La compagnie mère ne s’est pas montrée avare de ses deniers, même si ceux-ci sont maintenant comptés. Air France subventionne en effet le Comité d’Entreprise à hauteur de 3,11% de la masse salariale alors que la loi Auroux fixe un plancher de … 0,2% - Philippe Delafosse DR
Comment en est-on arrivé là ?
Le CCE d’Air France est une vraie institution.
C’est également une puissance économique avec un budget de 92 millions d’euros par an constitué par une subvention de la part de la compagnie Air France de 35 millions d’euros et des recettes commerciales correspondant aux prestations certes discountées, payées par le personnel qui souhaite bénéficier des prestations très avantageuses proposées par le CCE : centres de vacances en particulier.
Notons que dans cette affaire, la compagnie mère ne s’est pas montrée avare de ses deniers, même si ceux-ci sont maintenant comptés. Air France subventionne en effet le Comité d’Entreprise à hauteur de 3,11% de la masse salariale alors que la loi Auroux fixe un plancher de … 0,2%.
C’est 15 fois le minimum, excusez du peu ! De plus et pendant des années, elle a assuré les fins d’années difficiles en faisant des avances de trésorerie conséquentes de plusieurs millions d’euros chaque fois.
En clair, elle n’a rien à se reprocher, bien au contraire.
Seulement voilà, la direction du CCE a toujours été un enjeu syndical majeur.
Pensez-donc, le CCE emploie à plein temps 265 salariés, dont tous ne sont pas très occupés, mais cela permet de rémunérer des permanents syndicaux.
Et puis l’affaire est d’autant plus compliquée qu’il existe en fait à Air France non pas un, mais 8 Comités d’Entreprise dont seulement 7 sont regroupés au sein du Comité Central, les pilotes faisant bande à part, ce qui d’ailleurs n’étonnera personne.
Le CCE d’Air France est une vraie institution.
C’est également une puissance économique avec un budget de 92 millions d’euros par an constitué par une subvention de la part de la compagnie Air France de 35 millions d’euros et des recettes commerciales correspondant aux prestations certes discountées, payées par le personnel qui souhaite bénéficier des prestations très avantageuses proposées par le CCE : centres de vacances en particulier.
Notons que dans cette affaire, la compagnie mère ne s’est pas montrée avare de ses deniers, même si ceux-ci sont maintenant comptés. Air France subventionne en effet le Comité d’Entreprise à hauteur de 3,11% de la masse salariale alors que la loi Auroux fixe un plancher de … 0,2%.
C’est 15 fois le minimum, excusez du peu ! De plus et pendant des années, elle a assuré les fins d’années difficiles en faisant des avances de trésorerie conséquentes de plusieurs millions d’euros chaque fois.
En clair, elle n’a rien à se reprocher, bien au contraire.
Seulement voilà, la direction du CCE a toujours été un enjeu syndical majeur.
Pensez-donc, le CCE emploie à plein temps 265 salariés, dont tous ne sont pas très occupés, mais cela permet de rémunérer des permanents syndicaux.
Et puis l’affaire est d’autant plus compliquée qu’il existe en fait à Air France non pas un, mais 8 Comités d’Entreprise dont seulement 7 sont regroupés au sein du Comité Central, les pilotes faisant bande à part, ce qui d’ailleurs n’étonnera personne.
Les syndicats ont donné une bien piètre image de leur sérieux
Autres articles
-
Emirates répercute à son tour la taxe de solidarité sans attendre le vote
-
Air France suspend le survol de la Mer Rouge jusqu'à nouvel ordre
-
Air France : le contenu NDC disponible chez Supertripper
-
Liban : Air France et Transavia quid des vols ?
-
Air France : des prestations payantes en classe économique ?🔑
Alors de bisbilles en disputes, de dérives de gestion en quasi abus de biens sociaux, le CCE s’est progressivement enfoncé dans les pertes.
Voilà d’ailleurs ce qui arrive lorsqu’on oublie les critères élémentaires de gestion qui consistent pour l’essentiel à ne pas dépenser plus que ce que l’on gagne.
A ce petit jeu, les syndicats ont donné une bien piètre image de leur sérieux. Et d’ailleurs tous sont à mettre dans le même sac, car au fil des élections tous ont plus ou moins été aux manettes et tous se sont conduits de la même manière.
Pour tout dire ils ont rendu un très mauvais service à la cause qu’ils sont amenés à défendre : les salariés, car ils se sont montrés incapables de gérer ce qui leur était confié. Quel crédit faudra-t-il alors apporter aux suggestions qu’ils pourraient être amenés à formuler pour rétablir la situation économique de leur compagnie mère ?
