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Plongés dans le noir et avec comme directive de se rendre dans les agences, les salariés d'Univairmer attendent, sans instruction, ni information.
Le plan de sauvetage n'aura pas lieu.
Las de discussions sans fin, de retournement en cascade et des suites judiciaires de la poursuite des activités de l'entreprise, Boris Reibenberg a rendu son tablier
Il ne sera pas le sauveur, malgré une volonté réelle, pas plus que Lucas Gebhardt. Le patron de Xplorassur a proposé de mettre 1 million sur la table, une somme doublée par un parterre d'investisseurs, sauf que cette offre pouvait aller à son terme grâce à la participation du fondateur de Tomorrow Travel.
Ayant annoncé son retrait hier après-midi, la proposition est devenue caduque, la prochaine étape se déroulera au tribunal.
"Privée d'acomptes Univairmer s'est retrouvée en difficulté.
Nous nous dirigeons vers une procédure collective, reste à savoir sa nature. Le problème est qu'il y a de nombreux intervenants sur le dossier," nous explique une source proche du dossier.
La déclaration de cessation des paiements n'a toujours pas été déposée au moment même où nous écrivons ces lignes, mais cela ne saurait tarder.
Univairmer : les filles dans le flou, mais en poste
![](https://www.tourmag.com/my/tourmag/site/version2020/regie-video/pixel.png)
L'information qu'ils reçoivent est parcellaire, déconnectée de la réalité, celle de la chute d'une entreprise. Tous les jours ou presque, le directeur général leur demande de patienter, une hypothétique réponse qui ne vient pas.
D'ailleurs cela fait maintenant une semaine que la recapitalisation devait être officiellement annoncée...
Jeudi matin, un message électronique leur a été adressé, cette fois-ci TourMaG.com n'est plus moqué et confirme l'absence de porte de sortie.
"Les négociations ont continué hier après-midi sans aboutir.
Des échanges vont avoir lieu dans la journée pour essayer d'arriver à une solution de reprise sécurisée pour les actionnaires et collaborateurs," a-t-il confié.
Une missive qui a été difficilement digérée par les agents de voyages.
Patrick Barbe Labarthe fait sans doute référence à la proposition de Boris Reibenberg. L'assureur prorposait une reprise du réseau et ses équipes, dans le cadre d'un redressement avec poursuite de l'activité, tout en cherchant à éviter la liquidation.
Nous ne savons toujours pas, où en est ce projet.
Dans l'attente depuis de longues journées, les salariés vivent dans l'angoisse et le stress. La direction n'est pas capable de leur dire ce qu'il se passe réellement et encore moins de leur donner des éléments de langage en cas d'appels de clients.
Nous sommes à quelques heures de la première vague de départ des vacances d'hiver 2025.
Malgré ce flou permanent, il "est important que vous soyez tous présents dans vos agences ou à vos postes de travail." Faire illusion pour ne pas galvauder, les minces chances d'éviter une liquidation qui serait tonitruante.
Pour sauver les 120 emplois, il fallait réunir 3 millions d'euros à court terme, en regardant plus loin, cette somme devait être multipliée par 4 ou 5, selon un connaisseur du dossier.
Univairmer : quand Groupama devient un problème...
Pour ne pas refaire l'histoire, nous vous proposons un rapide résumé de la situation.
Depuis juillet 2024, peu de temps après le rachat d'Univairmer par Tomorrow Travel, des tour-opérateurs se retrouvent avec des départs impayés. Les fournisseurs en tout genre vont se retrouver dans la même situation jusqu'à ce que l'affaire se soit exposée au grand jour en novembre dernier.
Une solution temporaire a été trouvée, quelques partenaires ont touché de l'argent et les dettes échelonnées. Les montants non versés ne seront pas totalement recouvrés.
Cette accalmie ne sera que de courte durée, les lettres de relance s'accumulent dans les boites aux lettres des agences, la situation dérape et prend un virage dangereux début janvier.
"Ils ne paient plus leurs fournisseurs, ils ont des dettes chez tout le monde, ils ne peuvent plus prendre de nouvelles réservations, donc le cash ne rentre plus...
Sans repreneur, c'est terminé.
Il serait plus judicieux de se placer en redressement et faire ça proprement. Le problème de cette chute pour la profession, leur garant est Groupama. Les clients ne partent pas contrairement à l'APST, ils sont remboursés," peste un patron de TO.
Ainsi, non seulement Univairmer fait peser le risque de la disparition de 70 agences du paysage de la distribution, mais en plus de voir les producteurs fragilisés par des commandes qui ne partiront jamais.
La perte sèche pour Groupama est estimée, selon nos sources, à près de 8 millions d'euros.
Et alors que les équipes sont livrées à elle-même, incapable de savoir quoi répondre à leurs clients, ni même d'avoir confirmation des départs à venir, les partenaires sont logés à la même enseigne.
