La case de l’Oncle Dom : Janaillac se lâche mais... ne se fâche point !

Certes, un commentateur averti écrivait quand même que je voyais « tout en noir ».

Lire : La case de l’Oncle Dom : XL, Corsair, Joon... la valse des pantins ?

Non, camarade, j’aimerais bien voir les affaires positives et en belles couleurs chatoyantes. Malheureusement, c’est loin d’être le cas, tout en restant persuadé que les uns et les autres sauront faire face.

Intelligemment et avec l’aide de leurs salariés !

Mais nous n’en avons pas fini avec l’aérien aujourd’hui.

J’ai lu très attentivement les propos de Jean-Marc Janaillac (président du Groupe Air France/KLM) dans l’interview qu’il a accordé à nos confrères du Monde.

J’en profite d’ailleurs pour renouveler ma demande d’entretien, jusqu’ici peu couronnée de succès. C’est vrai que nous ne sommes qu’un média professionnel de peu d’importance (!!) et que nos lecteurs ne sont que quelques milliers de prescripteurs du transport aérien…

Bon, c’est donc quand vous voudrez, vos dates seront les miennes !

Décidément, faut tout faire soi-même.

Or donc, Jean-Marc Janaillac, avec la diplomatie et l’onctuosité qui le caractérise, reste d’une prudence limite de roublardise, ce qui me fait légèrement sourire.

La paix sociale dans l’entreprise, particulièrement avec les pilotes. Oh, « le problème était psychologique » (sic).

Ben, faut être un sacré psy, d’autant que c’est la première fois que je vois un psy payer des séances à son personnel. Faut dire aussi que ces séances de thérapie auront coûté un sacré paquet de monnaie à Air France, grâce aux grèves répétées des psychologisés, genre SNPL et autres Spaf (j’aime bien le Spaf, ça me fait rire).

Et puis, toujours dans la psycho, faut surtout pas vexer les pilotes, « indispensables au bon fonctionnement de la compagnie ». Ben tiens, c’est sûr, Arthur.

Comme le médecin est indispensable aux hôpitaux (leur formation est surement plus longue) ou le boulanger à la fabrication du pain, caramba. Mais, pour les pilotes, du moins chez Air France, faut leur accord avant de prendre la moindre décision. Finalement, suffit de nommer le SNPL à la tête du groupe et tout sera réglé !

Vous me direz, chez O’Leary par exemple, pas de problème : il n’en a plus ou quasiment plus. Mais entre les deux, il existe peut-être un juste milieu.

Si nous prenons ces petites compagnies françaises, chères à mon affection, vous avez connu beaucoup de grèves chez eux ?

Chez Corsair, chez XL ou même chez Air Caraïbes dont le président Dubreuil n’apparait pas comme un modèle de manager social ?

J’ai pas beaucoup de souvenirs de grèves chez ces gens-là en plusieurs décennies…

En revanche, et là, c’est une super stratégie, le renforcement de l’alliance avec Delta et China Eastern Airlines ne peut qu’être bénéfique pour le groupe.

Et lorsque Janaillac annonce que sa compagnie sera « la première entre les Etats-Unis et l’Europe », y’a de grandes chances que cela se réalise. De toute façon, et comme je le disais pas plus tard qu’hier, c’est la seule chance.

En revanche, je ne suis pas sûr que la présence de l’État français au capital soit une bénédiction, mais bon.

Je laisse au président Janaillac ses explications plutôt pas très claires sur la nouvelle filiale, ce fameux Joon Koun Koun.

Perso, je n’y comprends pas encore grand chose : court, moyen-courrier ? Long-courrier ? Low cost ? Pas low cost ? Hybride ? Parait que c’est pour les d’jeuns !

Ah si, histoire de finir sur un brin d’humour, la considération de Janaillac vis-à-vis d’une éventuelle reprise d’Alitalia : « Même à la casse, pas question d’en vouloir, ça nous a couté quelques centaines de millions d’euros ».

Ah bon ? L’art et la manière de parler en Enarquie…