Jean-Pierre Mas président des Entreprises du Voyage (EDV) fait le point sur la situation - Crédit photo : Depositphotos @Zerbor
TourMaG.com - Lundi 16 mars 2020, Bruno Le Maire donnait son accord à René-Marc Chikli concernant les à-valoir ou vouchers, délivrés par les agences de voyages. Que pensez-vous de cette décision ?
Jean-Pierre Mas : Dimanche dernier j'avais demandé que le gouvernement prenne cette décision, l'à-valoir est une bonne chose.
Pour information, mercredi 18 mars 2020, une ordonnance sera prise au Conseil des ministres pour légaliser la décision.
J'ai lu dans un commentaire que le voucher est une ânerie, c'est une erreur de sa part. Cela fait partie de la solidarité globale, entre les compagnies aériennes, les hôteliers, les agences de voyages, les tour-opérateurs et les clients.
Tout le monde doit être solidaire.
TourMaG.com - Vous demandez donc aux agences de voyages de procéder non pas à un remboursement, mais de proposer le report des séjours par ce voucher ?
Jean-Pierre Mas : Chacun des adhérents et agents de voyages fait ce qu'il veut, que ceux qui veulent rembourser le fassent, nous n'avons aucun problème avec ça.
Les agents de voyages ont la possibilité d'émettre un avoir, il est important de soulager toute la chaîne.
Si des responsables très riches, avec une trésorerie confortable, préfèrent éviter les discussions avec les clients et des esclandres, qu'ils payent.
Nous avons ouvert la possibilité du bon d'achat, ce n'était pas évident, c'est une belle victoire.
Jean-Pierre Mas : Dimanche dernier j'avais demandé que le gouvernement prenne cette décision, l'à-valoir est une bonne chose.
Pour information, mercredi 18 mars 2020, une ordonnance sera prise au Conseil des ministres pour légaliser la décision.
J'ai lu dans un commentaire que le voucher est une ânerie, c'est une erreur de sa part. Cela fait partie de la solidarité globale, entre les compagnies aériennes, les hôteliers, les agences de voyages, les tour-opérateurs et les clients.
Tout le monde doit être solidaire.
TourMaG.com - Vous demandez donc aux agences de voyages de procéder non pas à un remboursement, mais de proposer le report des séjours par ce voucher ?
Jean-Pierre Mas : Chacun des adhérents et agents de voyages fait ce qu'il veut, que ceux qui veulent rembourser le fassent, nous n'avons aucun problème avec ça.
Les agents de voyages ont la possibilité d'émettre un avoir, il est important de soulager toute la chaîne.
Si des responsables très riches, avec une trésorerie confortable, préfèrent éviter les discussions avec les clients et des esclandres, qu'ils payent.
Nous avons ouvert la possibilité du bon d'achat, ce n'était pas évident, c'est une belle victoire.
"Les réseaux sont très tendus, ils font le dos rond"
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TourMaG.com - Jean-Baptiste Lemoyne semble faire l'unanimité...
Jean-Pierre Mas : Vous savez, il m'arrive souvent d'être très critique et très dur à l'égard des pouvoirs publics, mais Jean-Baptiste Lemoyne est très impliqué, efficace et fait le boulot.
Je suis très content d'avoir un interlocuteur unique ayant pris l'urgence de la situation.
TourMaG.com - Quelle est la situation des adhérents ?
Jean-Pierre Mas : Les adhérents sont atterrés par la situation, mais ils ont tous respecté les consignes, en fermant les agences, tout en assurant une permanence.
Il ne fallait pas faire les fanfarons en ouvrant les agences, nous ne sommes pas des héros.
A partir de demain, la permanence ne sera que téléphonique, sauf cas très particuliers. Les réseaux sont très tendus, ils font le dos rond et comptent beaucoup sur les aides de l'Etat.
Le discours d'Emmanuel Macron était, hier soir (lundi 16 mars 2020), rassurant en disant qu'il n'y aura pas de faillites, ni même de licenciements avec cette crise.
Jean-Pierre Mas : Vous savez, il m'arrive souvent d'être très critique et très dur à l'égard des pouvoirs publics, mais Jean-Baptiste Lemoyne est très impliqué, efficace et fait le boulot.
Je suis très content d'avoir un interlocuteur unique ayant pris l'urgence de la situation.
TourMaG.com - Quelle est la situation des adhérents ?
Jean-Pierre Mas : Les adhérents sont atterrés par la situation, mais ils ont tous respecté les consignes, en fermant les agences, tout en assurant une permanence.
Il ne fallait pas faire les fanfarons en ouvrant les agences, nous ne sommes pas des héros.