Tout cela est bien triste. D’abord pour les salariés d’Air France qui risquent de devoir mettre un peu plus la main à la poche pour des prestations qu’ils étaient habitués à obtenir à tarif particulièrement réduit.
Pour les salariés du CCE, eux-mêmes. Ils pensaient pouvoir bénéficier d’un plan de départ volontaire plutôt bien rémunéré et ils risquent tout simplement de se retrouver tout bêtement licenciés par ceux qui sont chargés de les défendre.
Et il ne faudrait tout de même pas oublier les fournisseurs. Car dans cette affaire ce sont sans doute eux qui vont trinquer les premiers. Beaucoup de factures ne seront tout simplement pas payées.
Voilà d’ailleurs ce qui arrive lorsqu’on oublie les critères élémentaires de gestion qui consistent pour l’essentiel à ne pas dépenser plus que ce que l’on gagne.
A ce petit jeu, les syndicats ont donné une bien piètre image de leur sérieux. Et d’ailleurs tous sont à mettre dans le même sac, car au fil des élections tous ont plus ou moins été aux manettes et tous se sont conduits de la même manière.
Pour tout dire ils ont rendu un très mauvais service à la cause qu’ils sont amenés à défendre : les salariés, car ils se sont montrés incapables de gérer ce qui leur était confié. Quel crédit faudra-t-il alors apporter aux suggestions qu’ils pourraient être amenés à formuler pour rétablir la situation économique de leur compagnie mère ?
Tout cela est bien triste. D’abord pour les salariés d’Air France qui risquent de devoir mettre un peu plus la main à la poche pour des prestations qu’ils étaient habitués à obtenir à tarif particulièrement réduit.
Pour les salariés du CCE, eux-mêmes. Ils pensaient pouvoir bénéficier d’un plan de départ volontaire plutôt bien rémunéré et ils risquent tout simplement de se retrouver tout bêtement licenciés par ceux qui sont chargés de les défendre.
Et il ne faudrait tout de même pas oublier les fournisseurs. Car dans cette affaire ce sont sans doute eux qui vont trinquer les premiers. Beaucoup de factures ne seront tout simplement pas payées.
La maison mère Air France n'a pas besoin de cette affaire...
Certes le Comité d’Entreprise ne disparaitra pas.
La loi oblige les entreprises de plus de 50 salariés en avoir un, alors pour les 63000 d’Air France, vous pensez !
Il est probable qu’après une période probatoire difficile, il retrouve tout ou partie de ses activités économiques, une fois le plan de redressement effectué, entendez par là que les fournisseurs se seront assis sur tout ou partie des factures.
Il est vraisemblable que des actifs sérieux soient amenés à être vendus. Cela ressortira de la décision de l’Administrateur Judiciaire.
En conséquence, les salariés de la compagnie ne bénéficieront plus des avantages auxquels ils étaient habitués. Mais est-ce qu’alors les nouveaux gestionnaires, qui seront toujours les représentants des syndicats, finiront par se comporter en responsables soucieux du bien collectif et non soit de leurs petites ambitions, soit de leurs petits avantages supplémentaires ?
La maison mère Air France est déjà dans une situation économique très délicate pour avoir toujours cherché le bien être de ses salariés avant celui de ses clients, elle n’a certainement pas besoin de cette affaire qui l’éclaboussera d’une manière ou d’une autre.
La loi oblige les entreprises de plus de 50 salariés en avoir un, alors pour les 63000 d’Air France, vous pensez !
Il est probable qu’après une période probatoire difficile, il retrouve tout ou partie de ses activités économiques, une fois le plan de redressement effectué, entendez par là que les fournisseurs se seront assis sur tout ou partie des factures.
Il est vraisemblable que des actifs sérieux soient amenés à être vendus. Cela ressortira de la décision de l’Administrateur Judiciaire.
En conséquence, les salariés de la compagnie ne bénéficieront plus des avantages auxquels ils étaient habitués. Mais est-ce qu’alors les nouveaux gestionnaires, qui seront toujours les représentants des syndicats, finiront par se comporter en responsables soucieux du bien collectif et non soit de leurs petites ambitions, soit de leurs petits avantages supplémentaires ?
La maison mère Air France est déjà dans une situation économique très délicate pour avoir toujours cherché le bien être de ses salariés avant celui de ses clients, elle n’a certainement pas besoin de cette affaire qui l’éclaboussera d’une manière ou d’une autre.
Jean-Louis Baroux, est l'ancien président d'APG (Air Promotion Group) et le créateur du CAF (Cannes Airlines Forum) devenu le World Air Forum.
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. Plus d’informations : www.editionsarchipel.com
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. Plus d’informations : www.editionsarchipel.com