TourMag.com : Pouvez-vous nous détailler votre parcours professionnel ?
Caroline Fumeron : "J'ai passé 25 ans à Nouvelles Frontières, en tant que chef de produit du sous-continent indien.
J'y étais entrée très jeune, au début pour faire les factures à la main, puis je suis passée par tous les postes.
J'ai quitté l'entreprise en 2001, juste avant son rachat par Tui, qui n'augurait rien de bon. Après quelques expériences peu convaincantes, j'ai décidé de créer ma propre agence, car je voulais continuer à me faire plaisir.
Cela fait donc six ans que l'Inde à la Carte existe et nous avons eu l'année dernière près de 850 clients, en hausse de 25%."
TourMag.com : Qui sont les clients qui poussent votre porte ?
Caroline Fumeron : "Le quartier est excellent !
J'ai beaucoup de fidèles et le bouche à oreille a bien fait son travail. Je rencontre aussi bien des jeunes bobos que des anciens routards, des professions libérales ou des retraités.
J'accepte de faire tous les types de prestations, car pour moi être spécialiste ne rime pas forcément avec luxe. Je dois savoir répondre aux petits budgets comme aux voyages d'affaire en cinq étoiles.
Je réussis même à vendre des vols secs avec des marges. Bien sûr les clients vont payer 30€ de plus, mais je leur donne en même temps une mine de renseignements sur le pays."
Caroline Fumeron : "J'ai passé 25 ans à Nouvelles Frontières, en tant que chef de produit du sous-continent indien.
J'y étais entrée très jeune, au début pour faire les factures à la main, puis je suis passée par tous les postes.
J'ai quitté l'entreprise en 2001, juste avant son rachat par Tui, qui n'augurait rien de bon. Après quelques expériences peu convaincantes, j'ai décidé de créer ma propre agence, car je voulais continuer à me faire plaisir.
Cela fait donc six ans que l'Inde à la Carte existe et nous avons eu l'année dernière près de 850 clients, en hausse de 25%."
TourMag.com : Qui sont les clients qui poussent votre porte ?
Caroline Fumeron : "Le quartier est excellent !
J'ai beaucoup de fidèles et le bouche à oreille a bien fait son travail. Je rencontre aussi bien des jeunes bobos que des anciens routards, des professions libérales ou des retraités.
J'accepte de faire tous les types de prestations, car pour moi être spécialiste ne rime pas forcément avec luxe. Je dois savoir répondre aux petits budgets comme aux voyages d'affaire en cinq étoiles.
Je réussis même à vendre des vols secs avec des marges. Bien sûr les clients vont payer 30€ de plus, mais je leur donne en même temps une mine de renseignements sur le pays."
TourMag.com : C'est justement l'avantage d'être spécialisée ?
Caroline Fumeron : "Oui, je connais sur le bout des doigts tout ce que je vends. Il faut dire que lorsque j'étais chez Nouvelles Frontières, je passais six mois par an en Inde. J'y retourne aujourd'hui 2 à 3 fois par an.
J'ai ainsi développé des relations très privilégiées avec mes partenaires locaux, hôteliers et réceptifs.
Je peux ainsi répondre aux demandes des clients très rapidement. Ainsi, lorsqu'ils sortent de mon agence, ils ont toutes les informations nécessaires pour leur séjour, qu'ils auraient certainement mis un mois à rassembler sur internet."
TourMag.com : Mais par les temps qui courent, vendre des produits centrés autour d'une même zone, ce n'est pas une peu risqué ?
Caroline Fumeron : "Bien sûr c'est un risque, mais heureusement, il reste limité sur l'Inde. Le pays est tellement gigantesque, qu'on peut toujours changer de région.
Par exemple, après les évènements du 11 septembre et les bombardements en Afghanistan, les voyageurs ne voulaient plus aller au Rajasthan. J'ai donc proposé différents circuits plus au sud, qui est devenu à la mode !
De plus, c'est un pays qui attire qui fait partie de l'imaginaire collectif, il est en dehors des modes et c'est une grande chance pour lui. Mais pour assurer mes arrières, je développe aussi d'autres destinations, comme le Laos, le Cambodge et le Népal."
Caroline Fumeron : "Oui, je connais sur le bout des doigts tout ce que je vends. Il faut dire que lorsque j'étais chez Nouvelles Frontières, je passais six mois par an en Inde. J'y retourne aujourd'hui 2 à 3 fois par an.
J'ai ainsi développé des relations très privilégiées avec mes partenaires locaux, hôteliers et réceptifs.
Je peux ainsi répondre aux demandes des clients très rapidement. Ainsi, lorsqu'ils sortent de mon agence, ils ont toutes les informations nécessaires pour leur séjour, qu'ils auraient certainement mis un mois à rassembler sur internet."
TourMag.com : Mais par les temps qui courent, vendre des produits centrés autour d'une même zone, ce n'est pas une peu risqué ?
Caroline Fumeron : "Bien sûr c'est un risque, mais heureusement, il reste limité sur l'Inde. Le pays est tellement gigantesque, qu'on peut toujours changer de région.
Par exemple, après les évènements du 11 septembre et les bombardements en Afghanistan, les voyageurs ne voulaient plus aller au Rajasthan. J'ai donc proposé différents circuits plus au sud, qui est devenu à la mode !