A partir de demain, la permanence ne sera que téléphonique, sauf cas très particuliers. Les réseaux sont très tendus, ils font le dos rond et comptent beaucoup sur les aides de l'Etat.
Le discours d'Emmanuel Macron était, hier soir (lundi 16 mars 2020), rassurant en disant qu'il n'y aura pas de faillites, ni même de licenciements avec cette crise.
"Régler le problème avec IATA et le BSP"
Pour Jean-Pierre Mas, la date butoir du 31 mars 2020 pour les reports des voyages à forfait devrait être reportée - DR
TourMaG.com - Le gouvernement donne l'impression de répondre présent, qu'en pensez-vous?
Jean-Pierre Mas : Clairement les pouvoirs publics et le gouvernement sont à la hauteur, mais les services comme la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Direccte, chargée de veiller au respect droit du travail, ndlr) ça ne suit pas nécessairement tout de suite, mais cela n'est qu'une question de temps.
Il ne faut pas s'inquiéter, car les décisions du Président Macron ne peuvent pas être contredites par un chef de bureau.
Je ne dirais pas qu'il y ait moins d'inquiétude, mais il y a plus de visibilité. La présence de l'Etat est rassurante.
TourMaG.com - Quelle est la prochaine bataille à livrer pour les EDV ?
Jean-Pierre Mas : J'ai lu votre interview avec Eric Drésin, elle est très intéressante, la prochaine échéance sera de régler le problème avec IATA et le BSP.
Il ne faut toutefois pas oublier que les compagnies aériennes sont en grande difficulté. Le Président Macron a demandé de la solidarité face à un épisode inédit, la tendance actuelle pourrait être à l’égoïsme, il faut s'en méfier, car nous allons le payer.
Il est nécessaire d'exprimer de la solidarité entre tous, cela passe aussi par les compagnies aériennes, les hôteliers, les tour-opérateurs et les agents de voyages.
La discussion avec IATA sur le BSP sera européenne, je ne pouvais pas demander aux agences de voyages de rejeter le paiement du 16 mars.
Il n'était pas possible d'adopter une attitude aussi protectrice et égoïste seulement en France.
Jean-Pierre Mas : Clairement les pouvoirs publics et le gouvernement sont à la hauteur, mais les services comme la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Direccte, chargée de veiller au respect droit du travail, ndlr) ça ne suit pas nécessairement tout de suite, mais cela n'est qu'une question de temps.
Il ne faut pas s'inquiéter, car les décisions du Président Macron ne peuvent pas être contredites par un chef de bureau.
Je ne dirais pas qu'il y ait moins d'inquiétude, mais il y a plus de visibilité. La présence de l'Etat est rassurante.
TourMaG.com - Quelle est la prochaine bataille à livrer pour les EDV ?
Jean-Pierre Mas : J'ai lu votre interview avec Eric Drésin, elle est très intéressante, la prochaine échéance sera de régler le problème avec IATA et le BSP.
Il ne faut toutefois pas oublier que les compagnies aériennes sont en grande difficulté. Le Président Macron a demandé de la solidarité face à un épisode inédit, la tendance actuelle pourrait être à l’égoïsme, il faut s'en méfier, car nous allons le payer.
Il est nécessaire d'exprimer de la solidarité entre tous, cela passe aussi par les compagnies aériennes, les hôteliers, les tour-opérateurs et les agents de voyages.
La discussion avec IATA sur le BSP sera européenne, je ne pouvais pas demander aux agences de voyages de rejeter le paiement du 16 mars.
Il n'était pas possible d'adopter une attitude aussi protectrice et égoïste seulement en France.
"Nous repousserons certainement l'échéance au 15 avril"
TourMaG.com - Initialement, tous les voyages sont reportés jusqu'au 31 mars 2020, mais étant donné la situation, faut-il s'attendre à un report plus lointain dans le temps ?
Jean-Pierre Mas : Dans le contexte actuel, il n'y a pas de départs jusqu'au 31 mars 2020.
Si la situation de la crise sanitaire dure, et je crains qu'elle soit partie pour durer, nous repousserons certainement l'échéance au 15 avril et même plus tard éventuellement.
Nous n'allons pas imposer aux gens de voyager si on nous donne l'ordre de ne pas bouger, puis la crise est mondiale.
Jean-Pierre Mas : Dans le contexte actuel, il n'y a pas de départs jusqu'au 31 mars 2020.
Si la situation de la crise sanitaire dure, et je crains qu'elle soit partie pour durer, nous repousserons certainement l'échéance au 15 avril et même plus tard éventuellement.
Nous n'allons pas imposer aux gens de voyager si on nous donne l'ordre de ne pas bouger, puis la crise est mondiale.