Depuis juillet 2024, peu de temps après le rachat d'Univairmer par Tomorrow Travel, des tour-opérateurs se retrouvent avec des départs impayés. Les fournisseurs en tout genre vont se retrouver dans la même situation jusqu'à ce que l'affaire se soit exposée au grand jour en novembre dernier.
Une solution temporaire a été trouvée, quelques partenaires ont touché de l'argent et les dettes échelonnées. Les montants non versés ne seront pas totalement recouvrés.
Cette accalmie ne sera que de courte durée, les lettres de relance s'accumulent dans les boites aux lettres des agences, la situation dérape et prend un virage dangereux début janvier.
"Ils ne paient plus leurs fournisseurs, ils ont des dettes chez tout le monde, ils ne peuvent plus prendre de nouvelles réservations, donc le cash ne rentre plus...
Sans repreneur, c'est terminé.
Il serait plus judicieux de se placer en redressement et faire ça proprement. Le problème de cette chute pour la profession, leur garant est Groupama. Les clients ne partent pas contrairement à l'APST, ils sont remboursés," peste un patron de TO.
Ainsi, non seulement Univairmer fait peser le risque de la disparition de 70 agences du paysage de la distribution, mais en plus de voir les producteurs fragilisés par des commandes qui ne partiront jamais.
La perte sèche pour Groupama est estimée, selon nos sources, à près de 8 millions d'euros.
Et alors que les équipes sont livrées à elle-même, incapable de savoir quoi répondre à leurs clients, ni même d'avoir confirmation des départs à venir, les partenaires sont logés à la même enseigne.
Univairmer : les TO annulent déjà les départs...
"Nous n'annulons pas, par contre nous ne prenons plus aucune réservation, nous limitons le risque.
De toute façon, si les billets sont émis, que nous annulions dans une semaine ou dans 15 jours ça ne va pas changer fondamentalement les choses.
Je ne vois pas comment cela peut repartir, la confiance des fournisseurs est abîmée et les salariés perdus," déplore un autre patron de TO.
D'autres responsables ont décidé de stopper l'hémorragie et d'annuler les futurs départs.
Une décision lourde qui s'explique aussi par la suspension du réseau de la centrale de paiement de Tourcom. Ainsi, tous les dossiers en départ sont couverts pendant 14 jours à compter de la date de la suspension ce qui nous rend jusqu'au 10 février.
Après cette échéance, Groupama devrait prendre la suite, mais encore faut-il que les mandataires sociaux prennent la décision de se rendre au tribunal de commerce.
"Les TO ne sont pas payés, des clients qui commencent à appeler les agences suite aux articles parus sur TourMaG.com. Une collègue est très stressée, ça nous ronge.
Nous ne savons pas quoi leur dire, nous ne savons même pas si leur voyage est annulé, s'ils vont être remboursés puis par qui ? Et quand ? Nous attendons des directives, alors que nous avons bientôt des départs,"
En attendant de très importants TO ont non seulement stoppé les ventes, mais procèdent aussi à l'annulation des futurs départs, faute de paiement. Des patrons nous ont confirmé la manoeuvre, Kuoni le fait publiquement.
A partir du 15 février et jusque fin mars 2025, les départs seront annulés par ordre chronologique et en fonction des frais d'annulation.
De toute façon, si les billets sont émis, que nous annulions dans une semaine ou dans 15 jours ça ne va pas changer fondamentalement les choses.
Je ne vois pas comment cela peut repartir, la confiance des fournisseurs est abîmée et les salariés perdus," déplore un autre patron de TO.
D'autres responsables ont décidé de stopper l'hémorragie et d'annuler les futurs départs.
Une décision lourde qui s'explique aussi par la suspension du réseau de la centrale de paiement de Tourcom. Ainsi, tous les dossiers en départ sont couverts pendant 14 jours à compter de la date de la suspension ce qui nous rend jusqu'au 10 février.
Après cette échéance, Groupama devrait prendre la suite, mais encore faut-il que les mandataires sociaux prennent la décision de se rendre au tribunal de commerce.
"Les TO ne sont pas payés, des clients qui commencent à appeler les agences suite aux articles parus sur TourMaG.com. Une collègue est très stressée, ça nous ronge.
Nous ne savons pas quoi leur dire, nous ne savons même pas si leur voyage est annulé, s'ils vont être remboursés puis par qui ? Et quand ? Nous attendons des directives, alors que nous avons bientôt des départs,"
En attendant de très importants TO ont non seulement stoppé les ventes, mais procèdent aussi à l'annulation des futurs départs, faute de paiement. Des patrons nous ont confirmé la manoeuvre, Kuoni le fait publiquement.