De plus, c'est un pays qui attire qui fait partie de l'imaginaire collectif, il est en dehors des modes et c'est une grande chance pour lui. Mais pour assurer mes arrières, je développe aussi d'autres destinations, comme le Laos, le Cambodge et le Népal."
TourMag.com : Avez-vous des collaborateurs ?
Caroline Fumeron : "Dès mes débuts, j'ai embauché une salariée car je savais que je ne pourrais pas tout gérer seule.
Assez vite, nous nous sommes retrouvées débordées par les demandes et j'ai pris une autre personne en contrat d'alternance, que j'ai par la suite embauché.
Je prends aussi souvent des stagiaires, même si je préfère qu'ils restent deux ou trois mois. Je trouve d'ailleurs que ces écoles payantes, c'est du racket.
Les jeunes n'ont pas besoin d'une formation aussi longue. Un an d'étude pour appréhender les aspects techniques c'est amplement suffisant.
Agent de voyage est un métier d'accumulation de connaissance. Il faut être curieux et avoir une bonne mémoire. Il faut arrêter de faire croire aux jeunes qu'ils vont devenir chef de produit après trois ans d'études !"
TourMag.com : Considérez-vous internet comme un allié ou un concurrent ?
Caroline Fumeron : "Les deux. L'utilisation d'internet nous fait gagner beaucoup de temps. Je peux aujourd'hui montrer à mes clients des belles photos d'hôtel en ligne, à la place des lourdes brochures que je rapportais moi même dans ma valise.
N'oublions pas non plus les facilités de communication grâce aux mails. Par contre, ce qui me gène le plus, c'est le manque de contrôle. J'aimerais que les règles s'appliquent à tous, aux agences comme aux sites web.
En effet, la vente de billets d'avion à prix coûtant, la publicité mensongère ou les fausses promotions pullulent sur la toile. Alors que nous, lorsque nous faisons la moindre petite erreur, nous sommes immédiatement épinglés !"
TourMag.com : Après une telle carrière, comment voyez-vous l'évolution du métier ?
Caroline Fumeron : "Je trouve qu'aujourd'hui on manque d'exigence. Je suis d'accord avec la démocratisation du voyage, mais pas pour sa banalisation.
Je déplore ainsi la politique des prix et la concentration des acteurs par les rachats successifs.
Aujourd'hui on veut faire du volume et on méprise le voyageur en l'envoyant dans un ghetto pour touristes.
Nous devons avoir une fonction pédagogique et expliquer au client que s'il veut aller en République Dominicaine, il y a d'autres alternatives que l'hôtel de 1000 chambres.
La clientèle française est encore curieuse, avide de découverte et de cultures. Nous devons entretenir et conserver cette spécificité !"
Caroline Fumeron : "Dès mes débuts, j'ai embauché une salariée car je savais que je ne pourrais pas tout gérer seule.
Assez vite, nous nous sommes retrouvées débordées par les demandes et j'ai pris une autre personne en contrat d'alternance, que j'ai par la suite embauché.
Je prends aussi souvent des stagiaires, même si je préfère qu'ils restent deux ou trois mois. Je trouve d'ailleurs que ces écoles payantes, c'est du racket.
Les jeunes n'ont pas besoin d'une formation aussi longue. Un an d'étude pour appréhender les aspects techniques c'est amplement suffisant.
Agent de voyage est un métier d'accumulation de connaissance. Il faut être curieux et avoir une bonne mémoire. Il faut arrêter de faire croire aux jeunes qu'ils vont devenir chef de produit après trois ans d'études !"
TourMag.com : Considérez-vous internet comme un allié ou un concurrent ?
Caroline Fumeron : "Les deux. L'utilisation d'internet nous fait gagner beaucoup de temps. Je peux aujourd'hui montrer à mes clients des belles photos d'hôtel en ligne, à la place des lourdes brochures que je rapportais moi même dans ma valise.
N'oublions pas non plus les facilités de communication grâce aux mails. Par contre, ce qui me gène le plus, c'est le manque de contrôle. J'aimerais que les règles s'appliquent à tous, aux agences comme aux sites web.
En effet, la vente de billets d'avion à prix coûtant, la publicité mensongère ou les fausses promotions pullulent sur la toile. Alors que nous, lorsque nous faisons la moindre petite erreur, nous sommes immédiatement épinglés !"
TourMag.com : Après une telle carrière, comment voyez-vous l'évolution du métier ?
Caroline Fumeron : "Je trouve qu'aujourd'hui on manque d'exigence. Je suis d'accord avec la démocratisation du voyage, mais pas pour sa banalisation.
Je déplore ainsi la politique des prix et la concentration des acteurs par les rachats successifs.
Aujourd'hui on veut faire du volume et on méprise le voyageur en l'envoyant dans un ghetto pour touristes.
Nous devons avoir une fonction pédagogique et expliquer au client que s'il veut aller en République Dominicaine, il y a d'autres alternatives que l'hôtel de 1000 chambres.
La clientèle française est encore curieuse, avide de découverte et de cultures. Nous devons entretenir et conserver cette spécificité !"