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La Case de l'Oncle Dom : TUI/Transat, discorde et zizanie... pour une journée "zéro" !

L'édito de Dominique Gobert


A peine entamé, le dialogue social est déjà rompu chez TUI France. Réunion « Zéro », au cours de laquelle la direction de TUI France présentait le projet « One », fusion avec Transat France et son inévitable plan social… qu'il ne faut surtout pas nommer ainsi.


le Mercredi 22 Février 2017

La CGT, en cette première séance a quitté la séance et n’entend pas participer à la prochaine… © Robert Kneschke - Fotolia.com
La CGT, en cette première séance a quitté la séance et n’entend pas participer à la prochaine… © Robert Kneschke - Fotolia.com
Ben, c’est la réunion zéro, malgré un communiqué pour le moins optimiste de TUI France. Fort bien rédigé, faut-il l’avouer, mais qui prête quand même à sourire. Encore que 322 salariés poussés vers la sortie, c’est pas franchement rigolo…

Si je lis bien le communiqué, le projet « One » (pour ceux qui ne causent pas le grand breton, c’est « un », ou « ein » en germain), c’est un projet « ambitieux de croissance ». Car, figurez-vous, mes biens chers frères, que le projet est « ambitieux, de croissance et (…) va rapporter des bénéfices indéniables aux clients ».

Sic et non avenu !

Je passe les détails, des voyages pour tous les budgets, un renouvellement permanent des produits et des destinations, bref le grand super hyper marché des voyages avec accès aux meilleurs hôtels du monde, une offre aérienne unique, un réseau d’agences de voyages à l’excellent maillage, des conseillers experts et un site web quasi unique en son genre !

Le tout enveloppé dans le style "les premiers résultats sont encourageants", etc.

Sauf, que dans la vraie vie, c’est pas tout à fait comme ça. C’est en tout cas ce qu’ont constaté les membres des CCE, CE et CHST des deux (?) entreprises, Transat et TUI.

Dominique Gobert et chien Charly
Dominique Gobert et chien Charly
Inutile de vous dire qu’ils le vivent mal. Très mal. Certains diront que, pour TUI, ce n’est qu’un plan social de plus, bien que pudiquement, chez ces gens-là, on réfute le terme pour employer celui, plus politiquement correct, de Plan de Départs Volontaires.

Certes, mais dans ce cas, j’aimerais que l’on m’explique comment on peut être volontaire pour un départ lorsque le poste auquel vous êtes affecté est supprimé !

Bien évidemment, les « troupes » seront regroupées à Levallois, siège de TUI France. Il aurait fallu ne pas être très mariole pour ne pas le deviner, mais bon… Le Basque Bondissant aurait tendance à nous prendre parfois pour des quiches. Pas grave, l’habitude est là.

Quant au plan de « départs » à proprement parler, c’est, ni plus, ni moins qu’un évident mépris pour les salariés, dont les plus atteints seront très certainement les gens de Transat. En même temps, les pauvres, ce sont eux qui sont rachetés et comme d’habitude, les cocus sont toujours ceux auxquels on pense.

Financièrement, c’est un plan « a minima », ce qui n’est pas très fair play pour un groupe qui va dégager (sans la France) environ 1,5 milliard d’euros de bénef. Mais y’a pas de petits profits…

Inutile de vous le dire, pour les différents représentants des personnels de Transat et TUI France, cette journée « Zéro » était vraiment une journée « zéro ».

Faut dire que les différents syndicats représentatifs ne sont pas tout à fait sur la même longueur d’onde et que, bien évidemment, du côté de la direction, une « non harmonie » entre les syndicats serait plutôt appréciée. Quitte à l’entretenir, mais ce ne sont que des supputations de mon mauvais esprit.

Toujours est-il que la CGT, en cette première séance, a quitté la séance et n’entend pas participer à la prochaine… Il est vrai que, selon les propos qui m’ont été rapportés, les mots échangés de part et d’autre ont été violents, pour ne pas dire à la limite d’une prise de mains.

En même temps, de la part d’un patron de Transat, parler d’écœurement lorsque l’on évoque le départ de 320 personnes, c’est un peu limite…

Du côté de chez Transat, c’est l’incompréhension totale, pour ne pas parler de désarroi. « Je n’arrive pas à y croire », m’exprimait au téléphone une représentante syndicale. Tout en reconnaissant que la direction ne verrait pas d’un mauvais œil à entretenir cette dissension entre les organisations syndicales.