A partir du 15 février et jusque fin mars 2025, les départs seront annulés par ordre chronologique et en fonction des frais d'annulation.
Univairmer : "pour les clients une faillite pire que Thomas Cook"
"Nous ferons partir les séjours pour lesquels nous avons envoyé les carnets de voyages, jusque mi-février," nous dévoile Emmanuel Foiry.
Austral Lagons a décidé de s'aligner sur cette décision.
Tous les départs à compter du 13 février sont d'ores et déjà annulés, pour limiter la casse, et minimiser le montant des frais d'annulation. Le tour-opérateur s'évertuera à trouver des solutions pour les voyages qui partiront prochainement en cas de règlement des sommes dues.
"S'il y a faillite, cela va couter cher aux TO.
La sortie pourrait être propre, mais non, elle est cataclysmique. Les clients ne vont pas recevoir leurs carnets de voyages, ne vont pas partir, ni être pris en compte par Groupama (tant que le Tribunal n'est pas saisi, ndlr). En plus de cela, les acomptes ont été utilisés à d'autres fins.
C'est une mauvaise histoire," déplore un patron du secteur.
Une chute qui interroge aussi au niveau de sa temporalité.
Le mois de janvier permet surtout de faire rentrer du cash dans les caisses, alors même que les départs sont peu nombreux. Dans le secteur, les dépôts de bilan ont surtout lieu à l'automne, après la grande vague de départ et avant que les carnets de réservations ne se remplissent.
"Si ça tombe, ce sera la plus grosse banqueroute depuis Thomas Cook.
Autant le géant anglais avait laissé de grosses ardoises à des fournisseurs, là ils seront moins touchés, par contre pour les clients ça va faire bien plus mal.
Les clients ont pu partir, là ils seront remboursés, mais ne partiront pas et certains vont même rester sur le tarmac," se désole un responsable.
Il craint que l'image de la profession soit dégradée. Et à l'autre bout de la chaine, la position des agents de voyages ne sera sans doute pas meilleure.
Le fait que Groupama rembourse les clients et ne veuille pas les faire partir, cela pourrait être pénalisant en cas de reprise du réseau, du moins les 70 points de vente se retrouveraient dévalués.
"Quand les entreprises ont racheté des agences, elles ont récupéré la clientèle.
Sauf que dans ce cas, les clients seront échaudés, ils ne voudront pas revenir dans ces lieux. La clientèle est perdue. Les fonds de commerce ne vont pas valoir grand-chose," estime un grand patron de l'industrie.
Ce sera le prochain chapitre, d'une descente aux enfers qui s'annonce longue.
Pour le moment, les salariés reçoivent les messages d'annulation des TO, sans aucune directive de leurs supérieurs portés disparus...
Austral Lagons a décidé de s'aligner sur cette décision.
Tous les départs à compter du 13 février sont d'ores et déjà annulés, pour limiter la casse, et minimiser le montant des frais d'annulation. Le tour-opérateur s'évertuera à trouver des solutions pour les voyages qui partiront prochainement en cas de règlement des sommes dues.
"S'il y a faillite, cela va couter cher aux TO.
La sortie pourrait être propre, mais non, elle est cataclysmique. Les clients ne vont pas recevoir leurs carnets de voyages, ne vont pas partir, ni être pris en compte par Groupama (tant que le Tribunal n'est pas saisi, ndlr). En plus de cela, les acomptes ont été utilisés à d'autres fins.
C'est une mauvaise histoire," déplore un patron du secteur.
Une chute qui interroge aussi au niveau de sa temporalité.
Le mois de janvier permet surtout de faire rentrer du cash dans les caisses, alors même que les départs sont peu nombreux. Dans le secteur, les dépôts de bilan ont surtout lieu à l'automne, après la grande vague de départ et avant que les carnets de réservations ne se remplissent.
"Si ça tombe, ce sera la plus grosse banqueroute depuis Thomas Cook.
Autant le géant anglais avait laissé de grosses ardoises à des fournisseurs, là ils seront moins touchés, par contre pour les clients ça va faire bien plus mal.
Les clients ont pu partir, là ils seront remboursés, mais ne partiront pas et certains vont même rester sur le tarmac," se désole un responsable.
Il craint que l'image de la profession soit dégradée. Et à l'autre bout de la chaine, la position des agents de voyages ne sera sans doute pas meilleure.
Le fait que Groupama rembourse les clients et ne veuille pas les faire partir, cela pourrait être pénalisant en cas de reprise du réseau, du moins les 70 points de vente se retrouveraient dévalués.
"Quand les entreprises ont racheté des agences, elles ont récupéré la clientèle.
Sauf que dans ce cas, les clients seront échaudés, ils ne voudront pas revenir dans ces lieux. La clientèle est perdue. Les fonds de commerce ne vont pas valoir grand-chose," estime un grand patron de l'industrie.
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