhende mieux, à l’occasion de cette réunion, quelles sont les caractéristiques du système français.

Il est basé sur ce qu’on appelle ‘’le cache prix dispo’’, c’est-à-dire sur un fichier dans lequel le fournisseur indique les prix d’appel (voir encadré).

Est-il le plus performant ? La question est posée. L’exemple allemand, comme en témoigne FTI, est construit sur une approche différente.

Il repose sur un principe plus complet qui permet des comparaisons multiples entre les offres.

L’avantage est de pouvoir mieux mettre en avant la valeur ajoutée des produits.

Pourquoi la technologie française est différente ?

Pourquoi les Français ont pris une autre direction de celle des Allemands ?

C’est Patrick Bleu, directeur général Europe d’Acovia qui se charge de nous éclairer.

« Les TO français n’aiment pas être comparés. Ce sont eux qui bloquent. Pourtant, si l’objectif est de valoriser les produits, la formule allemande offre bien des avantages. »

Propos nuancé par Olivier Morel, le directeur informatique de Kuoni, mais qui conclut de la même façon : « Le fait de ne pas avoir d’acteur dominant sur le marché français nous a empêchés d’avoir un standard imposé.

Mais nous avons essayé ensemble, d’une manière collaborative, de créer des normes, pour, entre autres, réduire les coûts de développement.

Après libre à chacun, selon ses moyens et sa stratégie, de suivre ou pas ces normes. »


Pourtant, cette réticence à la comparaison est-elle encore justifiée ? On peut répondre sans hésiter : non.

A l’heure d’internet, c’est la transparence qui prévaut.

La transparence

Internet apporte de la transparence. C’est bien simple : si les prix proposés ne sont pas compétitifs, le consommateur va le découvrir rapidement.

Alors ne vaut-il pas mieux donner un accès libre au cache des TO et de permettre à la distribution de mieux construire ses produits voyages?

La question est vraiment stratégique et mérite une large concertation.

« Dans tous les cas XFT ne sera pas un frein, puisque nous savons faire les deux », nous confie Guilllaume Kolman, le secrétaire général de l’association.

Olivier Morel surenchérit : « XFT, c’est une norme ou un langage, mais pas seulement : c’est aussi une assemblée de sociétés du tourisme venant de diffèrent horizons désirant échanger ensemble et normaliser les échanges.

Chacun se positionne pour pousser ses avantages concurrentiels, mais notre association favorise le dialogue ».


C’est déjà ça de gagné…

Valoriser le contenu

Quoi qu’il en soit personne ne s’opposera à l’idée de mieux valoriser les contenus.

Le seul frein sera financier, car plus vous étendez la surface de votre catalogue plus c’est onéreux.

Le problème est bien là. Guillaume Kolman ajoute : « Les évolutions ne pourront qu’être progressives. Pour être priorisées, elles devront également présenter un avantage concret ou répondre à un besoin à relativement court terme.

C’est pour cela que nous nous focalisons, par exemple, sur les cas d’erreurs, les limites problématiques, etc, ... afin de proposer des solutions aux TO sur ces points précis, tout en préparant le suite.

Les TO n’ont pas de gros moyen. Les évolutions ne pourront qu’être progressives et à ce sujet nous proposerons et ce sera à eux de décider. »


Que choisir ?

Résister

Jürgen Bachmann nous engage à réfléchir par rapport au contexte général : « Ne laissons pas les moteurs orienter les recherches de nos clients sans rien faire.

Marquons notre différence et affirmons notre identité grâce à la valeur intrinsèque de nos produits. Nos technologies doivent suivre ».


L’injonction du secrétaire général du Seto a de quoi surprendre.

Pourquoi parler de Google alors que le sujet porte sur les technologies métiers des TO ?

Mais on connait l’obsession de ce dernier pour réfléchir par rapport à la situation dans son ensemble.

Google fait partie du quotidien des professionnels du tourisme puisque pratiquement toutes les requêtes, dont celle des voyages, passent par lui.

Analyser nos forces et nos faiblesses par rapport aux moteurs de recherche n’est donc pas inintéressant.

Quel message à retenir de la situation actuelle ?

D’un point de vue macroéconomique, on observe une nette concentration des requêtes internet sur les majors.

C’est une tendance clairement marquée.

Regardez Amazon, par exemple : il se détache plus encore de ses suiveurs selon les derniers résultats de la Fevad.

La résultante est que l’accès aux premières places est réservé aux seuls géants de la vente en ligne. Question de moyens.

Les TO qui espéraient encore rivaliser avec les pure players dans le BtoC doivent perdre leurs dernières illusions.

Alors que ce soit en BtoC ou BtoB, la seule alternative possible pour les producteurs sera celle de la valorisation de leur contenu.

Retrouver la suite du dossier demain.

Qu’est-ce que le ‘’cache prix dispo’’.

Olivier Morel, directeur technique de Kuoni
Olivier Morel, directeur technique de Kuoni
C’est Olivier Morel, Directeur technique de Kuoni qui se charge de nous donner les explications concernant le ‘’Cache prix dispo’’.

" C’est la mise en avant de l’inventaire des produits des TO, qui une fois sur une plateforme, permet les réservations de la part des distributeurs ou des clients finaux dans le cadre d’une politique BtoBtoC.

D’un point de vue technologique et pour bien comprendre la problématique, il faut savoir que plus vous multiplier les segments (chambre : single, double, triple, enfant, etc), plus les fichiers deviennent lourd à gérer. Très vite ce sont des milliards de flux à gérer.

Un compromis doit être trouvé pour produire des dossiers de taille ‘’gérable’’ qui ainsi peuvent plus facilement intégrable sur les portails. Le système français a choisi de fournir un cache limité afin de permettre à tous les TO d’accéder aux plateformes.

Si tel n’avait pas été le cas, beaucoup d’entre eux auraient été exclus. C’est donc une stratégie d’ouverture que nous avons privilégiée.

A l’inverse, la structure du marché allemand étant différente, ils ont pu s’orienter sur un autre mode d’organisation. Ce que propose Peawork, sur le marché allemand, c’est ne plus générer des caches de prix packagés mais des fichiers dynamiques de prix, par prestation, par règle de calcul, etc, et de modifier dynamiquement tous ces éléments en temps réel via sa technologie Player Hub.

Ce sont de gros développements pour les TO, mais cela favorise le package dynamique.

La problématique est la même pour tous les pays. Mais les réponses dépendent de la capacité de développement des producteurs. La concentration de ces derniers sur le marché allemand permet d’engager des gros montants d’investissement."

Propos confirmé par Thierry Girard, le DSI d’Asia : " La représentante du TO FTI a été très claire, les différences entre les deux marchés, français et allemand, sont très profondes. Pas du tout la même taille, ni le même pouvoir, car en Allemagne car ce sont les TO qui reçoivent l’argent et la rémunération des agences est plus faible.

Il faut ajouter que la consommation touristique est très différente avec une plus large représentation du séjour.

Tout ceci induit une industrialisation beaucoup plus forte et beaucoup plus précoce. Je me souviens qu’au moment de la reprise de NF par TUI on disait que le CA de TUI sur l’Espagne était équivalent au CA de tout NF …"

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