Mais, plus pragmatique et rejoignant en cela ses homologues de TUI France, elle s’insurge contre les propositions émises par la direction du groupe : « on se serait cru dans une discussion pire encore que dans un souk », sans connotation de mauvais aloi !

Mais, faut pas se leurrer, comme le disent les uns et les autres : moins on avancera, plus le plan social (appelons un chat un chien) sera à l’évidence porté entre les mains de la DIRECCTE, laquelle n’aura pas plus d’états d’âme et tranchera au moins bon.

J'ai senti un profond désarroi entre les représentants syndicaux. Chez TUI, on est plus "armé", avec une expérience de plusieurs plans sociaux.

Chez Transat, la jeune femme que je ne connais pas, m'a parue toute frêle et fragile, face au géant, mais profondément soucieuse, de défendre l'intérêt non seulement d'une boite à gestion humaine, mais aussi de ses collaborateurs, peu habitués à l'ordre "nouveau". Désolé.

Mais, au moins du côté de chez Transat et son syndicat un mot d’ordre très simple : « pas de volontaires au départ » !

De quoi conforter le président de TUI France, lequel indique à la fin du communiqué remis à la presse : « le rapprochement de TUI France et de Transat France va donner naissance au leader du tourisme en France. C’est une étape majeure dans la consolidation du secteur en France, qui va apporter des bénéfices indéniables à nos clients.

La nouvelle organisation de TUI France doit privilégier la relation avec nos clients, la qualité des produits et du service, et la capacité à offrir des voyages inoubliables. Pour cela, nous devons construire une nouvelle culture d’entreprise, avec des équipes engagées. J’ai souhaité qu’il n’y ait aucun départ contraint. Le plan de départ volontaire se basera sur l’accompagnement, le conseil, l’écoute et le dialogue afin que chaque collaborateur puisse choisir de participer pleinement au futur de TUI en France
».

Pour le plus grand bénéfice de qui, déjà ?

Retrouvez également nos sagas consacrées aux marques Marmara et Nouvelles Frontières.

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Commentaires

1.Posté par etcestpafini le 22/02/2017 08:43 | Alerter
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leader du tourisme en France.... AH BON ?
On verra ce que l'avenir nous réserve mais bon, déjà a communication est désastreuse,..
cf la campagne de pub d'il y a 15 jours sur tuuuiiiiii
cf Journal de RTL ce jour de 7h30 qui parlait du plan social en prononçant Touiiiii... MDR


Franchement, remplacer 3 belles marques (TRANSAT, LOOK, MARMARA) par un machin imprononçable, c'est vraiment prendre le risque de déstabiliser les clients qui seront paumés. Par ailleurs pourquoi ne pas communiquer simplement sur T-U-I..... on se demande combien TUI paye son marketing... enfin, moi ce que j'en dit.......

2.Posté par papagolf le 22/02/2017 09:14 | Alerter
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Vendons d'abord des prix et s'il nous reste un peu de temps on vendra des voyages.

3.Posté par realitédaujourdhui le 22/02/2017 09:21 | Alerter
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+ 1 pour papagolf

4.Posté par DUBITATIF le 22/02/2017 10:11 | Alerter
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"La nouvelle organisation de TUI France doit privilégier la relation avec nos clients, la qualité des produits et du service, et la capacité à offrir des voyages inoubliables. Pour cela, nous devons construire une nouvelle culture d’entreprise, avec des équipes engagées."
1 : c'est inquiétant de devoir mettre en avant ces "valeurs", comme si ce n'était pas une évidence ( et c'est différent chez TUI ailleurs en europe ??? )
2 : sous-entendu ce n'était pas le cas jusqu'à présent ...
3 : une fois qu'on aura compris que le marché du tourisme est en croissance mais que cette croissance est essentiellement tirée par les Airbnb-Booking et consorts voire du haut de gamme type VDM, on arretera de s'étonner de la nécessité de restructurer chez les gros TO traditionnels et de voir certains petits réseaux couler idem...

5.Posté par Rick Sailor le 22/02/2017 14:41 | Alerter
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Mon cher Monsieur Gobert

J'ai bien compris que vous ne souhaitiez plus publier mes commentaires.
Permettez moi de les proposer à d'autres titres. Je ne sais s'ils le publieront.
Mais comme pour TUI qui ne tente rien n'a rien

Vous voilà donc revenu à la défense de la veuve et l’orphelin.
Il est vrai que sur le papier vous êtes le champion du redressement des entreprises. Mais que sur le papier car je crois que vos expériences sur le sujet ont mal fini. Passons.

Oui supprimer des emplois aujourd'hui est un mal inévitable
Oui à l'époque du digital, on supprime des postes
Oui il y a des drames humains insupportables

Et une fois que l'on a dit cela, que fait-on ?

Le problème me semble ailleurs... Dans la formation de celles et ceux qui partent. Beaucoup ont fait leur vie sans regarder quelle évolution était professionnellement possible. La CGT conteste mais n'offre rien de plus aux salariés qu'un espoir de chèque, là ou il faudrait un espoir d'aller de l'avant dans son métier.

Aujourd'hui commence la longue litanie des pleureurs. Ce cœur que vous allez entretenir jour après jour en nous expliquant que les patrons sont des salauds et les ouvriers des saints. Vieille rengaine soixante huitarde !

Bien sur on peut changer le monde et lutter contre les forces de l'argent. Mais en 2000 ans personne n'a réussi. Pourquoi ?

L'homme est un loup pour l'homme. Croyez vous que cela va changer ?

Alors bien sur, je vois déjà poindre les commentaires me traitant de tous les noms voire même sous votre plume de facho (c'est votre mot quand vous n'avez pas d'autres arguments plus solides). Et après ? Où est le réalisme, le vrai celui que Vallès appelait "le choix de l'honneur ouvrier pour ne pas tomber dans l'oubli". Dans la révolution ? Déjà fait et vous connaissez le résultat de Caracas à Moscou via Paris ou Madrid.

Bref que proposez vous ?
Avec toutes mes amitiés sincères même si je sais que vous....

Votre dévoué Rick

6.Posté par papagolf le 22/02/2017 17:40 | Alerter
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DUBITATIF, vous m'avez enlevé de la plume les points 1 et 2.
Rick Sailor, je suis toujours intéressé par vos réflexions. Pensez-vous réellement que la formation de ceux qui partent soit la solution alors que ceux qui sont déjà formés on du mal à trouver un job ?
Je n'ai pas la solution. Si vous en avez une autre...

7.Posté par Papadopoulos le 22/02/2017 19:25 | Alerter
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C'est tellement rare que je tiens à le souligner: je suis un tout petit peu d'accord avec Rick sur certains points.
A entendre les syndicalistes CGT de ma boîte, il faut embaucher toujours plus car la croissance de l'entreprise doit s'accompagner des l'embauches sans tenir compte des avancées technologiques inhérentes (et malheureusement les dégâts sociaux qui vont avec). Si je suis leur raisonnement la comptabilité devrait travailler encore avec boulier, crayon et gomme. Un logiciel compta - paye remplace 20 comptables (et ce depuis les années '80). De même, les téléphones ont remplacé les opératrices depuis ....pfffiioouu...longtemps. Mais à la CGT on n'a pas intégré ça.
Pour ces gens là, un PC est fait pour être détruit, un bureau est fait pour être saccagé, un DRH est là pour être insulté.
J'ai même vu qu'ils refusaient de signer un accord d'entreprise dans lequel TOUTES leurs revendications étaient acceptées par le patron. En fait, ils sont tellement conditionnés à dire non qu'ils disent NON même à leurs propositions.
Vous pensez que je fabule ? Faites l'expérience: Posez la question à vos délégués CGT pour voir combien d'entre eux on signé l'accord RTT applicable dans votre boîte ? Vous serez surpris. Mais combien d'entre eux en bénéficient en travaillant 35 heures ? TOUS
Je n'ai jamais vu un seul représentant CGT qui travaille 39 heures parce qu'il a refusé de signer l'accord 35 heures.

8.Posté par Dominique Gobert le 22/02/2017 21:22 | Alerter
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Monsieur Sailor,
Vous remarquerez que nous publions toujours vos diatribes, même lorsque vous ne lisez pas!
Et, une fois de plus, vous n'avez rien compris.
Il n'y a pas de salauds de patrons, pas plus qu'il n'y a de pauvres ouvriers.
Je veux simplement faire remarquer le manque de philosophie existant avec le groupe TUI et sa conception du "tourisme".
Et, accessoirement faire remarquer que certains syndicats pensent d'abord aux intérêts des salariés... C'est le cas chez Transat. Chez TUI, ils deviennent habitués aux plans sociaux.
Formation dites-moi? Je crois surtout que ces gens espèrent progresser dans la hiérarchie.
Ils se forment tous les jours en exerçant leur métier, mais c'est un peu compliqué pour vous.
Je me demande d'ailleurs ce que vous faites dans la vie, à part vous cacher derrière des propos effectivement très fachos.
Souvenirs sans doute?

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